Récit de la course : Le Grand Raid des Pyrénées - Ultra 160 km 2021, par jujuhrc

L'auteur : jujuhrc

La course : Le Grand Raid des Pyrénées - Ultra 160 km

Date : 20/8/2021

Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)

Affichage : 2309 vues

Distance : 160km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Le Grand Raid des Pyrénées - Ultra 160 km

Le Gaulois n’a qu’une peur, c’est que le ciel lui tombe sur la tête!

Le juju n’a qu’une peur, que le GRP n’existe plus sans qu’il n’ai pu accrocher sa distance reine…..le 160!

Imaginaz donc mon désarroi lorsque nous avons décidé de partir vivre 5 ans en Chine avec un calendrier scolaire incompatible avec les dates du GRP (vacances scolaire en Juin et Juillet). Je l’ai mis à profit pour faire quelques « courssinettes » dans les alpes et finir mon premier 100 miles en Chine.    

Imaginez ma détresse lorsqu’enfin en 2018, à notre retour de Chine, j’ai enfin le créneau pour accrocher le dossard rouge et que j’explose après Pierrefitte par manque de mental, de gestion de ravito, de gestion d’à coté……bref d’expérience. S’en suivront 3 année durant lesquelles ma fierté errera quelque part sur les chemins du GRP

Imaginez encore…….l’alternance 220/160 une année sur deux, le COVID, les année qui avancent………..

 Le GRP a toujours représenter le graal ultime de l’ultra pour moi. Ma Diag, mon UTMB, mon EB……….

Ces montagnes m’ont vu faire mes premières randos itinérantes (GR10), mes premiers sommets en Alpi (Mt Perdu, Vignemale…..), mes plus beaux bivouacs dans le Néouvielle ou à Saugé, des nuits en refuge à Tuquerouye, la Glère, Oulettes de Gaube ou Bayssellance. 

C’est aussi mes plus belles années de ski de piste et hors pistes. Des Derby à Piau, des Xtrem à St Lary (avec même un podium). J’ai skié la moindre piste du département avec des sessions mémorables à Hautacam, Piau, Gavarnie, au Tourmalet et bien sur au Pic avec mes amis ma famille.

Des hivers et des été inoubliables à Barèges ou mes parents avaient fini par acheter un appartement. 

Ce sont aussi de beaux souvenirs avec des gens qui ne sont plus là aujourd’hui……

 Dès que j’ai commencer le Trail mon regards se tournera vers le GRP. Le 80km en 2012 confirmera que l’esprit de cette course la placera en haut des mes rêves les plus inaccessibles.

 

Janvier 2021

Le 160 était plein en 2020 et le report me fait craindre de ne pouvoir m’inscrire. Heureusement des places se libèrent me laissant retenter ma chance.

Les planètes s’alignent, le planning familial et professionnel vont me permettre de m’entraîner correctement. Ultra Marin début Juillet et 2 week-end choc à Ax les Thermes et Barèges sont calés. 

Pour cette édition je décide de faire la trajet en train et d’arriver le Mercredi. Je ne serais pas non plus accompagné de ma famille. J’ai besoin de régler mes comptes avec ce GRP tout seul.

Rien de viendra perturber ma préparation, pas même une côte froissée lors d’un déménagement ou même une grosse boite en trottinette (si si…..) en Juillet.  

Aout 2021

A mon arrivé à St Lary la météo est magnifique et je m’installe dans le gite. Un point d’inquiétude néanmoins vient de mon oreille gauche qui me fait mal. J’ai souvent des douleurs à ce niveau à cause de l’altitude et la douleur est forte.

Après une nuit à calmer la douleur à coup de Doliprane, je vais passer la journée entre St Lary et Vielle-Aure entre entrainement du CO, retrait du dossard, Bandas et Briefing. J’aurai l’occasion de rencontré DJ Gombert et Chapiteau lors de cette journée. On se donne RDV avec DJ Gombert pour le départ.

La nuit précédante la course se passera bien et la douleur à l’oreille me laissera tranquille. 

 

Je rejoins le départ à pied et arrive dans le sas juste à temps pour le grand départ!

