L'auteur : Siberian wolf 10
La course : L'Ardéchoise La Volcanique - 176 km
Date : 17/6/2017
Lieu : St Félicien (Ardèche)
Affichage : 3616 vues
Distance : 176km
Objectif : Objectif majeur
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Vendredi 16 juin 2017. Je suis parti à 18h de la maison pour aller récupérer mon dossard à Saint-Félicien (07) car le lendemain je participais à ma à ma cinquième Ardéchoise, pour la seconde fois sur le parcours de la Volcanique (176 km et 3210m de dénivelé) en mode cyclosportif. C’est vers 20h35 que j’ai pu récupérer mon dossard, l’heure limite pour ce vendredi était 21h. En cadeau de participation, nous avons droit à un casque aux couleurs de l’Ardéchoise. Après j’ai passé la nuit à l’hôtel B₰B de Bourg-les-Valence pour 48,80 € la nuit.
Samedi 17 juin 2017. Je me lève tôt et il est 6h15 lorsque j’arrive juste à proximité du col de Fontaye (613m) où un bénévole nous dirige vers le parking A6, éloigné de 4 km du départ à Saint-Félicien (07). Le fait d’avoir récupéré mon dossard hier me laisse une bonne marge de manœuvre c’est pourquoi je me permets de me coucher un peu moins de 20 minutes dans ma voiture alors que les autres cyclistes à côté se préparent. C’est qu’à l’hôtel je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit. Néanmoins, je ne trouve pas le sommeil. Lorsque je commence à me préparer, j’entends l’excitation chez les cyclistes qui se préparent à côté.
Je prends mon temps pour préparer mes affaires et ce n’est vers 7h55 que je commence à descendre à Saint-Félicien (538m) pour prendre le départ de la course. Le temps de repérer mon sas de départ, de manger une brioche Pitch offerte au départ par l’organisation et c’est à 8h12 que je franchis la ligne de départ. Pour moi l’objectif cette année est très clair, obtenir le brevet d’argent de ma catégorie soit effectuer mon parcours en moins de 8h, la pluie l’an dernier m’en avait ôté toute illusion. Le chiffre de participation à cette édition est donné : 15520 coureurs.
2,5 km de légère descente sur le grand plateau et j’attaque l’ascension du col de Buisson. Avec tous ces cyclistes dans l’ascension et l’obligation de passer par les petits couloirs à gauche de la route pour doubler, difficile de faire de grosses accélérations dans le col, je me contente souvent de bien mouliner sur le 42*20. Pendant l’ascension, je me rends compte que mon compteur indique des vitesses parfois bien en-deçà de ma vitesse réelle instantanée, parfois 8 ou 9 km/h alors que je vais bien plus vite. En fait, je n’ai pas assez rapproché le transpondeur du compteur de l’aimant attaché au rayon. J’attends l’arrivée au col du Buisson, à 9h50, pour le rapprocher et tout rentre dans l’ordre. C’est un peu la cohue à l’arrivée au col et je suis obligé d’y mettre pied à terre pour continuer plus loin. J’ai grimpé ce col du Buisson (922m) en 39 minutes.
Sans plus attendre, je me lance sur la portion de faux-plat qui suit le col de Buisson jusqu’à Nozières. Un vrai plaisir où je double pas mal d’autres cyclistes, me prouvant que je suis en forme. Quelques rares cyclotouristes s’arrêtent à Nozières (920m) mais moi comme la plupart se lancent sans s’arrêter dans la descente vers Lamastre.
Une descente avec de nombreuses courbes que je connais et tout en étant prudent, je me fais plaisir et fait des pointes jusqu’à 54 km/h. Une descente qui la première fois que j’avais fait l’Ardéchoise en 2010 m’avait impressionné et où on entend parfois crisser les freins. Là pas de problème pour moi je m’y sens bien. Tantôt je double tantôt c’est moi qui m’y fait doubler. Arrivé à Lamastre (375m environ) au km 28, deux gendarmes nous font signe de ralentir et on voit sur le côté un véhicule de pompiers sur le pont. Il paraît que quelqu’un a laissé son vélo dépasser du trottoir, causant la chute d’un autre cycliste. En général, c’est plutôt dans la descente précédente qu’il y a des chutes. Toujours est-il que nous arrivons au ralenti au centre de Lamastre et qu’ainsi par sécurité je suis obligé de décrocher les cales. Mais sur la forme et la confiance, ce début de course se passe idéalement bien.
