L'auteur : Siberian wolf 10
La course : L'Ardéchoise La Volcanique - 176 km
Date : 18/6/2016
Lieu : St Félicien (Ardèche)
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Distance : 176km
Objectif : Objectif majeur
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Samedi 18 juin 2016. J’ai participé à ma quatrième Ardéchoise au départ de Saint-Félicien (07), sur le parcours de la Volcanique 176 km et 3210m de dénivelé. Nous sommes 16768 participants sur l’ensemble des parcours, ce qui est le record de participation mais environ 1000 concurrents étaient absents au départ, vous verrez pourquoi.
Curieusement, à propos de l’Ardéchoise, j’ai fait deux rêves : l’un le matin du 15 avril où je rêvais d’un ciel noir sur l’Ardéchoise et où je voulais faire les derniers kilomètres comme si j’avais fait la course dans l’autre sens en me trompant ; et où il y a peu de monde à l’arrivée par rapport à ce que représente réellement la course, il y a des insectes au sol dans les douches. Et l’autre rêve le matin du 16 mai où je vois encore un ciel noir sur l’Ardéchoise ! Cette fois, à 10h07, je n’étais pas encore parti sur la course et certains cyclistes avaient annulé leur réservation dans les auberges. Paradoxalement, moi je me sentais en confiance. Pour certaines femmes, le parcours était raboté alors que dans la réalité, on peut choisir son parcours le jour de la course. Tout ceci n’a pas l’air d’avoir grand sens sauf ce point commun : un ciel sombre et presque noir. Et en effet, la météo a prévu des orages et que le ciel est gris au départ d’où les absents.
J’arrive vers 5h30 à Saint-Félicien et une jeune gendarme me dirige sur le parcours A1, entre le col de Fontaille et Saint-Félicien. Mais alors que je suis rentré dans le parking, mes roues patinent un moment dans de la boue (eh encore, le terrain n’était pas super mouillé). J’essaie de reculer, changer de direction…mais rien n’y fait, ma roue patine toujours. C’est finalement grâce à une jeune cycliste qui se propose de pousser ma voiture pendant que je mets ma roue vers la gauche et c’est ainsi que je parviens à pousser ma voiture. Je tente de garer ma voiture dans une autre rangée mais idem il y a de la boue donc je recule et je sors du parking A1 pour me garer 200m plus haut en arrière sur le parking A2 beaucoup plus praticable et avec encore peu de voitures de surcroît.
Passé cette émotion, je vais chercher mon dossard au gymnase qui est à 3 km (soit 6 km à pied aller-retour !). Ce dossard, j’aurais mieux fait d’aller le chercher à vélo mais je craignais à tort que le sac cadeau contenant le maillot 2016 ne soit trop gros.
C’est à 8h30 que j’ai pris le départ et il est clair que j’aurais pu le prendre plus tôt si j’avais pris mon vélo pour chercher mon dossard. Comme sur les précédentes éditions auxquelles j’ai participé, le col du Buisson (922m) est franchi sans problème. Je double de nombreux concurrents, faisant des pointes à plus de 20 km/h et seule une petite minorité de cyclistes me double. Je crois l’avoir atteint après environ 45 minutes de course.
Le col du Buisson (922m)
Je me fais encore plaisir sur la crête qui suit jusqu’au village de Nozières où je roule vite sur le grand plateau, redoublant des cyclistes passés devant moi pendant que je prenais quelques photos au col de Buisson. J’aborde bien les premiers kilomètres de la délicate descente qui va en direction de Lamastre, avec une pointe à 57 km/h. Cependant, je m’aide du frein avant dans les ultimes kilomètres de la descente plus techniques et laisse passer une fourgonnette de pompiers.
Arrivé à Lamastre où, il y a beaucoup de monde et je perds un peu de temps un moment à remettre ma veste dans le sac, à côté d’un garage.