 

Vielle-Aure/Col de Portet KM 14

Je suis positionné vers la fin du peloton dès le départ, on fera les quelques kilomètres jusqu'à l'église de Vignec en petit footing. Je ne force pas l'allure et je me sens bien et pas du tout stressé par l'importance de cette première partie de course. Je rejoins DJ Gombert peu avant Vignec, nous échangeons peu, il a l’air dans sa course et je le laisse partir devant. Dès les premières pentes je lance mon rythme de marche nordique avec mes bâtons tout neuf.  J'ai profité de la fin de vie des mes anciens batons pour prendre un modèle plus long de 5 cm soit un modèle à 115. Les première gouttes de sueurs arrivent et il me tarde le premier bouchon pour boire un coup. Les bouchons n’arrivant pas je continu ma progression vers la Cabane. Cette ascension nocturne est sympa avec en point de mire les lumières du Plat d’Adet. Le jours se lève sur le domaine skiable de St Lary et il est temps de retirer les manchons du GRP offert cette année. J’aperçois DJ Gombert devant moi à l’approche du col. Le paysage du soleil levant derrière nous est formidable et je prend quelques minutes pour contempler avant de remplir ma flasque du petit 1/4 de litre bu pendant la montée (c’est pas beaucoup).

 Temps 2h38 Position: 307

 

Col de Portet/Col du Bastanet KM 21

On ne dira jamais assez comment cette partie du parcours est magnifique entre le chemin en balcon au dessus du lac de l’Oule et le cheminement entre les lacs qui précèdent le Bastanet. Le tout sur fond de ciel bleu augurant d’une belle journée. Je monte à mon rythme qui semble être celui des coureurs autour de moi. Par contre la prise d’altitude provoque à nouveau une vive douleur à mon oreille. Je dois serrer les dents jusqu’au Pic car après ça devrait dépressuriser jusqu’à Pierrefitte. 

 Temps 4h04 position: 324 

 

Col du Bastanet/La Mongie KM 30

On attaque la descente très technique de ce coté du col. Depuis le col de Portet je fais le yoyo avec un groupe de 3 coureurs Toulousain, on se suivra jusqu’à la Hourquette Nere! La douleur est toujours importante et je ne cesse de me répéter…… « C’est ma course, c’est ma course » pour passer outre. Je réalise ici que c’est certainement la course de ma vie de coureur.

On arrive à la côte du col du Serpolet. Pour m’aider à gérer ma course je l’ai décomposé en 2X5 parties. 5 « grandes ascensions » et 5 « petites ». Le Serpolet faisant partie des petites au même titre que Aoube, Bareilles, Lienz et Portet. « Petite » ne voulant en aucun cas dire facile…..Et ça va se vérifier ici. La pente est violante, on s’arc-boute tous sur nos battons, le rythme de course chute alors que la chaleur fais son arrivée. Je garde mon rythme lent de croisière et je commence à doubler. Peu avant le col on tombe enfin sur un filet d’eau ruisselant nous permettant de nous rafraichir un peu la tête. Il faut être vigilant dans la descente mais la vue du ravito et du public venu en nombre sont rassurant.  

Temps 06h26 position 298

 

La Mongie/Pic Du Midi KM 40

Je vais adopter ici une de mes résolutions de course qui ont bien fonctionné sur l’ultra Marin. En début de course j’ai décidé de ne pas m’attarder aux ravitos. Je mange un peu, je rempli vite fait mes flasques, je m’asperge abondamment la tête et les jambes d’eau et je repars.

Voilà une section qui m’avait fait mal au moral en 2018 mais cette année je refuse de lever la tête pour ne pas voir les premières pentes qui sont, je le sais, violantes. Ce secteur de la piste rouge de Coume Lounque passe bien et le Pic commence à se dévoiler peu à peu. Je me rend aussi compte que la douleur à l’oreille s ‘est estompé et je réalise que c’est certainement l’eau froide que je me suis mis sur la tête qui calme la douleur. A l’approche de Sencours la vision du Pic dans son écrin blanc massif donne la chair de poule. Je mange une barre de fruit avant de faire le plein d’eau au col et j’attaque la longue piste vers le Pic. La piste n’a rien d’existante mais la présence des coureurs qui descendent et des randonneurs qui encouragent est agréable. Par ici pas de ruisseau pour se rafraichir et le soleil chauffe bien ce monde minéral. Mon rythme est bon et je rejoins vite le sommet. La vue est……………GRANDIOSE!

