Récit de la course : Pilatrail des Trois Dents - 42 km 2018, par cabalex

L'auteur : cabalex

La course : Pilatrail des Trois Dents - 42 km

Date : 3/6/2018

Lieu : Veranne (Loire)

Affichage : 2389 vues

Distance : 42km

Objectif : Objectif majeur

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Pilat trail 2018, la traversée fantastique

PILAT TRAIL (42km, 2200m D+/-) :

LA TRAVERSEE FANTASTIQUE



Un tracé nature à la fois très technique et fantastique, le tour des crêts du Pilat (Perdrix, Oeillon, les Trois Dents) en courant fut ce dimanche 3 juin une superbe expérience sportive et humaine. A défaut d’être dans un grand jour, j’ai maîtrisé laborieusement mon sujet (80ème au 1er ravitaillement, 80ème à l’arrivée !) avec abnégation et prudence, sur un profil de course inhabituel pour moi : sentiers caillouteux à souhait, pentes interminables et descentes où l’est difficile de courir, j’ai eu le temps de profiter du paysage et du temps qui passe…

Au petit matin, le covoiturage avec Renaud Pramayon, Christophe Petit, Frédéric et Hervé Ravot est un prélude à la bonne humeur, la météo est favorable pour aller défier le graal du trail régional : le Pilat trail et ses 42 km de sentiers bien piquants est exigeant, j’étais prévenu. Blessé, Hervé fera office de supporter et photographe sur le parcours. Mes autres compagnons sont des habitués des trail de montagne. Sur le papier, c’est en proportion le parcours le plus dur encore jamais couru pour moi, en cyclisme, on dirait une grande étape de montagne avec trois ascensions de crêts et autant de belvédères.

Le départ a lieu à Véranne (Loire), un beau village mobilisé tout le week- end depuis 30 ans pour l’évènement (1000 participants), y en a pour tous les goûts (course enfants, 9, 21 et 42 km), le tout orchestré par le traileur et directeur de course Florian Olivier pour l’organisation et une équipe de bénévoles passionnée et accueillante. Dès l’entame de la course, j’adopte une allure régulière, on attaque directe une longue montée qui serpente dans les bois, je suis déjà presque en nage. Frédéric et Christophe m’accompagnent de près, on s’encourage, Renaud n’est pas loin. Sept kilomètres et demi en une heure et autant d’ascensions, c’est une mise en jambe avant d’aborder l’ultime raidard qui mène à la chapelle Saint-Sabin, suspendue au- dessus du vide, le Rhône à ses pieds et les Alpes en toile de fond. Pas de repos car le premier ravito arrive illico derrière, au col du Gratteau (km 9,5).

Pas de répit donc car on enchaîne par une belle montée de 2km et 240m D+ jusqu’au Col d’Etançon, pour cheminer et atteindre le point culminant de la course et du Pilat, le Crêt de la Perdrix (1 432 m). Le panorama est magnifique au milieu des pierriers et des landes. Frédéric fait la jonction et je l’accompagne dans une longue descente technique de 7km et 700 m D- jusqu’à la Scie Granjean (km 22,5), lieu du deuxième ravitaillement. Un petit air de bout du monde. Il commence à faire chaud et lourd. L’occasion de se restaurer quelques instants (eau gazeuse, gâteau salé, banane), avant d’aborder le gros morceau de ce tracé sauvage.



 

ET AU MILIEU COULE UNE RIVIERE



Requinqué, 4km de grimpée ininterrompue et 600m D+ s’offrent à nous, d’abord un chemin le long d’un ruisseau, puis dans le ruisseau puisqu’ils ne font plus qu’un au bout d’un kilomètre, au milieu de branches et pierres glissantes ! La pente n’est pas encore trop accentuée, je me sens à l’aise, à marche forcée. Puis, au détour d’un virage, il faut gravir une monotrace très raide, directe dans les bois et c’est là que cela se corse : on frise le surnaturel, les cannes sont durs comme du bois, il faut s’aider des mains, à défaut de bâtons pour avancer dans ce sentier caillouteux, sous le Crêt de l’Oeillon.

Après l’avoir contemplé de loin, j’arrive au pied du relais de l’Oeillon (émetteur de télévision), la Tour Eiffel des pilatois, visible dans toute la région par beau temps. Embrumé comme le lieu lui-même au moment de son rapide passage, je suis rejoint par Christophe Petit (km 27), en grande forme et qui a l’expérience de ce type de parcours. Frédéric est tout près et Renaud, à cinq minutes derrière. Une énième descente bien cassante où je subis et voici le clou du spectacle de la nature : le chirat du Purgatoire, un gros tas de pierriers à gravir, typique de la région. La bosse est sérieuse et la pose des pieds délicate. Passé cette énième difficulté, je m’arrête quelques instants pour m’asperger avec ma poche à eau. En trail, on n’est pas à cinq minutes près. Je contemple le paysage, marche fébrilement, c’est Sylvain Tesson, écrivain voyageur, qui disait dans son « Petit traité sur l’immensité du monde », « quelle que soit la direction prise, marcher conduit à l’essentiel ».

Après le purgatoire, le paradis n’est pas loin, avec la traversée du crêt des Trois Dents au milieu des genêts en fleurs. Une exaltation des sens, grandiose ! On se faufile jusqu’au bout de ce belvédère puis advient l’endroit le plus casse gueule : une descente en forme de toboggan, sur 150 mètres, où il faut s’aider d’une sangle !

Les grosses difficultés sont derrière nous mais la fatigue accumulée va occasionner de gros écarts : Frédéric n’est pas au mieux au dernier ravitaillement (km 34,5) et Renaud commence son chemin de galère. Pour ma part, je plie mais ne romps pas. Je boucle les derniers kilomètres en roue libre sous la chaleur, les sentiers sont plus praticables avec quelques faux plats montants et une petite grimpette qui casse le rythme avant le dénouement.

Puis vient un tour du village de Véranne avant de plonger vers l’arrivée, heureux d’avoir bouclé ce marathon de montagne très exigeant (5h48’). Je félicite Christophe Petit pour sa belle chevauchée et remercie Hervé pour les encouragements et les photos. Malgré un final difficile, Frédéric et Renaud n’ont pas démérité.

Je remercie les bénévoles et le directeur de course, Florian Olivier, on s'est régalé. Le Pilat trail est vraiment est un des plus durs et plus beaux trail de la région, un tracé ludique et varié dont on se souviendra !







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