Je continue en prenant la direction des Nonières pour grimper le col du même nom. Ce n’est pas une difficulté que j’apprécie beaucoup, consistant en un long faux-plat montant à part des pourcentages à près de 5 % dans les trois derniers kilomètres, cependant j’y roule plutôt efficacement, sur le grand plateau et milieu de rue libre d’abord puis sur des braquets de 42*20 et 42*21 dans ces derniers kilomètres. J’y double parfois et en même temps je jette un coup d’œil sur les autres vélos : dans le peloton, les vélos Cannondale et Giant ont la côte, parfois on voit des Canyon, Lapierre, Willier, Look, Bianchi, Orbéa, BTwin et Décathlon, plus rarement Cube, MBK, Vitus et BH. Au km 40, nous franchissons le col des Nonières (671m) et j’y passe sans m’arrêter.
Je descends vers Le Cheylard mais souvent il faut rouler car la descente n’est pas très pentue. Au maximum, j’y fais une pointe à 45 km/h mais mon compteur affiche souvent des vitesses un peu supérieures à 40 km/h. Après 1h56 de course, à 10h08, j’arrive à Le Cheylard (440m environ) au km 50. Je poursuis sur la route à gauche à la bifurcation pour le parcours de la Volcanique, la plupart des coureurs vont à droite vers celui des Boutières (125 km).
Au ravitaillement à la sortie du Cheylard, je ne m’arrête pas car je risque de gêner un cycliste quelques mètres derrière moi et il y a là déjà quelques cyclistes et peu d’espace pour prendre quelque chose rapidement sans poser le vélo.
De là j’entame un long faux plat-montant où je roule bien souvent grand plateau. Cela fait partie de la longue montée du col de Mézilhac, de 22 km à 3 %. Les villages défilent lentement mais sûrement : Mariac (526m), le Pont de Fromentières (543m) et ce jusqu’à Dornas au km 61.
Dans les derniers kilomètres qui précèdent Dornas (629m), je suis très efficace et dépasse des groupes ou coureurs isolés et un coureur derrière prend ma roue. Je m’arrête au ravitaillement de Dornas, mon premier vrai arrêt, pour manger des morceaux de gâteaux et remplir une gourde bien entamée. Un bénévole qui voit que j’ai le maillot de l’Ariégeoise et qui la connait de bouche-à-oreille, me demande si cette course est bien.
Reparti, c’est parti pour attaquer mon ascension préférée du parcours, le col de Mézilhac dont il reste 11,95 km à 4,1 %. Cela commence par un long faux-plat montant de 4,65 km à 3,25 % jusqu’à Sardiges où je rattrape et dépasse des coureurs isolés. A Sardiges (777m), il y a un ravitaillement où je vois le fameux curé sur son vieux vélo mais mon objectif de brevet d’argent m’oblige à ne pas m’attarder donc ne pas m’y arrêter.
Après Sardiges commence la portion finale du col : 7,3 km à 4,7 % jusqu’au sommet, bien plus intéressante avec son grand lacet et surtout cette odeur vraiment agréable de genêts en fleurs. Juste après Sardiges, un groupe de quatre coureurs me dépasse. J’essaie au début de prendre leur roue mais je vois bien que leur rythme d’ascension est très bon, qu’ils grimpent mieux que moi et qu’à faire cela je risque de me mettre dans le rouge ; c’est pourquoi je me rassieds sur ma selle et les laisse partir devant. Et puis de toute façon en dehors de ce groupe qui vient de me doubler, je fais comme lors de mes précédents passages sur l’Ardéchoise une très bonne ascension, doublant nombre de groupes devant moi et généralement en roulant sur un braquet de 42*21. Au maximum, mon rythme cardiaque monte à 166.
Je grimpe vraiment bien mais plus bas le village de Sardiges apparait. Je m’étais juré, au vu de mon objectif, de ne pas m’arrêter pour prendre des photos dans l’ascension du col de Mézilhac. Mais cette vue sur le village, je ne l’avais pas pris en photo les années précédentes. Alors que m’arrête juste quelques instants pour prendre cette photo ainsi qu’une autre de la courbe juste en arrière.
