Après le marathon de New York le 3 novembre dernier, n’étant pas tout a fait satisfait de mon chrono 2h59’23 j’ai eu l’opportunité de racheter un dossard pour le marathon de Valence en Espagne et rejoindre mes compagnons de club le CCR 92, le marathon de Valencia à pour caractéristique d’avoir eu la bonne idée de pouvoir changer le nom sur le dossard quand vous en rachetez un à quelqu’un de blessé ce qui évite de courir avec un nom usurpé. J’arrive le vendredi matin sur Valence ou mes 3 lascars du club m’attendaient Fabrice, Samuel et la jeune Cyriane arrivés la veille ; après un resto italien (des pâtes al dente pour changer) nous allons chercher les dossards à pied à 2km de notre appartement, pour découvrir le départ et l’arrivée, et commencer à se mettre dans l’ambiance de la course, les formalités ont été rapide car l’organisation est Tip top, tout le monde à son dossard et maintenant on a 48h pour rêver à nos futurs exploits, ou les doutes et les incertitudes se mêlent à l’angoisse de raté sa course… Le samedi se passe, entre resto italien et pâtes à l’appartement et dernier footing, chacun connaît son objectif, seul Samuel revenant de blessures accompagnera Cyriane pour l’aider à réussir son chrono ambitieux passer le sub 3h après seulement 2 ans de course à pied… Le lendemain, tout le monde debout à 6h00 les visages sont fatigués certains ont mal dormi, mais nous sommes prêts à affronter ce marathon, il fait beau 16 degrés au petit matin, pas de vent, bref journée idéale pour courir… Nous sommes partis en footing sur la ligne de départ environ 2km puis très vite on s’est perdu car il y avait une foule de folie, je rentre dans mon sas (2h50/3h) 20 minutes avant le départ… pas de coups de feu un départ presque dans le silence ;o), ce marathon a une densité de coureur sub 3h impressionnante, en effet j’ai mis plus de 1’ pour arriver à la ligne de départ, je pense que devant moi il y a au moins 3000 coureurs et je suis gêné sur les 5 premiers kilomètres car nous sommes agglutinés malgré des routes relativement larges, 4’20 le premier kilo, impossible de trouver le rythme avec tous ses coureurs, par la suite ça va un peu mieux mais je n’arrive pas à faire les 4’10 que je m’étais fixé, je passe mon temps à zigzaguer, je passe au 5km en 21’, sans grande sensation le marathon se passe entièrement dans la ville il y a des virages relativement serrés et de grandes artères toutes droites, un moment, on fait un demi-tour vers le 9ème Km et on peut voir les premiers, j’aperçois Fabrice en face qui vise 2h45 et qui est dans un bon groupe, je l’appelle et lui fait un coucou de la main, c’est à moi de faire demi-tour et rapidement de voir Cyriane et Samuel à pas plus d’une minute derrière moi (eux sont partis pour faire sub 3h) je me dis un instant que je pourrais rester avec eux puis non, je sais pourquoi je suis venu c’est pour battre mon RP de 2h58’23 de l’année dernière à La Rochelle, alors je m’accroche et je continue…10km toujours trop lent plus de 42’ j’avance pas il me reste les stigmates de New York dans les jambes et je crois que j’ai été gourmand de penser que je pouvais doubler la distance en 4 semaines…15km c’est toujours très plat, jusqu’a présent je n’ai pas vu une bosse, mais je suis plus en 4’14 que 4’10 prévu, au loin je vois deux flammes d’allures j’essaye de les rattraper, j’ai mis 4km pour le faire et je m’aperçois que c’était les flammes 3h00, car elles sont partis devant avec les élites (un peu stupide au lieu de partir dans le sas 3h) bref au semi je suis avec eux je passe en 1h28’53 (j’ai mis 1’ pour passer la ligne) donc eux étaient en 1h30 environ, je reste derrière eux que 2 kilomètres mais j’ai du mal à les dépasser car il y a une telle densité de coureurs que je n’ai pas la place de me frayer un chemin, enfin au 24ème j’ai le champs libre et je peux plus ou moins mettre en pratique mes 4’10, le ravitaillement je prends que de l’eau en bouteille juste pour boire 2 gorgés, gros gâchis, sinon j’ai pris mes propres gels mais je n’en prendrais que 4 sur toute la course, le 30km est en approche, je ne suis ni bien ni mal, entre deux je me dis que ça peut le faire 2h06’17 j’ai 1 minutes 13 d’avance sur New York qui était pourtant bien plus difficile niveau parcours, les calculs sont vite faits dans ma tête si je n’accélère pas il n’y aura pas de RP, donc cette fois-ci je ne réfléchis plus je débranche le cerveau, et je passe tous les kilomètres en 4’10 ma fréquence cardiaque qui était tranquille jusque-là saute de 153 à 160, les kilomètres s’enchainent et je ne récents pas de mur ou d’euphorie non plus je sais que je suis sur le fil du rasoir, je n’arrive pas à prendre mon dernier gel, impossible de l’avaler, c’est signe pour moi que ça va commencer à être dur, heureusement nous sommes au 40ème kilomètre j’accélère encore 4’08 et 4’05 pourtant je ne suis plus bien du tout, j’ai envie de gerber, je ne profite même pas de cette superbe arrivée grandiose, avec plein de coureurs qui exultent, moi je franchis en 2h57’12 (nouveau RP) la ligne et un volontaire passe de suite me voir, en me parlant en anglais, je lui fais signe que ça va aller, je prends ma médaille et je cherche Fabrice que je trouve assez rapidement, je vais le rejoindre mais je suis pas bien, et quand il me voit il pense que je suis abattu par ma course et que je n’ai pas fait le résultat escompté, en fait j’ai une sale gueule car je suis encore malade cela passera rapidement après un passage express aux toilettes, à mon retour Cyriane et Sam étaient arrivés, Cyriane assise au sol, déçue de sa course malgré un RP de plus d’une minute 3h06 au final, ce qui pour elle est un échec car son entrainement s’était très bien passé, et elle pouvait ambitionner un résultat meilleur, mais pour son jeune âge 25 ans et avec que 2 ans de course à pied dans les jambes, je pense sincèrement que très vite elle réalisera de grandes choses sur cette distance et elle sera bien loin devant moi d’ici 1 ou 2 ans, moi j’aimerais saluer sa performance et celle de Samuel qui lui a servi de chevalier servant tout au long de la course, pour Fab c’est un peu la soupe à la grimace un chrono de 2h50 qui ferait rêver beaucoup d’entre nous mais qui pour lui est un échec au vu de la préparation qui l’a eu…Ce sera pour la prochaine fois ou tous les compteurs seront remis à zéro pour une nouvelle aventure avec des rêves de chronos plein la tête.

 Retour à pied à l’appart, douche, et direction l’aéroport….

Avis sur le marathon de Valence : je dirai pas grand-chose à redire, parcours ultra roulant mais vaut mieux être devant sinon les premiers kilomètres sont difficiles à cause la densité des coureurs, ville sympa, climat plus que sympa, Organisation top, franchement un des meilleurs que j’ai fait, je pense que les espagnoles aiment le marathon et on le sent, j’ai fait Seville en février cette année et c’était aussi bien peut être encore mieux donc n’hésitez pas à franchir la frontière les marathons espagnols sont tops….