Récit de la course : 24 heures de Saint-Fons 2004, par mmi
L'auteur : mmi
La course : 24 heures de Saint-Fons
Date : 10/4/2004
Lieu : St Fons (Rhône)
Affichage : 2716 vues
Distance : 80.061km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
St-Fons 2004
Ce devait être un grand cru, ce le fut !
En tout premier lieu par le nombre d'inscrits et la mobilisation de l'organisation à nous satisfaire, merci Alain, merci Christine, merci Lionel et tous les gens qui vous ont aidé à nous combler.
Ensuite par les performances sportives, les records sont tombés, Emmanuel a placé la barre très haut, Yves l'a secondé en se transcendant, BRAVO ! sans oublier les plus de 200 pour lesquels les mots me manquent tant j'ai du mal de mon humble place à me représenter le truc ! et puis pour tous les autres, amis Ufos, coureurs anonymes la fête fut grande, chacun est parti avec un petit caillou de St-Fons prêt du coeur, Alain désolé s'il en manque pour l'année prochaine, j'ai entendu quelqu'un dire "Alain, on dirait le petit poucet...avec ses cailloux :-)".
Grand, aussi par les qualités et valeurs humaines qui font que finalement les humains deviennent beaux, dignes et nobles dans la douleur, quelle leçon ! Ah si les gens pouvaient voir ces aventuriers ...
Alors contrairement à mon habitude de dire des bêtises, je vais essayer d'être un COUREUR et vous faire part de mes impressions sportives de l'épreuve telle que je l'ai vécue:
Samedi matin 9h55, Mikaël me dit "allez fonce c'est le départ", donc pas d'échauffement mais beaucoup de stress, je sens le coeur emballé car le suivi informatique de l'épreuve pour lequel je me suis investi doit marcher, je ne suis pas là pour un kilométrage mais bien pour RETRANSMETTRE, ma parole a été donné je ne peux faillir.
Donc dès le départ, mon cerveau est omnibulé par cette foutue informatique, le doute s'est installé, il me précède. le CON !
Pour exorciser ces pensées, je décide (et c'est ce dont je suis le plus fier et je considère même cela comme mon meilleur entrainement depuis des mois) de tenter de me plonger dans un état de concentration en faisant le vide de tout ce qui m'entoure. Pour m'aider je me mets à imaginer poursuivre ce "doute" en fixant un point imaginaire sur le sol et ainsi m'immerger le plus longtemps possible dans cet état. ça marche la concentration vient, c'est un exercice que je pratiquais auparavant et que je retrouve assez aisément. Je savoure en égoïste.
Je tourne à 8/9 sans trop broncher et je pense que cela a du durer 1h45 à peu près. Je voyais tout, entendait tout mais rien ne m'a perturbé. En cachett j'observe la progression de Bojo et me dit que dans le rétro ou un peu devant si je me cale comme lui ça pourrait être pas trop mal.
Sinon pourquoi être parti si lentement aussi, eh bien en fait pour ne pas être tenté de vouloir approcher les 10 heures au 100, car cela je ne le cache pas me trottait dans la tête vaniteux que je suis, je me disais "Hé mmi si t'as les cannes, puta..ces foutues 10 heures tu te les colles à St-Fons, ensuite tu baches jusqu'à demain et tu fais juste le dernier tour pour faire 101", heureusement la réalité m'a vite rattrapé, quioique je m'en serais passé quand même et en effet au détour d'un virage, une douleur lancinante au tibia gauche m' a rapidement convaincue que le calvaire ne faisait que commençer. C'était reparti comme un mois auparavant, certains savent de quoi je parle, les dernieres 25 bornes de St-Nazaire furent atroces mais bon chochotte MMI va pas se plaindre hein ! mes petits bobos à côté de ceux des autres sont comme des allumettes face à des bûches ! Je suis fragile et très tendre encore, il faut que ça se fasse mais j'ai du mal à attendre.
Bref, je serre les dents quand même, me dit que c'est le froid qui me fait ça et donc je passe un survetement en espèrant que cela va s'arranger, ça n'a fait qu'empirer. Alors, dans un sursaut d'orgueil (comme d'hab, quoi) je vois passer les premiers et là je ne sais pas encore quelle mouche me pique, je me mets à faire une "Lboeuf" heu pardon, un tour avec eux pour le panache et le plaisir, eux doivent se dire à ce moment : "qu'est-ce qu'il vient nous faire chier celui-là ?", mais bon tant pis j'assume et fier comme Artaban je glonfe la poitrine et court comme un coq victorieux jusqu'à la ligne où là je reprends ma place de "coquelet" qui se prête beaucoup plus à mon niveau.