C’est là qu’un cycliste qui est à ce niveau et donc sur ma photo me dit un truc comme « Oh là, photo pour Paris Match ». Je repars presque aussitôt et revient petit à petit sur des cyclistes dépassés qui étaient repassés devant moi durant ce court laps de temps dont une équipe d’une dizaine de coureurs avec un maillot rouge. Cependant, j’ai l’impression au début que le fait de m’arrêter a un peu coupé mon rythme : avant la photo, mon compteur indiquait fréquemment des vitesses de 16 à 18 km/h, désormais c’est plus du 15-16 km/h. Néanmoins, un seul cycliste me double sur ce final et le dernier kilomètre plus facile se termine à 20 km/h et plus à mon compteur. J’ai grimpé ce col de Mézilhac (1119m) depuis Dornas en 39 minutes, en décomptant le petit arrêt photo, un bon temps et une moyenne d’ascension dépassant les 18 km/h. Il est 11h25 et le vent s’est levé au col. Pas étonnant puisqu’il souffle assez fort aujourd’hui en vallée du Rhône.
Après avoir rattaché une bretelle pour caler mon appareil numérique et pris deux photos, je repars sans perdre de temps d’autant que le ravitaillement du col de Mézilhac est bondé de cyclistes. Jusqu’au col de Montivernoux (1320m) qui précède Lachamp-Raphaël, il reste 4,55 km à 4,4 % sur une route où je mouline d’autant que le vent entrave légèrement notre progression. Aussi, contrairement au reste du parcours privatisé, des véhicules nous doublent parfois. Passé ce petit col, on peut remettre le grand plateau sur quelques hectomètres avant une petite rampe nous emmenant au coeur du village de Lachamp-Raphaël (1328m), le plus haut village d’Ardèche. C’est ici, au km 79, que se tient le premier point de contrôle du parcours de la Volcanique, atteint à 11h42 après 3h30 de course, soit un gain de temps de quinze minutes par rapport à l’an dernier ! Il est vrai que j’ai pris moins de photos que l’an dernier mais cela en dit long sur ma forme et ma bonne marche ! Cela me fait une moyenne de 22,53 km/h sur cette première grande partie de course et une 725ème place provisoire.
Un peu plus tard est franchi le col du Pranlet (1363m) sans difficulté. Dans cette portion qui nous emmène jusqu’au mont Gerbier de Jonc, je roule tantôt sur le grand plateau et tantôt je mouline par exemple dans la rampe de Bourlatier, à 7 %.
Ensuite, c’est sur le grand plateau que nous arrivons au col du Gerbier de Jonc (1415m) au km 85. Juste quelques hectomètres avant, je me suis arrêté pour prendre une photo de ce mont, la seule car arrivé au col je file directement vers la descente, ayant toujours en tête ma limite de temps pour le brevet d’argent.
D’autres prennent une pause au pied de ce sommet mythique et imposant. Dans la longue descente qui suit, je me fais plaisir au début, malgré que certains cyclistes me doublent. Néanmoins je reste prudent car le revêtement y est rugueux et cela peut surprendre avec le vélo qui vibre parfois. Du coup, il était temps d’arriver à Saint-Martial (880m) et son lac. Dans la descente, j’ai fait une pointe à 54,6 km/h mais des vitesses fréquentes de 48 à 53 km/h. Mais bien entendu, la descente continue jusqu’à Arcens (625m) au km 103 où se tient un ravitaillement.
Mais comme prévu, je ne le prends pas, lui préférant celui de Saint-Martin de Valamas quelques kilomètres plus loin.
