Récit de la course : Les Voleurs de Temps - 32 km 2018, par cedricchene

L'auteur : cedricchene

La course : Les Voleurs de Temps - 32 km

Date : 20/5/2018

Lieu : Ambazac (Haute-Vienne)

Affichage : 2009 vues

Distance : 32km

Objectif : Faire un temps

Partager :

trail les Gendarmes et les Voleurs de Temps

LES VOLEURS DE TEMPS:

 

Ça y est, nous y sommes, le 20 mai 2018, pour la 19éme édition: Les Gendarmes et Les Voleurs de Temps. Évènement incontournable du trail en Limousin. J'ai souvent entendu parlé de cette course, et cette année j'y participe pour la première fois.

Je suis inscrit sur le 32 kms et Marion sur le 11 kms.

Beau profil de parcours avec ses difficultés parfaitement réparties pour réussir cette très belle course.

 

Il est 6 heures du matin, je me lève, déjeune et me prépare à partir direction le Domaine de Muret dans les Monts d'Ambazac. J'ai stoppé l'entrainement depuis dix jours, en misant sur le repos jusqu'à aujourd'hui. J'espère qu'un manque d'entrainement ne me fera pas défaut!

Dix jours sans courir, c'est quand même long!

 

La veille nous sommes allés sur les lieux pour voir Alex qui participe à l'épreuve des 20 kms. On a aussi profité d'être sur place pour retirer nos dossards, ce qui m'avantagera le lendemain matin vus le trajet voiture et le départ matinal prévu à 8 heures. Pour Marion le départ est à 16 heures.

Pas de quoi s'affoler pour madame !

 

On est arrivé à temps pour croiser Alex et son ami qui l'a inscrit à l'insu de son plein grès (j'aimerai des amis comme lui). Le parcours ne correspondant pas à ses distances d'entrainements habituelles le cousin appréhende un peu cette épreuve technique et douloureuse. Par la suite, nous le verrons à deux endroits de la course pour l'encourager et l'applaudir. Une première fois en criant:

« ALLER ALEX » où il ne nous voit PAS, alors qu'un gigantesque mètre cinquante nous sépare...

Puis une seconde fois où la quand même, il nous voit et même, nous parle... (wouaouh)

 

Nous voilà rassurés, même s'il me dit qu'il est cuit et qu'il en chie!!! Il lui reste 4 kms à ce moment là, et termine l'épreuve au mental, en 2H23. Bravo Alex.

 

J'arrive à Ambazac à 7h30, tout équipé en boissons et vivres habituelles, dossard arrimé au short, je vais vers la ligne de départ, ou 1600 inscrits se dirigent pour attendre le décompte. L'hélicoptère de la gendarmerie arrive en même temps que moi, et se pose juste à coté de nous. Quelques foulés en guise d'échauffement me mènent à cet arbre qui aura fait de nombreuse rencontres en l'espace de quelques minutes (pipi). Je m'en retourne sur la ligne en me positionnant plutôt devant, en tête du peloton contrairement à mes habitudes!

Le speaker annonce la couleur, un drone film la scène, trois cavaliers en costume d'époque ouvrent le bal. Les deux parachutistes sont absents cette année, mais c'est parti pour 32 kms sur la musique:

« La Fortuna de Carmina Burana »

 

 

La ligne de départ fait 150 mètres de large, parfait pour être à l'aise. Le temps de faire une boucle autour du site, histoire qu'une file se forme et pour pouvoir récupérer la route vêtue d'un tapis bleu sur plusieurs centaines de mètres. Très vite, nous arrivons sur une piste où un ruisseau a fait son lit sur la totalité de la largeur du chemin. Impossible de ne pas se mouiller les pieds. Il nous faut grimper pendant 4 kms pour retrouver du plat alterné de côte sans difficulté majeure jusqu'au 15eme kms.

 

Dans cette côte attaquée à froid, je garde le rythme du peloton pour conserver une bonne place, dans les 500 ou 700 premiers. Difficile à dire!!!

Malgré mon effort, beaucoup me doublent dans cette première partie car un point de douleur dans chaque mollet se fait déjà sentir. Au kilomètre 5, je peux courir facilement, j'arrive dans un village où un point d'eau nous est proposé. Les bénévoles de ce ravitaillement liquide ne verront pas le cul de leurs bouteilles vide, tout comme le chevalet en bois équipé de 4 pistolets d'arrosage ne verra d'assoiffé à ce stade de la course.

