Récit de la course : SwissPeaks Trail - 90 km 2018, par Anne-Laure_70

L'auteur : Anne-Laure_70

La course : SwissPeaks Trail - 90 km

Date : 8/9/2018

Lieu : Le Bouveret (Suisse)

Affichage : 3463 vues

Distance : 90km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Une p'tite dernière pour finir la saison


Swiss Peaks 2018 90k

Préambule

13 août 2018 : tiens, je reçois des infos sur la Swiss Peaks, cette course créée l’an passé. Le 90k m’intéresse. Coup d’œil à l’agenda : je n’ai rien de prévu le 8 septembre. Et ça a l’air comment ? C’est technique ? Et les barrières horaires ? Pas trop le temps de réfléchir pour s’inscrire, il y a déjà 231 inscrits et l’organisateur en prend 250… Quelques minutes de réflexion, et hop, inscription Sourire. Ça, c’est une décision mûrement réfléchie. Ou comment se lancer dans un ultra sur une inspiration subite à peine quatre semaines avant le départPied de nez.

Du coup, un peu de stress quand même… En pleursFaudrait quand même faire un peu des reconnaissances et par la même occasion s’entraîner la moindre.

Préparation

Priorité : reconnaitre les parties de nuit. Premier week-end, Morgins-Torgon : pas trop aérien ni trop montagneux mais droit dans la pente comme bien précisé par l’organisation : « Pour trailers aguerris qui n’ont pas peur de faire souffrir leurs quadris ». Ah oui, c’est clair, il n’y a pas tromperie sur la marchandise.

Un autre week-end pour reconnaitre Champéry-Morgins qui se fera de jour mais qui parait difficile vers Chésery d’après certains récits de course. Heureusement pour moi, une petite course pédestre locale grimpe de Champéry à la Croix de Culet le même jour que ma reco. Heureusement en effet, car dans l’arrête de Esserts je me retrouve avec beaucoup de concurrents et de bénévoles.


Car cette arête est gratinéeEn pleursCriantSurpris et je ne sais pas ce que j’aurais fait si j’avais été toute seule, sans aucune sécurité, ne connaissant pas la longueur ni le nombre de passages délicats, aériens, casse-gueule. Je suis quand même étonnée qu’une course de 90 kilomètres emprunte ce genre de passage, et que dire du 170k et 360k, avec des concurrents très fatigués en mode zombieIncertain ? Il y a pourtant moyen de monter à la Croix de Culet sans emprunter cette arête. L’organisateur a visiblement cédé à la mode du « toujours plus » : toujours plus long, toujours plus dur, toujours plus technique, toujours plus cassant, toujours plus plus plus… La suite en direction de Morgins est cassante mais sans grosses difficultés techniques.




Encore le dernier samedi avant le jour J pour reconnaitre la dernière portion de nuit Torgon-Bouveret. Je connais déjà le Col Susanfe et le Pas d’Encel. Je peux donc me construire un roadbook qui tienne un peu la route, avec toutefois l’inconnue de la durée du premier tronçon Finhaut-Champéry. Le seul souci est la première barrière horaire à 16h30 à Champéry. J’espère y arriver avant 16h00 et pour les barrières suivantes, ce sera serré serré serré…



(les sentiers sont assez techniques)

Donc, après cette préparation de longue haleine, je suis hyper prête pour ce 90k… Pied de nezClin d'œil. Comme d’habitude, je serai assistée 24/24 par Super Ravitailleur.Bisou


La course

Vendredi, veille de la course, pour la prise des dossards au Bouveret : il n’y a rien à l’endroit indiqué sur le net. Super, ça commence bienDéçu... En fait, cela se passe dans la zone d’arrivée, 1 km plus loin.

(Bien prendre note de l'avant-dernier point...En pleurs)

Retour à la maison et redépart à 21h30 de la maison pour Finhaut : pas top comme organisation mais nous n’avons n’a pas trouvé mieux au vu des horaires de travail de Super Ravitailleur. Depuis l’autoroute vers Villeneuve, on aperçoit des lumières vers Torgon et Chavalornaire, les lampes frontales des cracks du 360k et 170k, ça met dans l’ambiance...

Samedi 07h45, dans l’aire de départ : on nous annonce un report de 30 minutesDéçu. Je suis un peu contrariée car du coup la nuit arrivera 30 minutes plus vite, donc avant Morgins et pas après. Super Ravitailleur doit aller s’assurer que les barrières horaires seront bien repoussées de 30 minutes. Finalement le speaker confirme le report des BH, mais sans grande conviction. Bon, on verra bien...



08h30, départ. Tout le peloton, finalement 280 personnes, démarre comme une bombe comme d’hab, et comme d’hab je suis la dernièreIncertainEn pleursClin d'œil. Après 45 minutes dans une montée casse-pattes dans les cailloux, un allègement de tenue s’impose, ainsi que le protège-nuque à la casquette, car le soleil cogne dur. La météo est fabuleuse, grand ciel bleuCool, alors que je n’ai eu que du temps perturbé lors des recos. J’en profite de bien manger et boire et c’est reparti en direction de la route qui nous mènera à l’alpage d’Emaney.









Les gens de l’alpage m’encouragent au passage. Merci Rigolant, je me dépêche un peu, je n’ai pas fait la reconnaissance de ces 32 premiers km et si je veux espérer passer la première barrière horaire à 17 heure (ou 16h30 ?), je n’ai pas le temps de lézarder… mais je prends quand même le temps de faire des photos Cool. C’est magnifique par ici et le sentier qui mène au col d’Emaney est plaisant et sans difficultés.


Je rattrape quelques participants mais il faut que je fasse attention à ne pas rester derrière. Il faut oser les dépasser car il y a parmi eux des participants du 170k et du 360k et ceux-ci n’ont plus un rythme de première fraîcheur et surtout ils n’ont pas les mêmes barrières horaires que moi : pour eux, la barrière horaire de Champéry est à 18 heures, et pas 17.






Arrivée au col Emaney en 2h40 soit 5 minutes de mieux que mon roadbook uniquement basé sur une estimation et pas sur une vraie reco. Du coup, je suis un peu rassurée pour la suite et attaque la descente seule sur un chemin relativement roulant. Personne à perte de vue, génial…  






Arrivée au ravitaillement à l’auberge de Salanfe avec encore 5 minutes de gagnées…. Quelques participants du 170k sont en train de discuter, mais je ne m’attarde pas, remplis mes gourdes d’eau, prends un bout de cake et merci, au revoir.



Je marche nordiquement et rapidement tout le long du lac et double quelques participants dans la montée du col Susanfe. Je ne suis plus la dernière du 90k mais cela m’importe peu. Les deux seules choses qui comptent sont 1-arriver bientôt au sommet de ce col car il n’y aura ensuite que de la descente Sourire et 2-arriver avant 16h30 à Champéry pour avoir une petite marge sur la barrière horaire. Voilà un petit passage technique avec des chaînes mais par beau temps sec, rien de particulier à signaler.







Arrivée au col Susanfe en 4h55, dans le temps prévu sur mon roadbook. C’est beau par ici… Je gagne encore 5 minutes dans la descente sur la cabane du même nom. C’est moins casse-pattes que dans mon souvenir. Par beau temps comme aujourd’hui, c’est une portion assez plaisante.



Cabane Susanfe, rapide plein d’eau dans les gourdes et comme mon roadbook prévoit encore 2h20 jusqu’à Champéry, j’essaie de me préparer une mixture de thé froid. Pas évident de mettre de la poudre dans la gourde et de mélanger avec de l’eau après. Pas terrible ces ravitos où la poudre (thé, bouillon ou autre) n’est pas déjà prête à l’emploiIncertain.



Je repars dans la descente vers le fameux Pas d’Encel.




Nous y étions déjà venus il y a quelques années. Heureusement car je suis sujette au vertige et n’aime pas trop partir seule à l’aventure dans un tel passage si je ne le connais pas. Car ce passage peut vite se transformer en obstacle insurmontable pour le quidam craintif, et carrément fatal pour le quidam maladroit : un faux pas… et tout est fini. Et ce ne sont pas ces filets rouges qui retiendront une chute. Il y a quelques plaques commémoratives des victimes En pleursSurpris.






Pas de soucis aujourd’hui, je suis bien concentrée et ça passe comme une lettre à la Poste. Par contre, je ne me rappelais pas que les passages suivants à désescalader en se tenant à des chaines fussent aussi nombreux. Tous ces rochers sont rendus glissants par tous les participants aux chaussures crottées qui sont passés avant moi, dans ces falaises qui ne doivent jamais voire le soleil.




Enfin, on voit Bonavau où Super Ravitailleur est monté à VTT.


Cool, cela fait plaisir de le voir ici Bisou et on est presque arrivé à Champéry… plus que le passage du Roc Coupé et droit en bas sur le village… penses-tu ? Ben en fait pas du tout ! Un bout de forêt, un pâturage, une passerelle, une clairière et un chalet où les occupants sont affairés aux grillades en buvant le liquide qui va bien en apéro, avec moult encouragements de leur part, merci et santé à eux ! Puis de nouveau un bout de forêt et enfin le Roc Coupé que je ne connais pas et que j’appréhende un peu : en fait, c’est un petit bout de chemin taillé dans la roche, sans plus au niveau difficulté, un passage aérien mais pas technique, faisable même à vélo Embarrassé.



Et enfin une route qui indique Grand Paradis. Mais c’est sans compter sur la volonté de l’organisateur de nous faire découvrir les chemins les plus bucoliques. Donc, on repart en forêt sur des chemins bien gras pour descendre au bord de la rivière (la Vièze), traverser icelle pour remonter sur Champéry. Un panneau pédestre : Champéry = 25 minutes => dingue, moi qui espérais y être justement depuis 25 minutes… SurprisSurtout qu’il y a 25 minutes, un autre panneau annonçait pareil.Pied de nez

Heureusement, il y a 2 randonneurs avec des sacs énormes devant moi qui n’avancent pas trop vite en papotant. Donc nouvel objectif : les rattraper, ça passera plus vite. J’arrive derrière, ils se retournent et me lancent : ah, on doit vous encourager vous ! Evidemment, que je réponds, et c’est parti pour un bon papotage jusqu’au ravito Sourire. Merci les parapentistes, maintenant je sais qu’un tel sac pèse entre 11 et 14kg…, et du coup cette petite montée est passée super vite Bisou.

Arrivée à Champéry à 16h00, comme prévu si le départ avait été maintenu à 08h00 Sourire. Calcul savant Incertain: donc j’ai 30 minutes d’avance sur mon roadbook et 1 heure sur la barrière. Je peux pleinement profiter de ma demi-heure de pause prévue. Dans la salle, les tables sont sales et il faut commencer par faire le ménage. Super Ravitailleur a tout préparé. Je n’ai besoin que de 20 minutes pour me laver les pieds, changer de chaussettes et de chaussures, manger un peu de hachis Parmentier (excellent, et ça change des pâtes habituelles Rigolant).


Un bénévole demande aux 90k de se stresser un peu car il est bientôt 16h30…oui, sauf qu’il n’a pas l’air au courant que les BH sont repoussées de 30 minutes et qu’on a jusqu’à 17h00… Ou peut-être que pas ? Pas terrible, l’information aux coureurs… Je repasse vers la bénévole qui a noté mon numéro sur un papier en arrivant et qui renote que je repars.




Départ toute motivée pour la montée suivante, via le hameau de Sur Cou, sur des terrains variés et qui font un peu le yo-yo jusqu’à l’arête des Esserts. Son accès est très rassurant (ahem…) pour celui qui ne connait pas : un panneau annonce la couleur.

« Sur l’arête, attention prudence, le promeneur s’engage sous sa propre responsabilité »



Et c’est parti pour 500 m d’arête avec des passages aériens voir casse-gueule par endroits. Heureusement que je suis déjà passée là il y a 15 jours car je sais que le premier passage est le pire. Heureusement aussi, nous sommes 6 ou 7 participants, dont un du 170k qui ne trouve pas normal que l’organisateur nous fasse passer par là. Qu’il conçoit qu’on fait du trail mais qu’il ne faut pas pousser. À sa reco, il était passé par l’autre côté (hameau et joli chemin qui arrive sous la Croix de Culet). Oui, mais à quoi sert une reco si c’est pour ne pas passer par l’itinéraire annoncé ?

