Récit de la course : Volvic Volcanic Experience - 110 km 2022, par S4m

L'auteur : S4m

La course : Volvic Volcanic Experience - 110 km

Date : 27/5/2022

Lieu : Volvic (Puy-de-Dôme)

Affichage : 2434 vues

Distance : 110km

Matos : Sac raidlight evadict 12L
2 flasques raidlight 600ml
Salomon ultra glide
chaussettes compressport
textile kalenji
bâtons Gipron Mont Blanc
Armytek wizard pro C2 max
montre Amazfit pace 2
Veste mizuno 20k ER

Objectif : Terminer

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Le récit

La VVX 110 est mon gros objectif de 2022. Après l'écotrail 45 et l'infernal 68 en 2018, l'écotrail 80 en 2021, il était temps de me confronter enfin à un format ultra >100km. 

La prépa

Contrairement à l'écotrail, j'ai pu nettement anticiper puisque je me suis inscrit en octobre 2021. Je ne vais pas détailler ma prépa mais en bref, j'ai dédié la fin d'année 2021 à la vitesse avec pour objectif un sub40 au 10k de Houilles. Finalement l'événement a été annulé et j'avais pas vraiment la tête à courir deux jours après le décès de mon père. J'ai augmenté doucement le volume en Janvier. Février a été un peu chaotique (covid + vacances ski) puis j'ai débuté une prépa spécifique de 12 semaines avec un volume hebdo 50-80km. Clairement, je n'avais jamais autant cavalé, avec un volume sur mars et avril au moins doublé par rapport à l'habitude (235 et 250km). Cela reste bien loin des volumes affichés par certains Forrest GUMP mais vraiment honorable pour moi. 

J'étais vraiment satisfait de ma prépa. Sachant que j'avais bouclé les 80k de l'ecotrail sans prépa (mais non sans mal), je pars confiant ! 

Quelques semaines avant l'événement, l'annonce tombe : François d'Haene, sera de la partie sur le 110. La perche du Beaufortain sera la tête d'affiche d'un événement loin de jouir de l'exposition des courses alpines. Il y aura également Sangé SHERPA, vainqueur de l'édition 2019 et 4e à l'Istria 100 qui devrait offrir une opposition féroce.

 

La course

Je suis arrivé la veille, en famille, pour pouvoir retirer mon dossard. Bonne surprise, les goodies du sac de départ sont franchement sympas : des manchons et un bandeau siglés VVX ainsi qu'un "kit traileur" avec sifflet, gobelet souple et sifflet. (écotrail si tu me lis …).

La présence des enfants m'a permis de ne pas trop me focaliser sur le stress qui monte. Compte tenu des longs mois de prépa et du "périple" que j'inflige à la famille, j'ai intérêt à aller au bout ! 

Après un réveil à 2h00, j'avale un petit dej (porridge, tartine, 1 banane, café), je m'hydrate beaucoup et je me dirige tranquillement vers le départ. Nous sommes environ 500 (dont 418 partants solo) sur la ligne de départ. Même si le nombre de partants a bondi par rapport à l'édition précédente, cela reste un peloton raisonnable et ça me convient bien. Quant à moi, mon roadbook est basé sur un objectif réaliste de 17h30. Le soleil devrait se coucher à 21h30, c'est donc en mode Rahan que je m'élance. En parlant de soleil, la météo annoncée est très clémente avec des températures printannières, sans pluie. 

 

Le départ 

Je dois admettre que j'apprécie que l'essentiel du dénivelé se situe sur le début du parcours et surtout pendant la partie nocturne. Ma stratégie sur cette portion c'est de monter à mon rythme, tranquillement. Prudence, prudence. Je pars d'autant plus prudemment que pendant la première heure de course, je sens encore les raideurs des 5h de route de la veille dans les jambes. 

Ma frontale me joue des tours et finit par se mettre en mode basse luminosité. Je réaliserai après que le souci vient de la batterie. J'essaie systématiquement de recoller des petits groupes pour profiter des frontales des autres. Au km10, un coureur se range sur le côté pour évacuer le petit dej. J'espère pour lui que le reste de la course s'est mieux passé ! Le ravito sera finalement situé au km 16. Je ne m'y attarde pas mais je prends quand même le temps de manger et boire. Je vais suivre le même protocole à chaque ravito : 1 verre de coca, 1 verre de Salvetat, une tranche de charcuterie, 1 morceau de fromage et un fruit, remplissage des flasques et go ! A priori ça m'a bien réussi. 

Bas des gouttes - km14 950d+

3km après le ravito du Bas des Gouttes, nous avons le plaisir de passer dans Vulcania. J'apprécie franchement ce genre d'originalité qui brise la monotonie de la course. A la sortie du parc, on serpente entre les Puys pour s'attaquer au gros morceau du jour : le Puy de Dôme. Sur la montée, le parcours nous offre la particularité (un peu cruelle) de croiser les "descendeurs" qui nous devancent. La montée est assez sèche mais je double pas mal de monde. Au sommet, nous faisons le tour mais au lieu d'une jolie vue, c'est le froid et la brume qui nous accueillent. J'enfile rapidement ma veste pour ne pas prendre froid. 