 Temps 09h23 position 237

 

 Pic Du Midi/Sencours KM 43

Je décline gentiment l’invitation du bénévole à contempler le paysage de la plateforme du Pic et me lance dans la descente qu’on doit courir à un bon rythme si on ne veut pas voir les BH se rapprocher. Je ne me suis d’ailleurs pas encore posé la question de l’heure ou du temps de course. Ma montre est en mode eco et donc avec l’écran éteint. Je me refuse à passé mon temps à regarder le chrono ou bien le kilométrage (autre de mes résolutions). La descente se passe vite et je compte une centaines de coureurs qui montent. Je les encourage ainsi que les randonneurs dont certains ont leurs BB sur le dos (courageux ça!). Globalement l’ambiance sur cette section me plait. J’arrive sur la dernière rampe avant Sencours lorsque j’aperçois DJ Gombert. Il n’est pas au mieux et explique qu’il lui reste 2 heures pour faire l’allé retour au Pic et qu’il pense être juste. J’essaye de le reboster comme je peux. Du coup j’en déduit que j’ai 2 heures d’avance sur les BH…..all good! Autre résolution de gestion de course: Toujours avoir 2 heures sur les BH afin de pouvoir gérer un éventuel imprévu. 

Temps 09h59 Position 204 

 

Sencours/Bareilles km 53

Ravito rapide ici aussi et après une soupe du fromage et du jambon j’attaque cette section. Je n’ai rempli que 2 de mes flasque et me demande rapidement si ça ne va pas être juste. Les positions sont faites sur la course et on commence à voir toujours les même têtes. Je discute donc pour la première fois avec des coureurs autour de moi. J’avais le souvenir d’un col d’Aoube terrible alors que ça va bien passé cette année. Le soleil est son maximum maintenant et il faut chaud alors sur ce secteur il n’y a pas un seul ruisseau. Il faut attendre le tour du lac bleue pour enfin se rafraichir. Dans le col de Bareilles on commence à voir des coureurs sur le bord du chemin pour faire une pause. Je monte toujours de façon lente mais régulière. RAS du côté de mon oreille.

Temps 12h21 position 205 

 

Bareilles/Hautacam km 63

On attaque cette grosse descente très technique vers le point d’eau. J’arrive à courir vers la fin de la descente et on commence à spéculé sur notre heure d’arrivé à Pierrefitte avec toujours en point de mire les 2 heures d’avance sur les BH au sortir du ravito. La gentille bénévole de la cabane nous fait le plein d’une flasque et d’un gobelet avant d’attaquer le petit raidar d’Ouscouaou. Celui là ne figure pas dans mes grandes ou petites ascensions. On relance bien sur le dernier faux plat avant Hautacam. 

On arrive dans le Money time!

Temps 14h14 position 197

 

Hautacam/Pierrefitte KM 76

On se dit qu’il faut 2 heures pour faire les 13km et que ça va commencer à être juste pour les BH il est 19h45 on s’élance! Rapidement je me détache du groupe de 3 sur un bon rythme de course et je dévale en ayant la certitude qu’une partie de la course va se jouer ici. Ma foulée est bonne et légère, la lumière change et on commence à voir quelques maisons en fond de vallée. Je n’ai toujours pas regardé ma montre! Je relance encore au moment d’attaquer le dernier chemin qui conduit à Villelongue. La fontaine du village sera un pur bonheur. Je suis en fusion. On arrive au bord de la nationale et je constate que nous n’aurons pas à faire le tour comme il y a deux ans par la mise à l’eau du rafting. Merci les baliseurs! Après le petit coup de cul de la conduite j’arrive devant le ravito et demande l’heure. 21h Monsieur!!! Deuxième bonne nouvelle ici! J’ai fait une grosse descente! 1h15 pour faire 13km. Je réalise quand même que mon habituelle ampoule au talon a du se former mais qu’importe j’ai presque 1h pour gérer tout ça. 

