L'auteur : ant09
La course : 100 Miles Sud de France
Date : 6/10/2017
Lieu : Font Romeu Odeillo Via (Pyrénées-Orientales)
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Distance : 165km
Objectif : Terminer
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Dernier objectif de l’année, dernier des trois ultras de plus de 100km mais le premier format de 165km…
L’envie de découvrir ce format était là depuis quelques temps, un format sur lequel les paramètres physiologiques sont moins importants que sur un format de 100km et encore moins qu’un format marathon laissant une grande part de réussite à la préparation logistique, à l’étude du parcours, à la gestion de l’effort, à l’alimentation, mais aussi à la préparation de la nuit, du sommeil et de la stratégie mentale.
Je devais être au départ de Font Romeu en 2016, mais la perte d’un être cher m’avait fait renoncer 2 jours avant. Les sentiers étant toujours là, je m’étais rapidement dit que j’y serai en 2017 avec une source de motivation supplémentaire.
Je ne vais pas ici décrire toute ma course…165km c’est long et je vais faire au plus court…
Moins de 6 semaines entre la TDS…où il a fallu récupérer mais s’entrainer aussi
C’est donc parti pour 165km 8000d+ 10000d- entre Font Romeu-Pyrénées2000 et Argeles sur mer. La fatigue de fin de saison se fait sentir, l’appréhension de découvrir la distance est là. Une appréhension plutôt de la durée de l’effort et de la dette de sommeil que de la distance en elle même.
Vendredi 6 octobre: départ du terminal des loisirs de Bolquère à 10h. Cela me rappelle des souvenirs des trois ans de fac passés à Font Romeu. Le départ du parcours se fait sur les pistes de ski, je repense aux épreuves de ski de fond de 6-7mn…là je part pour 30h… ça change la donne.
Je fais rapidement route commune avec Christophe . Se sera le cas jusqu’au km 30, avec un départ en gestion, étonnés de voir des coureurs nous doubler en courant en montée. On est 14-15eme…
Je distance Christophe en descendant sur Mantet au km 35 avant la remontée au col et la descente sur Vernet.
km 53, 7h08 de course, 8ème, 7mn de pause, ravitaillement personnel 3 étoiles à base de patate douce, riz au lait, gâteau chocolat et banane,
C’est parti pour la montée vers les Cortalets voir le coucher de soleil. Rapidement je me fais doubler par les coureurs du 112km partis peu après moi du village….ç’est drôle de voir du monde courir tranquillement en montée là oû tu avances péniblement en marchant. Mais cela à le mérite de faire passer le temps et voir des copains et des connaissances et se motiver mutuellement. ( Passage au Cortalet à 19h45 comme prévu juste à la tombée de la nuit….le moment de mettre veste gants bonnet et d’affronter un bon vent glacial sur les balcons du Canigou.
Descente sur Arles où je double deux coureurs, il fait nuit, les jambes répondent bien, je rattrape maintenant des coureurs du 112km.
Arrivé à Arles comme prévu un peu avant minuit ..., km90 13h48 de course, 6eme, 10mn de pause pour changer la batterie de la frontale, manger le rituel ( purée-riz-jambon-gateau), mettre un t-shirt thermique, changer de chaussures et repartir pour la suite.
Je connais vaguement la fin maintenant pour l’avoir reconnu en septembre 2016 , mais en un an, les souvenirs s’estompent et la nuit n’aide pas…Mais la forme est là et le plaisir aussi. Je passe 5eme avant Montalba au km 100 avant la longue montée vers le Puis à glace. Descente sur Las Illas agrémentée d’une belle chute sur un piste facile histoire d’abimer la carrosserie.
Ravitaillement et direction le Perthus…
J’y arrive 5eme un peu avant 7h, ravitaillement express de 3mn. J’en sors 4eme sans le savoir. 21h de course, km 131, il reste 35km, c’est là que j’entre dans l’inconnu. Jusque là pas de gros coup de bambou, mais ça va bien finir par arriver d’ici la fin.
Une fin de parcours oû tu rencontres tout les terrains possibles, des faux plats montants,, des grosses montées, des longues…très longues parties plates, et une grosse descente. jusqu’au pic de Néoulos, la forme est toujours là.
J’apprends par un message d’un copain que je suis 4eme, que devant il sont à 2h30 et derrière le 5eme est à presque 1h,Il me reste 20km, autant dire que sauf blessure idiote ma place ne changera plus.Jusqu’à maintenant je trottinai sur le plat autant maintenant…c’est plutôt compliqué. Je trouve une technique mentale à deux balles pour me motiver: courir entre deux rubalises et marcher entre les deux suivantes…le temps passe plus vite du coup.
Arrive la descente de Lavall que j’aborde en façon mission commando: dépose du cerveau, alternance de marche, de course, de chutes, de glissades, d’accrochages aux arbres dans le but d’en finir le plus vite possible. Bizarrement ça me déplait pas pour autant.
Passage au ravitaillement, il ne reste plus que 10km et les 300d+ du Roc Del Reil dans lequel j’ai du mal à suivre l’allure d’un couple de randonneur. Plus qu’a basculer, 4km de descente jusqu’a Valmy et 4km de plat. La descente se court péniblement a 9-10kmh, mais le plat qui plus est sur de la route…c’est long…surtout après 160km.
« Musculairement « je suis cuit mais bizarrement le manque de sommeil ne m’a pas gêné un instant.
Entrée dans Argleles, je fini en marchant, le tour du port, le mer après la montagne, le bord de plage, le soleil après la nuit, le monde après la solitude…la fin d’une aventure plus que d’une course.
Dernier virage, l’arche d’arrivée au fond à 400m, un regard sur la montre et un dernier effort pour finir en courant et passer sous les 28h.
165km 8800d+ 10400d- à la montre…27h59mn43s…4eme/230 pour les chiffres.
Mais avant tout une belle aventure partagée.
Un premier coup d’essai sur ce type de format que je ne peux que considérer comme réussi. Très peu de « souffrance » mais beaucoup de plaisir…
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