Récit de la course : Trail du Lac d'Annecy - Ultra Race 2018, par tikrimi

L'auteur : tikrimi

La course : Trail du Lac d'Annecy - Ultra Race

Date : 26/5/2018

Lieu : Annecy (Haute-Savoie)

Affichage : 3684 vues

Distance : 116km

Objectif : Terminer

4 commentaires

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XXL Race - Pas encore d'idée pour le titre

Je sais que la Maxi-Race n’a pas forcément très bonne presse sur Kikourou, mais ce n’est pas très loin de chez moi, c’est bien placé dans la saison, c’est une occasion parfaite pour faire des kilomètres, un peu de D+, et engranger des points UTMB. Si jamais je n’ai pas la chance de faire faire le tour du caillou cette année, ça peut servir pour pouvoir s'inscrire en 2019.

Je me suis donc inscrit pour la XXL race. Je ne voulais pas trop tirer sur l’organisme, et pouvoir profiter de jour de la section entre Doussard et l’arrivée.

J’ai prévu de passer ces deux jours avec un collègue de travail (Franck alias Zorglub sur Kikourou), mais il traine des tendinites depuis quelques mois, et il a très peu couru.

De mon côté, je n’ai pas beaucoup couru non plus (400 km depuis le début l’année), mais je suis vraiment en bonne forme (escalade, ski de fond, vélo de route, vélotaf, VTT, natation), et surtout reposé. Je connais maintenant très bien mes allures sur ultra, et la course ne dépasse jamais les 1700m d’altitude (mon gros point faible) … la seule inquiétude étant sur la météo qui est annoncée étouffante.

Franck s’est chargé de retirer mon dossard, et j’arrive chez lui à Annecy les Vieux une heure avant le départ. Nous voilà placés en dernière position dans le sas de départ. Je me suis fait un plan de course basé sur un coureur parti prudemment l’année dernière et qui était arrivé à Doussard avec plus d’une heure d’avance sur les barrières horaires. Ma hantise est vraiment de ne pas partir trop vite. Mon plan me donne 3h30 pour monter au Semnoz. L’année dernière sur la Maxi-Race, Franck était monté en 03h12… pas toujours simple de respecter une allure lente. Frisson habituel quand on passe la ligne de départ, et on commence à trottiner. Evidement l’allure est facile… mais on est quand même en toute fin de peloton, et je trouve que ça va déjà bien vite… raison de plus de rester là et de ne pas s’exciter. Dès les premières pentes, on suit la file et le rythme me convient parfaitement. Au premier point de contrôle, nous avons 10 minutes de retard sur le plan de marche (mais aussi 10 minutes de retard sur la version Franck 2017). Le plan de marche étant parti un peu vite l’année dernière, je sais que l’on est parfaitement dans l’allure cible. Je monte en très grande aisance, et on commence déjà à reprendre des coureurs qui accusent le coup. C’est certainement une des premières fois que je double en montée, mais il faut relativiser… il n’y a pas grand monde dernière nous.

On en parle un peu du terrain de jeux ? Et bien c’est juste abominable, quelques petits singles, mais la plus part du temps ce sont des boulevards énormes où il ne manque que du bitume. Et oui, la Maxi-Race est un gros barnum, et pour y faire passer des milliers de coureurs en même temps, et bien il faut des autoroutes. Le sommet est en vue… et on voit le lac avec les premières lueurs du jour. Il parait qu’il faut en profiter car les vues sur le lac sont rares.