Lamastre
Après une première séparation de parcours (Le Doux 85 km et les autres parcours plus longs), on entame le col des Nonières qui est en fait souvent un long faux-plat montant si ce n’est quelques portions à 5 % dans les derniers kilomètres. Je roule au début bien souvent sur le grand plateau et il me semble être un peu plus à l’aise sue par le passé pour franchir le col des Nonières (671m). Quelques cyclistes me doublent dans la descente jusqu’à Le Cheylard mais tout va bien et je poursuis vers Mariac quand beaucoup de cyclistes prennent le parcours des Boutières (125 km) à droite. Au ravitaillement de Le Cheylard, je ne m’arrête pas, pensant à tort qu’il y en aura un à Mariac mais ce n’est pas le cas. Les premiers faux-plats montants qui précèdent l’ascension du col de Mézilhac apparaissent mais c’est à Dornas que l’ascension démarre vraiment.
Je m’arrête à Dornas vers le km 60 pour prendre mon premier ravitaillement, où certains bénévoles ont fait des gâteaux salés et sucrés. Je prends en plus des mini-pâtes de fruit et des gels de mon sac.
Dornas
Je commence désormais l’ascension vers Mézilhac. D’abord douce, elle est un peu plus prononcée après le village de Sardiges où un type déguisé en curé nous encourage. Mais aucun problème pour moi, je me sens très bien dans cette ascension, faisant des pointes fréquentes à 17 et 18 km/h. J’ai même l’impression de la grimper plus vite qu’en 2010 et 2011 ou bien n’est-ce qu’une impression sachant que cette route a paraît-il été refaite en 2015 ? Je m’arrête une fois pour prendre une photo mais j’ai doublé pas mal de cyclistes dans cette ascension, effectuée dans de bonnes conditions. Depuis Dornas, j’ai dû mettre environ 40 minutes pour parvenir au sommet.
Photo téléchargée sur Wikipédia Commons (auteur : Anthospace) : ascension du col de Mézilhac
Cependant au col de Mézilhac (1119m) où il y a un ravitaillement que je ne prends pas, des gouttes de pluie font leur apparition, pas encore bien méchantes. Mais elles sont de plus en plus nombreuses en continuant alors que le ciel est gris.
Photo téléchargée sur Wikipédia Commons (auteur : Anthospace): les nuages au-dessus de Lachamp-Raphaël (1320m) n'annoncent rien de bon ! A droite le mont Gerbier de Jonc (1551m).
Et entre le col de Montivernoux (1320m) et le col du Gerbier de Jonc (1417m), ce sont des véritables trombes d’eau qui tombent, la route est détrempée si bien que dans les faux-plats descendants nous recevons des gouttes d’eau éjectées des roues dans nos yeux ! J’ai atteint Lachamp-Raphaël au km 79 après environ 3h45 de course, dans les 960 premiers du parcours de la Volcanique, un temps honorable mais désormais il va falloir compter sur une météo exécrable.
Photo téléchargée sur Wikipédia Commons (auteur : Anthospace) : pluie et chaussée détrempée à proximité de la ferme de Bourlatier, entre le col du Pranlet et le col du Gerbier de Jonc !
Au col du Gerbier de Jonc (1417m), je m’arrête un moment pour mettre des lunettes de soleil afin de ne plus recevoir des gouttes d’eau dans les yeux mais je me ravise vite, les met au-dessus de mes yeux et les range quelques minutes plus tard car c’est encore pire : cela fait comme de la buée sur les lunettes et cela réduit ma visibilité. De plus, la descente vers Saint-Martial n’est pas trempée contrairement à ce que j’aurais pu craindre.
