Récit de la course : Le Radicatrail - 60 km 2019, par Twi

L'auteur : Twi

La course : Le Radicatrail - 60 km

Date : 28/4/2019

Lieu : Tancarville (Seine-Maritime)

Affichage : 2396 vues

Distance : 60km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Une gestion du temps au poil

Le radicatrail, c'est LA référence du trail seinomarin et pourtant, je n'y avais jamais participé (vacances scolaires, blessures, ...)

Cette année, tout colle plutôt bien, et ça coïncide même avec le plan d'entraînement pour l'UT Lozère dans un mois. C'est parti pour le 60km !

Arrivée plutôt matinale à Lillebonne qui permet à mon pote (et futur duettiste de l'UT Lozère) et moi de grimper dans le premier bus vers Tancarville. Bonne ambiance dans le bus et dans la salle de départ que nous partageons avec les concurrents du 34km, l'attente est agréable.

Et hop c'est parti et on commence par une petite descente direct dans les sous-bois ; le peloton s'étale tranquillement, nous trouvons notre rythme, soit suivant le plan d'entrainement 7:30 min/km. Joli parcours forestiers entre jacinthes et ail des ours, et des bons raidillons comme les vallées cauchoises en ont le secret ; on se croirait pas à quelques kilomètres d'une des plus grosses zones industrielles du pays. L'organisation est au poil et soleil est de la partie (qu'on croit ...). Etant le plus expérimenté du duo, j'essaie d'imprimer un rythme, ce qui dans cette partie de la course consiste surtout à ralentir l'allure pour éviter de s'épuiser.

Les deux premiers ravitos à 13 et 22km arrivent rapidement, on pose juste ce qu'il faut ; je sais plus lequel des deux était chez l'habitant, mais on serait bien resté plus longtemps tellement c'était sympa. Il nous reste presque un marathon à courir, on enchaîne. A ce stade, toujours dans le plan de vol. La pluie et le vent commence à s'en mèler. Les premiers concurrents du 34km nous dépassent. 

C'est en entamant le retour sur le parc des Aulnes que tout va basculer, avec mon pote qui commence à flancher. Je le laisse sur place ou je l'attends ? Allez, je l'attends, sinon je suis pas sûr qu'il reparte de Lillebonne. Le remontée vers le ravito du 36km sera des plus difficiles. On croise un concurrent perclus de crampes qui, après avoir décliné notre aide, fait demi-tour pour retourner à Lillebonne. On sort les bâtons pour se redynamiser un peu ... Moral en berne.

Encore un ravito chez l'habitant au 36ème, sympa. Là nous prenons tout le temps qu'il faut pour nous reposer. A 30 minutes de la barrière horaire, c'est encore large mais on a perdu 20' de marge. C'est le point de non retour : Lillebonne est à 2km en arrière, tu finis ou t'arrêtes ? Allez on repart ! Je suis encore en relativement bonne forme, mais pour mon partenaire, chaque kilomètre avalé semble être une torture : crampes, irritations, ... Qu'ils sont longs ces 16km qui nous séparent du dernier ravito, qui nous verront marcher pas seulement en montée ; d'autant que spectateurs et bénévoles se font de plus en plus rares, au point d'avoir parfois quelques doutes sur les directions à prendre (globalement,il faut quand même dire que le balisage était au poil).

Enfin on y arrive au ravito du 52km. 20' de marge sur la BH, il nous reste près d'1h30 pour boucler 8km. "C'est large" annonce mon optimiste compagnon ; j'acquiesce mais pense le contraire. Je lui annonce que si je sens que ça risque de ne pas passer mais que j'ai encore du jus, je me permettrai de le lâcher ; je sais que si je le fais, il finira hors délai. Ca permet de maintenir la pression. Ca se joue à la minute près, le suspense est insoutenable !

 Contre toute attente, le D+ n'a pas fini avec le dernier ravito, même si ma montre m'annonçait le contraire. Je m'efforcerai dès que possible de relancer (autant que faire se peut), même si la fatigue a sérieusement commencé à m'envahir aussi. On progresse, petit à petit. Je ne supporte plus l'odeur de l'ail des ours.

Enfin, Lillebonne en vue. Dernière descente, 8h40 de course, il doit rester 2km et 20' pour les boucler, mais je ne voudrais pas me faire pièger à cause d'une imprécision du kilométrage. On croise une personne à contresens avec un t-shirt finisher "allez, si tu lâches rien ça peut passer". Je ne le remercierai jamais assez ...c'est exactement ce qu'on va faire

Dernier km le long de la voie rapide et sur le parking du Leader Price, faut avoir envie mais on y est presque, puis au bout du tunnel, le parc des Aulnes. La vue de la ligne d'arrivée nous redonne des ailes, on se redonne une allure de coureur ... et on passe la ligne en respectivement 8h57'29" et 8h57'30". A 2'30 de la barrière horaire !!! Seuls 3 concurrents passeront après nous ! Nous sommes finishers et en duo ! On l'aura bien méritée notre bière !

Finalement, le plaisir de cette course a été de finir ensemble et de jouer au chat et à la souris avec la dernière BH ; dans le forum sur l'UT Lozère, je me rappelle avoir mis en doute l'interêt de la formule "duo". Je crois que je viens de comprendre.

J'en ai chié parce qu'à partir du 50ème, j'en avais plein les pattes. J'ai pesté parce que j'aurais plus avancer plus vite entre le 30ème et le 50ème. Mais je crois que j'en garderais de moins bons souvenir si j'avais fini seul en 8h00.

Merci à Guillaume pour ces presque 9h00 partagées, et merci à tous les bénévoles pour cette belle course. 

 

 

2 commentaires

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 07-05-2019 à 07:44:55

Bravo, autant les 34 premiers km étaient faciles, autant la fin était plus problématique. Et puis finir en compagnie, c'est toujours sympa.

Commentaire de Twi posté le 07-05-2019 à 10:47:56

Merci. Bravo à toi aussi Lutin pour le 34km.

Content de t'avoir croisé ("oh Kikouroù !") à mon arrivée. Comme quoi la gapette, ça sert pas qu'à se protéger de la météo.

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