Ici en 2018 j’avais eu tout faux. 1h30 de pause sans n’avoir presque rien fait de constructif.

Sans perdre de temps je file à la douche froide. DU BONHEUR!!! Aves ces conditions très chaude ça vaut vraiment le coup. Dans la foulée direction le podologue qui me prend de suite et me protège mon ampoule du talon. Je me change, je mange et en à peine 1h je repars chaud comme une baraque à Churros pour m’expliquer avec cette 3ème « grande ascension ». 

Temps 16h04 position 169

 

Pierrefitte/Conques km 88

La nuit est tombé dans cette forêt très sombre ou doit errer ma fierté. Les groupes se forment et rapidement sans avoir besoin de se le dire on va faire équipe avec Hugo. On a le même rythme. On va traverser cette forêt avec en point de mire les lumières de Luz. On désespère de trouver enfin ce virage de Viscos qui marquera la fin de cette interminable traversé. On découvrira qu’en fait il y a un point d’eau avec même de la soupe. Et on retrouvera aussi la gentille bénévole de la cabane d’avant Ouscouaou. Incroyable d’être déjà là pour nous servir une bonne soupe! Vous êtes incroyable! Merci à vous les bénévoles!

On repart en direction de la cabane de Conques. Le chemin est simple, il faut suivre la frontale de devant. Après s’être rafraichit à la source de la cabane du Boussu et après une traversé interminable nous arrivons à Conques qui surgit devant nous au dernier moment. Je m’assois pour que les bénévoles me servent une bonne soupe quand le froid me saisi d’une coup. Je me met à trembler comme une feuille sans pouvoir m’arrêter. Je sors mon coupe vent mais rien n’y fait. Le bénévoles me propose de me rapprocher du braséro qui chauffe la soupe mais rien n’y fait. Finalement Hugo me tirera de là en me forçant à repartir.

 Temps 20h34 position 158

 

Conques/Cauteret km 99

On va rapidement se réchauffer mais au bout de quelques minutes on a les yeux qui se ferment. On décide donc de dormir 30 minutes au col de Riou à l’abri du vent sous un ciel étoilé d’une clarté incroyable et une pleine lune magnifique. Après ce repos féerique on attaque la descente sur un bon rythme avec les yeux rivet sur la lune qui se couche derrière les montagnes, juste trop beau. La dernière section de descente vers Canceru est un enfer qui va sacrément entamé nos quadriceps. La nuit est belle et on découvre les lumière de Cauteret au dernière moment alors que le grondement du ruisseau se faisait entendre déjà depuis une moment. Au ravito je me pose un peu car la fatigue commence à arriver. Hugo repartira rapidement et je déclinerai son invitation à la suivre.

Temps 23h23 position 169

 

Cauteret/Aulian km 108 « Le tournant »

Je suis au plus bas dans ce ravito sans comprendre pourquoi. Je regarde les coureurs rendre leurs dossards les uns après les autres. Je me lève pour partir sans être sur de le vouloir vraiment. Ça ne va pas le faire je n’ai plus de force. J’exprimer mes doutes au bénévole qui me montre le chemin vers la suite. « Ah oui en plus vous êtes devant un bon +1000m pour atteindre le Lisey! ». J’y vais quand même en trainant ma misère. Je n’ai plus de force et il faut monter ces quelques marches infernales! Je stoppe au bord du chemin en jetant mon sac au sol! C’est fini! Je bache! A quoi bon je n’avance plus! 

Non, Non et Non! On ne va pas vivre à nouveau 2018!

Je repars!

Je prend mon rythme de limace et rejoins vite un chemin qui monte doucement dans la montagne. Personne ne me double et une éclairci de lucidité me fera dire que c’est un signe qu’il faut insister. Mon esprit vagabonde dans les ténèbres de cette nuit qui n’est plus éclairé par la lune parti rejoindre l’autre côté. 