Cela dit, j’évite comme d’autres de faire des pointes de vitesse dans la descente, anticipant plutôt qu’à l’accoutumée chaque freinage. Arrivé vers Saint-Martial, la pluie qui s’était arrêtée depuis quelques minutes reprend et certains cyclistes cherchent à s’abriter dans ce village. Moi je continue mais je m’arrête au ravitaillement d’Arcens vers le km 103, où il y a un ravitaillement sous un abri. Je n’avais pas prévu de m’arrêter là au départ, seulement à Saint-Martin de Valamas quelques kilomètres plus loin mais les conditions l’exigent. Je m’y arrête 5 minutes alors que je tremble de froid, tout comme d’autres cyclistes qui sortent de l’abri ! Et encore, malgré cela, j’ai bien descendu depuis Saint-Martial alors que des cyclistes derrière moi étaient au ralenti.
J’arrive quelques minutes plus tard au ravitaillement de Saint-Martin de Valamas au km 111 et il y a bien peu de cyclistes contrairement aux précédentes Ardéchoises ici. Il est vrai que la plupart des concurrents du parcours des Boutières sont passés bien plus tôt mais il y a aussi des abandons. Je suis arrivé à Saint-Martin de Valamas après un peu plus de 5h05 de course dans les 990 premiers de la Volcanique, ayant perdu des places depuis Lachamp-Raphaël. C’est là que se voit le plus que les conditions climatiques m’ont ralenti : j’ai effectué cette portion de 32 km en 1h20 (23,88 km/h) alors qu’en dehors des 9 km presque plats entre Lachamp-Raphaël et le Gerbier de Jonc, c’était de la descente ! A Saint-Martin de Valamas, une bénévole me voyant trembler m’invite à rentrer dans un abri où il y a déjà un cycliste sous couverture de survie. Mais je n’y reste que deux minutes, ne voulant pas perdre du temps. Je mange des pâtes de fruits et avale des gels avant de repartir.
Nous entamons bientôt la longue ascension peu pentue vers Saint-Agrève et il faut constater que contrairement à des éditions précédentes au climat plus favorable, il y a beaucoup moins de bénévoles au passage de Saint-Julien-Boutières et Intres. La pluie et le froid ont en découragé plus d’un. A part cela, la montée s’effectue pour moi sans problème, quand il fait froid on préfère cela que la descente.
Arrivé au ravitaillement de Saint-Agrève vers le km 125, il y a encore peu de cyclistes par rapport aux précédentes éditions. On apprend que beaucoup ont abandonné face aux conditions climatiques et qu’une salle dans le village a été mise en place pour ceux qui voudraient attendre une voiture-balai. Mais moi je continue même si j’ai été frigorifié comme d’autres, prenant du fromage et des pâtes de fruit.
Photo téléchargée sur Wikipédia Commons (auteur : Anthospace) : au ravitaillement de Saint-Agrève, la chaussée détrempée en dit long sur les trombes d'eau que nous avons subi !
1,5 km plus loin environ, nous franchissons le col de la Clavière (1091m) puis encore un peu plus loin remontons sur une courte portion vers le col de Freydaparet (1115m) avant d’aborder la descente vers le hameau de Maleval puis le pied du col de Rochepaule. C’est une descente où j’avais l’habitude de me faire plaisir sur les éditions précédentes mais là j’ai beaucoup plus sollicité mes freins suite aux conditions météorologiques, c’est pourquoi j’ai effectué moins vite les 65 derniers kilomètres par rapport à 2012 (3h42 contre 3h16 en 2012). Sans encombre, je franchis les 4 km d’ascension du col de Rochepaule (892m) au km 140 où une salle a été encore ouverte pour ceux qui voudraient attendre au chaud avant un abandon. Je prends un dernier gel avant d’aborder le final du parcours. Désormais les conditions météo sont beaucoup plus clémentes et ce sera beaucoup mieux pour le reste à effectuer.
4 km de descente boisée et nous nous retrouvons au pied de l’ultime difficulté, le col de Lalouvesc dont le kilomètre le plus dur au milieu de l’ascension a une moyenne de 7,4 %. La première partie comprend beaucoup de kilomètres entre 5 et 7 % avant un final plus roulant. Je ne le grimpe pas beaucoup plus vite qu’en 2012 mais j’avance bien. Je m’arrête seulement à 5 km du sommet environ pour uriner. Lorsque j’arrive à Lalouvesc (1092m), je ne prends pas le ravitaillement, préférant continuer directement.
