Récit de la course : L'Echappée Belle - Intégrale - 149 km 2020, par Laurent92m

L'auteur : Laurent92m

La course : L'Echappée Belle - Intégrale - 149 km

Date : 21/8/2020

Lieu : Vizille (Isère)

Affichage : 2949 vues

Distance : 149km

Matos : Tecnica Inferno X Lite 3.0

Objectif : Terminer

1 commentaire

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EB2020

Même si le parcours emprunte des GR, les sentiers de Belledonne sont par nature très difficiles et n’ont rien à voir avec ce que l’on peut trouver dans le Vercors, Chartreuse, les Ecrins, la Vanoise, le tour du MB, etc… la chaine de Belledonne est une véritable « barrière naturelle » et elle offre une perspective très alpine et aérienne pour de la randonnée. Les sentiers n’ont pas été créés par l’activité agricole et les échanges des siècles précédents ou hommes et mules devaient pouvoir passer…  Ici c’est droit dans la pente (à la montée comme à la descente…) avec des marches de pierres d’un mètre de haut ou beaucoup plus.  Lorsque les rochers ne sont pas présents sur le parcours, - cela arrive - les racines découvertes des arbres par l’érosion prennent le relais pour multiplier à l’infini les croches pied….  Bienvenue à l’EB   Vous allez beaucoup utiliser vos mains…

Beaucoup de participants seront surpris par la difficulté du parcours…et alimenteront les 47 % de DNF

Avec seulement 40 km et  4300 de  D+ en juillet, les voyants n’étaient clairement pas au vert cette année ; et avec l’annulation des compétitions les repères inexistants… J’avais tablé sur une annulation de la compétition, la motivation est donc au plus bas! Il va falloir gérer… Le seul point positif, Vincent est dans la vague 4 avec 2 Montagn’hard à son palmarès. 

Même la SNCF sera contre moi et nous arriverons à l’heure à Grenoble !  L’hôtel Sandra à Vizille avait également bien ma réservation, le lit est confortable, tout est décidément parfait…

Départ en vague 2 à 4h30, une journée de vendredi sous le soleil en prenant soin de bien boire et de gérer les efforts avant de prendre le repas du soir - de la nuit en fait - car il est presque minuit au Pleynet et de voir arriver Vincent qui a donc gommé l’heure de décalage de la vague 4.

Le prologue est donc fini, le moral est bas car la course commence ici avec la première nuit. Quelques km après le Pleynet, je discuterais 5 minutes avec un trentenaire qui faisait demi-tour pour abandonner (car il avait mal dormi la nuit précédente, qu’il n’avait pas pu s’entrainer normalement, à cause du Covid et à cause de mille autres choses .  Il n’a fait beaucoup de bien.

Dans la descente vers Gleyzin, les premiers du 87 nous doublent dont Mimmi Kotka en 6 ou 7ième position à une vitesse impensable même sur 100 mètres tant les risques sont importants …

Nous repartons de Gleyzin au matin sous une très faible pluie qui ne dure pas mais qui a bien facilité la montée vers le Moretan. Les 300 derniers D+ seront même faciles grâce aux chants « folklo » des bénévoles. Merci à eux.

Longue pose à Super Collet avec Vinvent et 100 km au compteur, mais il en reste encore 50 et on rentre dans la deuxième nuit avec un peu d’appréhension et de crainte.

Le temps est suspendu, un rythme s’installe, manger au ravito sans se soucier si cela correspond à l’heure d’un repas, se projeter sur la prochaine étape en calculant le temps de trajet, bon 12 km et 1000 m de D+ et D-, donc cela veut dire 4 heures ou un peu plus, finalement 6 heures…

L’étape suivante est très longue et après les Férices, la confusion de revenir sur ses pas s’installe même ;

Les mêmes gestes se répètent, poser le pied droit puis le gauche en s’aidant du bâton droit puis du gauche et parfois des mains car la pente est trop raide, tout cela repose sur une finalité dont la justification est très mince, si ce n’est d’arriver à la prochaine étape, et ainsi de suite jusqu’à la fin de la course sans renoncer.

Après Val Pelouse, vous êtes enfin sur un trail un peu plus classique (oui oui, c’est marqué dans le roadbook page 40 et c’est vrai.) Et la fin est donc facile… On en profitera pour dormir 2 fois sur le sentier ...et nous sommes arrivés presque en forme à Aiguebelle...

Le résultat n’avait pas d’importance, l’objectif était de reprendre le train en bonne santé et satisfait du WE.

L’organisation a été parfaite, la gestion des règles barrières exemplaires, tant au niveau des participants, bénévoles, ravito ou on met son masque, on se fait désinfecter les mains par un bénévole, on choisit ce qu’on va manger et on se fait servir, coin nuit, arrivée…

Nous sommes très loin de ce que l’on voit à la télé dans d’autres sports… ou à la terrasse des cafés !!

L’EB limite volontairement les inscriptions et c’est bien ! l’équipe est accessible, cela sent l’organisation locale, la proximité est visible entre les bénévoles, tout est très homogène tout au long du parcours.

A conserver, le départ par vague, les ravitos à la carte et bien sur l’envoi par la poste du dossard.   Bof bof pour le sac Finisher…

Futur participant (e), plusieurs trails (90 km du MB, UTHG, UTMB, EB Parcours Nord, etc… et météo contraignante) sont le minimum avant de s’inscrire et de pouvoir envisager de finir l’Intégrale.

L’année prochaine, je passe mon tour 😊

Longue vie à l’EB et un grand merci aux équipes, bénévoles, sponsors

Laurent  Finishers 87 km 2016, Intégrales 2018, 2020

Et ce mardi matin, les courbatures dans les jambes ont disparues…

1 commentaire

Commentaire de Arclz73 posté le 28-08-2020 à 16:48:35

Bravo pour ta course :)
Ton récit fait ressentir une certaine maitrise (d'ou la vague 2) :)
j'admire :)

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