L'auteur : MysterYo
La course : Trail des Côteaux de l'Aa - 47 km
Date : 10/6/2018
Lieu : Elnes (Pas-de-Calais)
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Distance : 47.8km
Matos : - Casquette
- Tour de cou
- Tee shirt léger SALOMON
- Manchettes
- Cuissard BV SPORT
- Sur short KALENJI
- Manchons compression SIGVARIS
- Chaussettes INJINJI
- Baskets V-Trail Five Fingers
Objectif : Terminer
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Cette année, enfin la première moitié, le programme trail était bien chargé, 4 dates sur 6 mois, avec Les Poilus en Mars très estival si vous vous souvenez (62km), La Bouillonnante en Avril avec un temps caniculaire (50km), l'avorté Grand Trail des Lacs et Châteaux 105km en Mai, qui était mon objectif kilométrique de l'année, temps caniculaire aussi (DNF km86 au final) et enfin en Juin, Alexandre Delplace et toute son association fêtant les 10 ans du trail local, Les Coteaux de l'Aa, j'ai voulu marquer le coup, j'y suis allé et me suis positionné sur le plus long parcours, je ne l'avais jamais couru.
Seulement 15 jours après mon retour de Surister (GTLC) le pari était très osé, d'autant plus que je ne fais généralement rien pendant la semaine qui suit une épreuve lourde, et rien non plus la semaine précédant un trail long. Donc en théorie, j'ai regardé les mouches voler. Hé non, n'ayant fait que 86km au GTLC, j'ai écourté ma récupération de quelques jours, ainsi j'ai pu faire une séance de 2600m crawl + 20km de course à pied à la fin de la première semaine, puis la même chose en début de semaine suivante, puis plus rien jusqu'au jour J. Le décrassage était fait, y'avait plus qu'à croiser les doigts...
Samedi 9/06 Wavran sur l'Aa
Le départ du 47km, presque 48 d'ailleurs, étant donné à 8h30 et ayant environ 2h de route pour me rendre sur place, j'ai décidé d'arriver la veille et de camper, Alexandre me trouvera un coin buccolique entre champs, rivière à 20m, moutons, et vue sur les coteaux, idéal pour la nuit, même si un peu courte, chapeau l'artiste. Je prends le temps de manger puis vais faire une petite balade en direction des coteaux, je tombe inopinément sur du balisage et ça me rappelle qu'on oublie d'une année sur l'autre (2 ans pour ma part, car trop près de mon Ultra 80km en 2017 pour oser m'inscrire), mais ce trail n'est pas à prendre à la légère, les ascensions / descentes sur les coteaux sont rudes, quel que soit le parcours d'ailleurs, car le dessert sera pour tout le monde ! Sur le chemin du retour je croiserai plusieurs randonneurs, car oui, c'est une organisation sur le weekend, 2 marches de 7 et 14km du samedi soir, et trails de 15 / 32 et 47km et une course enfants du dimanche matin. Le tout au profit d'enfants malades. Une fois revenu à la voiture, je déplie ma tente et m'y installe avec un bon bouquin, "Silo Origines" pour les connaisseurs. Extinction des feux 22h.
Dimanche 10/06
La nuit aura été un peu entrecoupée avec ouverture des yeux dès 4h du mat', mais c'est le lot de tous quand on découche...Je somnolerai jusqu'à 5h40 après quoi je décide de me lever, de me préparer et de ranger tout mon bordel. Ben oui, ce n'est pas tout de déplier, faut savoir replier après. Je n'aurai qu'un message à faire passer "Tente 2s mon cul !?!". Une fois place nette, je rapproche la voiture de la salle des fêtes, ce sera bien plus pratique pour l'après course, quand il sera l'heure de compter ses pas. Je déjeune tranquille dans la voiture avec Radio 6, vérifie le matos, j'ai pris mes bâtons, mais à défaut de les mettre à l'avant de mon torse comme à l'accoutumé, j'essaie les poches latérales avec élastiques à l'arrière, ils ne gêneront personne et si j'ai envie de les sortir, je serai obligé de pauser, et vu que j'ai l'intention de les bouder jusqu'au péril de la mort, les mettre derrière sera bien moins tentant. Les petites fourmis de l'organisation sont déjà à l'oeuvre, il est un peu plus de 7h quand je pars chercher mon dossard, pas grand monde à cette heure là, assurément les coureurs du 47km. Les bénévoles ont un accueil très chaleureux, le contraire de la météo ambiante (14/15° et grisaille). J'ai droit à mon dossard, sa puce électronique associée et une belle veste rouge sans manche 10ème Edition des Coteaux, qui n'est pas sans rappeler celle des Poilus de 2018, clin d'oeil fort sympa. Le L c'est du XL, ou alors c'est que j'ai vachement maigris. Je reviens à la voiture pour finaliser le matériel, j'accroche mon dossard, enfile mes Five Fingers, attache la puce au lacet et me remets au volant, au chaud, pour une petite demie heure.