Au ravito, je croise Pipo et Alex (des Crapast qui faisaient bénévoles), et j’ai raté Manu qui était en peu plus loin (ça fait vraiment plaisir de croiser des têtes connues). A oui, j’ai oublié, on est entré au ravito après 3h30 de course soit pile poil dans le temps prévu (en fait on avait 10 minutes de retard car le temps est pris à la sortie). A partir de là, je savais que l’on était dans la bonne allure, et je ne me suis plus soucié du plan de course (je contrôlais juste que l’on gagnait du temps sur les barrières horaires). Je ne m’éternise pas au ravito : coca, soupe un ou deux quartier d’orange et go. A la sortie du ravito, même s’il fait encore très sombre, je décide d’enlever ma frontale. Je commence à avoir un peu mal à la tête, et je sais que la descente va se passer à allure très modérée (d’un il faut se préserver, et de deux, Franck préserve ses tendons) … il faudra juste lever les pieds. Je prends quand même une allure à laquelle je suis confortable, et j'attends Franck de temps en temps. Le début de la descente est dans la même veine que la montée du Semnoz (no comment), mais assez rapidement ça devient agréable avec des singles, des racines, de la caillasse… un truc qui ressemble enfin à de la montagne quoi !!! On se regroupe avec Franck au bas de la descente. Evidement il se plaint de ses tendons, qu’il s’est tordu la cheville, qu’il n’avance pas, de sa prothèse de hanche, de sa prostate, … Je vous avais dit qu’il habitait Annecy, y’a besoin de préciser qu’il est V2 ? Bref, comme tous les vieux, tant que ça se plaint, c’est que ça va bien. On arrive au point d’eau de la Touvière (km 23) en 4h23. A ce moment, je ne sais plus si on est en avance au pas sur le plan de marche, mais je sais qu’on avance bien et que les barrières horaires ne sont pas un problème. On profite de ce point d’eau pour refaire le plein du sac, crémer les pieds… et repartir. Il est 6 heures du matin. Il fait déjà chaud, mais la bonne nouvelle c’est que le ciel est légèrement voilé, et nous voilà parti pour grimper le col de la Cochette.

Comme depuis le début de la course, on double. La montée se fait en forêt (comme pratiquement toute la course en fait), mais le chemin est vraiment chouette : un beau single avec pas trop de pente. Arrivé au col, on va suivre la ligne de crête. On passe par une très belle vue sur le lac, et on attaque la descente. Vraiment une belle descente bien technique. Je prends mon rythme (j’attendrai Franck en bas), et franchement je me fais plaisir. J’adore sauter de pierres en pierres puis laisser glisser sur la terre. A ce moment-là, nous sommes à 6h45 de course, et on commence à se faire doubler par les coureurs du relais, puis pas les coureurs de la Maxi-Race partis 3h30 après nous. C’est vraiment un autre monde. Ils volent, et autant pour moi un ultra c’est de la randonnée, pour eux ils sont dans un effort incroyable.

Bien content de ma descente, j’arrive au ravito « Les Maisons » au 36ème km de course. Je refais le plein en eau, me crème les pieds, mange une pâte d’amandes, et 5 minutes après j’entends Franck qui m’appelle tel un père qui a perdu son fils dans un centre commercial. Il se plaint de ses tendons, donc tout va bien (il a déjà fait 36 km comme ça, il ne lui reste plus que la même chose à faire pour aujourd’hui). Il est quand même un peu stressé, trouvant qu’il n’avance pas alors que moi je suis sur un nuage : la barrière horaire est maintenant loin derrière nous, et plus ça avance, plus on la repousse… et qu’est-ce que je suis bien : les jambes répondent, aucun essoufflement, pas de problème pour boire ou m’alimenter… c’est un ultra, je sais que ça ne durera pas tout le temps, mais il faut savoir savourer ces moments.

On repart pour une section… chiante. On ne sait pas très bien s’il faut courir ou marcher et on se fait doubler de plus en plus par les avions du relai ou de la Maxi-Race. Vivement que les deux parcours se séparent. A la séparation, on se retrouve uniquement entre coureurs de l’ultra, et on entre dans les Bauges pour cette boucle qui donne une autre dimension à ce trail : enfin de la montagne. On sort de plus en plus souvent de la forêt, mais sous les pieds, ça ne reste toujours pas très intéressant : de la route forestière où même une voiture citadine pourrait circuler. Nous sommes maintenant à 8h de course… et on bascule vraiment dans le monde de l’ultra : la prochaine cible se situe à 1300 de D+ avec un ravito avant. Le ravito était au 42ème et là Franck commence à accuser le coup. On commence à voir les premiers abandons et quelques grosses défaillances. Il me demande de pouvoir se reposer un peu. J’en profite pour faire une routine complète de ravitaillement (soupe au nouilles, coca, oranges, nokage des pieds, plein d’eau). Au final, on n’y restera pas trop longtemps. Franck continue de râler, mais on avance super bien.

