Récit de la course : L'Ardéchoise - Les Boutières 2022, par zézé

L'auteur : zézé

La course : L'Ardéchoise - Les Boutières

Date : 18/6/2022

Lieu : St Félicien (Ardèche)

Affichage : 1383 vues

Distance : 125km

Objectif : Pas d'objectif

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L'ardéchoise - Boutières de zézé : la CCC

Tout se présentait bien pour cette édition de l'Ardéchoise : j'avais une caisse d'enfer, la répétition de la Volcanique la semaine précédente s'était très bien passée, bref tous les signaux étaient au vert. Je n'avais pas prévu (comme d'autres surement) la canicule, voir plus loin (c'est l'un des 3 C du titre), et les aléas, voir plus loin aussi (ce sont les 2 autres C).

Je me présente donc le samedi matin vers 6h15 sur le parking, et j'avise le camion de Mathias, qui m'avait dit dormir sur place. Je me gare en face, et on se prépare ensemble avant de se diriger vers la ligne de départ. On a une heure d'attente avant le départ des prioritaires à 7h30, d'où papotages divers et variés, en particulier sur le programme de la journée. J'annonce à Mathias que, compte tenu des températures annoncées (plus de 35° à l'ombre dans les vallées et les coins exposés), je me rabats sur le circuit des Boutières, soit 125KM et 2400MD+, au lieu de la Volcanique prévue, 176 km - 3200 mD+ : vu ma vitesse, en faisant la Volcanique je risque de me retrouver à St Martin de Valamas vers 13 ou 14h, et il reste 70 km à se coltiner, dans la chaleur. J'ai déjà donné, très peu pour moi. Mathias ne sait pas encore ce qu'il veut faire : l'Ardéchoise, les Sucs, voire se rabattre sur la Volcanique s'il a un coup de chaud à Mézilhac.

Bon, les prioritaires démarrent à 7h30, à 7h45 nos barrières sont ouvertes, et on s'élance après un peu de piétinement. Mathias se faufile comme une anguille pour partir le plus tôt possible, je ne suis pas pressé vu que les 125 km des Boutières doivent pouvoir se faire à l'aise en 6h au plus, et on se sépare donc. Je ne le reverrai plus, quand je passe au parking à la fin son camion est toujours là, c'est donc qu'il n'est pas encore arrivé.

Comme d'hab les fauves sont lâchés dans le premier col, moi aussi, mais au bout d'un moment je me calme, et je prends mon rythme. Le col du Buisson se pointe, je ne m'arrête pas au ravito (trop tôt, au bout de seulement 13km), un petit gel sur le vélo et j'enquille le faux-plat qui suit, impeccable, puis la descente sur Lamastre, la plus roulante de tous les circuits. Je suis l'un des plus rapide dans cette descente, je n'arrête pas de doubler des cyclo-te-s, mais au freinage d'un virage à droite la roue arrière chasse, je relâche le frein pour la rattraper, c'est bon, mais je ne suis plus sur la bonne trajectoire, et je vais trop vite. D'où un splendide tout droit, heureusement il y a un dégagement à l'extérieur du virage qui me permet de ralentir ma course avant de m'empilonner dans le bas-côté. Bilan : quelques éraflures sans gravité, la chaîne a sauté, et je me mets les doigts tout noir pour la replacer. C'est le premier C du titre, comme Chute. Sans gravité, mais ça m'a bien calmé pour la suite...

À Lamastre c'est le souk au ravito, il y a un mini-embouteillage, je ne m'arrête pas et je me lance dans le faux-plat avant les Nonières. Je galère un peu pour reprendre le rythme, mais ça se passe bien, comme la montée au Nonières, où je m'arrête pour un petit gel et une pause-pipi. Puis descente sur Le Cheylard, avec de plus en plus d'assurance après ma chute.

Au Cheylard, je tourne à droite sur le circuit des Boutières, comme la majorité des cyclos : j'en ai discuté un peu plus loin avec un cyclo de Pierrefeu, qui me dit que lui et les membres de son club ont pris la même décision que moi, vu les températures annoncées. En fait, au moment où j'ai tourné à droite, je n'ai vu qu'un cyclo sur tout le paquet dans lequel j'étais continuer sur Mézilhac, sur l'un des "grands" circuits : Volcanique 176km, Ardéchoise 220 km, Suc 225 km, ou AVM, 280 km.

Le tronçon jusqu'à St Martin de Valamas se passe bien, je ne m'y arrête pas, trop de monde, et je m'arrête 5 km plus loin, à St Julien Boutières, où l'animation cette année est consacrée à Louis de Funès : les gendarmes de st Tropez, la grande vadrouille, le corniaud. Je me mouille complètement, petit gel, recharge des gourdes, eau fraîche servie par des bonnes soeurs de la grande Vadrouille, et je me lance dans la montée de St-Agrève. Je prends mon rythme, peinard, il fait déjà chaud (30°), mais c'est encore supportable, et j'engage la discussion avec un participant sur 4 jours qui possède le même vélo que mon précédent, un Roubaix. On papote, on papote, les kms défilent gentiment, puis il rejoint un de ses potes et ils me larguent. Je finis par arriver à St-Agrève, le plus gros ravito de l'Ardéchoise. Je me gave de quartiers d'oranges,et surtout de salé : morceaux de jambonette, fromage, et aussi des bretzels, ça change du sucré, et c'est miam. À nouveau mouillage intégral, et en avant pour Rochepaule.

La descente sur l'Aigueneyre, un vrai billard, me permet de reprendre encore un peu plus confiance dans le vélo, et j'enquille la montée sur Rochepaule la fleur au fusil, j'arrive en haut avec pas un gramme de mal, à nouveau gel et ravito dont du salé, et c'est parti pour la dernière montée, sur Lalouvesc, la plus dure du parcours, avec les kms 2 à 5 à respectivement 6,2%, 5,4%, 6,5% puis 7,4%. Comme d'habitude, beaucoup de cyclos arrêtés sur le bas côté, je ne suis plus si ridicule en montée, mais la chaleur devient étouffante, il n'y a pas de vent, et malgré l'application que je mets à passer sous les ombres des arbres je commence à couler une bielle, au point que je dois m'arrêter pour un petit gel "coup de fouet", et beaucoup de boisson. J'arrive tant bien que mal à Lalouvesc, où je me fais doucher par un bénévole qui est là pour ça, c'est le bonheur. Et voila le 2ème "C", comme chaleur.

Le grand faux-plat avant la redescente sur St Félicien se passe bien, j'arrive à tenir un bon 30 à l'heure de moyenne, mais en arrivant au col du Buisson, caramba, crevaison à l'avant : c'est le 3ème "C" du titre, comme crevaison. C'est la cata, j'ai bien une chambre à air et des démonte-pneus, mais pas de pompe... Au ravito, un cyclo me prête sa pompe, qu'il oublie de reprendre avant de partir, ce qui me fait une pompe de plus, mais aussi une belle jambe, car sa pompe est pourrie (a-t-il fait exprès de l'oublier?) et ne me permet pas de gonfler convenablement le pneu. Le bénévole qui m'a aidé à réparer me dit qu'il faut que je fasse attention à ne pas rouler trop vite dans la descente, au risque de déjanter: tout ce qu'il fallait pour me rassurer. Et cette descente, où d'habitude je fonce à 60 à l'heure, se transforme en terreur, je freine dans tous les virages, espérant ne pas déjanter, et j'ai de drôles de sensations au guidon. Mais la scoumoune m'a définitivement lâché, et je passe la ligne d'arrivée sans autre problème.

Visiblement l'Ardéchoise n'a plus les moyens, après 2 années blanches, il n'y a plus d'eau disponible après l'arrivée. Je me dirige donc vers la voiture, où j'ai des bouteilles d'eau, mais à température ambiante de la voiture, cad de la tisane sans tisane...

Bilan : même si j'ai eu du bol de faire un tout droit là où il y avait un dégagement, chute plus chaleur plus crevaison, 3 "C" donc, font une Ardéchoise ratée sportivement, mais qui permettra de s'en rappeler!

Question chiffres, je n'ai pas encore le temps officiel, mais mon cardio me dit 6h37, ça doit être un peu moins vu que je ne l'ai arrêté qu'en arrivant à la voiture, mais pas significativement moins, merci les 3 "C"!

PS: mon temps est finalement de 6h36, vu sur le site de l'Ardéchoise. Pour un tour que j'ai bouclé (avec une fin différente certes, à l'époque après Rochepaule on prenait à droite la vallée du Doux, et on remontait par un raidard impitoyable directement sur le col du Buisson) en 5h30 la dernière fois (il y a longtemps, en 2004...), on peut parler d'échec...

1 commentaire

Commentaire de philkikou posté le 19-06-2022 à 18:06:53

Que de péripéties pour ton Ardéchoise 2022 !! La descente Nozières / Lamastre, et encore plus le jour de l'Ardéchoise je la trouve dangereuse, quand je descends ( même si j'aime bien ) je fais vraiment gaffe et pédale douce !! Bien géré malgré tout, en espérant que tu aies pris un peu de plaisir ! Pas de bouteilles d'eau plastique, remplacées cette année par des points d'eau ( la chasse au plastique ) . Le 3° jour pris la boucle du Lignon pour éviter les fonds de vallées très chaudes.. ce qui m'a permis de gérer et de finir fatigué mais pas cramé... en attendant des nouvelles de Mathias ...

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