8h, je quitte définitivement la voiture pour quelques heures, au moins 7 ou 8, je ne suis pas là pour faire un chrono, je ne sais d'ailleurs pas si je passerais l'arche d'arrivée... J'ai abandonné la veste moltonnée et la veste légère, j'ai juste gardé les manchettes et un fin tee shirt. Le temps d'arriver à l'entrée de la salle des fêtes, je tombe sur Pierre André, qui est venu braver les coteaux avec des amis communs, on prend quelques nouvelles et il est déjà presque l'heure de rejoindre la ligne de départ située sur le terrain de foot communal où l'animation bat son plein. Des musiciens percussionnistes y font un concert de basses très ryhtmées, les mêmes qu'à la Coupe du Monde 98, oui oui, rien que ça. Les coureurs du 47km sont ensuite invités à se rassembler devant la ligne de départ car Alexandre va prendre la parole. Il nous remercie tous de notre présence pour cette édition référence, déjà 10 ans, hé oui, nous promet du soleil, du plaisir, des moments pénibles, mais après tout, c'est ce qu'on est tous venus chercher non ? Nous allons courir pour des enfants malades, il nous veut TOUS finishers, "C que du bonheur", alors on va tacher d'aller au bout, pour eux, pour lui, et peut être pour moi aussi.
8h30, le départ est donné chichement par un compte à rebours. 160 trailers quittent la place, ça part sacrément vite pour un presque 50km...
Nous quittons le centre du village par la route, qui nous ménera bientôt dans le vif du sujet. C'est plat, nous avons vue sur la campagne, après un petit kilomètre, viennent les premières ascensions, elles sont gentilles celles ci, nous n'en sommes qu'au début, c'est à travers les arbres qu'on se fraie un chemin, c'est ludique. Une boucle de 4km qui nous ramène au centre du village de Wavran sur l'Aa un bref instant car nous repartons déjà vers Elnes par un interminable chemin de 3km en ligne droite vers Fourdebecques que nous traversons par des chemins de cultivateurs ou en longeant des champs. Les 10 premiers kilomètres sont derrière moi, je cours depuis environ 1h05, les jambes ça va, par contre la plante des pieds n'a pas récupéré des traumatismes du GTLC...Alors les chemins empierrés sont un pur régal, je vous le promets. (et ce n'est que le début...) Nous passons à proximité de Salvecques pour rejoindre Campagnette, le 1er ravitaillement (km13) à coté d'une étable, son ravin étroit rocheux. Une boucle champètre de 5km plus loin, nous atteignons le village de Plouy puis Wirquin, 20km, 2h05. Ça roule toujours. Assighem, nous nous en éloignons après 2h35 de course pour 24km. Nous enchaînons ensuite quelques portions de champs qui nous emmènent à l'orée d'un bois près de Lonval, Vallée Pruvost, non loin du village Les fossés DUPONT.
25...26km (au lieu de km28), second ravitaillement, toujours tenu par des bénévoles au top, je me restaure bien, noie ma casquette et je repars...27...28...29...30km 3h20 de course environ. On approche midi, ça va cogner sévère, mais pour le moment nous sommes protégés. Le contraste se fait très vite ressentir dès lors qu'on passe au soleil...J'ai retroussé mes manchettes, dézippé mon tee shirt, oté mon tour de cou pour en faire un "protège-nuque" de fortune et je continue d'avancer. Les chemins blancs, non pas comme neige mais comme pierres, sont un calvaire pour mes plantes de pieds.
31...32...33...34...35ème kilomètre, il faut repartir à la maison maintenant, et pour cela, Alexandre nous fait passer...Par ses coteaux...Avant d'attaquer le gros du dossier, il nous fait littéralement traverser des champs cultivés, juste le passage pour un coureur, ça rappelle une scène du film Gladiator, les mains qui frôlent les épis, c'est tout à fait ça, par contre, pas simple d'y courir quelques fois, et moi et mes baskets à orteils, je n'ai pas compté le nombre d'épis collectés...
36...37...38km, on arrive dans la réserve naturelle nationale des coteaux de Wavrans sur l'Aa. Me reste 10km, mais c'est maintenant que les choses sérieuses commencent. Ce trail, c'est très roulant, mais alors la fin du circuit, tu maudis l'organisateur !