Et là, qu’est que c’est beau. Il y a à notre droite une superbe dalle que de nombreuses cordées sont en train d’escalader. Sous les pieds, nous avons des singles et quand ça monte c’est plutôt doux. On passe un col, puis dans la descente en voulant doubler, je m’en mets un bonne comme on dit. A peu près la même qu’il n’y pas si longtemps en VTT : je m’agrippe à un arbre pour ne pas dévaler. Plus de peur que de mal. Je finis par doubler, puis descends à mon rythme. Ça remonte, puis on revient sur une dame qui donne un super rythme. On est bien content de rester derrière mais elle finit par s’écarter. Ce qui devait arriver arriva… on va un peu s’enflammer mais rien de bien méchant car on va attaquer des pentes assez sévères, avec une bonne température. Ça ne parle plus du tout dans le petit train qui monte. On se demande bien par où on va sortir de là. A un moment le chemin est même taillé dans la montagne (un peu comme le passage du curé dans le Beaufortin), puis on arrive au col. Franck me demande une pause (la première hors ravito après plus de 10 heures de course) … j'en ai besoin aussi (j’étais en train de me faire assommer par la chaleur). Encore une fois on gère ça bien et assez rapidement le temps de manger un coup et de s’arroser. On repart sur une partie montante, et Franck va maintenant un peu trop vite pour moi, mais il s’arrête de nouveau un peu avant le dernier coup de cul. On est maintenant complétement à découvert, il fait chaud, le soleil et là, le ciel est menaçant plus loin, il y a encore pas mal de névés… mais on en a pratiquement fini avec cette montée. Mine de rien, ça fait maintenant 20 bornes et 5 heures que globalement ça monte. On attaque la descente vers le ravito. Si le début de la descente est plutôt pas mal, la fin est encore abominable : de la piste forestière avec de la pente. Rien de tel pour se fusiller les quadriceps. De temps en temps j’attends Franck. Il a peut-être l’impression d’être lent du coup, mais il avance toujours super bien et continue de se plaindre de ses tendons (normal quoi).

Le ravito ressemble à la cour des miracles avec près de 70 abandons ici pour les coureurs de l’Ultra Race. Et là, Franck m’annonce qu’il ne continue pas car il a trop mal aux tendons et qu’il a peur que ça lâche. S’il m’avait dit « je suis fatigué », ou « j’ai envie de vomir », je l’aurais exfiltré de force du ravito (on était vraiment large avec les barrières), mais là je n'ai pas d'autre choix que d'accepter son abandon. Je m’étais habitué à ses plaintes par rapport à ses tendons, et comme ça avait tenu presque 60 bornes, je me disais que ça allait continuer 18 bornes de plus. Le coup est super dur à encaisser, et j’ai alors une grosse décharge émotionnelle mais il faut vite se remobiliser. Il reste donc 18 km à faire avec une bosse de 600m de D+ à passer, et un autre avec 200m de D+.

