L'auteur : cyrille71
La course : Trail du Chemin des Moines - 25 km
Date : 13/5/2018
Lieu : Laives (Saône-et-Loire)
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Distance : 26km
Matos : Inov-8 trail talon 200
Objectif : Se défoncer
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Up and down, voilà ce qui pourrait résumer mon année sportive pour le moment. C’est vrai que depuis janvier j’ai enchaîné des courses très abouties comme le trail des trois châteaux avec une belle 4ème place et un podium par catégorie ou bien encore le marathon de la côte chalonnaise pour mon baptême sur cette distance mythique, voir mystique. Mais j’ai aussi vécu d’autres courses particulièrement ratées comme le trail du vieux Saumur avec une sortie de route, mon copilote n’avait pas lu son roadbook, et une panne de carburant pour finir, merci l’assistance ! Bon je ne le dis pas trop fort après ils vont me faire la gueule et c’est déjà assez le bazar dans ma tête !
J’ai ensuite couru le Trail du Mont Avril, 27km et 850m de dénivelé au départ de Saint-Désert à dix minutes de la maison. Une épreuve que j’aime bien et que je dispute très régulièrement. Je l’avais d’ailleurs courue l’année dernière et avait terminé 8ème en 2h21min. Autant dire sur cette édition j’avais en tête de ma rapprocher encore du podium ! Et bien non, c’est la fin de la série des premières pour cette année. Après un premier marathon et un premier podium par catégorie en trail, je n’ai pas fait un premier podium au scratch, bien au contraire !
Pourtant je connaissais le tracé par coeur et je me plaçais devant au départ pour ne pas bouchonner ou partir sur un faux rythme. Mais dès la première côte je me rends compte que je n’ai pas de jambes, je me sens mou et ça ne répond pas. Ou plutôt ça répond mal, si j’essaie d'accélérer en côte j’ai le palpitant qui crève le plafond, en descente je subis complètement le terrain et même sur le plat impossible de mettre de la cadence. Je commence à me faire doubler de tous les côtés, mauvais signe tout ça ! Au premier ravito juste avant de monter au Mont Avril je sens déjà que je fatigue et que la performance ne sera pas au rendez-vous aujourd’hui. Pas grave, je rentre en mode gestion, surtout qu’il fait particulièrement chaud ce dimanche matin. Nous souffrirons de cette chaleur durant toute la course et particulièrement dans les passages en bordure de vignes où elle se fait étouffante. Je tente bien de relancer à mi-parcours dans une zone pas trop accidentée mais dès la montée suivante je paye cash cette hausse de rythme, scotché à la pente. Je me mets à rêver d’une piscine pour pouvoir me rafraîchir, clairement je n’y suis plus. Arrivent les derniers kilomètres, dernière montée dans laquelle je me force à trottiner avant d’accélérer dans la dernière descente pour juste passer sous les 2h40min et accrocher la 28ème place sur 118 arrivants, grosse désillusion.
Que dire de ce résultat...J’ai du mal avec la chaleur, ça c’est sûr, mais j’ai surtout sous-estimé la fatigue induite par le marathon que j’ai couru trois semaines plus tôt. J’ai également eu le tort de penser que la prépa marathon associée allait me permettre également de performer sur ce type de course. Rien ne remplace le travail spécifique: casse de fibre en descente, pose de pieds sur terrain varié, adaptation de la cadence aux changements de rythme permanents, attitude en côte...Bref il y a du boulot puisque je réalise ici l’une de mes pires courses depuis que je fais du trail avec un médiocre +18min par rapport à ma performance de l’année précédente, et cette fois sans me perdre en chemin qui plus est. C’était même une traversée du désert que j’avais l’impression de vivre à ce moment-là, des sorties sans sensations, de la fatigue qui peinait à s’estomper, il fallait réagir.
Quoi de mieux qu’une première pour se changer les idées et casser la spirale sportive négative dans laquelle je me trouvais, pas d’attente niveau chrono ou niveau classement, juste le plaisir de découvrir un nouveau type d’effort avec le triathlon de Montbard le 29 avril dernier. Une course que j’avais cochée pour débuter en compétition sur cette nouvelle discipline en raison de la natation qui se déroulait en piscine sur le format XS.
J’ai toujours autant de mal à me déplacer dans l’eau alors tout ce qui peut me faciliter la vie est bon à prendre, une natation en bassin de 25m c’est l’assurance de pouvoir reprendre pieds régulièrement et de bénéficier à chaque fois d’une bonne poussée salvatrice contre le mur. Attention, je ne vais pas plus vite pour autant, ce n’est pas en pleine traversée du désert que je vais me mettre à marcher sur l’eau ! Mais au moins j’évite la détresse respiratoire et je reste en vie ce qui est plutôt utile pour la suite de la course. À la fin des 200m de nage je suis quand même plus mort que vivant à tel point que je n’arrive pas à me hisser hors de l’eau au niveau du mur et que je me fais tirer par les bénévoles comme un poisson au bout d’une ligne. Mais contrairement à lui on me sort du milieu aquatique pour mon bien, le retour sur la terre ferme signifie surtout que pour moi la course commence vraiment et que ce 71ème temps natation sur 73 participants m’ouvre de belles perspectives de remontée sur le vélo, tout le monde est devant moi ! Certain multiplie le pain, moi je vais multiplier les dépassements !
