L'auteur : Juju_74
La course : Trail des Hauts Forts - 25 km
Date : 12/8/2017
Lieu : Morzine (Haute-Savoie)
Affichage : 1989 vues
Distance : 23km
Objectif : Pas d'objectif
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Ca faisait un petit bout de temps déjà que l'envie de participer à un trail me trottait dans la tête
Après quelques 10 kms routes, des semis et 2 marathons, l'envie de découvrir une nouvelle façon d'appréhender la course à pied est venue naturellement, comme un déroulement logique dans mon parcours de coureur.
Un ami qui participait m'a proposé de m'inscrire, m'indiquant que ce trail n'était pas forcément le plus facile pour un débutant sur parcours pentus, mais qu'en revanche les paysages magnifiques valaient vraiment la peine de tenter l'aventure.
Alors me voici donc au départ de ce trail des hauts forts petit parcours. avec une distance de 23 kms et un dénivellé positif de 1900 m.
A première vue lorsque je consulte le plan du parcours et les dénivellés , la difficulté majeure de ce trail se situe aux alentours des 14 ème et 19 ème kilomètres (à partir du lac des mines d'or) avec un dénivellé positif de 825 m sur 5 kilomètres !! attention me dis-je "ça va piquer". Donc ... ne pas faire le fou et bien en garder sous le coude pour cette étape !!!!!!
Attention c'est parti
Nous voilà parti à 9 heures pétantes de morzine dans la joie et la bonne humeur avec (quelle chance) une météo clémente (il a plu la veille, l'avant veille ...) bref terrain boueux en perspective mais ce sera agréable tout de même.
Je me place en queue de peloton, je ne suis pas du tout à l'aise. AUCUN entraînement spécifique trail ... randonnée ? non . entraînement en côtes ? non ... seuls 1 ou 2 parcours vallonés quelques semaines avant la course (comprendre 16 kils avec 200 m D+, oui oui je sais c'est pas bien).
Bref après un petit kilomètre relativement plat nous abordons un premier petit raidillon et nous commencons à marcher d'un pas rapide.
Pas de réelles difficultés selon moi sur les premiers kilomètres (jusqu'au 8 ème de mémoire). D'accord ça monte (entre 100 m + à 170 m+ pour certains kilomètres, mais immédiatement après une portion de plat ou une petite descente salvatrice (pas trop technique, qui permet de relacher).
Moi je fais comme mes compagnons de route, qd ça marche, je marche !!!
Tiens je me sens en jambe, je pourrais peut être le doubler celui là , en trottinant un peu ???
Et bien non, je doublerais essentiellement sur ce trail en marchant !! calmement , à mon rythme et ce , jusqu'à la fin du parcours !! allez, on continue !!!
Nous voici à gravir à la queue leu leu (je le sens bien orhographié comme ça) à flanc de montagne, dans une forêt de sapin magnifique.
Le rythme est cool, on se suit et du coup on échange des blagues, on se parle !!! (oui oui, c'est ce qui diffère selon moi de la course route pendant l'épreuve, j'y reviendrai)
Bref personnellement, je commence à oublier ma montre (si si), je l'entends bien faire bip bip mais à mon grand étonnement je ne regarderais quasiment plus mes temps, en plus étant novice, ces temps de passage en montagne ne veulent rien dire ...
Je découvre une autre façon d'appréhender l'effort, je ne suis pas seul parmi la foule, mais j'ai la sensation de faire parti d'un groupe. Je vois et je ressens moi même l'effort sur les visages de mes comparses, mais je ne vois pas la volonté de se tenir à un rythme, un objectif (en tout cas pas dans le groupe où je suis) mais plutôt une bonne humeur, un moment privilégié. bon bref ,
Nous sommes aux alentours du 10 ème kilomètres, les compteurs sont au verts et je suis en pleine forme !!! c'est bien !!!
Un bon thé chaud sur le premier ravito (vraiment réconfortant) avec des personnes que ce soit de l'organisation ou spectateurs vraiment charmantes, aller on attaque une descente !!
Grosso modo 3 kils de descente, essentiellement sur route carrossable pour envoyer !!! moi j'envoi pas, je veux pas avoir des bûches à la places des cuisses pour attaquer au lac des mines d'or !!! donc un petit 11 km/h pour pas non plus perdre inutilement du temps. Je regarde le panorama, c'est beau.
Au détour d'un chemin je croise ma femme, mon fils et mes parents, ça fait plaisir !!! et puis toutes ces personnes croisées qui applaudissent et motivent !!
Le lac des mines d'or, pour y accéder, un beau raidillon qui contraste avec la descente, paradoxalement, c'est ici que j'aurais eu mal, ou plutôt , le changement de rythme à mis du temps à ce faire. Pourtant il n'y avait que 80 mètres sur 1 kilomètre ... bizarre autant qu'étrange ... on continue
Voilà, un sirop de menthe avalé, un "tuc" , et je sais plus quoi aussi et me voilà prêt à affronter l'ascension : c'est parti.
On monte au chalets de feterolles pour commencer. c'est un chemin carrossable pentu d'accord, mais en s'écoutant bien on le monte sans trop de difficulté, ensuite c'est pas pareil, là il va falloir serrer les dents !! (j'ai dit les dents)
Parceque là ça ne rigole plus, il faut VRAIMENT en avoir sous le pied car selon moi (et les relevés topo) la difficulté est là et 5 kilomètres de pentes sans interruption c'est dur (vous êtes en train de lire le récit d'un débutant, soyez indulgents) mais bon, vu comme ça respirait et comme ça se penchait en avant autour de moi, je pense ne pas dramatisé plus qu'il n'en faut !!!
