Récit de la course : La Fortiche de Maurienne 2000, par la linotte

L'auteur : la linotte

La course : La Fortiche de Maurienne

Date : 22/7/2000

Lieu : Valloire (Savoie)

Affichage : 2163 vues

Distance : 85km

Objectif : Pas d'objectif

Partager :

Le récit

Inoubliable pour la beauté des paysages, pour l'ambiance surréaliste la nuit lors de la traversée des forts, pour les moments de bonheurs et de doutes, mais aussi pour la gentillesse de tous les bénévoles, l'accueil et les encouragements des Savoyards.
Voici en quelques mots le déroulement de ces deux jours inoubliables :

SAMEDI 22 JUILLET
8h : nous arrivons à Valloire (altitude 1400m) ou l'organisation se met en place, peu de concurrents sont déjà là et nous faisons la connaissance de l'un d'eux qui nous invite à boire un café en attendant que tout soit prêts, il fait un temps magnifique.

9h : nous retirons les dossards et l'on nous offre un maillot, un superbe Opinel gravé "La FORT'iche de Maurienne 2000", du fromage, la feuille de route et quelques brochures sur la région. 10h : nous passons à table pour la traditionnelle pasta party.

11h : nous avons le plaisir de revoir toute la bande (Louis, José, Gérard, Patricia, Raymonde...).

11h30 : briefing de Raymond Ramina (l'organisateur), qui insiste sur le fait que c'est une course d'endurance et qu'il ne faut pas partir trop vite (nous suivrons ses conseils et nous n'aurons pas à le regretter par la suite...)

11h50 : pesée de tous les concurrents, (leur balance est un peu optimiste car tout le monde se trouve des kg en trop !!!), car il y aura un contrôle médical au km 60 (poids et taux de glycémie), afin d'arrêter les concurrents qui seraient trop affaiblis.

12h00 : le départ est donné, nous sommes une cinquantaine de marcheurs, et nous faisons un petit tour dans le village avec Raymond Ramina en tête, sous les applaudissements de spectateurs admiratifs, avant d'attaquer une montée de 5km par la route.

13h00 : déjà au bout d'une heure la montée à étiré notre peloton, nous sommes partis tranquille en prenant le temps de faire quelques photos et bien nous en a pris car beaucoup plus tard on retrouvera certains concurrents sur le bord de la route dans leur couverture de survie ou au fort de Marie-Thérèse endormis sur les lits de camp...

14h00 : les difficultés commencent, nous attaquons la montée dans le vieux village Valmeinier 1500.

15h00 : ravitaillement dans la station Valmeinier 1800 ou un speaker nous accueille sous les applaudissements de quelques spectateurs, nous continuons par les pistes de ski de la station pour atteindre le 1er col, le col des Marches.

17h00 (environ) : le premier col, le col des Marches (km 24, altitude 2725) est franchi, non sans mal pour moi car j'ai beaucoup de mal à respirer à cette altitude, mon cardio oscille entre 160 et 170 alors que je fait du 2km/h !!!!!!! (heureusement la vue est magnifique...), Hervé, qui a l'habitude de crapahuter en montagne, est plus à l'aise...

18h00 : la descente dans un pierrier est assez technique et le balisage un peu aléatoire, il ne s'en faut pas beaucoup pour que l'on se retrouve en Italie !!!!, heureusement il fait encore jour, mais à mon avis pour les 130 coureurs qui partiront ce soir à 20h, ce ne sera pas de la tarte, car ils se retrouveront à cet endroit en pleine nuit...

19h00 : la Crête des Bataillères (km 35, altitude 2804) m'a fait très mal, mais encore une fois la découverte de paysages splendides me fait oublier la souffrance, la fin de la montée après le lac est très raide, elle s'est faite en compagnie des médecins en moto de trial et même pour eux ce n'était pas facile. Enfin après un bon ravitaillement et en me disant que maintenant c'est de la descente qui nous attend, j'arrive à me reforger le moral.

20h30 : après une longue descente ou j'ai trouvé le moyen de me tordre la cheville, on arrive à la station de Valfrejus et après un bon ravitaillement on repart avec Francis, un coureur de Pierrefeu, (qui a fait les 100km de Millau et la TDM plusieurs fois) et qui restera avec nous jusqu'au début de l'ascension du Mont Froid.

22h30 : ravitaillement à la fin du GR 5 (km50, altitude 1057m) ou l'on retrouve Raymond Ramina qui nous encourage à continuer sur ce rythme si l'on veut terminer.