Autre avantage de la natation en piscine, pas de combinaison à enlever et une transition natation vélo qui ne me posera pas trop de problème. Je ne cherche pas les ennuis et sors du parc chaussures de vélo aux pieds, un peu de temps perdu pour clipser les pédales mais au moins je maîtrise, 58ème temps sur 73 pour cette transition, avec un peu de pratique et un départ chaussures sur le vélo les choses s’amélioreront. C’est donc parti pour 10km de vélo, 10km sur lesquels je vais essayer de garder une position la plus aérodynamique possible et une bonne fréquence de pédalage. Bon en fait c’est la première fois depuis le début de l’année que je sors le vélo alors même si j’avance correctement et que je commence à rattraper pas mal de concurrents je suis loin de faire des excès de vitesse ! C’est un parcours en aller-retour et sur la première moitié je vais quand même pas mal douter, je dois m’employer pour conserver l’allure et je m’interroge sur ma capacité à maintenir une telle intensité sur toute la partie vélo sans me retrouver carbonisé pour la course à pieds à venir. Je commence à croiser les premiers qui en finissent et je comprends à ce moment au vue de leur vitesse que je suis en train de rouler avec un bon vent de face ! Bingo, le demi-tour arrive et là c’est une autre course qui commence, les sensations de vitesse reviennent avec 8km/h de gagner, je cherche les trajectoires, bref je me fais plaisir ! J’arrive à bloc au parc à vélo avec le 26ème temps toujours sur 73, voilà un résultat un peu plus satisfaisant avec une moyenne de 32km/h et déjà pas mal de places de gagnées !
La transition vélo course à pieds sera plus difficile, dur de descendre du vélo et d'enchaîner ! Vélo et casque à poser, changement de chaussures avec du matériel pas vraiment adapté : chaussures vélo 3 scratch et chaussures course à pieds sans lacets élastiques... Toujours pas de prises de risques, je descends du vélo en chaussures et je prends le temps de boire un peu grâce au bidon que j’avais laissé dans ma zone de transition. Pas de classement pour cette transition, cette dernière est intégrée au temps vélo, dommage car cela impact mon classement sur la partie vélo seule alors que j’ai relativement bien roulé. Le départ en course à pieds est vraiment très difficile avec une sensation de lourdeur musculaire extrême surtout au niveau des cuisses et un cardio déjà haut. Je laisse un peu passer l’orage et au bout de 500m environ je commence à retrouver des sensations correctes, je remets du rythme, absorbe une côte un peu traître et recommence à doubler du monde. Cet aspect remontée continuelle me donne un surcroît de motivation pour garder l’allure, je me concentre sur ma posture et finis fort cette dernière étape. Je termine classé 8ème sur 73 sur la partie course à pieds, satisfait de n’avoir rien lâché jusqu’au bout.
Au final je suis classé 27ème sur 73 en 38min pour ces 200m de natation, 10km de vélo et 2,3km de course à pieds. Content de cette découverte du triple effort même si la vraie première sera celle où la natation se déroulera en eau vive !
Cette course me redonne un peu de moral et j’enchaîne alors deux bonnes semaines d’entraînement avec notamment un petit week-end dans le jura du côté de Mijoux avec les copains de Courir Moroges, Beaucoup de plaisir à refaire du trail, du vrai, avec de bonnes montées, des descentes techniques, des glissades dans la neige et des paysages superbes ! Bien sûr on soigne la récup, apéro, vin, bière…vraiment un chouette week-end qui me boost bien malgré quelques douleurs qui se font pressantes ces derniers temps au niveau des adducteurs, voire peut-être un début de pubalgie. Comme d’habitude avec ce type de soucis physique et quand un voyant s’allume dans ma tête je ne cherche pas et relâche un peu sur les séances qui sur sollicitent musculairement ces zones, ces messages ne viennent pas du ciel mais de mon corps qui me parle alors autant l’écouter, c’est quand même lui qui me fait avancer ! Et puis la dernière fois que j’ai fait confiance à la petite voix ça c’est plutôt bien passé puisque j’ai frôlé le podium aux trail des trois châteaux.
