L'auteur : vuillerl
La course : FestaTrail - Ultra Draille
Date : 30/10/2021
Lieu : Causse De La Selle (Hérault)
Affichage : 979 vues
Distance : 102km
Objectif : Pas d'objectif
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Après une belle expérience au 100miles du Sud de France, j'ai eu l'envie d'enchainer avec un second Ultra sur ce mois d'Octobre pour évaluer ma capacité de récuperation. La planification du Festatrail fin de mois est parfaite pour moi. Je suis vraiment en difficulté sur les parcours techniques, une expérience dans les cailloux du pic Saint-Loup ne peut que m'être profitable pour travailler ma resistance en préparation des projets pour 2022. C'est décidé, je m'y inscris 3 semaines avant l'évenement, la projection méteo est parfaite...
Quelques jours avant la course, on nous annonce un épisode cévenol. J'ai un doute sur le maintien de l'évenement. Si elle est maintenue, j'y serai. Quand on est pret à faire un Ultra, il faut accepter ce que mère nature nous propose... Et on a pas été déçu!
Le jour J, je quitte la maison dans la nuit pour 2h30 de voiture direction Saint-Mathieu de Tréviers. La pluie est bien présente. On prend le car pour Brissac, le départ est prévu à 5h30. On nous annonce que la section pour aller à Gornies n'est pas accessible à cause des conditions météorologiques, que le départ est différé d'un heure...puis prévu à 7h15, finalement le départ sera donné à 7h30. Il pleut fort dehors, bien au chaud dans la salle d'attente l'envie d'en découdre s'ammenuise.
Brissac- Saint-Jean de Buèges (17,6km ; 3h01)
C'est parti pour une nouvelle aventure sous une pluie continue. Après 2km, j'ai chaud, je suis trop couvert, un arret pour oter une couche et c'est reparti pour le Roc blanc. Le terrain, bien que humide, n'est pas glissant, la montée se passe très bien. C'est caillasseux, la végétation est légèrement hostile et la pluie incessante. Après un plateau assez roulant, on attaque les aretes, une section bien technique ou je ne suis vraiment pas à l'aise, je me fais dépasser par beaucoup de coureurs, ce n'est pas bien grave mais ça m'irrite de voir les autres aussi faciles alors que je galère à chaque fois. On enchaine par une descente toute aussi technique dans un environnement exigeant pour rejoindre le premier ravitaillement, une dernière partie roulante près de vignobles ou je peux enfin dérouler les jambes et nous voila arrivés à Saint-Jean de Buèges.
Saint-Jean de Buèges - Pegairolles de Buèges ( 27,2km ; 5h04)
Après un petit arret au stand, on repart avec une belle montée pour Peyre Martine et une descente bien technique, plus longue et plus rude que la précédente. La méteo ne s'arrange pas mais le terrain reste praticable, les roches ne sont pas glissantes et c'est déjà pas mal! Une petite montée sur le village de Pegairolles de Buèges, joli village en hauteur, et on arrive au deuxième ravitaillement.
Pegairolles de Buèges - Mont Saint Baudille (41,9km ; 7h54)
Toujours cette accueil bien chaleureux! Direction le Mont Saint-Baudille. Après une petite cote, la balade se poursuit par un chemin forestier en faux plat montant, c'est confortable. Je fais un bout de chemin avec Christophe, l'occasion de partager nos différentes expériences de trail, rendant cette section assez longue plus facile. On se quitte sur une cote assez raide, mes jambes ont bien récupéré et je relance. J'arrive sur un plateau avec beaucoup de singles dans une végétation assez rugueuse. Les singles sont vraiment peu larges, avec cette pluie toujours présente, ces passages sont désagréables, l'impression de passer comme une voiture dans un Autowash. J'arrive à courir sur une bonne partie de cette section jusqu'aux antennes du Mont Saint-Baudille.
Mont Saint Baudille - Saint Guilhem le Désert (52,4 ; 9h29)
Je ne m'arrete que deux minutes au ravitaillement, j'ai peur de me refroidir alors que j'ai déjà bien froid. On nous annonce quasi que de la descente, descente assez technique pour commencer. Je suis en cannes, je me force à courir, ça va de mieux en mieux, je retrouve mes sensations, la pluie cesse et on arrive dans un cadre assez désertique, les couleurs du paysage changent, c'est chouette bien qu'encore bien brumeux. C'est de plus en plus beau, on arrive sur des balcons au bord des falaises, le terrain est toujours caillasseux et semble en partie entretenu. Je me régale à ce moment là, la balade se poursuit et on entre dans le vieux village de Saint Guilhem le Désert.
Saint Guilhem le Désert - Causse de la Selle (75,6km ; 15h33)
Une petite pause avant le gros morceau jusqu'à Causse de la Selle, je m'attendai à ce que ce soit long mais certainement pas à ce point là!
