Récit de la course : L'Echappée Belle - Parcours des Crêtes - 62 km 2020, par braveheart

L'auteur : braveheart

La course : L'Echappée Belle - Parcours des Crêtes - 62 km

Date : 22/8/2020

Lieu : Allevard (Isère)

Affichage : 2714 vues

Distance : 57km

Matos : Hoka Rapa Nui 2S (ma dernière paire !)

Objectif : Terminer

5 commentaires

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Le parcours des Crêtes, une première en Belledonne

Après l'annulation (et pour cause) du Grand Raid 73, le Parcours des Crêtes constituait un premier dossard cette saison et une première incursion en Belledonne (exceptés les passages lors de l'UT4M). On devait y participer avec le frangin boucanier, une glissade sur un névé en avait décidé autrement, mais il est solide le bonhomme et on était bien ensemble au départ, avec l'idée de faire chacun son truc. Bon, on savait que ce serait difficile, et ça l'a été ! Les repères effectivement ne sont les mêmes et les kilomètres paraissent plus longs qu'ailleurs...

Ce qui aura été le plus frustrant, c'est l'horizon bouché quasiment toute la journée par les nuages. Quand on descend de Normandie, on a envie de les voir les montagnes ! La petite éclaircie entre Arpingon et la Frêche nous a donné une idée -trop courte- de la beauté des paysages... Bref, revenons à la "course", un départ peut-être un peu trop rapide pour moi, je me sens bien, peut-être un peu trop, je néglige l'alimentation et l'hydratation, l'effet "ravito à 30 bornes" qui oblige à gérer différemment ? J'avais apporté (et porté) 10 barres énergétiques, je n'en aurais finalement mangé que 3. Un point à revoir pour la prochaine course. Dans la montée vers le refuge des Férices, il y a Mimmi Kotka derrière moi, je me dis qu'elle ne va pas super bien car elle n'arrive pas à me doubler (sic) et s'arrête régulièrement pour reprendre son souffle. Malheureusement pour elle, elle abandonnera au Pontet, mais entre-temps, bien sûr à la relance elle m'avait pulvérisé…

S'ensuit un premier coup de mou, assorti de crampes aux quadris dès le 12e km !!! Pourtant j'en ai monté des marches cette année ! Je me dis que ça va être très long… Chaque début d'ascension ou de descente entraîne une bonne crampe au niveau des deux quadris, j'essaie tant bien que mal de continuer à avancer, et ça finit par passer… mais ça fait mal et ça réduit sensiblement le rythme ! Un bénévole a la bonne idée de crier "plus que 45 bornes" et tu te dis que tu y es déjà depuis très longtemps et que ce n'est pas près de s'arrêter !

Je me rends compte que je n'ai pas assez bu, j'essaie de compenser, mais c'est un peu tard. Le ravito en flotte au Plan du Lai est salvateur, car les réserves commencent à sérieusement se vider. Paradoxalement, je me requinque dans la montée vers la Pointe Rognier, où le panorama est lui aussi bien rogné... Je descends plutôt pas mal vers Fontaine Noire, où je rattrape ma 1/2h de retard sur mes prévisions. Le ravito est super sympa, l'ambiance est à la fête, les pâtes au bouillon font du bien, je me sens bien revigoré. Je pars en marchant sur un bon rythme sur un grand sentier tranquille, en suivant une coureuse qui est 50m devant moi. J'en profite pour passer un coup de fil à la famille pour connaître la position de mon frangin. Juste avant un lacet je me rends compte qu'il n'y a personne derrière malgré la longue (trop longue) ligne droite, je ne vois plus de fanions, je sens le mauvais plan ! Je hèle ma collègue d'infortune, elle me dit qu'elle-même suivait deux gars, mais qu'elle ne les voit plus. On se rend compte qu'on s'est bel été bien planté bêtement, demi-tour, marche rapide puis course légère dans la descente, on finit par retrouver le chemin avec une bonne demi-heure de rab dans les chaussettes ! Le balisage était parfait, on se demande encore comment on a pu se planter !