Un point de frottement au niveau des parties intimes m'oblige à m'arrêter aux toilettes pour enfiler un boxer sous mon cuissard. D'ordinaire je ne porte rien sous ce cuissard mais je ne suis pas mécontent d’avoir prévu un boxer dans mon sac et un petit pot de crème anti frottement. 

sommet du Puy de Dome - km28 1450d+ (4h26 - 286e)

Je passe un premier appel a ma femme dans la descente du PdD. Ça fait toujours plaisir d'avoir un peu de soutien. J'avais repéré cette section comme étant la plus longue du parcours. La descente du Puy de Dôme n'est pas technique du tout et les cuisses répondent encore bien. Une fois en bas je sais qu'on attaque une longue section roulante. 

la maison du Parc - km44 1810d+ (6h34 - 259e)

En dehors de l'ascension du Puy de Vichatel, pas de difficulté à mentionner sur cette section. C'est une succession de faux plats sur des sentiers forestiers.

J'avais donné rdv à la petite famille sur le ravitaillement en eau de la cime de la côte (km55). J'ai pu me changer, refaire le plein et surtout profiter du soutien familial ! Inévitablement je me fais beaucoup doubler pendant ma pause (20 minutes) mais cela me permet d'entamer la seconde partie relativement frais. Je ne le sais pas encore mais jusqu'à Volvic, je ne vais faire que remonter des coureurs. 

péage du puy de Dôme - km62 2200d+ (9h29 - 306e)

A partir du km67, on attaque une descente de 5km qui nous amène sur l'ascension du Puy de Louchadière. Je pointe au ravitaillement du km77 en 11h56 (277e). Je vais partir trop vite dans l'ascension et la température montante va m'imposer de m'arrêter à deux reprises. Je suis rassuré de constater que mes camarades sont dans la même galère. Cette partie de la course offre des sections très différentes, entre forêt dense et clairières fleuries. Le ravitaillement du km80 se passe dans une carrière qui offre un décor lunaire. Heureusement que l’air n’est pas trop chaud car cela doit rapidement devenir une fournaise. Je continue à remonter des coureurs et je ne m'arrête jamais de lancer dès que c'est possible.

Puy de l'Espinasse - km87 2900d+

Après le ravitaillement (km87), il reste encore 16km de descente avant d'attaquer la dernière réjouissance du parcours : le Puy de la Bannière qui nous emmène jusqu'à la vierge noire. Au km99 se trouve le dernier ravito (15h40 - 270e). Après une section très sympa au bord d'une petite rivière (peut-être la seule partie un peu technique du parcours), on entame l'ascension qui me paraît interminable. J'apprécie les parcours forestiers mais il faut admettre que ce n'est pas hyper motivant de ne pas voir le sommet.

Je descends prudemment jusqu'à Volvic où je finis par une ultime relance pour franchir la ligne d'arrivée en 17h35 (259e). Soit très exactement 2min après mon roadbook. Pas besoin de ressortir la frontale, ouf ! FDH a, lui, franchi la ligne d'arrivée en 9h42, suivi par Sangé SHERPA environ 20 minutes plus tard. Un autre monde pour moi.

 

Conclusion

J'ai passé une super course ! Y'a pas grand chose à redire sur l'orga. Le balisage était PARFAIT, au moins jusqu'au Puy de Louchadiere (changement d'équipe de balisage?). J'avoue avoir eu quelques hésitations sur la fin de parcours. Les ravitos étaient tous assez similaires et je n'ai jamais vraiment manqué de quoi que ce soit. Le nombre de bénévoles est impressionnant ! (tout comme leur gentillesse et leur efficacité).

J'ai été super satisfait de ma gestion de course : pas de souci pour m'alimenter/m'hydrater, j'ai respecté mes prévisions et je n'ai jamais été dans le rouge. Peut-être que j'aurais pu m'autoriser un départ un peu plus rapide. Avec un arrêt plus court à mi-parcours et sans problème de "kiwis qui frottent", j'aurais pu finir peut être finir en moins de 17h. Je sais que pour faire mieux, il faut nécessairement plus de volume à l'entrainement et également plus de fraicheur au départ. Mais pour une première expérience sur 100km, je me satisfais pleinement de ce résultat. Surtout je finis ces 110km sans aucun bobo, même pas une ampoule. Seul regret: si j'avais mis 10 minutes de moins, mon fils de trois ans ne se serait peut-être pas fracturé le coude en m'attendant sur la ligne d'arrivée Criant

Comme attendu, le parcours est plutôt roulant et très forestier, tout en offrant quelques originalités bienvenues (Vulcania, le Puy de Dome, des carrières lunaires, etc.). Personnellement ça me convient bien.

On sent que tout le secteur de Volvic est impliqué dans l'organisation de la course et de nombreuses activités sont proposées, notamment pour les enfants et les accompagnants. En tout cas cela semble avoir motivé ma femme et les enfants, qui envisagent de revenir l'année prochaine pour profiter à leur tour des évènements sportifs.

 What's next ?

Je ne me vois pas courir un autre ultra >100km en 2022 (notamment pour l'équilibre familial) mais pourquoi pas une course moins contraignante et moins ambitieuse en fin de saison (je pense à l'impérial trail 63km par exemple). En attendant, je vais pouvoir me consacrer au vélo pour l'étéL'objectif pour 2023 pourrait être de commencer la saison par une revanche sur l'écotrail 80 puis pourquoi pas le 100km de l'ultra01 en Juin. 

 

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