J’ai choisi de faire cette course pour voir d’autres paysages et car elle fera partie de mes deux ultras nécessaires à une participation à la “Diagonale des Fous” en 2018. Le profil me plaisait bien avec un parcours autour de Grenoble faisant environ 170 km et 11000 m. de dénivelé. Nous sommes revenus de vacances le 14 août, j’ai entretenu ma condition en courant 1h tous les jours à jeun le long de la mer, c’est tout ce que je pouvais faire pour me préparer. C’est donc sans avoir fait un seul mètre de montagne que je partais vers Grenoble ce 16 août à midi. Après 5 heures de TGV, je débarquais dans la préfecture de l’Isère sous un soleil de plomb. Je me rends à mon hôtel à pieds, et comme le palais des sports est sur mon chemin, je vais chercher mon dossard. Très bon accueil, ça sent l’organisation bien rodée. Pour obtenir mon dossard, je dois déjà présenter tout le matériel obligatoire. Il me manque du tape pour faire un bandage et des piles de rechange, je lui promets d’aller en acheter avant le départ et j’obtiens mon dossard ainsi que les petits cadeaux de bienvenue dont une paire de tongs originale. Je m’en vais prendre ma chambre à 1 km 500 du départ et après mon installation , je vais manger une bonne pizza. Le départ est prévu pour le lendemain jeudi 17 à 18h. Il fera très chaud mais une perturbation arrive et on devrait avoir de la pluie et des orages en deuxième partie de course, on verra bien ! Je passe une bonne nuit tranquille sans aucun stress.
Jour J
Après le petit déjeuner, je vais chercher ce qui me manque, de l’eau, du tape, des piles et une grande cannette de Red Bull pour le départ. Je peux garder ma chambre jusqu’à 17 h moyennant 20 € donc après ma pizza du midi, je m’offre une sieste de 2 heures. A 17 h, je me dirige vers le départ, je suis prêt, tout est compacté dans mon petit sac, je me sens en forme et excité par ce voyage. Je me fiche de ma place et de mon temps, je veux arriver au bout. Le parcours m’est complètement inconnu, je sais juste qu’on traverse le Vercors, Oisans, Belledonne et qu’on termine par la Chartreuse. 4 trails d’environ 42 km qui se terminent par une base de vie où j’ai envoyé des sacs pour me changer et me laver. Aucune idée du nombre de cols à avaler, ni de la topographie du parcours, le vrai touriste mais je me repose sur mon expérience de ce genre de trail.
Au milieu de la photo, t-shirt noir, casquette grise, c'est bibi en attendant le départ.
On m’a vu dans le Vercors...
A 18h, on s’élance à travers la ville dans une ambiance surchauffée par le nombreux public. Les Grenoblois et les accompagnants nous encouragent bruyamment alors que l’on court durant 5 longs kilomètres sur le bitume brûlant avant d’atteindre les premières pentes du Vercors. Les premiers kms d’ascension se font principalement sur de petites routes macadamisées jusqu’au pied du tremplin olympique de 1968, nous devons alors monter des escaliers dont les marches sont creusées par le temps et tout en haut nous arrivons au 1er ravito dans une ambiance de folie ! 14 km et le premier km de D+ sont effectués, pas de boisson isotonique, ça m’ennuie car je ne carbure qu’à ça, alors je me fais un bidon de coca et un de jus de fruit mélangés à de l’eau plate et je mange quelques quartiers d’oranges, il fait encore très très chaud malgré le crépuscule. Je quitte assez vite Saint-Nizier-Du-Moucherotte et je continue mon ascension bien en rythme en tirant bien sur mes bâtons. Le sentier est étroit et caillouteux, nous progressons sur la crête jusqu’au Moucherotte (1859 m.), sur la table d’orientation, du fromage nous est offert en plus du magnifique point de vue sur Grenoble illuminé. Je mets ma frontale, mes manchettes et je m’attaque à la descente de 5 km assez roulante qui nous amène au ravitaillement de Lans-en-Vercors. J’y arrive à 21h47, l’ambiance est au rendez-vous dans cette petite station de ski, plein de monde, musique à fond, spots de couleurs et, comme à chaque fois, un accueil chaleureux des bénévoles. Remplissage de mes bidons en coca allongé, mais toujours aucun appétit. Je mange encore des oranges pour me rafraîchir alors que la nuit est incroyablement chaude, je suis en nage, je transpire énormément.
