L'auteur : vctm
La course : Trail nocturne de la Courzapat - 21 km
Date : 31/10/2017
Lieu : Courzieu (Rhône)
Affichage : 661 vues
Distance : 21km
Matos : Chaussures: Columbia Montrail Caldorado II
Frontale: Petzl Actik 300
Sac: Osprey Rev6
Montre: Garmin VivoActive HR
Objectif : Se dépenser
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D'abord quelques infos pratiques pour ceux qui s'intéresseront aux prochaines éditions:
- préférez les chaussures de trail, l'essentiel se fait sur chemin, peu de route. C'est roulant mais les descentes peuvent être casse-gueules (j'ai vu plusieurs chutes), le grip est appréciable.
- équipement obligatoire: le règlement mentionne la couverture de survie, une réserve d'eau, un sifflet, et évidemment une frontale... Pas de contrôle au départ malgré ce qui est écrit dans le règlement. En pratique, la plupart des coureurs partent avec une ceinture plutôt qu'un sac. Pensez à prendre des épingles avec vous.
- vérifiez bien la météo et les températures, couvrez-vous en conséquence. Edition 2017 sèche: short classique, haut manche-longue, foulard mis en bonnet et une veste coupe-vent m'ont suffi, malgré des températures à 0° au sommet des collines. Ah oui, j’oubliais : petit cadeau de l’organisation avec le retrait des dossards : une paire de gants très fins, qui m’auront été très utiles car j’avais oublié d’en prendre !
- plusieurs places de parking toutes proches du gymnase depuis lequel se donne le départ et dans lequel se fait l'arrivée.
Le récit donc:
Première course de nuit pour moi, un collègue et ami habitué de ces courses m'a proposé de venir avec lui, dans un moment de faiblesse j'ai accepté...
Pas trop d'appréhension avant la course. Les 25km des 9 Clochers au début du mois et une bonne préparation m'ont donné confiance. Et puis je pars avec l'idée de me faire plaisir, pas de faire un chrono (moins de 3h c'est tout).
Arrivée dans la salle du gymnase, un coup d'œil autour de moi: des mecs très affutés, je fais un peu tâche avec mon gabarit de père de famille bien nourri... Public très masculin pour le 21km, et puis au fur et à mesure arriveront les participants à la randonnée et au 11km (certains en costume, c’est Halloween) qui apporteront une plus grande diversité de profils. Sur la deuxième partie du parcours, on croisera d'ailleurs des familles avec de jeunes enfants, des personnes âgées aussi. Un beau moment : le speaker mentionne la présence d'Emmanuel Meyssat, vainqueur de l'édition 2016 et de la SaintéLyon dans la foulée, venu défendre son titre. Salve d'applaudissements dans la salle pour le champion.
Départ donné avec 10min de retard, ça piaffait sur la ligne... heureusement, il ne faisait pas trop froid. La première des trois côtes arrive rapidement. On ne va pas jouer les héros, en mode marche-rapide, comme d'ailleurs tout le peloton de coureurs au milieu duquel je me suis retrouvé.
Un peu plus loin dans la côte, on se fait dépasser par plusieurs coureurs beaucoup plus pressés. C'est en fait le groupe tête qui s'est perdu à un aiguillage et qui a dû rebrousser chemin avant de retrouver la bonne route. Mon ami me dépasse, il est en jambe, un poil énervé, mais ça devrait bien se passer pour lui... D'autres coureurs retrouveront le chemin un peu plus loin après avoir pris un azimut à travers la forêt. Ils nous dépassent bien vite, on n'en entendra plus parler... Un bon rappel toutefois, il s’agit d’un trail et il faut être attentif au balisage.
Première côte finie sans trop de difficulté, elle n’est pas particulièrement raide, quelques portions m’offrent la possibilité de relancer en courant. Sur les portions lentes, je baisse l’intensité de ma frontale et même, à plusieurs reprises, je l’éteins. Cela permet de profiter de cette belle nuit claire. Et puis, il y a toujours d’autres concurrents en amont pour indiquer le chemin.
La première descente arrive donc. Frontale au max, je veux prendre le pas de celui qui me précède, en laissant un peu de distance pour pouvoir anticiper. Mais l’exercice est nouveau pour moi, et la pente est raide, alors j’adopte rapidement un rythme plus prudent, malheureusement pas très confortable. C’est accidenté et des panneaux annoncent des zones plus dangereuses. Je croise un premier blessé qui rebrousse chemin pour se rapprocher des derniers bénévoles croisés.
Arrivé en bas sans encombre mais pas vraiment reposé, on enchaîne très vite sur la deuxième côte qui présente un profil similaire à la première et qui sera gravie sur un rythme identique. La promesse du ravitaillement qui approche me donne des jambes et je relance dès que le dénivelé me le permet.
Pas mal de monde sous la tente, je ne m’attarde pas. Encore un tout petit peu de D+ avant la seconde descente. Là, les écarts s’étant creusés, je me retrouve plusieurs fois sans personne devant pour m’indiquer le chemin. J’allonge la foulée, pas envie de subir cette descente comme la première. Je dépasse plusieurs concurrents plus prudents. Vers la fin, quelques dérapages pas tout à fait contrôlés et une petite torsion de la cheville gauche auront raison de ma témérité, je rentre dans le rang.
Troisième côte. Elle n’en avait pas l’air comme ça, sur le profil de course publié en ligne, mais en fait elle est raide ! Du début… à la fin ! Aucune possibilité de relancer, je prends mon mal en patience, gardant un rythme régulier. Une concurrente que j’avais dépassée dans la descente me dépose, pourtant sans courir non plus. Elle fait bien une tête de moins que moi, mais elle imprime un sacré rythme… je suis bluffé et je me dis que je n’ai pas fini de m’entraîner en côtes.
Sans conteste, cette troisième côte est la principale difficulté du parcours. Je suis content d’en venir à bout. D’autant que ce qui se profile derrière est assez réjouissant : une longue descente de 5km, un peu plus douce et très roulante. C’est nickel, je vais pouvoir finir sur un super souvenir de course. Progressivement je lâche les chevaux. Ça doit être les endorphines qui font leur effet, je me sens bien, j’ai des jambes et du souffle. Je croise de nombreux randonneurs et je reçois quelques encouragements, c’est sympa.
Je croise de nouveau la concurrente qui m’a déposé dans la montée. Mauvaise chute, elle est un peu sonnée, je m’arrête. Elle est entourée par des randonneurs, elle me confirme que ça va, je repars.
Derniers hectomètres. Il y a du monde, il faut slalomer dans la descente. Les randonneurs s’arrêtent gentiment pour laisser passer. On retrouve le village et il faut remonter jusqu’au gymnase. Aller, pour la gloire, on va la finir en courant cette Courzapat’ !
La salle est bondée et les arrivées se font dans un parfait anonymat, comme pour me rappeler que bon, 2h50 c’est pas non plus un exploit… Un verre à la buvette, un deuxième, besoin de sucre… J’aperçois mon ami qui a l’air un peu inquiet, il ne m’a pas vu franchir la ligne et il semble se demander s’il m’est arrivé quelque chose… On profitera du copieux dîner servi par les bénévoles pour se raconter notre aventure. Chacun ses souvenirs, chacun sa perf’ mais le même plaisir de s’être mesuré à ce superbe parcours.
Un souvenir en particulier ? Celui de courir seul en pleine nuit. Une sensation nouvelle et grisante qui à elle seule valait bien de se présenter au départ…
1 commentaire
Commentaire de Benman posté le 16-11-2017 à 20:09:22
Possible que je coche cette Courzapat' l'année prochaine. je ne comprends pas bien pourquoi elle n'a pas plus d'écho sur kikourou. Merci pour ce récit
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