Et ainsi vont les tours, je me résigne à marcher (car je n'aime pas ça, hein Bruno :-)!), et cache à tous ceux qui m'accompagnent ce qui se passe, je feins une stratégie de quelqu'un de prudent en adoptant ce rythme de marche soi-disant prévu dans un virtuel tableau de marche, je fais des signes de têtes comme un coureur aguerri qui sait. Mais c'est trop je n'y tiens plus non!, c'est pas moi ça! Et là alors il faut que je me remette à faire l'idiot et reprend le rythme ah pas de la course mais celui des conneries et mon plaisir je le retrouve quand les gars se fendent la poire pendant les quelques hectomètres que nous passons parfois ensemble.Hein Eric et tes petites fleurs hein Toro et tes petits reins. Je ne rate pas un bon client, sauf ceux que je ne veux pas déranger comme Léo ou les très concentrès, ce n'est pas non plus le style de la maison de m'imposer (Heu...).
Bref ainsi vont les heures et à la 14° je rentre sous la tente pour la ènieme et dernière fois de la nuit avant une coupure de quelques heures, mon kilométrage est ridicule 72 je crois mais je m'en fous, je n'avais pas d'objectifs heureusement (je mens là, mais oubliez )!
Alors dans une grande discussion avec Phil sur les tours précédents, celui m'a convaincu d'arrêter les aneries (c'est dur pour un bourricot corse) mais je décide pour une fois de calmer la sauce et de prendre du repos pour atténuer la douleur et ne pas foutre tout le reste en l'air, notamment Belvès dans quinze jours. C'est bizarre ce type, il arrive à ses fins, je comprends pas j'ai l'impression qu'il m'a manipulé...
Cependant, je ne dormirais quasiment pas tellement j'avais l'impression que le bas de mon tibia était cassé, DJ ma compagne m'a dit après coup que j'ai couiner tout le temps et qu'elle m'aurait bien assommer, là je lui ai précisé qu'elle ne devait pas être la seule à avoir envie de faire cela, donc qu'elle attende un peu son tour dans la queue des prétendants au coup de gourdin sur ma caboche de corse tchacheur.
Au petit matin, Ghislain un de mes accompagnateurs m'a sorti de ma brume et m'a dit allez, si tu veux repartir, c'est le moment. Donc, me voilà de nouveau en piste, impossible de poser convenablement la jambe gauche, on dirait que ça va se briser, vaille que vaille je cloture le 73° tour et à la tente, je me fous le tube de Gel sur le bobo (attention à ce que vous pensez hein) et Hop direction la piste aux étoiles. C'est à ce moment là que je retrouve mon compère et acolyte Phil qui inquiet me scrute, jauge, transperce mon regard que je baisse pour ne pas qu'il lise ce couill.... mais ses mots comme il sait les dire (comme il me connait le cochon !), vont me porter jusqu'au bout, au point même que toujours par excès de ce je sais pas quoi je lui dis que je vais courir et que c'est comme cela que je veux cloturer mon St-Fons, passer à chaque tour la ligne en cavalant et aussi devant Bruno. Phil m'encourage, me menace aussi d'une TALOCHE (il y a des anecdotes sur ça mais c'est un secret entre nous :-)!!), si je fais trop l'imbécile et pour finir je me surprends dans le dernier tour à courir avec Yves, Gérard et tout le monde. Je me fais un point d'honneur de me mettre devant Yves sur quelques hectomètres pour le protéger du vent, comme si nous étions en vélo et que j'étais un coéquipier avec son champion de patron. Je vole, je rêve, dernier virage, je viens de finir mon 1er 24 heures. C'est l'émotion que je contiens.
En conclusion je suis fier, heureux d'avoir été de la fête avec vous tous, maintenant je vais pouvoir passer à autre chose, que le fait d'etre le gugus fantasque que vous avez cotoyé, car je veux aussi réaliser des performances, certes à ma hauteur mais qui feront de moi le coureur que je veux être. Le chien fou que je suis est avide d'apprendre, le temps de la raison va sonner.
Remerciements spéciaux à Michel Queste qui a été pour moi tout le temps de cette épreuve à mes soins comme un père. Merci Michel pour ce que tu es !
Bises à tout le monde, je pense à vous tous sans exception.
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mmi
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