L'auteur : Seabiscuit
La course : Le Bélier - Marathon
Date : 27/8/2017
Lieu : La Clusaz (Haute-Savoie)
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Distance : 27km
Objectif : Pas d'objectif
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Un trail, ce sont des montées … et des descentes !
A 5 semaines du marathon de Lyon, le plan d’entrainement prévoit un semi. Mais je n’en ai aucune envie. Les précédentes expériences ne m’ont pas convaincu de son bienfait, mettant plusieurs jours à récupérer et hypothéquant ainsi la qualité des séances la semaine qui suit. D’autre part, je ressens le besoin d’aller fouler autre chose que du bitume. Mon choix se porte le dernier week-end du mois d’août sur le trail du Bélier à La Clusaz. 27 km / 1000 m de dénivelé positif, c’est l’équivalent grosso modo d’un semi.
Ca fait longtemps que j’en ai entendu parler, notamment par un collègue qui s’est jeté corps et âme dans la course à pied lorsqu’il a arrêté de fumer. Sans doute parce qu’il a couru l’UTMB, la diagonale des fous et tant d’autres courses prestigieuses, j’avais l’impression jusqu’à maintenant qu’elle était réservé à une élite.
Je passe outre cette réticence et m’inscrit à l’évènement.
En traversant Thônes, premier rendez-vous avec la nature. Je suis surpris d’apercevoir un chamois à quelques dizaines de mètres de la route. La Haute-Savoie et ses merveilles …
La météo s’annonce idéale en ce samedi 26 août. Le ciel est totalement dégagé. Une belle journée qui s’annonce.
Le cœur du village est encore calme, dans quelques heures il en sera tout autre.
Après avoir retiré mon dossard, je pars m’échauffer en faisant quelques montées en aller – retour. Mon mollet gauche m’inquiète, il tire. Je passe de longues minutes à le masser pour essayer de le détendre. J’espère qu’il tiendra. Je n’ai aucune prétention chronométrique, j’aborde cette course comme une sortie longue, donc j’aurai tout le loisir d’adapter mon rythme en fonction de mon ressenti.
Le départ est donné à 8h30, les 1000 concurrents s’élancent dans une belle foire d’empoigne. J’ai compris un peu tard qu’il fallait se placer devant avant la première montée qui s’avère être un single track. Dès qu’on l’aborde, changement de rythme, colonne par un, progression à la mode « chenilles processionnaires ». On ne se fatigue pas beaucoup, toujours ça de gagné sur les 27 km.
Puis la sente fait place à un sentier un peu plus large, on passe à la vitesse supérieure, la course commence réellement maintenant.
On arrive déjà au premier ravito mais je ne m’y attarde pas.
La suite du parcours est un chemin qui présente peu de dénivelé. On sort de la forêt, on débouche dans une prairie. La lumière est très belle, la nature dans son ensemble n’est que pur émerveillement. C’est un des plaisirs du trail, j’en oublierai presque que je participe à une course. La chaîne des Aravis s’offre à nous, l’Ambrevetta, la tête de Paccaly, la Roche Perfia, Tête Pelouse …
On quitte provisoirement les sentiers pour emprunter sur quelques hectomètres une route afin d’atteindre le lac des Confins. Nouvel émerveillement, j’en prends plein les mirettes !!
On le contourne par son côté est pour arriver au deuxième ravito. Je me sens bien, je ne ressens plus du tout de douleur au mollet. La beauté des paysages doit s’en doute servir d’analgésique.
On négocie une petite descente avant d’entamer la première véritable montée. J’arrive encore à trottiner ce qui me fait gagner des places sans forcer. Je passe le Crêt du Merle à la 306ème place. La suite du parcours est faite de descentes et de montées. Je repère une jeune femme avec qui je joue au yoyo (on se croise souvent). Je la dépasse dans les montées mais elle me distance dans les descentes. Impossible de la suivre quand on perd de l’altitude.
Il me reste la dernière ascension, celle qui doit me mener au point culminant de la course au pied de la pointe de Beauregard.
Là difficile de courir. Une bonne partie se fait en marche rapide sur un sentier 4x4. On voit l’arrivée d’assez loin ce qui permet de gérer son allure.
Ultime ravitaillement avant la descente jusqu’au centre de La Clusaz. Dès les premiers mètres, la jeune femme me laisse sur place. Elle s’envole vers l’arrivée, happée par la forêt dans laquelle je m’engouffre à mon tour. Je pensais que ce tronçon terminal allait constituer le dessert de ce trail et qu’à ce titre j’allais le savourer. Il n’en est rien. J’ai même du mal à le digérer. Très vite le chemin carrossable laisse place à un sentier escarpé, assez technique. Les quadri bien durs ne permettent plus d’amortir les rebonds. Je peste. Je mesure les effets d’une préparation exclusive sur route sans dénivelé. Je laisse passer les plus intrépides ou tout simplement ceux à qui il reste encore quelques muscles fléchisseurs.
La force de gravité m’entraîne toute de même vers la vallée et je suis bien heureux de retrouver le bitume et une pente moins prononcée.
Je passe l’arche dans une foulée aérienne mais qui très certainement, à l’œil des spectateurs massés près de la ligne, n’a de sens que par l’altitude d’arrivée.
A l’analyse de mon résultat, je constate que j’ai réussi à grignoter encore quelques places dans la montée finale même si la descente s’est avérée fastidieuse. Je me classe 222ème/ 1044 arrivants. Mais là n’est pas l’essentiel, je reviens ravi d’avoir couru ce trail. Si toutes les sorties longues en prépa marathon pouvaient offrir autant de plaisir, ça me pousserait à enchaîner les marathons !
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