Je repars encore avec une bonne allure, et je reviens sur la dame que l’on avait déjà suivie plus tôt dans la journée. Son allure est juste parfaite pour moi. Elle monte entre 450 et 500 m/h, et nous commençons à discuter un peu. Elle a 59 ans et quand je lui fais remarquer qu’elle n’a pas de montre, elle m’explique qu’elle n’en a pas besoin car elle va toujours à la même allure, et que si elle veut savoir l’heure, elle a son portable dans le sac. Impressionnant !!! Je me dis que c’est nickel pour moi, et que les 600m de D+ vont vite passer. Seulement, à un moment la pente se raidit un peu. Et si pour moi aller à la même allure ça veut dire continuer de grimper entre 450 et 500 m/h, ça n’avait pas la même signification pour mon lièvre du moment. Elle n’a déjà pas de montre, donc autant vous dire que sa vitesse ascensionnelle elle s’en fout comme de l’an 40. Pour elle, rester à la même allure, ça veut dire garder la même cadence. Et me voilà à monter entre 700 et 750 m/h… j’ai tenu 10 minutes, et qu’après il m’a fallu une grosse demi-heure pour récupérer les petits morceaux de moi éclatés façon puzzle dans toute la plaine environnante (oui, on se rapproche de la flaque, c’est fini les montagnes maintenant ;)).

Enfin la bascule… et une nouvelle descente abominable : comme d’habitude, de la route forestière avec de la pente. Je trottine encore, mais juste pour la forme. Dernière petite bosse avant la redescente sur Doussard… et une nouvelle descente de m… Cette fois c’est fini, j’arrête de courir. Je n’ai absolument aucune courbature, mais je sais très bien que si je cours cette dernière descente tout en retenu sur les cuisses, je vais me les fusiller alors que j’en ai besoin pour rentrer à Annecy le lendemain. Normalement, chaque ravito est annoncé par un panneau à 3 km, puis une autre à 1 km. N’ayant pas encore vu le panneau qui annonce le ravito à 3 km… ben je trouve le temps bien long. Quel bonheur de voir que premier panneau que je vois annonce le ravito à 1 km. Première journée terminée en 16h37… quelques petits moments de moins bien, mais globalement ça s’est super bien passé. Le soir j’avais pris l’option bivouac à Doussard. Ça me semblait une évidence au moment de l’inscription, mais sur le moment, je savais que je pouvais continuer vers Annecy sans problème comme la majorité des coureurs qui eux étaient sur l’Ultra et pas comme moi sur la XXL Race, alors que ne savais pas comment mes jambes allaient réagir après une nuit de bivouac dans un gymnase.

Le bivouac est super bien organisé, et je le recommande pour ceux qui souhaitent participer à la XL ou la XXL race. Il faut vraiment profiter de cette ambiance. Pendant le repas, Franck passe prendre mes clés de voiture, histoire de rapprocher ma voiture de l’arrivée… et il me rendra mes clés le lendemain au col de la Forclaz (quelle logistique !!!). Petit dodo sur mon tapis de camp, et je me réveille le lendemain dans un état de fraicheur complétement improbable prêt pour une nouvelle journée.

Pour la deuxième journée, je n’ai pas la moindre idée du temps que je peux mettre. Tout ce que je sais c’est je les barrières horaire sont larges, et que je n’ai pas à m’en soucier. Comme la veille je me place en fin du peloton. Wahou, que les premières foulées sont compliquées. Il me faudra les deux premiers kilomètres de plat pour rentrer dans la journée qui m’attend. Dès les premières pentes du col de la Forclaz (où pour la première fois de la journée je vais croiser Nelly de Crapast), je double quelques coureurs, puis reviens sur un binôme (Ben et Florine) dont l’allure me convient parfaitement. On discute le temps de la montée, et logiquement je devrais revoir Florine lors du prochain UTMB, et je devrais aussi voir passer Ben lors de la SwissPeak 360. Au col, Franck est là pour me donner mes clés de voiture (et aussi pour m’encourager), et je croise encore Nelly qui va suivre son mari Yann (autre Crapast) pendant toute la journée. Ça me fait vraiment plaisir de les voir. J’ai monté le col de la Forclaz tranquillement mais je suis maintenant bien rentré dans ma journée. Je repars en trottinant et je bouche tout de suite le trou sur Ben et Florine. Ils s’arrêtent au point d’eau, et leur souhaite une belle journée (ils arriveront une heure après moi). Commence alors une période pas franchement amusante : nous sommes partis 1 heure avant les 1800 coureurs de la Marathon Race. Autant vous dire qu’une heure pour des avions de chasse qui courent un maratrail en 4 heures, et bien ce n’est rien du tout par rapport à moi (et avec 16h30 dans les jambes de la veille, c’est même moins que rien). Au début ça passe à une vitesse folle, et au fur à mesure que la course avance ça passe de moins en moins vite. C’est vraiment pénible de se faire doubler tout le temps alors que l’on est très bien dans sa course… et que moi aussi je double, mais uniquement ceux de la XL et la XXL Race.

