L'auteur : Coureur du 34
La course : Vino Trail - 30 km
Date : 12/3/2017
Lieu : Jonquières (Hérault)
Affichage : 1227 vues
Distance : 30km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
C’est sous la pluie et le vent que j’ai pris le départ du Vinotrail version Jéroboam (31 kms) pour ma 1ère fois. Moins de 70 arrivants au final, la météo y est probablement pour quelque chose…
Mais j’avais vraiment envie de découvrir des passages inédits dans une zone que je connais pourtant bien, située entre ses proches voisins le Duo des Lavagnes et le Trail des Ruffes.
Nous partons donc de Jonquières à 9h du matin dans les rafales de vent alors que le joyeux speaker annonce au départ que la pluie va bientôt cesser : tant qu’il y a de la vigne, il y a de l’espoir comme on dit au Vinotrail.
Les premiers kilomètres sans grand intérêt nous font parcourir le vignoble local jusqu’à St Saturnin-de-Lucian que nous traversons par une ruelle avant de prendre doucement de l’altitude et d’attaquer les contreforts du Rocher des Vierges. La course était jusque-là plus « vino » que « trail », ce n’est plus le cas maintenant, vive la réunification.
L’ascension plutôt régulière nous fait passer versant ouest, nord-ouest avec de jolis monotraces et des vues sur les ruffes du canyon du Diable en contrebas. Un petit mur nous ramène sur la large piste sous le Rocher des Vierges que je rejoins en 51’ pour 7.2 kms et 420m de D+ avalés.
Cette première difficulté est récompensée par un ravitaillement à la chapelle tout en haut (alt. 536m). Je me sens raisonnablement bien, je profite de la vue magnifique malgré la bruine et lorgne vers le Col du Vent, 2nde et plus grosse difficulté du Vinotrail qui nous fait des clins d’œil au loin.
Courte descente dans les rochers en mode cabri (on monte par là lors du Trail des Ruffes) pour rejoindre la large piste et c’est parti pour presque 3 kms de dégringolade depuis le Rocher des Vierges jusqu’au ruisseau de Lagamas tout en bas au km 10 atteint en 1h07.
A partir de là, les choses sérieuses commencent avec la montée jusqu’au point culminant, d'abord en douceur par une large piste, puis un peu plus compliqué dans un sous-bois. Nous traversons la route d’Arboras qui monte au Col du Vent au km 12.5 (1h26). Nous repasserons par là sur le retour mais patience, le plat de résistance est tout proche.
Nous reprenons par une piste très sympa dans des décors sublimes de bruyères, de falaises, de pins avec vues dégagées sur les Lavagnes et le Pic St Baudille qui feraient le bonheur des cartes postales : nous entrons dans la Forêt de Parlatges.
Les organisateurs nous ont préparé une belle surprise, la fameuse « zone sauvage » matérialisée par un panneau à son entrée : la piste s’est effacée pour un monotrace en sous-bois défoncé par les sangliers, monotrace qui plonge rapidement dans le lit d’un ru à sec « Le Rouvignous ». Le trail se transforme alors en mini-escalade dans les chaos rocheux et moussus de ce lit défait. Nous le remontons par paliers, à travers des falaises, des vasques, toujours à couvert au fond des bois. Il faut souvent s’aider des mains sous peine de se retrouver dans une position balistiquement improbable. C’est un passage hors du temps et si je ne suivais pas un concurrent qui me donne le tempo, je me croirais perdu pour la civilisation.
Finalement, nous quittons ce canyon de chlorophylle et de rochers pour retrouver la grande forêt et des sentes plus « classiques ». Je suis toujours dans la roue du concurrent qui m’a vraiment aidé par son allure idéale pour moi. Nous passons contre une jolie bergerie en ruine et la piste s’élargit comme le pourcentage diminue : c’est à nouveau courable, je me sens bien alors j’en profite pour accélérer un peu jusqu’à rejoindre le 2nd ravitaillement juste avant le point culminant indiqué par un autre panneau : 18.2 km et 2h18 de course, altitude 750m. C’est vraiment le top !
Je suis à nouveau seul et me lance dans la descente jusqu’à l’arrivée : nous empruntons les sentes superbes du GR, passage sous le Roc Traucat (arche rocheuse), épingles joueuses au milieu des pins, et toujours de la descente en sous-bois. J'ai bien digéré les difficultés et tout se passe bien.
Nous repassons par le même croisement emprunté dans la montée à l'aller (22.1 kms et 2h42) et la descente vers Arboras se poursuit encore sur le tracé du GR à travers bois. Le terrain est roulant et je peux profiter des paysages, en mode « fast and curious ».
Je passe le 3ème et dernier ravitaillement à Arboras où l’on rejoint de nombreux participants des autres courses (Magnum et Vino Rando nordique) : km 25.4 et 3h01.
Cela descend encore un peu jusqu’au vieux pont du chemin de Compostelle. Il ne reste que 5 kms plats à travers champs, oliviers et vignes jusqu’au château de Jonquières. Seule la traversée d’une rivière suivie d’un mur de boue (je monte d’1 mètre, je recule de 2) égaye ce final pas particulièrement plaisant.
Fatalement, je craignais les crampes au moment de relancer sur le plat mais elles sont restées au lit ce dimanche matin. Alors en l’absence de coup de « moût » (dédicace Vinotrail), je peux accélérer et termine assez rapidement les 31 kms et 1100m D+ du Vinotrail en 3h30 où la ligne d’arrivée est marquée par le passage sous une arche en pierre au milieu de la pelouse du parc du château: la classe.
Malgré la météo moyenne sur la première moitié, j’ai pris beaucoup de plaisir sur ce trail pas très technique si ce n’est la zone dite « sauvage », un grand moment de trail. A l’exception des tout premiers et derniers kms, nous traversons de magnifiques décors variés ponctués par le sommet du Rocher des Vierges et le Col du Vent, avec un balisage irréprochable. Les organisateurs du Vinotrail ont poussé « le bouchon » jusqu’à faire des dégustations de vins locaux à l’arrivée : cool, non ?
Aucun commentaire
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.