D’un coup la fin de la forêt et l’aurore venant me feront sortir du monde des doutes. La muraille finale n’aura aucun effet négatif sur moi et je vais atteindre le col du Lisey et après une courte descente nous arrivons au ravito d’Aulian. J’ai le sentiment d’avoir fait le plus dur……..prendre le dessus sur ce gros coup de moins bien.  

 Temps 27h11 position 165

 

Aulian/Luz Saint Sauveur KM 116

Néanmoins la course n’est pas fini et comme pour la descente de Hautacam celle ci est importante. Après les premiers virages techniques je me lance en courant vers Luz. Je tiens là aussi le bon rythme avec juste deux arrêt aux fontaines des deux villages. Je traine un petit mal de ventre et je pense que mon pansement du talon s’est décollé car la douleur revient. Mon rythme est toujours bon et le moral est au beau fixe à un tel point que je n’envisage pas un long arrêt à Luz, juste manger et repartir. Je vais quand même prendre le temps de me faire refaire le pansement par la podologue qui est d’ailleurs la même qu’à pierrefitte.

 Temps 29h14 position 167 

 

Luz Saint Sauveur/Tournaboup KM 135

Juste une heure d’arrêt et je repars avec 1h45 d’avance sur les BH. Il fait de plus en plus chaud et le chemin en balcon semble interminable jusqu’au ruisseau du bolout ou un grand rafraichissement m’attend. 

L’orga m’avais fait saliver avec un contournement des travaux du chemin de la lumière par les pierres Polonaises. Arrivé devant le croisement je constate que les balises nous embarquent vers le chemin du col du Lienz. Pas grave ce chemin est super aussi. Je suis presque chez moi ici, j’ai parcouru ce chemin des centaines de fois, en ski, en VTT, en CAP avec et sans neige avec mes parents et mes enfants. Comme à Cauteret on perçoit la porté historique du cheminement qu’utilisait les première occupants de ces montagnes. Le chemin est soutenu par de large mur de pierres et va croiser à plusieurs reprise l’ancien funiculaire. En sous bois avec principalement du feuillu ce chemin nous embarque doucement vers Tournaboup. Je suis tellement bien que je commence à sentir la fatigue. Je décide donc de profiter de l’ombre et d’une des larges épingles à cheveux pour dormir 15 minutes. Puis je fini en courant le dernier km jusqu’à Tournaboup.

Ici je prend le temps d’allé saluer le maire de Barèges (je lui avais promis) et je prend aussi le temps d’appeler Fred qui étais sur le 80 pour savoir si par hasard on pouvait faire un bout de chemin ensemble. Il m’annonce avoir été arrêté par la BH à Sencours puis je l’entend hurler au téléphone « Putain t’es une machine! Tu te rend compte! » dès que je lui annonce avoir 2h30 d’avance sur les BH. Le ravito est trop chargé pour que je m’y attarde.

 Temps 35h39 position 191

 

Tournaboup/Aygues Cluses KM 141

Les mots de Fred vont raisonner dans ma tête! Et je réalise que j’y suis et que plus grand chose ne peut m’arriver ici. J’en avais tellement rêvé de me trouver ici à Tournaboup dans une telle position. Je suis au bord des larmes!

Je monte bien et profite très largement du ruisseau pour refroidir la machine. Un coureur du 120 fait de même à plusieurs reprises. On ira même jusqu’à placer la tête entière sous une petite cascade.

Je crois que ça aura une des réussites de mon week-end, cette volonté permanente de me rafraichir à la moindre occasion. Tête et jambes.

Je me fais doubler maintenant pour ceux du 80 qui me glisse souvent un petit d’encouragement. Vraiment sympa de faire finir les 4 courses ensembles.

 Temps 38h23 position 191 

 

Aygues Cluses/Hourquette Nère KM 143

Je pars presque de suite vers Merlans. On nous annonce entre 9 et 10km mais je connais la descente et je sais que ça va être l’enfer!

La montée est belle avec la nuit qui approche entrecoupée de banc de brouillard et de nuages haut. On en oubli presque que ça monte fort ici. C’est certainement le plus beau paysage du parcours!