Au bout de quelques minutes, je repars à l’assaut du Pic St Michel, la pente est assez douce sur 2 km mais après une légère descente, on repart à la verticale pour une montée assez sévère jusqu’au sommet à 1910 m. Encore une fois, le panorama est magnifique, on se sent fort. Le peloton commence à s’étirer et j’apprécie ces moments où on se sent un peu seul. Il fait toujours aussi chaud, je m’hydrate beaucoup, je pense que cette nuit se passera bien, je me sens en pleine forme. Je m’élance en trottinant dans la descente mais au bout de quelques centaines de mètres, je dois bien me calmer. 7km et pas loin de 1600 de D- à effectuer dans une descente très technique, caillouteuse et cassante à souhait avec ses pentes fortes par endroit. On y voit pas grand chose et je me mets en défensive, ma vitesse diminue, mon moral baisse, je me fais dépasser par des gazelles dénuées de muscles, que je méprise intérieurement et je bousille mes quadris et mes mollets pour le reste du périple. Je surchauffe, je râle quand j’arrive au ravitaillement de St-Paul-de-Varces. Il y a une fontaine sur la petite place et je m’asperge copieusement afin de refroidir ma tête et mes jambes qui viennent de bien déguster. Tout le monde est un peu “sonné” par la difficulté de cette descente mais la bénévole rassure tout le monde en nous disant qu’il reste 400 de D+ et une descente bien plus aisée pour arriver à la base de vie. Nous sommes au km 32 et je m’élance sans tarder pour en finir avec ce premier massif. Avec l’expérience, je sais qu’il faut perdre le moins de temps possible aux ravitos et bases de vie, ce sont des endroits où le moral peut basculer très vite et où l’abandon peut être tentant car ce sont des zones confortables. Après 4 km d’une montée tranquille, je trottine à nouveau sur cette pente assez douce qui m’amène au km 40 dans la salle des sports de Vif où je pointe à 1h35. C’est mon anniversaire, je fête mes 51 ans en m’offrant du chocolat et quelques biscuits avec du coca ! J’ai très soif mais peu d’appétit. Je récupère mon sac, je me change entièrement, et je pars à l’assaut du 2ème massif à 2h00 pétantes. Je me sens assez bien, pas fatigué, quelques douleurs musculaires, le moral est bon mais le voyage est encore long, très long. Rien n’est acquis, je le sais.
Arrivée à Lans-En-Vercors
Le massif de l’Oisans
Je marche d’un bon pas pour sortir du village et atteindre St-Georges- de-Commiers (km44). Je vois une concurrente dormir à même le sol et un peu plus loin, un autre somnolant sur un banc, je ne les envie pas, je ne suis pas fatigué, je suis dans le rythme. Le sentier s’élève gentiment dans la forêt le long d’un cours d’eau jusqu’au col de la Chal ( km 49 - 1184 m. ), j’ai mis l’iPod car le paysage est plutôt monotone mais j’avance à une bonne cadence, je trottine encore dans la descente pour arriver au grand lac de Laffrey pour un ravitaillement express. Je fais le plein en boissons, je grignote quelques biscuits salés et je me remets en route, il est 4h40 et je suis au km 53 à 900 m., il fait encore chaud le long de ce lac, ça fait un bout de temps que je suis seul, encore 2 petites heures et il fera jour. Je traverse 2 petits villages endormis puis le sentier grimpe dans les bois jusqu’à La grande Cuche ( km 61 - 1555 m. ) Ensuite, la descente est légère à travers les pistes de ski jusqu’au Col de La Morte ( km 66 - 1385 m.) où le ravitaillement est installé. Celui-ci est rempli, tous les visages sont fatigués, certains déconfits, j’essaye d’émerger de la torpeur ambiante en déjeunant au coca et avec quelques biscuits au céréales, toujours pas très faim. Il est 7h15, plus qu’un bon 100 bornes et ce sera plié mais que c’est long. Pour achever de me réveiller, j’attaque la montée vers “Le pas de la vache” d’un pas décidé, si la pente est douce au début, elle se raidit méchamment ensuite et on se farcit +- 1000 m de D+ sur, à peine, 5 km. Je tire sur les bras, j’essaye de monter à l’énergie et ça marche plutôt bien. On suit alors les courbes de niveau en restant sur un long plateau en longeant le lac de Brouffier, celui de Claret, celui de Punay et enfin, de descendre vers le lac de Poursollet ( km 76 - 1660 m. ) où un bon ravitaillement nous attend.