Jusqu’au Pas de l’Aulps, c’est super sympas, et il y a une nouvelle vue sur le lac. Et oui, aussi surprenant que cela puisse paraitre, en faisant le tour du lac par les sommets… et bien on voit très peu le lac. La descente sur Villard Dessus est assez variée : technique au début et un peu chiante à la fin, mais rien de comparable avec les deux abominations de la veille, et un peu avant le ravito je retrouve Nelly. Je lui dis que j’ai encore des jambes de feu et que tout se passe super bien. Après le ravito, on repart vers Menthon sur une section style SaintéLyon et là je me surprends à aller à la même vitesse que ceux de la Marathon Race…. Ils n’ont que trois heures de course dans les jambes, mais commencent déjà à accuser le coup. Ça me rebooste, mais un truc de fou. Je reconnais le passage où j’avais été bénévole il y a 3 ans et arrive à Menthon pour un ravito presque express : le ravito est majoritairement squatté pas des coureurs de la Marathon Race qui sont dans le dur. Je fais le plein d’eau, un verre de coca, deux quartiers d’orange, deux bouts de jambon et direction la sortie. Je ne prends même pas le temps de crémer les pieds : je ne suis pas en train de finir un ultra tranquillement tellement les barrières horaires sont loin, je suis en train de faire la course avec le premier tiers du peloton de la Marathon Race. Ok ils sont partis une heure après moi, mais la veille ils n’ont pas couru 16h30. Donc c’est fini de me ranger dès que j’entends quelqu’un derrière moi. Si tu veux passer, et bien soit tu fais l’effort pour me doubler, soit tu demandes… non mais !!! Rapidement, on se retrouve dans un petit train pour monter au Mont Baron… y’a juste à suivre… et je suis. C’est juste incroyable, j’aurais eu une de ces forme pendant tout ce week-end !!! Il ne reste plus qu’à monter la crête, et là il faut bien l’avouer… je coince un peu. Mais en fait pas tant que ça. Effectivement, je suis un peu plus lent que les coureurs du premier 1/3 de la Marathon Race, mais plus tard, Strava me dira que j’ai fait mon record sur cette section (j’y étais passé il y a 3 ou 4 ans avec Franck lors d’un entrainement).

Nouvelle vue sur le lac, puis dernière descente. Dans ma tête je suis en train de faire la course de ma vie. Si depuis Villard Dessus j’avançais au même rythme que la Marathon Race, maintenant je double !!! Je recroise encore une fois Nelly qui montait à la rencontre de Yann, et je file sur l’arrivée.

Ça y’est, je laisse l’émotion monter. Wahou, comme je suis fier de moi. La course juste parfaite. L’arrivée, c’était un moment fort évidement, mais pas comme d’habitude. C’était les émotions d’une course presque ordinaire et pas l’aboutissement d’un projet de plusieurs mois. Peut-être que je commence à banaliser la chose, et que pour moi cette course n’était qu’une étape avant l’UTMB.  Je n’ai jamais douté un seul instant que j’allais aller au bout, ou peut-être qu’une journée de 8h30 ce n’est pas assez, ou j’aurais pu puiser un peu plus, ou qu’il faut passer une nuit complète dans la montagne, … bref, pas vraiment l’impression d’avoir terminé un ultra (peut-être justement que malgré les 5 points UTMB ça n’en est pas vraiment un). Pour la petite histoire, je finis en 25h11 à la 60ème position. Pour les détails chronométriques de ma progression, c'est ici: http://maxirace.livetrail.run/coureur.php?rech=2096.