Ca commence de suite par une montée continue peu technique, tout d'abord dans des pierres puis dans une végétation assez inhospitalère avec la pluie qui repart de plus belle. La partie suivante est au bord de falaises, c'est magnifique, des bénévoles sont là pour garantir la sécurité, petit feu, chaleurs humaines, au top! La montée se poursuit, de plus en plus technique, on attaque la montée au Roc de la Jarre, cette ascension se termine par une petite section d'escalade alors que la nuit commence à poindre le bout de son nez. Le balisage est loin d'être optimal, je fais la connaissance de Céline avec qui j'irai jusqu'au prochain ravitaillement, on cherche notre chemin, heureusement que j'avais la trace sur ma montre! On croise un autre coureur qui est en sens contraire, perdu. il prend notre roue et on poursuit par une longue descente légèrement technique que l'on peut faire en courant. Céline ne nous suit pas. La montée suivante est usante, des faux plats montants dans la végétation, on reprend d'autres coureurs, c'est difficile mais ça va plutôt bien avec l'espoir d'arriver sous peu au prochain ravitaillement. Une bonne section d'escalade nous amène en haut du Montaut. Je perd mon groupe dans cette portion d'escalade en prenant un mauvais chemin, me voilà seul en haut de ce causse, la balisage est peu visible, je cherche mon chemin, fais demi-tour deux fois malgré la trace sur ma montre. La pluie est continue, les bourrasques de vent me glacent, le brouillard rend la visibilité très limitée, bref, on peut qualifier ces conditions de conditions plutôt hostiles, je retrouve Céline et on poursuit ensemble. Encore une fois, on se perd, on cherche notre chemin et enfin on quitte ce causse et attaquons une descente bien technique et sacrément longue. Enfin on quitte cette section difficile, Il nous reste 5 km pour rejoindre le ravitaillement, ils seront essentiellement courus bien que le terrain ressemble de plus en plus à du marécage qu'à des sentiers. Je suis congelé et l'arrivée au ravitaillement est un réel soulagement!
Causse de la Selle - Saint-Martin de Londres (85,6km ; 18h11)
Avec Céline, on prévoit de repartir ensemble, elle part de son côté se requinquer avec son homme me précisant qu'elle sera sur le chemin 800 metres après ce ravitaillement.
J'ai vraiment pris mon temps pour me réchauffer, me changer, manger, discuter avec des bénévoles, un moment bien agréable de partage. Il faut repartir pour ces 27 derniers kilomètres. Le compagnon de Céline m'informe qu'elle est partie depuis une dizaine de minutes et je repars, une montée sans difficulté notoire sous cette pluie incessante, enchainée par une descente légerement technique ne me permettant plus de courir et on arrive au dernier ravitaillement solide.
Saint-Martin de Londres - Cazevieille (94,4km ; 20h07)
Je ne reste que 5 minutes, le temps d'échanger avec les bénévoles, de boire une soupe chaude et je pars pour les derniers kilometres, ça fait déjà 10 kilometres que je suis seul et je le serai jusqu'au bout, ça ne m'aide pas à relancer et je rentre dans un rythme mou, le terrain est trempé et je n'arrive plus à me forcer à courir alors que je pense que j'aurai pu le faire. J'ai froid, mon change, qui m'avait fait le plus grand bien, commence à être bien humide et ce vent frais me frigorifie. Cette section est sans grande difficulté. Il me tarde d'attaquer la dernière difficulté avec l'ascension du Pic Saint-Loup. J'arrive enfin à Cazevieille.
Cazevieille - Saint-Mathieu de Treviers (102,4km ; 22h01)
Je ne m'arrete pas à Cazevieille, ayant tellement hate d'en finir. Les bénévoles sont pourtant super chaleureux! Je poursuis par cette dernière ascension. La première section est bien raide. La pluie se renforce, Ce n'est plus une pluie mais des murs d'eau qui me tombent dessus, c'est de pire en pire!!! La montée se poursuit par une cote régulière bien longue avant de basculer pour cette dernière descente, 4 kilometres de descente dans du bien technique avec des ruisseaux tellement les sols sont engorgés , courir est impensable alors qu'il ne reste que peu de distance, les jambes sont là pourtant mais le terrain ne le permet pas! J'arrive enfin sur la route, je rate quelques rubalises rallongeant la fin de parcours, enfin je passe cette arche et je suis finisher de cet UltraDraille, inoubliable à plus d'un titre!
Bilan de ma course:
Je suis très content de ma course, je suis toujours en difficultés sur les parcours techniques mais ma capacité à enchainer, à relancer, à courir sur l'ensemble de la course sont vraiment des signes de progrès. Je n'ai pas eu de coup de pompes. Je fini la course plûtot frais (dans tout les sens du terme...) Je pense que j'aurai pu plus courir sur certaines sections. Il me reste à progresser dans le technique.
Bilan de la course:
Un parcours super technique avec du cailloux du début à la fin, des ravitaillements consistants, des bénévoles particulièrement chaleureux apportant un réel support. Le balisage est à revoir m'ayant mis plus d'une fois en difficultés. Les conditions météorologiques furent dantesques bien que je n'ai pas eu d'inquiétudes particulières.
Il m'a semblé que le cadre devait être somptueux avec le peu qui était visible. A refaire en temps plus clément.
Coté denivelé, 6167m de D+ affiché à la montre bien plus qu'annoncé.
C'était mon dernier Ultra de l'année, un dernier petit tour est prévu du côté de l'hivernale des templiers avant de nouvelles aventures pour 2022! J'adore ce sport :)
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