Départ du ravitaillement au lac de Poursollet
Dans les sentiers à l’approche de ce dernier, un petit garçon m’encourage, je reconnais mon neveu et j’aperçois au loin mon frère Jeff et Marianne me chantant un “joyeux anniversaire” tonitruant. Quelle surprise ! Quelle joie de voir de la famille alors que je pensais fêter mon annif seul sur les sentiers. Ils sont les bienvenus car j’avais justement un petit coup de mou au moral. Au ravitaillement, je prends un peu de temps pour causer avec eux, ils sont aux petits soins pour moi et ça va me remettre sur de bons rails. Il est 10h34, je repars pour une bonne montée un peu technique sur 3 km et 400 de D+ dans la chaleur, puis un long plat assez roulant le long de jolis petits lacs de montagne dans lesquels j’irai volontiers me plonger si j’avais le temps. Je marche assez vite mais je n’ai plus la force de courir sous ce soleil accablant. J’arrive à un petit ravito-contrôle surprise au Chalet Barrière, là, le gars nous annonce froidement, malgré la canicule, qu’il y à une descente vraiment très raide sur 6 km et 1400 de D-. Cette descente s’avère monstrueuse, j’ai mes doigts de pieds qui butent au bout de mes godasses, mes quadris et mes mollets sont durs comme du béton, j’en chie gravement et j’en ai marre, de nouveau une dizaine de gars me passent en “joggant”, comment c’est possible, je ne comprends pas ! Bref, au bout d’1h30 de calvaire, jeff m’attend sur la route qui rejoint la base de vie. Je suis détruit musculairement, il fait chaud à crever et j’en ai vraiment ras-le-bol. Jeff, pour me calmer me dit qu’on va me remettre à neuf pour attaquer ce 3ème massif. La douche de la base de vie est glacée mais ça fait un bien fou. Je mange un petit peu, j’applique un Compeed car j’ai une ampoule, je me change complètement, Marianne remet mon sac en ordre, mon frangin me masse les mollets et les quadris, je me ravitaille sous ce cagnard de ouf. On annonce un changement de parcours car de l’orage est annoncé, on n’ira pas à La Croix de Chamrousse car évoluer en crête par temps d’orage est très dangereux, on suivra la crête mais en terrasse, plus bas, ça ne changera pas grand chose. Je suis au km 88 à Rioupéroux, 2ème base de vie à 550 m. d’altitude, il est 14h56, je serai resté 55’ à me refaire une santé physique et morale. Rien lâcher, c’est mon annif et mon frangin, Marianne et Alexis sont là pour me mettre une pression positive.
Fin de la descente infernale à Rioupéroux.
A l’assaut de Belledonne.
4 km et 1100 m. de dénivelé, voilà ce que je dois avaler pour attaquer ce 3ème massif. C’est raide, très raide par endroits, on a même recours à des cordes pour franchir certains rochers sécurisés par des bénévoles qui nous encouragent. C’est dur, il fait chaud, il me faut 2 heures pour arriver au petit ravitaillement à Chamrousse (1635m.), je m’hydrate abondamment en échangeant quelques mots puis je repars. Je retrouve avec joie mes 3 supporters et Jeff décide de m’accompagner jusqu’à Chamrousse 1750, endroit où il logera cette nuit. On fait quelques centaines de mètres puis l’orage éclate, il tombe des cordes, je m’équipe alors que Jeff est en t-shirt. La température chute et , la fatigue aidant, j’ai un peu froid. On avance à travers les pistes de ski, au milieu des télésièges et Jeff m’abandonne à hauteur de son hôtel à 1800 m., on se souhaite une bonne soirée puis je reprends mon chemin vers Le recoin de Chamrousse, prochain ravitaillement que j’atteins à 18h08. Je refais le plein des bidons, je range ma tenue de pluie et je repars, sans tarder.