Temps 39h32 position 196

 

Hourquette Nère/Merlans KM151

Le chemin de croix commence ici pour moi. Impossible de courir sur le début, j’ai les ongles des deux gros orteils qui me font souffrir. Je souffre dans cette descente très technique et j’avance vraiment très lentement. Je peste contre l’orga de nous faire passer ici et je ne rêve que d’une belle cote. Ca arrivera avec la montée vers Merlans. 

J’arrive au ravito tel un zombie en demandant à toutes les personnes que je croise si la ravito est loin alors que je sais très bien ou il est. Au moment de badger je vois une ombre se jeter sur moi. C’est DJ Gombert.

Il est venu pour m’aider au ravito et faire la dernière cote vers Portet avec moi. Il me conseille de revenir voir le podo pour mes pieds. Ça ne fera que confirmer leurs états. 2 grosses ampoules sous les talons et les 2 ongles sont en train de sauter. On bande à nouveau on referme le tout avant de faire une petite sieste sur les bon conseils de DJ Gombert. 

Temps 42h37 position 210

 

Merlans/Vielle-Aure KM164

Le calvaire va continuer après le col du Portet fait avec Christophe. Un grand merci à lui d’ailleurs pour cette assistance.

Je traine ma misère sur la crête au dessus de Soulan et le brouillard ne vient pas arranger la situation. Juste avant souvent j’arrive un peu à courir mais la suite ne sera qu’une longue marche vers la fin. 

Je n’ai plus la force de courir et peu importe d’ailleurs. Je vais venir à bout de cet ultra même si je dois y passer la nuit.

Me voilà enfin sur la ligne d’arrivée après 48h03 de course.

Il n’y plus que le speaker et quelques bénévoles pour m’accueillir.

J’irai chercher mon sweet de finisher que je ne pourrais enlever qu’une fois chez moi!

 

Il y a ceux qui rêvent leurs vie. Aujourd’hui j’ai vécu mon rêve. 

Merci le GRP et un grand merci aux bénévoles.

Longue vie au GRP 

6 commentaires

Commentaire de L'Dingo posté le 29-08-2021 à 08:04:57

Voila un superbe CR.
Non seulement il y a le vécu de la course, avec le descriptif détaillé des lieux et paysages traversés mais il y a le contexte de cette aventure.
Là on comprend que tu est tombé dans la marmite des Pyrenées :-)) depuis ta petite enfance.
C'est vrai que ces montagnes sont uniques, avec la succession des lacs et des pentes bien raides ( je me rappelle de chaque virage pour atteindre le pic du midi avec au moins une minute de pause dans chacun !! mais le sommet le valait bien :-)) .

Tu as réussi à aller au bout du rêve malgré les douleurs , bravo.
reste à t'en trouver un nouveau.

Au fait de 2018 à 2021 , ça fait 3 ans : tu es arrivé au GRP à pied par la chine ? :-)))) (oops!)

Commentaire de Gilles45 posté le 29-08-2021 à 11:18:42

Bravo pour ta course et magnifique récit, très touchant
J’ai aussi un souvenir difficile des fameuses marches où tu as balancé ton sac (et failli balancer ta course !)
C’est chouette que tu aies eu les ressources pour repartir

Commentaire de poildepoilly posté le 29-08-2021 à 12:43:17

Un CR qui résonne fort en moi ! Un peu l'impression de ne pas être né tout à fait au bon endroit parfois ! ;)

Commentaire de Miche posté le 29-08-2021 à 21:03:12

J'ai eu la chair de poule en lisant ton récit. Comme toi, j'ai grandi dans le coin et je suis trop content de voir tous ces coureurs (re)découvrir ces montagnes magnifiques. Bravo de ne pas avoir bâché à Cauterets. Il va quand même te falloir trouver un nouvel objectif... ici ou ailleurs.

Commentaire de jujuhrc posté le 05-09-2021 à 15:25:22

Pour la suite Il me semble avoir vu des dossards vert et noir entre Tournaboup et Vielle Aure, c'est quoi comme course? ;) ;)

Commentaire de Guigui 41 posté le 17-12-2021 à 15:51:54

Tout nouveau sur Kiloutou. Je ne suis pas déçu des infos que je trouve sur le GRP160 que j'espère faire en 2022.
Merci pour vos supers récits. TOP

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