 

Pour ma part je suis équipé, et je me verrai passer tous les ravitaillements sans m'arrêter, sauf le dernier pour refaire le plein en eau. Arrivé à 9 kilomètres pour à peut prêt 50 minutes de course, je me force à avaler un petit jambon beurre en marchant. Je doiS le faire, je suis obligé. Ne pas manger m'a causé de fortes nausées pendant au moins 2 heures sur ma dernière course alors, je mange.

 

Je marche, car déglutir en courant n'ai pas aisé, par contre les concurrents eux, ne marchent pas et beaucoup de ces malhonnêtes me doublent. Aucun mérite de profiter de la sorte!

Plus il en passe, moins je mâche cet excellent met fait maison, et plus j'avale tout rond de gros morceaux. Heureusement, c'est du pain de mie.

 

Une grosse gorgée de boisson sucrée et je relance la machine. Je ne lésine pas je veux être en forme jusqu'au bout. Le terrain est plat, je cours à bon rythme et essaye de repasser tous ceux qui m'ont doublé sans scrupule. Merci le ravito du km 10, une dizaine de coureurs s'arrêtent, et ma revanche est terrible.

 

Trois kms plus loin, au milieu de nul part, je tombe sur un grand étang bordé de barrières blanches sur l'une de ses rives. Un coureur se tient la jambe en grimaçant, je lui demande si ça va, puis il m'explique qu'il est tombé sur la cuisse sur une grosse pierre. Il ajoute que la course s'arrête là pour lui. J'ai de la peine pour lui mais je ne m'arrête pas pour autant pour le soutenir moralement.

Me disant à moi même: « T'as de la chance mon gars le ravito est à 2 kms »

« Bon courage à toi »!!! je continue serein car il est accompagné d'un autre coureur.

 

Le terrain descend, je peux accélérer, les douleurs des mollets se sont complètement résorbés j'en suis ravi. Je traverse beaucoup de forets de hêtres, le paysage est différent de celui des Monts de Blond mais tout aussi magnifique. Beaucoup de pierres et de racines jonchent le sol ce qui en fait un parcours technique par moment. Ce qui est bien c'est de pouvoir compter les kilomètres de cinq en cinq arrivé à chaque ravitaillement liquide.

 

 

Au 15eme kilomètre je rencontre une grosse côte que je monte en marchant, s'en forcer. Ça va je suis en canne, bien en forme, je continue s'en souffrir des jambes, ni avoir de nausée car je m'alimente bien toutes les 45 minutes. Plus avec des sandwichs, mais avec des barres aux céréales qui passent plutôt bien, même en courant. Pas de coup dur ressenti.

 

J'arrive au point culminant de la course où il y a une vue magnifique. Je suis approximativement au kilomètre 20. Je reconnaîs le départ du Bike Park d'où s'élancent les gars sur des pistes, avec des vtt de descente. Virages relevés, ponts en bois, sauts, singletrack, tout y est!!

 

Une longue descente sur une monotrace technique nous attend. Je descends à bonne allure. Malgré les 1600 participants, nous sommes a l'aise pour courir, le monde s'est bien effilé depuis le départ. Sur un cailloux, je me tords la cheville et me rattrape en faisant une belle figure et retombe sur mes pattes comme un chat. Le bruit de bouche de mon prédécesseur me certifie qu'il m'a vu dans une très mauvaise posture et il me conseille d'être prudent! Je reconnais avoir eu chaud, et j'ai bien failli rejoindre, moi aussi au ravito, l'estropié de tout à l'heure.

 

Plus de peur que de mal, je continue cette monotrace qui est très longue et exclusivement dans les bois. En bas, après un bel accueil plein d'encouragements de la part d'un groupe de personnes, je parle avec un marathonien qui me dit que le trail n'ai pas sont truc, (pourtant il est bien là!!!) et qu'il préfère la régularité du marathon. Il me dit qu'il tient 4 min 35 au kilomètre au top de sa forme, et toujours en dessous de 5 min quand il va moins bien. A l'annonce de ces 63 ans, je le félicite et lui souhaite une bonne course, je continue.