ENTRE SAMEDI ET DIMANCHE
22h30 à 1h 30 : on aura passé ces 3 heures sur des sentiers genre montagne russe, à attendre et à écouter Francis (qui était persuadé d'avoir fait une touche à Valfrejus et on se demandait parfois, s'il n'allait pas faire demi tour...), à chercher les balises (la nuit ce n'est pas évident et heureusement que je n'était pas seul car je me serai sûrement perdu), à traverser des forts (Saint Gobain, l'Esseillon) pour enfin atteindre le fort Marie-Thérèse (km62) où nous attendait un ravitaillement chaud (pâtes, soupe...) et le contrôle médical.

DIMANCHE 23 JUILLET
2h 30 : Après avoir satisfait au contrôle médical (on avait quand même perdu 3kg dans l'affaire et notre taux de glycémie était descendu en dessous de 1g), repris des forces après un bon repas chaud, mis des vêtements secs et soigné les ampoules (en ce qui me concerne), nous avons eu droit à un massage (pour ma part j'ai été gâté car j'avais 2 superbes kiné, une pour chaque jambe, elle est pas belle la vie -;))))), et nous sommes reparti avec Francis pour la 2ème partie de notre périple (la plus difficile !!!). (pour la petite histoire de nombreux concurrents, qui avait surestimé leurs forces, dormaient dans des lits de camps lorsque nous sommes arrivés à fort Marie-Thérèse...)

3h30 : arrivée à Bramans, point d'élimination horaire, (km 67) juste dans les temps (il fallait arriver avant 4h) et nous attaquons la redoutable montée vers le fort du Mont-Froid (2822m). Au début de cette montée très raide par le sentier "chemin des Français" nous perdrons notre ami Francis (a t'il abandonné pour aller rejoindre sa conquête à Valfrejus ????????).

5h00 : arrivée à un ravitaillement à mi-pente, on commence à voir ça et là des concurrents allongés dans leur couverture de survie.

6h00 : le jour se lève, le ciel est un peu couvert et quelques gouttes de pluie font leur apparition mais la montagne est magnifique...

7h00 : le premier coureur nous double, je lui demande si ses poursuivants sont loin, il me réponds que ça revient fort derrière mais qu'il a le moral.

8h30 : enfin nous arrivons sur la ligne de crête, vers la croix du Mont-Froid (km67, altitude 2822m) ou 4 autres coureurs nous rattrapent (le 1er coureur a déjà 1h d'avance et il ne sera pas rattrapé).

9h30 : après une descente douce sur le lac de Solères où nous apercevons quelques marmottes, nous parcourons un long sentier qui nous mène en bas du col des Randouillards.

10h00 : nous sommes au pied du col des Randouillards (un mur de plus de 300m), ayant mal au pied j'ai la mauvaise idée de me déchausser et je découvre d'énormes ampoules au talon et sous les orteils et là j'ai vraiment envie d'arrêter, de m'allonger et de dormir jusqu'à ce que l'on vienne me chercher... mais Hervé me remonte le moral et nous attaquons cette terrible ascension (je pense que beaucoup de coureurs ont abandonnés parce qu'ils étaient seuls, à plusieurs les souffrances sont moins dures à supporter car l'on se remonte le moral...)

10h30 : en haut du col des Randouillards (km75, altitude 2747m) un ravitaillement nous attend et l'on nous apprends que la course est neutralisée à Savalin, au km85, en effet un épais brouillard commence à envelopper la vallée et déjà la visibilité sur les derniers km est nulle.

11h00 : la descente dans la Combe est très technique et assez délicate, nous la descendons prudemment puis nous franchissons le pas de la Becchia sous un violent orage, nous sommes trempé jusqu'au os...

NEUTRALISATION
11h30 : dans la descente vers Savalin nous sommes arrêtés à un ravitaillement, la course est neutralisée pour des raisons de sécurité et nous descendons vers la route, avec d'autres concurrents, guidés par les gens de l'organisation. Un sentiment bizarre m'envahit, même si je suis content d'en finir je suis frustré de ne pas avoir été au bout, je ne saurai jamais si j'aurai eu assez de courage pour terminer... (mais la montagne a toujours le dernier mot).

12h00 : arrivée à la civilisation ou une voiture nous ramènera à l'arrivée...

CONCLUSION
Conclusion : j'ai battu mon record (85km et 5000m de dénivelé) et malgré la souffrance je suis prêt à recommencer l'année prochaine, je ferai seulement en sorte de m'entraîner un peu plus en altitude et je préparerai mieux mes pieds, car même si Raymond dit qu'une course comme ça se gagne avec la tête, je pense qu'elle se gagne aussi avec de bons pieds... ;-)))

SENSATIONS
Cette première édition a été fantastique et je suis persuadé que Raymond saura corriger ses quelques petits défauts de jeunesse, pour nous faire une FORT'iche de Maurienne 2001, MONUMENTALE... une course, comme il nous dit, où c'est l'amitié qui prime...

Salut et à bientôt pour de nouvelles aventures...


Aucun commentaire

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran