Récit de la course : Trail des Balcons Sud de Chartreuse - 28 km 2018, par Seabiscuit

L'auteur : Seabiscuit

La course : Trail des Balcons Sud de Chartreuse - 28 km

Date : 27/5/2018

Lieu : Quaix En Chartreuse (Isère)

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Distance : 28km

Objectif : Pas d'objectif

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Trail des balcons sud de Chartreuse - 28 km

Pour ce deuxième trail de la saison, direction le massif de la Chartreuse où deux formats de courses sont proposés : un 9 km et un 28 km. Le volume d’entrainement ayant progressivement augmenté, j’ose m’inscrire sur le grand parcours qui offre un dénivelé positif de 1500 m. Mine de rien, il s’agit du trail le plus dur auquel je vais participer (vous l’aurez deviné, je n’ai pas un grand passé de « coureur de chemin »).

Pour l’occasion j’investis quelques jours avant dans une paire de bâtons 3 brins et dans un sac à dos spécialement étudié pour cette activité. Pas le temps de les essayer, si ce n’est à la maison pour réfléchir au meilleur moyen d’accrocher les bâtons sur le sac, je les testerai en conditions réelles.

Me voilà donc parti à Quaix-en-Chartreuse, village de montagne fort de 950 habitants situé à 10 km de Grenoble. Je pars tôt car les places de parking sont paraît-il limitées, chaque année des coureurs obligés de se garer à Tataouine ratent le départ. Sur la route, quelques gouttes me font regretter de ne pas avoir emmené de vêtements de pluie, la météo n’annonçait des orages qu’en milieu d’après-midi.

Arrivé sur place, je suis dans les premiers à retirer le dossard. Le départ est dans une heure !

Après m’être échauffé je rejoins le centre du village. L’ambiance est paisible, juste un léger frémissement à l’approche de l’heure du départ mais sans commune mesure avec les épreuves de masse. Nous ne sommes qu’une bonne centaine à nous placer derrière l’arche (123 exactement).

8h00, le départ est donné par un coup de pistolet dont la détonation surprend dans cet endroit si calme.  Ça part vite, l’itinéraire emprunte une route en descente, mais chacun peut prendre sa place, pas de goulot d’étranglement en perspective. J’ai noté en étudiant le profil qu’il est plutôt descendant sur les premiers 1500 m puis il remonte légèrement jusqu’au km 9,3 où la première des deux ascensions débute.

Pour l’instant je déroule mais je n‘ai pas encore attaqué le plat de résistance. J’en profite pour procéder aux réglages du sac car ça ballotte !

Km 3, dans un hameau de quelques maisons, on se faufile entre elles en empruntant des rues étroites. On passe à quelques mètres de personnes qui prennent leur petit déjeuner en terrasse, si prêts qu’on pourrait tendre le bras et se servir ! Pour nous ce n’est pas encore le ravito. D’ailleurs, pour respecter l’esprit trail, seuls trois ravitaillements seront proposés ; il faudra veiller à faire le plein des bidons.

Les sentiers sont maintenant exclusivement en forêt. Malgré l’ombre des arbres, il fait lourd, je transpire beaucoup et c’est certainement un signe que je ne suis pas dans une forme olympique.

Au tiers de la course, j’arrive au Mont Jalla, partie la plus méridoniale du parcours, qui offre une magnifique vue sur l’agglomération grenobloise. Elle marque également le début de la première difficulté. Je sors les bâtons et je m’attaque aux 400 m de dénivelé. J’alterne marche et course sur un terrain tantôt rocailleux, tantôt terreux. Je gère la montée pour ne pas me mettre dans le rouge.

Passé le Mont Rachais, deux kilomètres de sentiers sans beaucoup de dénivelé me permet d’allonger la foulée puis la descente débute par un chemin carrossable sans difficulté. En tout cas c’est ce que je croyais jusqu’à ce que le coureur devant moi trébuche et fasse un roulé-boulé sur plusieurs mètres. Je m’arrête pour m’assurer qu’il va bien ce qui semble être le cas. Il me dit qu’il n’y a pas de mal et se relève. On repart ensemble.