Chamrousse 1650
On quitte la station de ski le long d’un plan d’eau, puis nous abordons une très longue descente à travers bois jusqu’au ravitaillement suivant situé à 12 km. Cet itinéraire de repli est très monotone, en majorité dans les bois, j’avance sur ce sentier bien large en alternant marche et course alors que la pluie se remet à tomber. Rien à voir, personne devant, personne derrière, et aucun paysage à admirer. Je reste concentré sur la course et je cours sans interruption sur les 5 derniers kms, tellement je m’ennuie. Je remplis mes bidons sur ce ravito improvisé au bord de la route, je sors mon téléphone pour appeler Fatima et mes filles, histoire de me réchauffer le cœur, c’est quand même une drôle de journée d’annif que je m’offre là et je repars déjà sur ce sentier détrempé. Après 1 bon km, je range mon téléphone et je m’aperçois que j’ai oublié mes bâtons au point d’eau. Dégoûté, je fais demi-tour, quand on n’a pas de tête...La nuit tombe, l’orage gronde, j’avance en marchant vite, j’ai mis la musique pour passer le temps. Le sentier est large, la nuit noire, j’ai enfin Fati en ligne, je suis seul au milieu des bois, ça devient long. A peine 300 m de dénivelé jusqu’à Freydières sur 6 km. J’arrive à 22h02, ravitaillement express et en route pour la base de vie de St-Nazaire. La descente est très roulante, toujours à travers bois jusqu’au village de St-Jean-Le-vieux où au bout de 9 km et 900 m. de D- on revient dans la civilisation. Encore 5 km à se taper en plaine, d’abord traverser des champs, puis passer le pont de l’Isère, puis de nouveau des champs et enfin 2 km dans le village pour, enfin, atteindre la salle des sports. (km 130 - 278 m.)
Vue de Grenoble en début de course.
Je pointe à 1h34. Je salue Yves et Claire, qui fait le 100 km et qui prend un peu de repos. Je suis un peu perdu sur la conduite à tenir. Je suis très fatigué, mes pieds mouillés sont en piteux état, mes quadris et mes mollets sont contractés à mort et très douloureux, sinon, ça va. Cette partie monotone et peu spectaculaire m’a usé mentalement et physiquement. Bon, je prends rendez-vous chez les podologues puis je vais prendre une bonne douche. La podo, après avoir pris une photo de mes petons, s’occupe de les requinquer quelque peu. Après avoir percé et vidé deux ampoules et désinfecté des crevasses, j’enfile mes chaussettes propres et je passe sur la table de kiné. Drainage et massage de mes jambes, j’aimerais m’endormir mais les massages me font trop mal. Après les avoir remercié, je repasse chez la podo pour crémer mes pieds avant d’enfiler mes chaussures. Je me ravitaille, je discute un peu avec Yves et je décide de repartir. Il ne pleut plus mais c’est encore un gros morceau qui m’attend avant Grenoble et l’arrivée. Il est 2h56 à la sortie, j’ai mis 1h30 pour me remettre en état potable. Le moral est bon et je me sens bien.
Il pleut des cordes, l'orage est là, on fait face avec le sourire.
Un p’tit coup de Chartreuse
Après 2 km en légère montée pour sortir de l’agglomération, nous rentrons dans un bois pour entamer une montée très dure de 5 km et de 1000 de D+. Le sentier est très glissant et il est nécessaire de bien planter les bâtons pour avancer correctement sans chuter. On longe des ravins, quelques passages sont signalés dangereux, j’avance péniblement, j’ai un vrai coup de fatigue physique, j’attends le lever du jour avec impatience. Vers 5 heures, j’arrive au sommet (1423 m.) , il faut traverser une grande prairie avec des étables où il est interdit de courir pour ne pas effrayer le bétail. Il fait froid et humide, le plateau est couvert de brume, ambiance ! J’ai quelques hallucinations, normal, après deux nuits blanches ! On redescend un peu avant de remonter sèchement jusqu’à 1600 m. à travers bois et prairies jusqu’à Habert de Chamechaude où un bon ravito nous est proposé. Soupe, café, réconfort, cet endroit est très sympathique. Il est 7h18, je ne m’attarde pas car il fait très froid et j’ai bien transpiré durant cette montée. Je viens de me taper 12 bornes et 1500 de D+ en 4h15, l’ascension était difficile et la terre argileuse extrêmement glissante. Je sais maintenant que le plus dur est derrière moi, il ne me reste plus qu’à gérer au mieux cette fin de course aussi bien physiquement que mentalement.
Départ de Le Sappey en Chartreuse.
4 km de descente roulante où je trottine constamment m’amènent à Le Sappey en Chartreuse (1000 m.) où je retrouve Jeff, Marianne et Alexis qui m’encouragent pour ce final encore difficile. On se donne rendez-vous à Grenoble pour l’arrivée. Je quitte ce village et ce ravito encore une fois bien chaleureux à 9h38. Entre concurrents, à ce stade ci du voyage , on n’aime plus trop se faire dépasser mais il y a encore des difficultés, rien n’est fait. Je suis toujours dans le top 100 mais tout juste, paraît-il. Bon, on va essayer de bien terminer et de ne plus perdre trop de places. 2 km de plat où je trottine comme je peux puis j’attaque la montée du fort du St Eynard, 300 m. à grimper sur 2 km dans les bois avant de découvrir ce fort et d’entamer la descente vers le col de Vence, 3 km de lacets caillouteux et 540 m. de D-. Je trottine comme je peux mais j’ai de nouveau mal aux jambes, il est temps que ça se termine. Le premier du Trail 40 me dépasse à une vitesse dingue. Je suis accueilli au ravito du col par un photographe et un mot d’encouragement laissé par mon frangin pour me redonner des forces. Il est 11h30, le soleil est de retour alors qu’il me reste 3 km de montée (100 m de D+) et 6 km de descente vers Grenoble ( 700 m. de D-). J’avale la montée sur ce large chemin alors que les concurrents du 40, du 100 et de l’Xtrem se côtoient. J’en fais tomber un des premiers du trail court avec mes bâtons sur cette descente étroite et caillouteuse, pas évident avec tout ce monde car il y a aussi des randonneurs, des traileurs qui s’entraînent, bref...plus de peur que de mal. La plupart des traileurs du courte distance ont un petit mot pour nous encourager, ça fait plaisir.
Arrivée au Col de Vence, il reste 12km.
Après de longues lignes droites, on arrive à La Bastille dans laquelle il faut descendre de longues volées d’escaliers puis on reprend par de longs lacets en direction de la ville. Je trottine mais je ne suis plus efficace du tout. Deux concurrents me dépassent à une allure que même en rêve je serais incapable de tenir. Je traîne des pieds, c’est long, j’en ai marre. La ville se rapproche très doucement, il y a du monde, il fait chaud, on nous encourage mais je ne suis plus très vaillant, mal aux pieds, aux jambes et fatigué. Enfin arrivé au pont qui enjambe l’Isère, il faut maintenant le longer durant 2km500 interminables. La 1ère femme du trail court me dépasse, j’en peux plus, ça me saoule, cette arrivée est trop longue. Je quitte enfin le bord du fleuve, on passe sous un pont où les familles qui y résident nous applaudissent, je croise une patrouille de militaires et j’arrive aux abords du parc mistral, ça va être fini, je suis soulagé et fier. Je trottine sous les applaudissements des gens dans le parc, je passe au milieu des barrières où pas mal de monde m’applaudit encore, mes 3 supporters sont là, Jeff me prend en photo et je pénètre enfin dans ce palais des sports pour franchir la ligne d’arrivée. Je suis content d’en avoir terminé, fier d’avoir eu le caractère pour avancer, pour aller au bout. 169 km et 11000 de D en 43h46 , 388 partants (56%), 218 finishers, 97 ème scratch et 13ème V2.Je reçois mon t-shirt et la veste de finisher, je récupère mes sacs des bases de vie et direction mon hôtel. Après une bonne douche, Burger King avec Jeff, Marianne et Alexis avant qu’ils continuent leur chemin vers Embrun. Retour sans problème vers chez moi le lendemain après une bonne nuit de sommeil.
Arrivée au Palais des Sports de Grenoble
Ut4m : la conclusion
Je suis très content d’avoir participé à ce périple autour de Grenoble. L’organisation est parfaite et les bénévoles sont incroyables de dévouement. Dommage pour les paysages que je n’ai pu apprécier car j’ai évolué la moitié de la course de nuit. L’itinéraire de repli était vraiment monotone, l’orage nous a empêché d’apprécier la Croix de Chamrousse et Chamechaude, c’est regrettable mais la sécurité avant tout, c’est évident ! Je n’étais pas préparé du tout pour cet ultra et je m’en suis finalement bien sorti, ça renforce mes doutes que j’ai sur les préparations spécifiques que certains amateurs s’imposent pour un ultratrail ou un marathon. Ces préparations “clé sur porte” rassurent peut-être, mais fatiguent énormément ceux qui ne sont pas habitués à ces charges d’entraînement. Je reste persuadé que la fraîcheur, l’endurance et le mental sont des atouts essentiels pour finir ce genre d’épreuve. Je reviendrai certainement, j’ai aimé cette ville, ces massifs et cette ambiance. Peut-être en 2018 en relais avec 3 coéquipières ! :-) Très beau trail, varié et exigeant !
1 commentaire
Commentaire de Bruno Kestemont posté le 11-09-2017 à 15:05:55
Impressionnant !
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