J’attends maintenant l’arrivée de Yann, et un peu avant qu’il arrive, je vois passer Ben et Florine. Yann a souffert de tendinites aux deux genoux, mais il est super content de sa course, et Nelly super fière de lui. Douche, un coup à boire, un Big Mac, et back to Gex.

Je voulais faire un CR rapide, mais comme d’habitude j’ai raconté ma vie…

Je dois l’avouer, je ne suis pas un grand fan du parcours de la Maxi-Race. Pour moi ce n’est pas vraiment de la montagne, et il n’y a pas beaucoup d’intérêt de quitter la haute chaine du Jura pour aller randonner en forêt et avoir peu de panoramas (vous avez assez de vos doigts pour les compter). Il y a cependant de très beau passages : le chemin pour monter et descendre au col de la Cochette est très bien ainsi que les crêtes au Pas de l’Aulps et au Mont Baron. L’extension dans les Bauges, même si elle est là juste pour ajouter des kilomètres (et n’a donc pas beaucoup de logique), est très belle et très sauvage. Il y a cependant beaucoup de passages vraiment pénibles qu’impose une épreuve de masse comme la Maxi-Race (je pense à la montée au Semnoz et à toutes des descentes sur piste forestière). Evidement qu’il y a moyen de passer par des singles, mais dans ces conditions, il est impossible d’y faire passer autant de monde.

Le balisage et les bénévoles sont parfaits (très bonne idée de fournir des cloches aux signaleurs), mais sur l’Ultra, je trouve quand même qu’il manque un ravito complet entre le Semnoz (km 18) et Doussard (km 75) … ça fait quand même 60 bornes et près de 13 heures (me concernant) entre les deux ravitos. Pour ceux qui font la XL ou la XXL Race, le bivouac est vraiment un moment convivial.

En me relisant, je me rends compte que j’ai un peu maltraité Franck dans ce récit. Mais non il n’a pas fait que râler, c’est juste que qui aime bien châtie bien, et je l’aime beaucoup mon papy. A coup sûr, on aura d’autres occasions.

Je ne peux conclure sans avoir une pensée pour Astrid, car la course tombait le jour de la fête des mères. Autant je suis arrivé sur Annecy avec des sacs préparés au dernier moment et un peu à l’arrache, autant pour la fête des mères j’avais tout bien organisé… quel plaisir de rentrer à la maison !!!

4 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 31-05-2018 à 21:39:04

quelle progression !!!! bonne idée de peu courir à l'entrainement. Et on sent le gars qui se connait de mieux en mieux. Tu étais tellement facile que tu aurais eu le temps de ramasser des caches tout le long du parcours.

Commentaire de Zorglob posté le 01-06-2018 à 09:42:26

Félicitations pour ta course. Faut dire aussi que tu as eu de la super compagnie pendant 62 kil. Un vieux quand il ne se plaint plus, c'est qu'il est mort.
Papy_aux_ tendons_qui_ne_sont_plus_élastiques.

Commentaire de bubulle posté le 01-06-2018 à 20:13:23

Bon, si tu dépasses pas 2500m, ça le fait ! Bravo, Christophe, pour cette superbe course gérée avec une efficacité redoutable.

Maintenant, sur la même période, tu sais où je vais te dire que tu devrais aller pour à la fois faire une belle course, ne pas monter trop haut....et, cette fois-ci, avoir de superbes points de vue ? ;-)

A l'an prochain à Cruet......et peut-être au détour de la Swisspeaks ?

Commentaire de tikrimi posté le 01-06-2018 à 23:21:07

Effectivement, l'année prochaine je pourrais bien être tenté par un tour de ce côté là. Mais à la même période y'a aussi la transju... à voir.
Je serai sur la Swisspeaks le week-end pour encourager Franck sur le 170... ne va pas trop vite pour que je puisse te voir passer et faire un bout avec toi. Mais y'a aussi des chances que l'on se voit avant sur St Nicolas.

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