Sur les 8 km de faux-plat descendant qui me séparent de Saint-Martin de Valamas, mes cales commencent à me faire mal aux pieds et je n’essaie même pas de répondre aux quelques groupes venus de l’arrière qui me rattrapent et me dépassent. Il est 12h46 quand je passe le second point de contrôle de Saint-Martin de Valamas au km 111 après un peu moins de 4h34 de course. Je suis à ce moment-là dans les 645 premiers au classement provisoire soit un gain surprenant de plus 80 places depuis Lachamp-Raphaël. Etonnant car j’ai doublé assez peu de monde depuis Lachamp-Raphaël, au contraire on m’a doublé dans la descente du Gerbier de Jonc. Cela vient-il du fait que je ne me suis pas arrêté à Arcens ou que d’autres aient peut-être pris de longues pauses face au mont Gerbier de Jonc ? Etonnant également le peu de cyclistes présents au ravitaillement de Saint-Martin de Valamas (555m environ) alors qu’il y avait du monde à celui d’Arcens. Il semblerait que les cyclistes des grands parcours s’arrêtent à Arcens alors que ceux des Boutières (125 km) s’arrêtent à Saint-Martin de Valamas où se rejoignent les parcours mais la plupart sont déjà passés. Par rapport à l’an dernier, j’ai gagné 32 minutes à ce point et 17 minutes plus précisément depuis Lachamp-Raphaël mais ceci n’a rien de bizarre car la pluie l’an dernier m’avait obligé à une descente du col du Gerbier de Jonc prudente et à m’arrêter à Arcens pour me réchauffer un peu. Ma moyenne est remontée à 24,33 km/h. Au ravito de Saint-Martin de Valamas, je sors deux gels de mon sac et mange des quartiers d’orange, des morceaux de fromage, une barre de céréale, un mini-cake et boit de la boisson isotonique servie en petit verre. Je remplis également une de mes gourdes et si ce n’est quelques bénévoles et trois autres cyclistes, c’est vraiment très calme ! C’était aussi le cas l’an dernier mais je croyais cela dû à la pluie alors que là le soleil est au rendez-vous.
Il est 12h56 lorsque je remonte en selle pour la dernière partie du parcours, une vraie course contre le temps pour obtenir le brevet d’argent. 1 km plus loin, au lieu-dit « Champchiroux » (537m) commence la longue montée du col de Clavières et ses 16,5 km à 3,34 %. Sur mes premières Ardéchoises, j’avais trouvé cette montée longue et assez fastidieuse mais cette fois-ci elle a rendu compte de toute l’efficacité de mon pédalage et de mon excellente forme. En effet, si on excepte un groupe d’une dizaine de coureurs, probablement venus du parcours de 220 km, m’ayant dépassé au début de l’ascension, je n’ai cessé de rattraper et doubler des coureurs et groupes isolés, moulinant très efficacement sur un braquet de 42*20 généralement sur des vitesses fréquentes de 15-16 km/h à mon compteur, 14 km/h au pire. Dans de courtes portions planes, je passe le grand plateau. Nous passons le village de Saint-Julien-Boutières (675m environ) où les bénévoles sont déguisés en écossais avec leur kilt et leur béret.
Au km 127, j’arrive au ravitaillement de Saint-Agrève (1054m) 50 minutes après l’arrêt à Saint-Martin de Valamas et une ascension plutôt euphorique, avec du monde cette fois-ci au ravito. Ma moyenne d’ascension de 19,2 km/h dépasse les vitesses instantanées qui étaient affichées à mon compteur, je ne sais pas pourquoi. Je n’y passe pas longtemps, avalant un gel anti-oxydant, un quartier d’orange, des abricots secs, un mini-cake et remplissant l’une de mes gourdes au robinet.
Reparti, le col de Clavières (1088m), situé 1,5 km plus loin, est franchi sans encombre tout comme le col de Freydaparet (1114m) au km 131 qui ne nécessite qu’une relance en danseuse.
A partir de ce lieu, j’aborde ma descente préférée sur l’Ardéchoise, la descente de Malleval, celle qui nous emmène au pied du col de Rochepaule. Une descente où je me fais plaisir et effectue des pointes à 53 km/h (ce qui était quasi-similaire sur les descentes précédentes) sur un enrobé excellent. Un vrai régal. Il n’y a guère qu’au passage du hameau de Malleval (888m) qu’il faut ralentir un peu car il y a moins de visibilité. Me voici désormais au pied de l’ascension du col de Rochepaule, de 3,7 km à 4,8 %. Le village apparait perché mais je n’ai hélas pas vraiment le temps de prendre des clichés. Encore une fois et comme les années précédentes, l’ascension se passe très vite et très bien, je remonte pas mal de monde. C’est seulement au sommet du col de Rochepaule (892m) que je m’autorise quelques rapides photos, pas au meilleur endroit pour les prendre d’ailleurs.