Nous arrivons au sommet et la vue est juste magnifique : cela valait bien ces quelques mètres un peu difficiles, et désormais jusqu’à l’arrivée, il n’y aura plus de tels passages.



Perdu 10’ dans l’aventure, c’est donc d’un bon pas trottinant que je poursuis jusqu’au ravitaillement de Chaux Pâlins. Remplissage rapide des gourdes et montée au Porte de l’Hiver. Depuis ici, c’est « cool », ce ne sont plus que des « petites » montées ou des « petites » descentes, il n’y a plus de vraie grosse bosse…donc on passe vite le col, puis le Lac Vert, l’Auberge de Chésery, le lac de Chésery, la descente technique assez courte finalement qui va nous amener sur le joli chemin des Ponts qui longe la rivière (la Vièze, mais pas la même, celle-là c’est la Vièze de Morgins).




J’espérais arriver à Morgins sans lampe mais avec le report du départ de 30 minutes, c’est râpé. Arrêt une minute pour sortir la lampe et arrivée à Morgins à 20h45. J’ai perdu 15 minutes sur ce tronçon par rapport à mon roadbook mais j’ai toujours 45 minutes d’avance sur la BH.


J’avais prévu 30 minutes de pause mais pour une base de vie, c’est assez léger. Il n’y a que deux tables, quelques chaises et pas de repas chaud. Je récupère mon sac d’allègement, demande à un bénévole devant son ordinateur s’il veut bien noter mon numéro et il me répond que non, les 90k, il ne note pas. Ah bon ? Okeeeey ?!? … Surpris

Le bus étant parqué devant l’entrée, je me change complètement à l’intérieur et profite de manger un sandwich pendant que Super Ravitailleur prépare mon sac. 15 minutes de pause et on repart. Super Ravitailleur m’accompagne un petit bout, c’est cool Bisou merci !

Bon là, à ce moment de la course, cela va encore au niveau forme. Par contre le tracé est légèrement différent de celui que nous avions fait à la reco. Je me sens un peu perdue dans la nuit, d’autant que nous coupons droit en haut dans la forêt pour rejoindre Les Têtes. Enfin la bifurcation pour Cheval Blanc sur la frontière franco-suisse, un joli chemin forestier, un sentier très raide, un croisement pour repartir sur le Bec du Corbeau via un sentier très bucolique et à mon avis très peu emprunté.


Dernier raidard avant le sommet (magnifique vue de jour Cool) et toujours 30 minutes d’avance, puis une descente très raide mais aussi très courte sur les Portes de Culet. Route goudronnée et sentier roulant jusqu’au lac de Conche où se trouve le ravito.

L’estomac ne va pas trop bien. La boisson isotonique à disposition est beaucoup trop sucrée… oups, je ressors rapidement pour évacuer de suite ce trop-plein de sucre. Lorsque je retourne à l’intérieur, la patronne me signale qu’il y a du riz dans une casserole…ah bon, aurais-je l’air d’avoir besoin d’un peu de consistant ?!? Le riz fait un bon fond mais sans plus, il doit se trouver dans cette casserole depuis plusieurs heures si pas plusieurs jours et au niveau glucides lents, pas terrible….

Je repars tout de même requinquée pour attaquer la montée du col de Morclan et la Tour de Don. Or, après le col de la Folière, surprise, le parcours est très bien balisé via la Pointe des Ombrieux, mince alors ! C’est un passage aérien et casse-gueule qui avait fait réagir les concurrents de l’année passée. La trace GPS de cette année et les cartes de l’organisation prévoyait de contourner la Pointe des Ombrieux pour rejoindre les Portes d’Onne par en-dessous, et c’est l’itinéraire que j’avais suivi à la reco. Etant donné qu’il y a deux participants devant moi et que le balisage dans le terrain est extrêmement clair, je décide de suivre en direction de la Pointe. De toute façon, il fait nuit, alors les passages aériens et casse-gueule, je ne les vois pas…

Finalement on arrive aux Portes d’Onne après un interminable et surtout beaucoup plus long itinéraire que prévu, et là rebelote, on ne monte pas en direction de la Tour de DonSurpris. Le balisage part en travers de je-ne-sais où pour arriver je-ne-sais pas où non plus. Ces changements non annoncés m’agacent un peu mais je suis le mouvement. Criant

Finalement, nous arrivons à la Tête du Tronchey par en-dessous au lieu d’arriver par en-dessus pour reprendre l’itinéraire normal. Suit un sentier assez raide, puis une route très cailloutée pas très roulante, une route forestière plus roulante mais en faux-plat montant En pleurs pour atteindre Les Moilles et attaquer une descente technique pleine de racines droit en bas dans la forêt.