 

Le terrain se corse un peu puisse qu'une côte de 2 kilomètres nous attend. J'arrive bien à gérer mon effort dans les côtes et réussis bien les relances sur plat ou en descente. Je ne marche que si ça monte vraiment raide, sinon j'arrive à trottiner quasiment tout le temps. Effectivement, je constate aujourd'hui qu'il est mieux de conserver un certain rythme tout au long de la course. A condition « d'avoir les jambes »!!

 

Tout en faisant attention à ne pas louper l'heure de mon alimentation je continue, tout en grappillant encore quelques places dans la grosse descente qui suit et aussi dans la seconde grosse côte, jusqu'au kilomètre 27. La fin du parcours est une véritable montagne russe.

 

Il y a beaucoup de spectateurs sur cette course, ce qui est génial c'est de pouvoir ce faire encourager, ça fait chaud au cœur et donne beaucoup de motivation.

 

Les muscles des jambes commencent à bruler. J'ai envie de m'arrêter pour faire des étirements. J'ai perdu pleins de places à cause d'un sandwich, je ne voudrais pas réitérer avec des étirements.

En partant en tête de la course, à la louche, je me voyais dans les 500 ou 600 premiers. J'ai bien bataillé pour conserver ma place, je sais que j'en ai aussi gagnés pas mal. Arrivé au ravito je me rafraichit largement au jet d'eau, grasse au fameux chevalé en bois identique, au premier rencontré. C'est une bonne idée, et c'est très appréciable, sauf qu'en m'arrosant les mollets, je me suis aussi remplis les chaussures d'eau. Ce n'était pas prévu mais tant pis, je finirai avec les pieds mouillé!

 

Sans trainer, je repars en trottinant.

Plus loin, j'attaque un faux plat en doublant quelques personnes qui marchent. L'eau fraîche m'a bien aidé à « retrouver les jambes », je suis étonné de pouvoir encore trottiner sans trop de souffrance ressentie bien que les jambes soient lourdes et difficiles à lever! Mais j'ai encore « du  jus » malgré les kilomètres déjà parcourus.

 

C'est dans ce faux plat montant, avec mes semelles de plomb, que mon pied gauche butte dans un cailloux, deux grandes enjambées après, je me vois me vautrer les mains en avant, la tête dans le décor. Évidement bien entouré de nombreux coureurs, tout le monde à profité du spectacle. Je ressens un soupçon de honte de m'être minablement étalé de la sorte. La fatigue est là, c'est sûr.

 

Suite aux quelques mots de sympathie de mon adversaire concernant mon état général, je repars de plus belle sans même avoir perdu de place. Il reste 3 ou 4 kilomètres, je commence à penser aux fameuses marches. Un petit quart d'heure plus loin, je me rapproche car j'entends le speaker de loin.

 

Ça monte un peu mais ça va, je trottine.

J'aperçois le somment des marches, je marche!

 

D'en bas, on voit très bien les 30 mètres de dénivelé sur 150 mètres de long jusqu'à la petite chapelle. C'est la dernière difficulté, et une foule énorme, positionnée de chaque coté de la monotrace crie et nous encourage pour gravir ce gros raidillon. Je monte la moitié à bon pas, puis, reprend le pas de course dès la première des 30 marches pour finir de me tuer les jambes au sommet.

 

Mais ça y est, c'est la dernière ligne droite et je vole vers la victoire. Je reprends la descente envahie par le ruisseau du début de course, et plusieurs virages plus loin je retrouve le bitume. Depuis les fameuses marches, des gens nous encouragent jusqu'au bout, l'émotion est là, je foule de nouveau le beau tapis bleu et passe sous l'arche d'arrivée en 3:39:04, à la 452ème place sur 1359 arrivants.

 

Je suis très content de mon résultat, je n'en demandais pas tant! Ce trail fait partie d'une des plus belles courses que j'ai pu faire.

 

Avec un beau tee-shirt, une belle assiette en porcelaine au nom de la course, des boissons d'effort et une barre de céréale en guise de récompenses, je reprends mes esprits et repars vite à la maison, pour que Marion puisse à tour, prendre le départ atypique de cette course.

 

Marion s'est aussi régalée de ce trail en 01:17:13, à la 297eme place sur 545 arrivants.

 

Rendez vous le samedi 26 mai prochain pour les 18 kms de la Glanetaude.

Et, à l'année prochaine!!!

Aucun commentaire

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran