L'auteur : Khioube
La course : Ultra Boucle de la Sarra - 24 heures
Date : 20/5/2022
Lieu : Lyon 05 (Rhône)
Affichage : 1522 vues
Distance : 88km
Matos : Altra Torin 5
Objectif : Se dépenser
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Je vais faire vite et simple, cette fois. Pour une fois, pas le sempiternel refrain sur ma préparation insuffisante : là, j'étais bien, j'avais bossé, pas assez pour faire quelque chose d'incroyable mais de quoi tenir longtemps sans trop souffrir.
Le seul bémol évident, c'est la chaleur : j'ai toujours détesté courir par temps chaud, au-dessus de 20 degrés je suffoque, j'aime la Saintélyon, bref ce qui est annoncé m'enchante guère.
Départ au flambeau dans une ambiance conviviale et tranquille, il est comme toujours extrêmement agréable de pouvoir se lancer dans une telle aventure sans sac, sans flasques, sans stress. Un gros sac sous la tente avec tout ce qui pourrait me servir durant la course, et hop !
Comme à peu près tout le monde, j'imagine, j'envisage de profiter au maximum de la nuit pour avancer : rien ne sert de garder du jus si c'est pour être écrasé par la chaleur dès 11h du matin. Une sorte de positive split assumé, en somme. Mais dès la première boucle, je comprends qu'il ne faut pas non plus espérer courir "à la fraîche" : s'il y a bien quelques courants d'air salutaires vers la tour métallique, Nicolas de Lange est une étuve. De retour à la Sarra, je file dans la tente déposer mon t-shirt, il est évident qu'il ne me servira pas cette nuit.
Je commence mes premières boucles à l'allure de 15 minutes par boucle, cela tient pendant deux ou trois heures, et puis je ralentis un peu - ou, plutôt, je commence à m'arrêter un peu plus longtemps au ravito. Ravito qui mérite d'ailleurs une mention spéciale : qu'est-ce qu'on y est bichonné ! Grâce aux gobelets numérotés, on n'a rien à transporter, tout est prêt, les bénévoles finissent par nous connaître et nous tendent notre verre, c'est le luxe absolu. Sans compter sur le fait qu'ils ont toujours un mot agréable. Merci !
Tout se passe bien, je crois que je pointe autour de la 16e place. Au fil des kilomètres on fait des rencontres, je fais quelques boucles avec Raph et Antoine, selon les heures, cela permet de faire passer le temps et de garder le moral. Joie des courses de ce type, on passe notre temps à doubler et à se faire doubler, on observe différentes stratégies à l'œuvre, il y a les marcheurs rapides constants, d'un côté, et ceux qui font du fractionné, comme moi. On croise l'élite, on fait même parfois un bout de chemin avec (je n'aurais jamais imaginé faire une montée entière avec Anselmo, mais il était manifestement en mode touriste à ce stade)...
Au bout de 12 heures, j'ai fait 70 kilomètres. Je suis très content, d'autant que je n'ai pas mal aux jambes. J'avais depuis le début de la course des tensions dans les tendons d'Achille, avec quelques pointes un peu inquiétantes dans la descente de la Sarra, mais elles ont totalement disparu au bout d'un moment (j'ai essayé de changer de foulée, peut-être que cela a fonctionné). Je mange bien, je bois bien, pas d'impression d'hypoglycémie ou quoi que ce soit de ce genre (la soupe à 3h du matin, c'est toujours agréable et efficace !). Par contre je commence à vraiment souffrir de la chaleur. Nicolas de Lange devient terrible, je m'efforce d'y aller tout doucement pour éviter de faire monter le cardio au-delà de 130, sinon c'est la surchauffe. Et puis je m'oblige à remettre mon t-shirt pour éviter les coups de soleil, ce qui n'arrange rien...
À ce stade, je pourrais me dire qu'il me reste 50km à faire pour atteindre mon objectif initial, mais cela me décourage plus qu'autre chose. Alors je prends le parti de ne viser que 100km. 15 boucles à parcourir en 12h, c'est vraiment enfantin ! Paradoxalement, réduire drastiquement mes ambitions m'aide à repartir à l'attaque : même si je marche bien plus qu'avant, je reste relativement efficace. Malheureusement je suis trahi par mon équipement : je commence à avoir des brûlures très douloureuses aux cuisses, et il est trop tard pour que la Nok puisse avoir un quelconque effet. Pour moi, c'est rédhibitoire : autant je suis prêt à continuer avec des douleurs aux jambes, autant là, no way José. Même marcher est pénible, donc tant pis, on stoppe à 91km (enfin, 88km selon l'organisation). Finalement je n'aurai vraiment avancé que jusque 16h environ, on ne peut pas vraiment dire que j'aie fait les 24h de la Sarra mais c'était quand-même une belle sortie longue, déjà... Je reste le temps de profiter du départ des 6h et d'encourager un peu Axel, mon camarade d'entraînement, et de voir Arnaud et Sophie se livrer une belle bataille sur les premières boucles, et puis je rentre tranquillement à la maison avec Lucile. Couché à 21h, je passerai alors une nuit excellente. Étonnant...
Je n'ai aucun regret, j'ai appris plein de choses. Je saurai mieux m'équiper pour la prochaine fois, déjà. J'ai aussi appris que l'élite est humaine et ne va pas forcément très vite ; par contre il y a une constance dans l'effort et une capacité à enchaîner les boucles sans presque jamais s'arrêter qui force le respect... En tout cas j'ai bien envie de retenter l'expérience, parce que j'en avais encore bien sous le pied. Par contre j'attendrai peut-être d'avoir un bulletin météo pour m'inscrire...
Mille mercis :
- aux bénévoles, en particulier à Laurent (qui n'avait pas oublié sa bonne humeur légendaire), aux responsables du ravito, et aux Gardiens des Portes (notamment pour les bacs d'eau !) ;
- à Jo et Olivier, les photographes/vidéastes ;
- à Clément pour la visite et les conseils, à Tom pour la boucle et les mini-snickers ;
- à tous les coureurs avec qui j'ai eu le plaisir d'échanger sur le parcours ;
- à Lucile, pour l'excellent weekend, le soutien, tout !
4 commentaires
Commentaire de Arclusaz posté le 24-05-2022 à 11:26:57
Le LUR devrait préciser dans son règlement que cette course est fortement déconseillée aux personnes ayant du sang britannique dans les veines ! Dommage, on n'a pas fait de tours ensemble le matin (en même temps, je ne pouvais pas lutter avec Lucille et la couverture à l'ombre) et je ne t'ai jamais vu passer à la porte pendant ma "garde".
Bonne récup....surtout pour l'endroit douloureux mal placé.
Commentaire de Khioube posté le 24-05-2022 à 13:26:32
Je confirme ! En mai, tout de même, on devrait pouvoir courir tranquille... unaccceptable! C'est avec grand plaisir que j'aurais fait quelques tours avec toi... raison supplémentaire de revenir !
La récup est excellente, merci, y compris au niveau des brûlures. Oh well...
Commentaire de Mazouth posté le 24-05-2022 à 17:53:50
Bravo, belle sortie longue en effet ! Dommage pour la chaleur qui en plus d'être étouffante, fait transpirer plus, et augmente ainsi les irritations. Ca ira mieux la prochaine fois ;)
Commentaire de Khioube posté le 28-05-2022 à 15:36:53
Merci ! C'est vrai que le réchauffement climatique a plein d'effets auxquels on ne pense pas forcément !
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