Torgon. Il est 2h16 du matin, il me reste 14 petites minutes de marge sur la barrière horaire. 25 minutes se sont envolées dans cette portion depuis le Bec du Corbeau, pfff… En pleursDéçu. Le ravitaillement de Torgon est tout petit, à l’extérieur du local de l’école de ski, qui est bondé. C’est donc dehors, cela ne permet pas de s’asseoir et de se ravitailler correctement. Il y a du riz froid, et si on veut le chauffer, il faut le tremper dans du bouillonCriant. Par conséquent, je ne m’y arrête pas et file directement au bus. Je profite de faire 12 minutes de sieste, puis de manger un bout de sandwich et des cacahouètes qui ne resteront pas dans l’estomac…. A ce moment-là, pliée en deux sur le bord de la route, je n’en mène pas large.En pleursCriant

Il reste encore 540 m d+ jusqu’au Planelet sur un sentier d’abord fort sympathique, puis tout à fait antipathique, avec de grosses pierres à monter en escalier. C’est clair, pas besoin de faire du step ces prochaines semaines. Des racines, des fougères mouillées… et enfin le col du Blanc Sé est en vue (de jour, hein). Mais d’abord cette sympathique descente du Planelet droit en bas avec même un passage avec une chaîne pour descendre une grosse pierre : ma méthode super classe digne d’Erhard Loretan=> se laisser glisser sur les fessesRigolant.

Perdu encore 5 minutes dans cette portion, là j’ai vraiment la barrière horaire de Taney qui me colle aux susmentionnées fessesEn pleurs. Alors maintenant gaz, ma petite, sur cette portion de sentier muletier super roulant en pente juste comme il faut pour ne pas devoir freiner et d’y perdre trop d’énergie, il faut juste laisser aller. Sauf que lors de la reco, le sentier fait de petites pierres et de terre était sec. Cette nuit, avec la pluie des jours précédents et le passage de je-ne-sais combien de participants, c’est une vraie patinoire et un exercice de proprioception pour ne pas m’étaler à chaque pasPied de nez.

Je commence à en avoir un peu marre de ne pas voir arriver la route de La Bataille. Tiens, une lampe éclaire dans ma direction. Ah, il y a des gens assez insensés pour se promener ici au milieu de la nuit ? Ce n’est pas un autre participant, il y en a quelques-uns loin devant ou derrière mais ils éclairent dans le même sens que moi. Mais bon sang mais c’est bien sûr, c’est Super Ravitailleur qui vient à ma rencontre !!!RigolantBisou

C’est trop cool, droit au moment où j’ai un gros coup de mou. Je n’en peux plus, alors qu’il va falloir encore escalader les 360m de d+ pour monter au lac de Taney. Super Ravitailleur m’accompagne sur le sentier forestier assez roulant qui nous amène à la route qui monte au lac. Heureusement que nous montons par cette route très raide mais roulante, et pas par le sentier prévu sur les cartes (fermé, car il y a des travaux).


C’est interminable quand même. Je gamberge sur la barrière horaire de Taney qui est à 05h30 pour le 90k et au vu du retard pris, j’y arriverai juste à la minute. Forcing sur un rythme démentiel (hum hum hum…), les yeux rivés sur les talons de Super Ravitailleur. Nous rattrapons quelques concurrents encore plus lents.



Finalement, et grâce à beaucoup de soutien de Super Ravitailleur, j’arrive au col. Encore 1 km de faux plat descendant et voilà le ravito de Taney. Il est 05h15. Une tente fermée sur trois côtés avec quelques bancs et des couvertures. Une dizaine de participants sont présents, dont un du 360k qui est complètement gelé, mais qui ira jusqu’à l’arrivée finalement, bravo à lui !


Bien que non prévu, il y a des patates chaudes au ravito. Les bénévoles sont super cool et aux petits soins ! Merci à eux d’autant qu’ils sont là depuis plusieurs jours. Je repars avec une dizaine d’autres participants à 05h25 pour cette dernière ligne droite, une dernière grande descente de 1000 mètres de d-. Super Ravitailleur quant à lui retourne sur ses pas pour récupérer le bus je-ne-sais où. D’abord un sentier à plat le long du lac puis une dernière petite montée.  Un sentier technique en direction de Chavalornaire avant de rejoindre un sentier muletier roulant jusqu’à Chambovey au-dessus du Bouveret.


Grande descente à nouveau sur sentier muletier roulant. Les Planches : avec l’itinéraire pédestre « Le Bouveret », il faut compter une vingtaine de minutes, n’est-ce pas? Oui, mais ça c’est toujours sans compter sur l’extrême sadisme de l’organisateur qui adore les petits détours bucoliques. Donc c’est une nouvelle promenade en forêt en direction de Saint-Gingolph. Stade de foot, quartier de villas, traverser la route principale, rejoindre le bord du lac Léman au niveau du débarcadère, histoire d’être sûr de n’avoir rien loupé de ce magnifique, intéressant et long détour RigolantEn pleurs.



Arche d’arrivée finalement en roue libre à 07h39 en 23h09 de course, alors que l’heure limite est à 08h00 pour le 90k (et midi pour les autres, mais pourquoiSurpris ?). Je suis très contente d’avoir réussi à terminer, ce qui n’était pas gagné d’avance à Torgon. Et au final, 3ème fois finisher et 15 points ITRA glanés en 3 mois, le tout sans douleurs ni blessures Rigolant. Sur les 280 partants, 194 sont à l’arrivée.


Epilogue 

Une course (le 90k) effectivement difficile au niveau des sentiers empruntés, cassante, exposée par endroits, magnifique au niveau des paysages, particulièrement dans la première partie jusqu’à Champéry (de jour… Cool). Difficulté encore augmentée par les barrières horaires (inutilement? Incertain)sérées (pour mon petit niveauClin d'œil).

Un bon balisage (90K), des ravitaillements légers, pas de suivi live ni de temps intermédiaires, un suivi GPS pour les suiveurs inutilisable, un cadeau souvenir inutile : des nu-pieds, mais comme il n’y en avait pas assez, il fallait aller les chercher avec un bon on ne sait pas où ni à quelle heure car à 8h le matin dans l’aire d’arrivée, il n’y avait quasi personne hormis quelques participants.

A contrario de ce qui se fait sur la plupart des courses, l’organisateur ne fait pas dans l’assistanat : la Swiss Peaks, c’est pour les gens expérimentés qui savent ne compter que sur eux-mêmes et/ou leur propre assistance. Ceci ne me dérange pas, au contraire, car pour ma part je n’ai pas besoin qu’un organisateur me dise à quel moment il faut enfiler sa veste, comme vécu ailleurs.

Un point très simple à corriger : que les barrières horaires soient les mêmes pour le 90k, le 170k et le 360k.

 

 

2 commentaires

Commentaire de bubulle posté le 04-02-2019 à 15:10:05

Eh bien, grâce à ton récit j'ai découvert à quoi ressemble les Cols d'Emaney et de Susanfe. J'aime bien la description des passages techniques "qui ne sont pas trop un problème par beau temps".....ça m'a bien rappelé l'apocalyse de 2017 et surtout quelle était la folie de nous envoyer là-haut avec le temps qu'il faisait.

ça m'a aussi rappelé qu'on aurait pu se croiser et, surtout, qu'il faut vraiment que je revienne sur cette Swisspeaks.....

Merci pour toutes ces superbes photos et bravo pour avoir terminé cette course bien difficile.

Commentaire de Cheville de Miel posté le 06-02-2019 à 08:05:00

UN CR pour notre ami l'Ecureuil qui a décrété que la fin du 360 était pas technique ;-)
Merci avec tes photos cela me fait remonter plein de souvenirs!
Belle course de ta part!

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