Finalement la lumière est venue de là où je ne l’attendais pas, à la faveur d’un week-end qui s’est annulé et qui m’a permis de m’inscrire au trail du chemin des moines à Laives le 13 mai. Une course que je connais bien pour l’avoir disputée plusieurs fois sur ses divers formats, notamment l’année dernière pour le 26km sur lequel je m’élance donc de nouveau. Tout comme pour le trail du mont Avril j’avais très bien tourné l’année dernière sur cette course, je me demande donc si c’est bien derrière cette dune que se cache la fin de mon désert !
La météo du jour est maussade, 8 degrés et de la pluie annoncée dans la matinée, nickel ! Je préfère très largement ce genre de conditions à celles que nous avions eu sur le trail du Mont Avril et qui avaient sans doutes largement contribuées à ma contre perf, la chaleur c’est pas pour moi ! Petit papotage d’avant course avec les copains de Courir Moroges avec encore une fois un beau contingent, je retrouve aussi Xavier qui la veille encore hésitait entre le 26 ou le 13... déconne pas copain le 26 est magnifique, faut pas hésiter ! Un coucou également à ma partenaire de semi marathon, Laure, que je n’aurais pas réussi à faire changer d’avis...13km mais avec une victoire au bout qui va l’obliger à attendre un bout de temps pour monter sur le podium, tu vois que tu aurais largement eu le temps de le faire ce 26 ! Bref je me place bien sur la ligne de départ, les voyants physiques et psychologiques sont au vert, le départ est donné et moi je décide de partir vite.
L’idée est simple, je n’ai pas envie de subir la course comme la dernière fois, je préfère partir fort avec un bon rythme et d’essayer de le garder jusqu’au bout, si ça casse tant pis au moins je me serais fait plaisir sur une bonne partie du trail, et ici du plaisir il y en a pas mal à prendre. On se retrouve en effet très rapidement dans de petits singles avec des cailloux, du techniques, des relances...c’est très plaisant surtout avec la vitesse d’où mon envie de départ rapide, ça va vite mais ça tient et surtout je prends mon pieds ! Evidemment Laure disparaît bien vite devant, on gagne pas en s’arrêtant ramasser des champignons non plus. Xavier fidèle à sa politique de remontada est partie plus cool, on en reparlera. Jusqu’à la séparation des deux parcours je cours avec Xavier et Pascal de Courir Moroges, le rythme est clairement bon et je me sens en forme. Les choses se corsent alors avec une première montée un peu plus longue dans laquelle je temporise en restant dans un petit groupe qui fonctionne bien. Je sais qu’après cette partie viendra un petit mur qui nous emmène sur un plateau puis un superbe single en balcon sur lequel je pourrai remettre du gaz. Stratégie appliquée avec succès, je m’extirpe du groupe et creuse l’écart. Vers le quinzième kilomètre on m’annonce à la 10ème place, top, je ne relâche pas l’effort. Les choses vont rester en l’état jusqu’au 20ème km où à la faveur d’un faux plat montant je sens que je baisse en régime, un nouveau mur à gravir et voilà Xavier qui me rattrape, je n’essaie pas de l’accrocher, nos courbes d’allure sont en train de se croiser et cela ne pourrait que me conduire à l’explosion finale et je n’ai pas vraiment envie de transformer cette montée en un golgotha qui me verrait cloué sur place ! Si la rédemption doit venir de cette course, c’est maintenant par une gestion intelligente de mon capital physique restant (sisi !!) qu’elle viendra.
Je remets donc du rythme progressivement en jouant avec le terrain, je sais qu’il reste une bonne montée avant la descente finale alors même si je sais que le top ten n’est pas si loin devant je temporise et enroule un maximum, moins de vitesse que ce que je voudrais mais cela reste correcte. Ca y est, l’église de Saint Martin de Laives est en vue, j‘attaque cette dernière montée et passe en marche rapide. L’idée reste de pouvoir bien relancer derrière pour finir fort, un coup d’oeil sur le chrono me permet de me rendre compte que même avec cette défaillance le temps final devrait être bon alors je commence à lâcher les quelques chevaux qu’il me reste. Retour dans Laives, la voix du speaker se fait entendre, la fin est proche mais ce n’est pas la mienne cette fois ! C’est plutôt la fin du désert avec une ligne d’arrivée franchie sur un chrono lumineux de 2h19min soit...3min30s de mieux que l’année dernière ! Je termine 11ème sur 87, la remontada de Xavier aura été fatale à mes velléités de top ten, bravo à toi ! Grosse satisfaction surtout d’avoir pu décider de ma course sur ces chemins séculaires, d’avoir retrouver à la fois des sensations, de la vitesse et du plaisir quitte à m’arracher un peu pour finir. Il restait alors à continuer sur cette lancée et à maintenir cette dynamique, verdict ?
À suivre !! Et oui, un peu de teasing pour maintenir le lecteur en haleine !
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