L'auteur : David Noiseau
La course : Saintélyon
Date : 2/12/2017
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 3520 vues
Distance : 72km
Objectif : Pas d'objectif
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J'ai gagné la SAINTELYON !!
Ne vous affolez pas, je suis pas un mytho, j'ai vraiment gagné la SaintéLyon!!
Enfin, son inscription pour 2017, c'est déjà pas mal non?
J'ai rempli un jeu concours lors du salon pour récupérer mon dossard du marathon de Paris, je reçois un mail que j'ai failli jeter en spam (Objet:Jeu concours marathon de Paris - avouez que ça fait spam...) et MERDE, me voila inscrit!!!
J'ai pas eu besoin de pousser trop fort 2 amis pour venir avec moi (dommage pour eux ils vont en chier aussi...). La vraie, la grande, la vielle course, celle dont je connais le nom depuis que je suis petit, celle qui pique, qui part à minuit, on y rencontre des ours, des grizzlis...
Bref, je suis bien préparé, j'ai fait du volume, des montées et même du volume de montées, j'ai couru la nuit (facile je bosse le jour...). J'ai testé mon sac, mes chaussures, mon maillot, mon caleçon, mes chaussettes, mon collant, ma frontale, mes céréales, ma boisson avec de la poudre dedans, mon eau, mes gants, mon t shirt, ma veste, la poche gauche de mon sac, la poche droite de mon sac et la poche du haut, ma montre GPS tellement bien que l'on dirait que c'est elle qui fait les kilomètres, mes gourdes mes gels fruits rouges, les pâtes de fruits, mon bonnet...
Et pourtant 2 jours avant le départ, une petite pointe de grosse trouille commence à pointer le bout de son nez... La coquine.
Bon alors pour les chaussures sans déconner Altra Olympus ou Paradigm?
Le bonnet il est pas un peu trop petit?
Est-ce que mes genoux vont tenir?
Les gants ils sont assez chaud?
Je vais pas trop transpirer? Est-ce que je crée un post spécial sur le forum de kikourou pour savoir si j'ouvre ma veste un peu ou jusqu’à la moitié (plus c'est de la folie)?
Et le dossard il est étanche?
Et la cuisson des pâtes? C'est grave si c'est pas du riz complet?
Ma veste elle est pas trop noire avec mon collant noir et mon bonnet noir dans la nuit noire?
Pas fini de me poser des questions.
Et puis si.
On part vendredi soir de notre Val de Marne avec Gérald et Marie (ma femme) pour dormir chez ma soeur à Villeurbanne (encore merci...) arrivée assez tardive mais une bonne nuit. 1 heure après le départ, je me rends compte que j'ai oublié ma montre GPS, je suis dégouté, trop tard pour faire demi tour. Un coup de fil à Damien qui heureusement peut me dépanner, encore merci.
Samedi, fin de matinée, on se retrouve pour récupérer nos dossards et visiter le salon. Suivi d'un petit resto sympa (forcement Italien pour avoir un choix de pâtes).
Du monde mais pas trop, c'est fluide sur le salon. Comme au marathon de Paris, je rempli les jeux concours pour gagner un dossard (on sait jamais et c'est sympa que le hasard me désigne ma prochaine course. la 6000D?). De retour à Villeurbanne pour une petite sieste et départ à 20H30 pour Sainté avec un petit détour pour passer prendre Damien.
Passage à la consigne et on se place assez tôt sur la ligne de départ. Il fait frais mais dans le troupeau ça passe, on part dans la deuxième vague.
Avec Gérald et Damien on n'avait pas prévu de courir ensemble, on est des puceaux sur ce genre de distance mais on n'a pas vraiment le même niveau. Gérald vise environ 8H00, Damien espère entre 9 et 10H00 et moi je pense que si je fais moins de 10H00 c'est que j'aurais particulièrement réussi ma course.
Après le premier kilomètre Gérald part devant, je le retrouverais 2 Km après suite à une pose technique pour ranger sa veste. Avec Damien on fait les 7 premiers Km ensemble, il fait une pause technique avant la première montée et on doit se retrouver en haut de la première bosse, vu qu'il grimpe mieux que moi. On se retrouve et on fait encore 2 Km ensemble avant qu'il parte devant. Je le laisse prudemment partir, pas question de courir trop vite. Je me fais énormément doubler.
