L'auteur : especederillette
La course : Saintélyon
Date : 1/12/2018
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 2886 vues
Distance : 81km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
Quoi de mieux pour finir l'année qu'une petite SaintéLyon ? J'avais hésité avec le marathon de La Rochelle, mais quitte à se fixer des challenges, autant en mettre des gros (en plus cette année, c'est le record de distance : 81 km). Départ donc prévu à 23h30 le samedi soir. Première inconnue : le temps. Il y a eu des éditions avec de la neige du verglas. Nous, ça ne sera pas le cas, peut-être de la pluie... Pour y aller, navette depuis Lyon. J'ai pris la 1ère donc arrivée vers 17h. Y'a le temps. dans le parc des expositions, c'est un camp de réfugiés : beaucoup ont pris des duvets, matelas, histoire de se reposer. Bonne nouvelle, il ne fait pas froid. Je discute avec quelques gars : dernières nouvelles il va commencer à pleuvoir à 23h pour toute la nuit !!!
Pour être bien placé, je me positionne vers 22h30, je serai dans la 2ème vague. Et hop déjà 1/4 d'heure de perdu ! Ambiance sympa au départ, de la musique, les températures clémentes rendant l'attente facile, malgré les premières gouttes de pluie... Je règle la montre pour gagner en autonomie, je m'aperçois que j'ai oublié le bonnet (mais ça ne sera pas préjudiciable). Et bam, première vague, et 15 mn après, bam 2ème vague (je crois qu'il y a 5 vagues). Il parait que le traceur a prévenu qu'on allait en chier...
Départ pour 8 km de faux plats montants, le temps de trouver la bonne tenue (gants enlevés, tour de cou aussi). Il fait tout de suite chaud, presque à se mettre en t shirt (certains le font en short). Après ce départ, on arrive sur les hauteurs, la file des frontales s'étire. Niveau topographie, c'est un peu le pays basque, des montées descentes courtes avec un peu de boue. Pour ne pas me faire peur, je n'ai pas trop regardé le parcours, je sais juste que normalement les ravitos sont tous les 15 km environ. Bizarre, le premier arrive au bout de 19 km. On a commencé le dur, passage sur les collines, dans les bois, avec de la boue et de la pluie sans arrêt. Donc ravito bien fourni, mais ce sont des tentes barnum, donc pas de quoi se réchauffer, faut pas trainer.
On enchaine ensuite avec les passages dans les sous-bois, quasi pas de route (il les ont bien cherché les passages techniques). Là il commence à faire vraiment froid, la gore-tex est indispensable. Pas vraiment de souvenirs de cette partie, si ce n'est de nombreux passages sur les crètes où l'humidité et le vent vous glace les os. C'est pas une pluie très forte, mais avec le vent, on sent le gommage ! Là je plains ceux en short...
Arrive la bascule, Sainte-Catherine. A ma montre, déjà 39 km de parcouru. La forme ça va, mais le ravitaillement est là aussi constitué de tente barnum, et si on est mal à ce moment là, c'est dur de repartir. Il faut y aller, pas se décourager. Et toujours courir, courir. 90 % du temps c'est courable. Je me souviens vaguement qu'ensuite il y aura une bonne montée (les rampaux), mais je ne sais pas trop à quel kilomètre cela arrivera.
Même si je n'ai pas sommeil, je ne me souviens pas de tous les détails, si ce n'est des courageux signaleurs et bénévoles qui sont dans la nature dans le froid à 4h du matin.
Avance rapide, le double moment de détresse. D'abord la montre. Je vois soudain surgir un panneau "Arrivée 35 km". Alors là, je dis impossible, ma montre me marque plus que 25 km... La s.... Je vais jamais y arriver ! J'ai plus de force... Elle a du comprendre à partir de là que je lui en voulais, elle bipe de manière aléatoire, des kms en 2', en 10', en 1'...
Et maintenant, c'est double dose, pluie et brouillard de fou... Quelle mauvaise idée d'avoir pris une petite frontale 300 lumens. Quand le niveau des piles baisse, c'est impossible de voir à 1 mètre... J'aurais pu changer les piles, je reconnais, pourquoi je ne l'ai pas fait ? Je pense que je me suis dit que ça ne changerai rien, mais rétrospectivement, j'aurais dû essayer. Technique alternative, choper un coureur avec une super lampe et aller dans ses pas. Mais c'est crevant. Et ces montées descentes qui n'en finissent pas. Bonne nouvelle quand même, c'est que mes chaussures, même si elle sont sans doute un peu trop petites, tiennent bien la boue (pas de chute).
3 commentaires
Commentaire de Arclusaz posté le 04-12-2018 à 21:01:31
especederillette, dument, nous a fait un beau CR de sa belle course. bravo et merci.
Commentaire de Marie-hrn posté le 06-12-2018 à 10:03:00
Chapeau! bravo pour ta course
Il serait peut etre temps de changer de montre :D
Commentaire de Benman posté le 08-12-2018 à 15:15:45
Bravo pour ta lucidité. Cette course n'est pas devenue mythique pour rien. Ton récit l'enrichie.
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.