Ah ...l’agglomération rouennaise : avec Jeanne d’Arc qui brûle, l'industrie pétrochimique qui brûle, la Cathédrale qui brûle ... ah non pardon ça c'est à Paris... , on peut dire que c'est un hot spot.

L’occasion était trop belle de venir se dégourdir les jambes sur le trail des Requins, organisé par à la fois le club de triathlon local et éponyme et cette belle matinée de janvier.

Deux distances au programme : 10 ou 20 km, fidèle à mon principe « le temps de trajet doit être inférieur au temps de course », je suis inscrit sur le 20 km (pour 700 de D+, ce qui n’est pas rien dans le coin). J’ai embarqué mon partenaire d’entraînement habituel; vu son moral, pas question de le poutrer à la première occasion, le but du jeu est surtout de lui changer les idées. Ce sera donc un trail en mode « yogging dominical ».

Arrivée de bon matin à Grand Couronne, le thermomètre affiche du négatif et la brume recouvre la vallée de Seine. Une brume blanche et qui ne sent rien ; de la vraie brume quoi ! Médisants ! L’accueil dans le gymnase est chaleureux et sympathique, je croise quelques collègues qui ont aussi fait le déplacement depuis la côte.

Le départ sera l’un des moments les plus intenses de cette course avec son traditionnel escargot. Pour étaler le peloton et limiter le classique bouchon au premier raidillon, les organisateurs ont la bonne idée de baliser un parcours en double spirale au milieu du stade. Quand on est dedans, on a l’impression d’être au milieu d’un tourbillon de coureurs multicolores : simplement jubilatoire.

Sur la trace GPS, ce sera du plus bel effet aussi ; à côté, même la trace du Off-de-Ouf du sieur Bubulle (qui est pourtant ce qui se fait de mieux en la matière) ressemble à un gribouillis tout droit sorti des travaux d’expression artistique de la classe de Petite Section de Madame Verbote.

Tout ça nous amène gentiment au premier kilomètre et à la première côte. On y va tranquille, c’est dimanche. Les organisateurs facétieux nous font jouer aux montagnes russes sur ce premier coteau : il faut bien aller les chercher les 700 mètres de D+ !  Je double surtout pour m’amuser ou m’éloigner de prédécesseurs vraiment trop lourdingues, mais comme je ralentis voire m’arrête régulièrement pour attendre mon comparse, ça ne me fait pas vraiment gagner de places. On s’en fout, c’est dimanche !

Après cette bonne mise en jambes, nous voilà au 4^ème kilomètre, puis après un faux-plat descendant où le single cède la place à un chemin d’exploitation, au premier ravito. Contre toute attente, on s’arrête (un ravito au 6^ème kilomètre, je m’arrête jamais là d’habitude), on mange un bout, on papote avec les bénévoles : c’est dimanche !

Ensuite, 4km de lignes droites toutes plates dans la forêt le long de la Sud III (la 3x3 voies qui relie Rouen à l’A13, pour ceux qui n’ont pas conscience de la bucolitude de l’endroit), avant de retrouver des singles. Puis vers le 13^ème kilomètre, on arrive dans un petit vallon forestier que nous parcourons façon half pipe : ça monte raide / ça descend raide /  ça monte raide / ça descend raide /  (etc.) ; redoutablement efficace pour faire monter le cardio et le D+ cumulé.

Et hop, re-ligne droite, où on retrouve les concurrents du 10km ; l’ambiance est torride, et comme c’est dimanche, on en profitera encore un peu plus lors de notre second passage au ravito, avant d’attaquer les montagnes russes dans l’autre sens sur les deux derniers kilomètres, histoire de tutoyer le 700^ème mètre de D+ (en réalité, je finirai à 693m).

La traversée du stade se fait en ligne droite cette fois, tant mieux, l’escargot eût été moins impressionnant avec 3 pauvres coureurs ; du coup, j’en profite pour buter sur un brin d'herbe et m’étaler sur la pelouse, alors que les 19,99 km précédents ne m’auront pas vu chuter. Juste sur mon épaule douloureuse. Allez, on se relève et on serre les dents !

Je mettrai un point d’honneur à ce qu’on passe la ligne à deux, ce qui sera fait à la seconde près : 2h35min24s, 330 et 331^ème sur 400. Pas glorieux, mais on s’en fout, c’était dimanche, on s’est bien amusés, bien défoulés et on a fini à deux.

A l’arrivée, tout est chaud : le vin, la douche et l’ambiance.

On reviendra !