La montée se fait bien, l'adrénaline doit aider.  Quelques collègues jardinent un peu dans le pierrier, au col de la Perche je vois un bénévole que je reconnais grâce aux photos vues sur Kikourou, je salue Vik (d'ailleurs si tu me lis, as-tu la photo que tu as prise histoire d'avoir un petit souvenir ?) et on échange également quelques mots avec Jano (?),  la nuit commence doucement à tomber et le début de la descente est magnifique. Au sommet du Grand Chat, je me dis que le plus dur est fait et qu'il ne reste plus qu'à dérouler jusqu'à Aiguebelle. Mais la descente est interminable ! J'ai l'impression que c'est la dernière descente, celle qui ramène tout en bas mais je sais qu'au Pontet il reste 12 bornes. Heureusement les crampes sont un lointain souvenir, mais je n'arrive pas à trouver un rythme satisfaisant dans cette descente pourtant bien roulante, mais loooooooongue. Les bénévoles qui ont l'air de bien s'éclater autour d'un feu de joie à la Baraque à Michel nous annoncent le ravito à 5 bornes, alors qu'on pensait quasiment y être. Tout le monde en profite pour bougonner…  Je me fais régulièrement doubler dans cette descente, et j'en ai clairement marre. Le ravito arrive enfin, j'avale un truc qui ressemble vaguement à une soupe, ou des pâtes je ne sais plus trop (!) et au moment de repartir je croise le frangin : la demi-heure de rab + ma descente en faux-rythme fait qu'il m'a quasiment rattrapé.

On échange quelques mots et je repars, bien motivé pour ne pas subir encore la dernière partie.  Je retrouve un rythme correct dans la montée vers le fort de Montgilbert, et surtout je trouve un bon rythme dans la descente, où je me fais enfin plaisir. Je reprends à mon tour pas mal de concurrents qui eux ont clairement baissé de rythme. Je cours vraiment toute la fin de course, jusqu'à la ligne d'arrivée, où "j'impressionne" un spectateur ("ils courent comme ça après 100 bornes ?" euh en fait non…) et la fameuse cloche. Si j'enlève mon erreur d'aiguillage, je suis exactement dans mes prévisions, 16h. J'en ai bavé beaucoup plus que dans mes dernières courses (UTV par exemple) malgré les 30 bornes de moins. Un peu déçu surtout de ne pas avoir vu grand-chose. Déçu aussi de mal avoir géré l'hydratation et l'alimentation, alors que d'habitude je suis très concentré là-dessus. Le frangin termine quelques temps plus tard, une belle victoire pour lui après sa chute du mois d'août.

La question : "est-ce que je reviendrais ?" est actuellement sans réponse. Belledonne c'est du costaud, peut-être trop difficile pour des coureurs de plaine comme moi, qui devons aller à 40 bornes pour trouver 200m de D+… Bon il faudrait revenir avec moins de nuages… et peut-être sur la Traversée Nord car sur le parcours des Crêtes, ça fait quand même un bon tiers de la course sans grand intérêt (le dernier tiers) ?

Merci à tous pour le suivi, un énorme merci aux bénévoles tous sympas et prévenants (mention spéciale à la dame qui faisait traverser à Aiguebelle et qui a failli se faire écraser par une conductrice énervée : "qu'est-ce que vous bloquez la circulation à 2h du mat ?" "Madame, il y a des coureurs qui traversent." "Des coureurs ? Des branleurs oui" et démarrage en trombe…).

Merci et grand bravo aux organisateurs d'avoir maintenu la course dans des conditions sanitaires tout à fait respectables.  

5 commentaires

Commentaire de Spir posté le 26-08-2020 à 16:35:35

Plutôt bien gérée cette course au final du coup ! C'est vrai que la vue était bien bouchée, dommage. Il faudra revenir !

Commentaire de braveheart posté le 26-08-2020 à 17:36:50

Merci ! J'ai bien l'impression qu'il n'y a pas le choix... ;-)

Commentaire de Arclz73 posté le 26-08-2020 à 18:32:44

Finir après avoir eu des crampes dès le début...chapeau !
Effectivement il faudra revenir ! A partir du moment ou tu as réussi à aller au bout, c'est que le niveau est là :) Montagnard ou pas !

Commentaire de Benman posté le 27-08-2020 à 01:19:46

Bien joué. L'intérêt discutable du dernier tiers est de pousser le coureur à travailler son mental...

Commentaire de braveheart posté le 27-08-2020 à 09:53:59

Merci. Dans ce cas c'est réussi !

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