Mais j’y perds finalement un peu de temps car je prends un abricot sec et un gel de ma poche pour bien terminer la course au ravito, je tarde un peu à trouver une poubelle et cela bouchonne un peu à Rochepaule pour repartir.
C’est après le passage d’une moto de gendarme et le couloir dégagé pour cela, signalé depuis plus bas par la sirène, que je repars. Pas pour longtemps car je me suis arrêté quelques secondes sur le côté au début de la descente, il me semble pour rattacher ma bretelle. Après je n’ai pas été très vite dans la descente suivante, dans les bois ; non pas parce-que je ne me sentais pas à l’aise, bien au contraire, mais plutôt parce-qu’à ce moment-là pas mal de cyclistes arrivaient et doublaient par la gauche, m’empêchant ainsi de le faire en sécurité et m’obligeant ainsi à un peu ronger mon frein. Sur le bas de la descente, un gendarme ou un bénévole, je ne sais plus, nous a fait signe de ralentir pour passer une épingle non loin du pont du Doux. Je ne sais pas pourquoi.
A 14h49, je me retrouve au pied de la dernière difficulté, le col de Lalouvesc et ses 8,9 km à 4,86 %, ce qui me laisse 1h23 pour effectuer les 31 derniers kilomètres, ça va être juste ! Mais d’entrée, je vois que je grimpe à nouveau très bien, sans aucune faiblesse, le fait de prendre un gel à Rochepaule a pu aussi être judicieux. Je mouline très efficacement et au plus dur la vitesse de mon compteur affiche 12 km/h, mais souvent plus. Les kilomètres défilent assez rapidement. La seule chose qui me fait ralentir un peu ce sont des plaques de goudron fondu qu’il vaut mieux éviter ; et des gravillons qui se collent parfois à mon pneu, ce qui m’oblige à passer tout en roulant mon gant sur le pneu afin de les enlever et d’éviter toute crevaison. A part cela, je ne cesse encore de doubler beaucoup de cyclistes parmi lesquels certains déjà doublés dans l’ascension du col de Clavières comme par exemple un homme et une femme sur un vélo en tandem et qui avaient dû me repasser devant durant mes courts arrêts. Il y a parfois des orchestres pour jouer dans la montée mais contrairement aux années précédentes je n’ai pas vu de panneaux jaunes avec des inscriptions d’encouragement ou inscriptions personnelles pour un club. Après un peu plus de 36 minutes d’une ascension encore excellente, je me faufile à Lalouvesc (1091m) où il y a peu la cohue et il vaut mieux décrocher préventivement ses cales pour passer.
Le temps est juste pour moi donc je ne m’arrête pas à ce ravitaillement, c’est d’ailleurs rare que je m’y arrête, et je file directement en direction du col du Faux (1014m) qui ne nécessite de ce côté qu’une relance en danseuse car précédé d’un large faux-plat descendant. Dans la portion descendante qui suit, j’effectue une pointe à 45 km/h et dans le long faux-plat plutôt descendant jusqu’au col de Buisson, je roule régulièrement à 31 km/h selon mon compteur. Petit à petit, je rattrape des cyclos et peu de cyclosportifs me doublent. Je garde toujours un œil à ma montre et roule sans ralentir, mais du coup mes cales commencent à me faire mal aux pieds. Avec un certain soulagement, je fais mon retour au col du Buisson (922m).