Je passe Le premier ravito de Saint Christo sans m'arrêter, Je ne sais pas si c'est une bonne idée. A la sortie du ravito j'envoie un message à ceux qui me suivent sur Face book, je repars et 5 minutes après impossible de boire, mes deux gourdes sont gelées (une d'eau et une de boisson de l'effort dosée à la moitié des préconisations). Il reste plein de kilomètres et c'est bouché au niveau de la pipette. Je sais ça ne devrait pas arriver, j'aurais du tester ça... mais bon impossible de s'entrainer dans des conditions climatiques identiques à celle de la SaintéLyon (Il faut que l'on demande qu'ils nous ouvrent les entrepôts frigorifiques de Rungis...).
Je retrouve Damien qui me passe devant, il s'est arrêté à Saint Chisto et je l'ai donc doublé à ce moment la. C'est pas la forme pour Damien, il pioche déjà, jambes en coton... C'est pas son jour. On va ensemble jusqu'à Sainte Catherine. On coure dans la neige, c'est sympa et usant. Après une descente Damien n'est plus derrière moi, Je l'appelle, la réponse arrive mais déjà quelques mètres derrière.
Moi j'ai les jambes à ce moment là, je reste cool mais je double pas mal et je ne me fais pas doubler beaucoup. La neige ne me gène pas trop. D'après le suivi de course, je suis 2565 à Saint Chisto et 1913 ième à Saint Genoux. J'ai pas l'impression d'aller trop vite, je passe bien les plaques de verglas, je suis resté sur mes pieds toute la course. C'est une chance, les coureurs autour de moi tombaient comme des mouches, de façon aléatoire, je pense avoir assisté à une cinquantaine de chutes, je suis passé à travers!
Je me souviens d'une coureuse qui est tombée deux fois à coté de moi dans la même descente, ou encore un coureur qui s'est étalé de tout son long sur une partie simple et non glacée, on avait déjà quitté la neige. sur la SaintéLyon, il faut resté concentré en permanence.
A Saint Genoux je prends deux fois de la soupe. Elle est délicieuse. Enfin sur le parcours de la SaintéLyon elle est délicieuse... Je reste un peu plus sur le ravito, je retourne au début du ravito, pas de Damien.
A la sortie de St Genoux, je discute avec un coureur. C'est surprenant mais sur cette course je trouve qu'il y a peu d'échange, peu de paroles échangées durant le parcours. C'est très différent de ce que j'ai ressenti sur le marathon du Beaujolais par exemple. Avec un peu de recul je pense que l'on est très concentré, que l'attention est focalisée sur la position du pied lors de la prochaine foulée.
J'ai pas trop de souvenirs jusqu'à Soucieux, Je déroule, je perds une cinquantaine de places, peut-être un temps d'arrêt un peu supérieur à la moyenne des autres coureurs à St Genoux.
A Soucieux, je m'arrête un peu plus, coca, saucisson... dommage il n'y a pas de soupe (J'apprendrais qu'il y avait de la soupe, mais je l'ai pas trouvée, la fatigue est là, on perd beaucoup de lucidité durant la course). J'envoie un message à ma femme pour savoir si elle a des nouvelles de Damien. Et justement il arrive. Il est dans le dur, il est marqué. Je reste 2 minutes avec lui, et c'est trop tard, j'ai froid. C'est pas grave j'ai un TS sec dans mon sac, je me change et je repars. Je suis gelé. Au moins 1500 mètres avant d'arrêter de trembler en courant. C'est la première fois que je coure en claquant des dents.
Et puis cela revient.
J'ai faim j'ai soif et le prochain ravito est encore loin. Les barres de céréales sont gelées, je prends un gel, je démonte ma gourde, et casse la glace pour boire un peu. Je garde l'eau quelques instants dans la bouche pour la réchauffer. Je repars.
Je me retrouve seul pendant une petite minute. C'est le seul moment où je n'ai pas de lampe autour de moi. J'ai suivi les panneaux alors que je ne m'étais pas posé la question de l'itinéraire depuis le début.
Et le coup de barre arrive.
Comme souvent on peut le situer exactement à quelques mètres près. 300 mètres avant le coup de barre je ne sais pas qu'il va arriver. On est à 2 kilomètres du dernier ravito.
C'est pas grave, je marche et j'essaie de courir un peu. Le ravito arrive enfin. Je prends le temps.
Les 9 kilomètres suivant seront longs. Dans les montées je marche bien et je suis parfaitement les autres concurrents, mais impossible de courir, même en descente. Je regarde si Damien arrive derrière moi, on pourrait finir ensemble.