Je passe le grand plateau et roule vite avant de repasser un braquet de 42 dents pour passer la toute petite bosse avant le col du Faux (1021m). Désormais il ne reste presque plus que du faux-plat descendant jusqu’au col du Buisson et de la descente jusqu’à Saint-Félicien. Sur cette belle portion d’environ 10 km en balcon jusqu’au col du Buisson (922m), je roule souvent dans des vitesses avoisinant les 30 et 35 km/h, c’est un peu mieux qu’en 2012. Un moment deux kilomètres avant le col du Buisson, nous laissons passer un véhicule de secours. Ensuite après le col du Buisson, nous entamons l’ultime descente vers Saint-Félicien, qui m’a plutôt bien réussi les années passées. Elle est au sec et je peux ainsi dérouler, il y a juste du gazole sur le haut mais il est recouvert d’une sorte de sable. Comme en 2010, certains riverains n’aimant pas l’Ardéchoise ont essayé de saboter la course. Après 2,5 km de légère montée mais faîte sur le grand plateau avec l’élan pour finir, j’arrive à Saint-Félicien.
Je franchis la ligne d’arrivée en un peu plus de 8h47, classé un peu au-delà des 930 premiers des 1598 arrivants sur le parcours de la Volcanique. Je me contente du diplôme de bronze car pour l’argent, il aurait fallu arriver en moins de 8h dans ma catégorie Séniors Hommes. Cela dit, en décomptant les arrêts, j’arrive à 8h de vélo.
Arrivée à Saint-Félicien après une dernière heure de course au sec
Les conditions météo m’ont fait perdre du temps car sinon j’aurais évité de sortir inutilement des lunettes du sac au col du Gerbier de Jonc, je ne me serais pas arrêté à Arcens, j’aurais descendu les cols plus vite. Cela me déçoit un peu mais là je n’y pouvais rien. Il faut signaler tout de même que j’ai repris 55 places devant depuis Saint-Martin de Valamas, ce qui prouve que j’ai bien géré ma course. Le vainqueur de la Volcanique n’est autre qu’un ancien professionnel, John Gadret en 5h19. Le dernier a quant à lui terminé la course en 12h05. Beaucoup ont pris la voiture-balai à cause de la météo. On apprendra plus tard que 200 coureurs ont été pris en charge suite à un coup de froid et que même 3 ont terminé aux urgences car victimes d’hypothermie.
Prairie du repas et du podium
Je suis allé rendre la puce et récupérer ainsi 10 €. J’ai ensuite été prendre le café et le repas d’après course où il y avait des ravioles, ce que j’aime. Pendant le repas, une femme médecin à une autre table a remarqué que je tremblais encore et m’a demandé si cela allait. La météo avait été clémente dans la dernière heure de course mais j’avais tout de même pris un coup de froid. Je lui ai dit que cela allait et que cela irait encore mieux après avoir pris ma douche. Je suis retourné à la voiture pour ranger le vélo et prendre la douche après.
Avec l’aller-retour à vélo jusqu’au parking A2, j’ai effectué 182 km de vélo aujourd’hui, soit ma plus grande distance effectuée à vélo. J’ai également effectué 11 km à pied (6 km aller-retour du retrait des dossards ce matin + 5 km aller-retour pour la douche avec un petit raccourci).
Je suis parti vers 20h30 de Saint-Félicien mais j’étais crevé et après m’être déjà un peu arrêté sur l’aire de Portes-Lès-Valence (j’ai pris l’autoroute vers Bourg-Lès-Valence à cause de travaux à Tain l’Hermitage), j’étais tellement fatigué que je me suis arrêté et assoupi sur l’aire de Montélimar jusqu’à presque 3h du matin. Je suis rentré vers 4h du matin à la maison.
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