Km39, dernier ravitaillement avant la quille, et on est prévenu dès l'arrivée, "le plus dur c'est maintenant". Je prends un peu plus de temps, bois, mange, car il va falloir des forces pour la suite des festivités. Laurent va encore me dire "Mais t'es un dingue, t'adores courir avec des trucs que t'utilises pas !" (en fin de CR je dirai ce que j'avais sur moi et ce que j'ai consommé, tu vas rire...)
Je reprends la route revigoré, pour un temps...
On longe la réserve jusqu'à la commune de Setques, nous sommes à flanc de coteaux, il faut tout redescendre, j'en n'ai pas vu un seul descendre debout, c'était sec mais avec la poussière de terre, ça glissait sévère, tous sur le cul, et même comme ça, tu avances tout seul ! Une fois en bas, t'es acclamé comme un héros, car d'en bas, c'est vraiment très raide. Un peu plus de 40 kilomètres, 4h50 de course. Je continue en longeant une vieille voie ferrée qui nous ramène en sous bois, c'est agréable. Mais ce n'est évidemment pas plat...Car Alexandre pense à tout !
41...42...43...44km...On sort de l'ombre...Je retrouve Pierre André, que j'encourage avant de poursuivre. S'ensuivent une succession dantesques de montées de coteaux en plein soleil le plus souvent. Quand tu crois que c'est fini, une autre se profile...Mes jambes commencent à prendre cher, mes plantes de pieds sont douloureuses à souhait.
45...46km...Une ultime côte à grimper on m'annonce. La première partie est plutôt bien gérable, on s'accroche aux barbelets, la seconde moins car on ajoute le soleil et du pourcentage de pente, la performance et les mines décaties sont immortalisées par un photographe (l'enfoiré !) au sommet. Mais on nous dit que maintenant c'est plat ou ça descend. Cool, mais le sol reste parfois bien technique. Ils n'ont pas menti, on redescend sur Wavran sur l'Aa par des chemins herbeux et forestiers, on enjambe la rivière une première fois sur des palettes...47km...Nous sommes applaudis au retour dans le village. Moins d'un kilomètre...Ça sent bon le bain de pieds dans la rivière locale, l'Aa...300m les pieds dans l'eau, vu la chaleur et ce que les membres ont pris, aucune hésitation à plonger dans l'eau froide. D'abord juste les pieds, puis ça va jusqu'à mi jambes. On resterait bien dedans ! Il faut remonter au terrain de foot, 50m et j'en termine pour cette 10ème Edition. Mes bâtons sagement restés dans le dos.
47,8km 1290+ en 6h07, bien loin des 7 ou 8h estimées...
Je suis annoncé, ça fait plaisir. Je souffle un peu, on me retire la puce électronique du pied. Je récupère une bonne bouteille de Goudale de St Omer, anciennement de Gayant à Douai, me ravitaille sommairement car ça a du mal à descendre. On se félicite entre finishers, c'est chouette. En visant le classement, qui m'est accessoire finalement, je suis 60ème sur 160, pas mal. Je vais ensuite récupéré mon pain saucisse (sans rien) car il n'y a plus de ketchup...Je zappe les frites, j'ai l'impression que ça passera difficilement. Puis je vais me poser pour manger, les amis me rejoignent mais je ne reste pas, je commence à refroidir donc une bonne douche s'impose. C'est ce que je m'emploie à faire avant de repartir at home.
Côté alimentation / hydratation
J'ai consommé l'intégralité de ma poche à eau (1L), je ne l'ai pas rechargé. Soit 1L pour 48km.
J'ai consommé 2/3 d'un bidon isotonique. (recharge en sac non consommée)
J'ai consommé 2/3 d'un bidon anti crampes. (recharge en sac non consommée)
J'ai mangé une barre "Longue distance", une compote.
J'ai conservé intacts, une barre "High Energy", une barre céréale simple, une barre anti fatigue et un blister de cacahuètes.
Aujourd'hui, au lendemain de la course, j'ai juste les plantes de pieds non pas douloureuses, mais sensibles, mais comme je l'ai dit précédemment, je n'avais pas suffisamment récupéré après GTLC. Pas de crampes ou courbatures.
Un grand BRAVO à mon ami Alexandre (et toute son équipe), qui veille à ce que chaque année, apporte son lot de nouveautés, procure défi, plaisir et convivialité. C'était bien sympa encore une fois, c'est fait en toute simplicité, tu restes humble, mais c'est très apprécié crois moi. Un grand MERCI aux bénévoles sans qui je le répète, rien ne serait possible, c'est en partie grâce à vous tout ça. Un sourire, un encouragement, une attention particulière, ça vaut énormément pour un sportif en plein effort, d'autres que moi vous confirmeront certainement.
Longue vie aux Trail des Coteaux de l'Aa. "C que du Bonheur !".
A l'année prochaine.
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