Bref, c'est là que je vais doubler le plus .... si si , je vais doubler un paquet de collègues avec mon rythme de marche, et ... mes bâtons (ils m'ont sauvé ceux là : je conseille vivement les bâtons !! c'est dit, on continue)
Bref, je commence à ressentir la nervosité ches mes compagnons de galère (oui de galère pour le coup), il y en a qu'un qui n'en revient pas d'avoir payer pour en ch... ben oui, c'est un trail
Du coup on plaisante tout les 2, ça technique (dixit l'interessé) "je regarde jamais le parcours qd je fais un trail, je découvre" .. oui ben là mon pote j'ai pas trop envie de valider ta façon d'appréhender une course en montagne.
Sympathique le monsieur, on rigole un peu, entre 2 larmes (je dramatise là) et puis je le passe, je le verrai plus
Il fait beau, vraiment bien ensoleillé, mais une brise très fraiche me saisi le ventre : attention les traileurs, on monte à + de 2000 m d'altitude, même pour un 12 aout il fait frais, donc pour les éditions moins clémentes, prévoir VRAIMENT des habits en conséquence.
Nous n'aurons pour la plupart pas mis une veste, mais j'insiste : il peut sûrement faire très froid par ce coin là dans d'autres conditions !! on continue, et on arrive au col de coux
C'est magnifique !! je suis cramé (c'est pas magnifique parceque je suis cramé, le paysage est époustouflant, oui c'est le mot juste), on attaque une arrête direction le fornet
Petite photo bien située vraiment, un beau souvenir post course, je souris un peu comme le joker en un rictus qui se veut joyeux (j'ai dit que j'étais fatigué ?)
Ca grimpe et j'ai mal au niveau du bas du dos, je me dis que je ne suis pas prêt musculairement , oui avoir de l'endurance c'est bien, mais PREPARER ses muscles à de la montée c'est bien aussi !!! ça va je serre les dents
Tiens, mes cuisses me font mal .. je me demande pourquoi ... on continue
Nous voici au point culminant 2 22X mètres , attention !! nous avons emprunté des chemins en devers dans une espèce de pierriers avec le vide en dessous de nous. Additionné à la boue et à la perte de lucidité due à l'effort c'est dangereux !! oui dangereux.
Dernier ravito pour le petit parcours, un petit soda et hop ça va faire mal : descente technique !!!
Point hydratation : je me suis hydraté de 2à3 gorgées toutes les 10 minutes en moyenne avec la poche à eaux, + le thé, le coca le sirop menthe : buvez !!! c'est très important, moi je pense que ça m'a sauvé de l'arrêt net dû aux crampes !!!
en solide : 6 sucres tout au long du parcours, un tuc et je sais plus quoi (j'arrive pas à me rappeler)
On entame la descente et là c'est .... horrible
Je n'ai aucune expérience du coup j'hésite, je tâtonne , je tape dur sur les cuisses, j'anticipe pas ma trajectoire, je regarde mes pieds je me fait POSER littéralement.
Pas de bobos, pas de chevilles qui craquent mais des bûches à la place des jambes, le sang circule t il toujours ??? plaisanterie .
Nous descendons grosso modo de 400 m - en 2 kilomètres dans des parties techniques, ensuite c'est roulant jusqu'au pied d'avoriaz, attention : mon mental va être mis à rude épreuve.
Vous êtes donc au pied d'avoriaz tout en bas, mais pas de ligne d'arrivée, question que je pose à un organisateur : l'arrivée est pour bientôt (oui je suis conscient que je suis à avoriaz et que l'arrivée est à avoriaz, mais chaque pas commence à compter, j'en appelle à votre indulgence) , et on me répond distinctement : à peu près 300 m (il s'avèrera que c'était plutôt 1 kilomètre) la suite : "sprint final" à 1 kil de l'arrivée .... bref ... après 300 m je marchais en pestant sur ce conseil bien mal avisé, je finirai en courant, le baroud d'honneur quoi.
Je finis dans la bonne 1ère moitié, je suis le premier étonné et j'ai vraiment adoré !! (c'est le principal)
25 euro l'inscription, avec des chaussettes techniques offertes, et je gagne encore au tirage au sort une frontale petzl !! rien à dire
Récap (pour les tenaces qui m'ont lu jusqu'au bout, je les en remercie chaleureusement)
=> Superbe trail, panorama magnifique (comme souvent en trail non ?), une ambiance différente des courses routes (que j'adore) mais l'effort n'est pas distillé pareil, cela invite à partager, plaisanter, on est beaucoup moins dans sa bulle.
Pour moi la course route et le trail sont complémentaires, et ces 2 types de courses offrent des aspects très intéressants. La preuve, j'ai tenu la distance grace au travail sur route .
Trail que je recommande
Ju'
1 commentaire
Commentaire de galak42 posté le 17-08-2017 à 14:45:06
Joli récit ;) je vais vivre la même chose que toi étant routier je vais faire un petit trail pour le fun. En tout cas t as bien géré malgré que ce soit la première fois.
Maintenant faut enchainer;)
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