Mais pas le temps de m’arrêter ni même de soulager un peu mes pieds, je trace directement en direction de la descente vers Saint-Félicien. En effet, il est maintenant 15h48 lorsque je repasse au col du Buisson et il me reste 24 minutes pour effectuer les 13,1 derniers kilomètres si je veux obtenir le diplôme d’argent, pas une de plus ! C’est tout à fait possible mais les 2,5 derniers kilomètres sont en légère montée, alors… Dans la descente, je roule souvent car elle n’est pas très pentue. Il m’arrive de me faire dépasser assez souvent par des cyclosportifs revenus de l’arrière alors que lors des années précédentes, c’était plutôt moi qui doublait ici. Le niveau est sans doute plus fort sur la Volcanique que sur les Boutières. Mon compteur affiche souvent 40 km/h et je peine à aller plus vite là où en 2011 et 2012 j’avais fait des pointes à 55 km/h. Mes cales me font toujours mal au pied. Passé le village de Pailharès (690m), il me reste 12 minutes pour finir les 6 derniers kilomètres, et je pense que cela se jouera à peu de choses. Dans un champ à 4,2 km de l’arrivée, à côté du lieu-dit « Diomant » un hélicoptère se pose et on nous fait signe de ralentir. Il semblerait qu’un cycliste ai été accidenté. Dommage pour le cycliste en question qu’il échoue si près du but sachant qu’en plus, ce lieu ne comptait pas parmi les plus dangereux malgré une épingle.
Bientôt j’entame les 2,5 derniers kilomètres de légère montée mais je commence enfin à me réjouir même si j’ai un peu mal aux pieds car je dispose d’encore 7 minutes pour finir. Je le ferai c’est sûr mais je ne relâche pas l’effort et grimpe en partie avec le grand plateau, rattrapant au passage d’autres cyclos. Ce n’est que dans les derniers hectomètres que je m’autorise à repasser le moyen plateau car c’est gagné.
Il est près de 16h10 lorsque mon transpondeur bipe sur les tapis magnétiques précédents l’arche d’arrivée à Saint-Félicien. Je termine parmi les 660 premiers sur les 1876 finishers (35 % environ) de la Volcanique en 7h58. Pour 2 minutes, me voilà enfin récompensé du brevet d’argent qui m’avait échappé à cause d’une course momentanément arrêtée en 2012 sur les Boutières et de la pluie et de tous les arrêts sur la Volcanique 2016. L’objectif n°1 de l’année est accompli mais ce fut vraiment un contre-la-montre permanent. Mon coup de pédale dans les cols de même que ma régularité dans les descentes récompense le dénivelé accompli durant les semaines précédentes (nombreuses ascensions du Ventoux, Signal de Bisanne et col des Saisies). Je suis satisfait. Ma course a été bonne et je suis même un peu surpris d’avoir perdu quelques places depuis Saint-Martin de Valamas tant j’ai doublé de coureurs dans les derniers cols. Peut-être le fait de s’être arrêté à Saint-Martin de Valamas après le pointage contrairement aux autres en pause à Arcens et les quelques photos prises.
Le vainqueur l’emporte en 5h14, le dernier termine en presque 12h11. Au micro, j’entends le vétéran centenaire Robert Marchand qui plaisante avec le directeur de course Gérard Mistler au stade.
A l’arrivée, un bénévole nous exhorte à laisser le passage et continuer plus loin jusqu’au parc à vélos mais celui-ci n’est pas protégé du soleil. Peut-être pas bon pour mes pneus et je décide d’aller manger au stade de Saint-Félicien en cherchant à mettre mon vélo à l’ombre. Pour aller au stade, il faut se faufiler entre les piétons. Mais au stade, toutes les places à l’ombre sont prises, tant pis je laisse mon vélo devant les grandes tantes avant d’aller chercher mon repas, composé notamment de carottes râpées, de chips, de ravioles et de faisselle. Mais mes ravioles à moi sont froides. Je finis par trouver ensuite au bout par laisser les roues de mon vélo partiellement protégées par l’ombre d’une table et m’assoir devant les tentes, là où d’autres sont assis à l’ombre, pour surveiller mon vélo d’assez près.
Je remonte ensuite vers le col de Fontaye (613m) pour ranger le vélo et d’autres affaires dans le coffre. Avec cette petite montée, j’arrive à 184 km de vélo aujourd’hui soit jusque-là ma plus grande distance en une journée à vélo, ce sera dépassé deux semaines plus tard sur la Marmotte. Beaucoup de cyclistes sont déjà partis et le parking A6 est clairsemé, ce sera d’autant plus facile pour repartir. Le vélo et les affaires rangées, j’approche ma voiture de Saint-Félicien pour prendre ma douche mais je me doute que les gendarmes ne me laisseront pas aller à Saint-Félicien, ce qui est le cas et je me gare sur le parking A1 pour attendre la navette de 19h15.