Je fais une photo à la pancarte des 4 derniers Kilomètres. C'est dommage de pas courir car la fin est assez sympa, le passage dans l'accrobranche, les escaliers, la rivière à traverser. On pense pas que l'on peut arriver sur Lyon par des passages aussi "natures".
Et puis arrive le panneau du dernier Kilomètre. Et je repars (la tête ). Je cavale pas mais je coure. La descente sur les quais, les escaliers les ponts…
300 mètres avant l’arrivée, il y a mon fan club, ma femme, mes parents, ma sœur, ma tante. Emotions, larmes, embrassades, je finis les derniers mètres avec mon père qui ne peut m’accompagner sur la ligne d’arrivée.
Je me fais applaudir, je salue la foule, je réclame des encouragements et je franchi la ligne d’arrivée.
10H26
Super content.
J’erre dans le sas d’arrivée, je mange un peu. Je suis en mode Walking Dead. Je sors du sas j’ai même pas vu où récupérer mon t-shirt… J’y retourne, je le veux celui là!
J’apprends que Damien est arrivé, je le cherche on s’embrasse, il a fait preuve d’une force mentale incroyable. La SaintéLyon, c’est pas facile mais quand tu es dans un mauvais jour, c’est un véritable exploit que de finir.
On retrouve Gérald qui a fini en 8H48. Encore bravo!
Je remercie vraiment toute les personnes qui ont rendu cette course possible.
En premier lieu Marie,
Mes enfants (il est où Papa, il coure encore?)
Cathy et Jean Mix pour leur accueil et leurs pâtes
Mes équipes 8 Numériques
Les Organisateurs
Les Spectateurs
Un point Organisation : Je sais que souvent il y a des critiques sur l’organisation de cette course et bien moi je n’ai rien à dire de négatif. Tout est bien. Il y avait du monde au ravitos et alors? La neige était bien blanche, les montées grimpaient et les descentes descendaient. Je n’ai manqué de rien, j’ai doublé pendant la moitié de la course sans que cela soit pénible. J’ai bien mangé, j’ai profité de la soupe…
Un petit point matériel : Je n'ai pas utilisé de chaine et autre corde à mettre sous mes chaussures, j'en ai vu beaucoup et ils sont tombés pareil. J'ai couru en Altra Olympus si je devais le refaire je prendrais les même.
Chaussettes décathlon Kalenji, j’en avais mis une paire dans mon sac, mais malgré la neige, le parcours était sec. Même avec de la boue, je n’en prendrais plus (c’est juste pour se rassurer).
Collant AS400 de chez Skins, super un peu cher mais acheté sur PrivatSport.
TS manche longue (celui du marathon du beaujolais 2016)
Veste de chez Raidlight micropolaire Antara (idem merci Privatsport)
Buff récupéré sur le marathon du beaujolais.
Bonnet RaidLight (idem merci Privatsport)
Sac RaidLight XP6 (idem merci…)
Gourde RaidLight (avec paille et embout coudé qui gèle)
Frontale LedSenser H7R2 qui a tenue toute la nuit sans problème.
Gant Décathlon
Un TS manche longue en rab dans mon sac, je me suis changé suite à un ravito trop long. Je ne le reprendrais pas.
Bref malgrès la froidure de cette édition, 2 couches m'ont suffit. La troisième c'est en cas de pluie (et encore je suis pas sûr que cela ne fasse pas trop transpirer)
Un point alimentation : J’ai du mangé 25% de ce que j’avais apporté.
Un point préparation : Mon volume maxi est de 83 km en S-3 en 5 sorties (seule semaine avec 5 sorties sinon 4 sorties par semaine, souvent 3 à cause du boulot). Il m’a manqué de la PPG, il faut en faire 2 fois par semaine à mon avis. Si je devais me préparer demain, 3 sorties par semaine et 2 séances de PPG.
2 commentaires
Commentaire de smetairie posté le 04-12-2017 à 21:45:30
Bravo on s'est croisé :) j'ai fini en 10h15, je suis parti bon dernier. Moi c'est le contraire, je foncais a la fin alors que tout le monde peinait...
Commentaire de Arclusaz posté le 06-12-2017 à 15:30:34
Bien sympa toutes ces questions !!! et oui, cette course en pose un sacré paquet...
Bravo pour cette première qui en appelle certainement d'autres...
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