 Km 17, je suis au pied de la deuxième ascension. 500 m de dénivelé cette fois. Je ressors les bâtons et m’attaque à cette montée plutôt régulière et avec un pourcentage qui permet encore d’alterner course et marche, le tout en forêt.

 Au sommet, au lieu-dit Les Guillets, nous attend un ravitaillement avec, oh miracle !, une fontaine. J’en rêvais et l’espérait tellement fort qu’elle s’est concrétisée. Une eau claire et fraîche qui coule dans un baquet. J’y plonge la tête et ça fait un bien fou.

C’est reparti pour une descente assez courte (un peu plus d’un kilomètre pour 130 m D- environ) mais je ne m’attendais pas du tout à ce type de chemin. Il emprunte une sente étroite, juste l’emplacement d’y mettre un pied, le long d’une paroi vertigineuse qui franchit à plusieurs reprises des torrents. Un passage incroyable, sauvage, où il faut avoir le pied sûr. Dans la descente précédente, je me suis fait distancer et ce n’est pas plus mal car me retrouver seul à parcourir ce passage m’offre un moment intense en pleine nature.

Le profil s’inverse et je comprends que je vais attaquer la dernière ascension. Je rattrape les deux coureurs qui me précédaient et celui qui était derrière moi nous rejoint à son tour. C’est donc à 4 qu’on entame la montée sur un single à peine marqué qui gravit la forêt par des zigs et des zags incessants. D’après le profil je m’attendais à ce que ce soit une formalité à tel point que je n’ai pas ressorti les bâtons, l’ascension est en fait terrible !! Je reste fixé sur les runnings de celui qui ouvre la voie. Il me propose de le passer mais je préfère rester derrière. Le troisième aura la même réaction. Certains endroits, tellement abrupts, sont équipés d’une corde. Bref, une belle bavante !

 On finit tout de même par atteindre le point culminant du parcours, 1180 m. Il n’y a plus qu’à dégringoler jusqu’à Quaix. Bien que le chemin ne soit pas technique, je me fais larguer rapidement par mes 3 compères. La descente, c’est vraiment mon point faible ! 

Je fais mon entrée dans Quaix, je retrouve le bitume. Je n’ai pas d’espoir de rattraper celui qui me précède et je ne vois personne derrière alors autant en profiter. C’est sympa de « jouer » avec le public. Je me déporte quand il y a des enfants pour taper dans les mains. Pour peu, je me croirais à l’arrivée de l’UTMB.

Dernier virage puis l’arche de l’arrivée. J’en termine en 3 heures et 18 minutes (36ème / 123).

On me remet un sac qui me paraît bien lourd avec les lots de finisher.

 Je vais m’installer sur la pente herbeuse qui domine l’aire d’arrivée. Finalement il n’y a pas eu une goutte de pluie de toute la course et le soleil fait même son apparition. Je suis bien à lézarder au soleil. C’est très agréable de quitter les chaussures et de s’allonger dans l’herbe. Perchés sur ce talus, nous sommes comme dans une tribune où nous assistons à l’arrivée un à un des coureurs. Nous ne sommes pas très nombreux, il y a un côté communautaire, chaleureux et convivial.

Après avoir récupéré un peu, je fais l’inventaire du sac ; il contient un saucisson et une tommette de Savoie, de quoi en faire profiter la famille en ce jour de fête des mères.

A côté de moi, il y a un gars chaussé de five fingers. Je suis surpris qu’il ait couru avec et encore plus quand il est appelé sur le podium à la troisième marche.

Le terroir est mis à l’honneur car les premiers et premières de chaque catégorie remportent un jambon.

Une belle épreuve fort sympathique, très bien organisée.

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