Récit de la course : Lozère Trail - 110 km 2019, par tricky

L'auteur : tricky

La course : Lozère Trail - 110 km

Date : 8/6/2019

Lieu : Chanac (Lozère)

Affichage : 2312 vues

Distance : 110km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Un demi-ultra, ça compte ?

On a dû s’inscrire dans les premiers avec les copains.

La Lozère je connaissais un peu. Un an auparavant, lors d’un week-end « festif » et visite avec des copains « non traileur », j’avais bien remarqué le potentiel du coin, en plus on avait passé une journée à Sainte Enimie comme un drôle de hasard !

Inscrit en septembre, on était bien motivé. Par contre, je savais que j’avais une contrainte en début d’année 2019 et que je ne pourrais attaquer l’entrainement qu’en mars.

J’attaque donc ma prépa mi-mars, bien cassé du dos par des travaux à la maison.

J’abuse du gainage et des étirements et l’entrainement monte en charge progressivement.

12 semaines de prépa, 600 km, 22 000m de D+, j’estime avoir fait le « job » pour passer cet ultra sans trop subir et le mental est là, surtout.

Petite précision… 3 semaines avant la Lozère, j’ai fait la Pastourelle dans le Cantal, 52 km 2500m de D+, un engagement sur un coup de tête pour accompagner une copine venue de Dijon exprès car le jour de son anniversaire.

Il y a des demandes qui ne se refusent pas mais était-ce vraiment raisonnable de faire ce trail à 3 semaines de la Lozère ?

Vendredi 7 juin :

Comme d’hab je n’ai pas fait mes sacs, cela dit j’ai jusqu’à 15h pour tout préparer, ça devrait le faire !

On est sur place très rapidement car à moins de 2h de Chanac, on retire les dossards, qq courses à la supérette, un repas sympa dans une auberge et on essaye de se coucher pas trop tard mais le sommeil a du mal à venir…

Samedi !

Il est 8h, le speaker « fou » nous met dans l’ambiance et « go ! » nous voilà parti pour 56km de pur bonheur ! J

Les premiers km se feront en rando, la trace pour sortir de Sainte Enemie est un single étroit.

On a pris 400m de D+ en 3 km, le ton est donné !

Avec Claude, on file à notre rythme, le peloton de coureurs est bien étiré et la partie est très agréable à courir.

Jusqu’au 1er ravito tout se passe bien, il faut beau, chaud, on a tombé 18km avec 1000m de D+ sur des parties roulantes, on s’est forcément que ça va se corser…

On repart mais j’ai du mal à reprendre le rythme.

Il y a 400m de d+ à avaler sur 4 km, je sens que Claude a des fourmis dans les jambes, je lui dis de partir mais il insiste pour faire la course avec moi.

Plus les kilomètres défilent et moins je suis bien… Il fait chaud, je bois bcp, je souffre de la chaleur, je sais que c’n’est pas mon élément.

Le parcours devient exigeant, du devers, des montées raides, le fameux pierrier, un cadre idyllique, le royaume du trail ! Dommage qu’à ce niveau je subisse trop la course…

On arrive à la 1ère BH avec 1h30 d’avance sur l’horaire, donc ça c’est plutôt cool et bon pour le moral malgré une forme moyenne.

C’est à ce moment-là que Claude décide de partir, on a fait 30 bornes, il en reste un peu moins de la moitié à faire, et je sais qu’il va falloir s’accrocher…

S’accrocher à mes bâtons, s’accrocher à mes pensées, s’accrocher à l’idée de repartir le lendemain, s’accrocher à ce runner ou cette runneuse que l’on voit en point de mire, que l’on rattrape pas parce qu’on a accélérer mais parce qu’il ou elle a subi à son tour un « coup de moins bien » …

C’est ça le trail, ce combat que l’on peut avoir contre soit, contre ces douleurs, et cette phrase qui te répète « non, tu n’as pas mal »…

J’arriverais finalement à Sainte Enemie en un peu plus de 11h… des quadriceps en feu et une douleur au talon…

Il faut préciser que durant cette 1ère journée nous avons eu la chance d’avoir une assistance au top, avec John qui nous a encouragés, ravitaillés, aidés à remplir nos flasques etc…

Merci à toi John et cette bière à l’arrivée m’a fait énormément de bien J

 

La soirée est passée très vite, on a constaté que l’organisation était bien rôdée : la salle de restauration, la salle de massage, les bivouacs etc…

Après une douche, de l’auto-massage aux huiles, la préparation des affaires, il faut vite aller se coucher car demain levé à 4h !

Dimanche !

La nuit a été courte et longue à la fois car bcp de questionnement sur le fait que je prenne le départ ou pas…

4h… La cuisine pour le ptit déj est 2 étages plus bas, et j’ai vite compris quand j’ai voulu descendre la 1ère marche….

Alors j’aurais pu prendre le départ mais au risque de me blesser et je n’ai pas voulu prendre ce risque.

Bonne ou mauvaise décision ? On ne peut jamais savoir, aujourd’hui je me dis que c’était une mauvaise décision mais après 3 jours de récup, c’est une analyse un peu facile…

Dimanche avec John j’ai crié, encouragé, souris, tapé dans l’épaule, plaisanté, donné des indications sur le parcours, j’ai pris un rôle que je n’avais jamais pris… eh ben vous savez quoi, c’était le pied ! Alors que j’étais persuadé que j’allais ressentir de la frustration, eh ben non ! Alors oui, au début tu te dis que tu pourrais être avec eux etc… mais après tu prends du plaisir aux « bravo » « aller courage » « ravito à 200 m » « c’est beau »…

Alors oui, j’ai fait un « demi ultra », oui j’aurais peut-être pu courir dimanche, mais j’ai vécu avant tout une aventure humaine et c’est ce que je retiendrais avant tout !

 

1 commentaire

Commentaire de Twi posté le 12-06-2019 à 09:30:20

J'ai presque le même vécu de course finalement, et les mêmes frustrations de ne pas être reparti ...
Dis-toi que tu as peut-être sauvé le reste de ta saison de trail.
La bonne nouvelle, c'est que tu as fait la reco de la partie la plus difficile de l'UT Lozère pour pouvoir te réinscrire l'an prochain et prendre ta revanche ...

Et pour répondre à la question, moi je dis qu'un demi-ultra, ça compte !

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