Je prends alors ma douche sans me soucier du dernier tirage de la tombola qui a commencé au stade Saint-Félicien. Avant j’ai été retirer mon diplôme d’argent. Des bénévoles commencent à nettoyer un peu les douches. La douche prise, j’entends l’hymne de l’Ardéchoise au micro du stade. La tombola vient de se terminer et tout le monde part. Il me reste un peu de temps avant la navette retour de 20h15 et je fais le tour des derniers stands de vélocistes. Mais à 20h15, le bus ne vient pas, un petit couac alors que d’autres comme moi attendent. Ce n’est finalement que la prochaine navette qui vient à 20h45 mais moi j’en ai profité de ce temps pour écrire les mots-clés de ma course d’aujourd’hui dans mon calepin.
Il est environ 21h lorsque je repars du parking A6. Je n’effectue une pause qu’une fois arrivé sur l’aire de Pont de l’Isère (A7) où je mange également. Mais je finis par être bien fatigué après et fait une dernière pause plus tard. Ce n’est qu’à 2h du matin que je suis de retour à la maison.
Concernant mes rêves, j’en ai bien fait pour l’Ardéchoise le 15 avril et le 16 mai 2017 mais contrairement à l’année dernière, ils se sont révélés complètement faux. Le 15 avril, je rêvais que je disais à un type ma déception de faire pour la troisième fois le parcours des Boutières (dans la réalité je ne l’ai fait qu’une fois) et de pas avoir pu faire plus. Je rêvais aussi de ne pas avoir pu faire le contre-la-montre après la course (alors que dans la réalité il n’y en a pas) jusqu’à un petit col. Le 16 mai, je rêvais qu’un type me disait que je devais venir en train (dans la réalité il n’y en a pas en Ardèche) pour passer par un point plus au Sud alors que moi je disais être inscrit sur un parcours plus au Nord. Je rêvais aussi qu’un cycliste disparaissait devant moi en prenant un petit chemin. Mais ces deux rêves ont été faux car tout s’est bien passé pour moi.
2 commentaires
Commentaire de philkikou posté le 09-07-2017 à 12:24:07
Bravo pour ton Ardéchoise 2017 et ton objectif atteint à pas grand chose..
Récit à la Hitchcock côté suspense... Vu tes temps dans les différents cols tu grimpes sur un bon rythme.
J'arrive en montée et au plat à prendre des photos sans m'arrêter.
Récit très précis, détaillé, illustré avec tes photos ou celle du journal : agréable à lire.
=> comment s'est passée ta Marmotte ? récupéré de l'Ardéchoise ?
Commentaire de Siberian wolf 10 posté le 09-07-2017 à 22:40:00
Merci. J'ai vite récupéré de l'Ardéchoise. La semaine suivante, je faisais la Mountagnole (105 km), le moyen parcours de l'Ariégeoise. J'en publierai le récit dans les jours ou semaines suivantes.
La Marmotte, je l'ai terminé, ce qui était l'objectif et je l'ai assez bien géré. A peu près 10h25 pour faire les 174 km (j'en avais plus au compteur) du parcours en comptant la descente du Glandon non chronométrée. J'ai même obtenu le brevet d'argent pour six ou sept minutes mais chez Cycling Classics ils sont assez généreux avec les brevets. Bien entendu j'ai été moins aérien dans les cols alpins que dans les cols ardéchois et ariégeois mais c'était correct et j'ai fait une belle descente du Galibier. 199 km avec l'échauffement et la descente de l'Alpe d'Huez. Brouillard et froid sur les sommets des cols du Galibier et du Glandon.
Je n'ai en revanche pas trop aimé les ralentissements dûs à ce grand peloton dans l'ascension du col du Glandon. J'y ai perdu un peu de temps à cause de ça, il faut dire que je suis parti dans le troisième et dernier sas. Je n'ai aussi pas trop aimé les déchets laissés surtout dans l'Alpe d'Huez.
Mais je ne publierai pas le récit avant un certain moment, il y en a plein d'autres à faire avant et je crois que cette course n'a pas encore été mise au calendrier de Kikourou, comme beaucoup d'autres cyclosportives.
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