L'auteur : Bacchus
La course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous
Date : 20/10/2016
Lieu : Saint-Pierre (Réunion)
Affichage : 2867 vues
Distance : 164km
Objectif : Terminer
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Je suis arrivé dans l'île le Jeudi 13 Octobre histoire d'avoir un peu le temps de me re-plonger dans l'atmosphère locale qui entoure la course. Tous les soirs au journal télévisé on parle de ça.
L'après midi de mon arrivée, je me fais une petite sortie au Colorado en aller/retour, histoire de se remémorer ce sentier, et bien je dirais qu'il ne mérite pas (ou plus) sa mauvaise réputation, il a été nettoyé et certains passages ont été aménagés.
Le lendemain, je fais une reconnaissance du chemin des Anglais entre la Possession et St Bernard. Je voulais pousser jusqu'à St Denis, mais sans balisage GRR je n'ai pas trouvé le sentier qui mène de St Bernard au Colorado (on est hors GR et le GPS est resté à la maison).
Dans les jours qui suivent je retrouve quelques camarades du Forum « DiagonaleDesFous.com », c'est dommage que ce forum ne soit plus très actif, et je fais une sortie avec Martial et René, deux animateurs de la page « hors des sentiers battus à la Réunion » sur Facebook et contributeurs au site RandoPitons.re. Ces deux sites sont sous la menace de la direction du parc Régionnal de la Réunion, personnellement j'accorde tout mon soutien au site www.randopitons.re (administré par Jean-Paul Giursaud) et à l'équipe de Martial qui font un travail de recherche remarquable sur les sentiers anciens et oubliés de la Réunion.
Ils me feront découvrir le Bras de la Plaine au cours d'une sortie de quatre heures, un endroit pas encore trop référencé dans les guides et que je n'avais vu qu'en photos, c'était vraiment très sympathique, (normalement ils font des trucs bien plus ouf!!)
En guise de bizutage René et Martial ont essayé de me faire passer là dessus, ils ont de l'humour , restait juste un IPN au milieu
Le mercredi 19 Octobre a vu le repas kikourou à la « Kaz à Pâtes » à St Pierre, très sympa de retrouver la petite troupe, trois membres du forum diagonaledesfous.com se sont joints à nous (Mat, Fred et Boubou)
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Je suis content d'avoir terminé ce GRR même s'il a mal démarré. Décidément les départs en fin de journée ne me réussissent pas, ça se finit toujours en ennuis gastriques ou presque.
J'ai commencé à courir au départ, et rapidement j'ai compris que si je continuais, les ennuis gastriques aller arriver et s'installer et je traînerais ça toute la course, j'ai donc levé le pied et marché pendant les 13 km avant Domaine Vidot avec mon ami René (grand connaisseur des sentiers lontan à la Réunion).
Du coup on s'est retrouvé dans des bouchons relativement importants, on pouvait rester bloqué pendant 15 minutes sans raison et ça a duré jusqu'à Notre Dame de la Paix au moins.
Après Notre Dame, ça devient plus large, mais là moi je titubais sur la route, je dormais en marchant. Moi, à deux heures du matin, je dors !! En passant à coté du stand d'assistance pour le personnel Véolia, j'ai vu qu'ils avaient une machine à expresso, j'en ai mendié un et là j'ai miraculeusement retrouvé la forme. A partir de là, je fais du pacman tout le temps, les fois où je perds des places, c'est parce que je faisais une sieste.
Après cet Expresso miracle, je démarre enfin ma course, le sentier devient plus sympa, le début du parcours est bien fade, heureusement que le public St Pierrois était là pour remonter la sauce, l'ambiance pendant ce départ de St Pierre est un must.
Pendant la descente (il me semble bien que c'est une descente) vers Piton Sec je remonte pas mal de monde en courant. Le sentier entre Piton Sec et Textor est pour moi une merveille, on est dans un paysage typique de la zone Volcan de la réunion. Là encore je réussi à Pacmaniser pas mal. La descente vers le chalet des pâtres est sèche cette année, c'est plus difficile de doubler sur cette portion car elle entourée de barbelé, la peur de heurter cette barrière me freine un peu. Arrivé sur la route bétonnée, je reprend mon rythme trotinage et je repacmanise un peu. C'est la première fois depuis des années que je coure sur cette route horrible, cette année j'ai mis des semelles avec un gel amortissant dans mes chaussures, il y a quand même pas mal de route sur cette première portion du Grand Raid.
A mare à boue, la pluie s'invite à la fête, c'était prévu par météo France, heureusement que la pluie n'a pas passé la nuit avec nous ça aurait été tuant pour le moral
En sortant de mare à boue, je pars sur un rythme pépère, la route est encore longue. Rapidement je tombe sur un groupetto un peu plus lent, je reste un moment derrière puis je profite d'un moment favorable pour doubler, je continue à pacmaniser jusqu'au sommet. Peu avant la bascule je croise mon ami Mat, pas l'air d'avoir la grosse forme à ce moment là, mais il retrouvera la banane à cilaos et terminera.
La première fois que j'ai fait la descente vers Cilaos par le Kerveguen c'était en 1995, c'était mon premier trail en montagne, je n'avais jamais fait une course en montagne avant et jamais plus qu'un marathon en distance. J'étais tétanisé après quelques virages, depuis j'ai fait cette descente plusieurs dizaines de fois, mais je reste prudent. Dans cette descente j'arrive encore à pacmaniser un peu mais c'est délicat de doubler ici. J'ai d'ailleurs vu quelques coureurs manquer de fairplay ici en doublant pendant qu'un groupe faisait la queue pour passer une échelle. On sait tous doubler un groupe quand le groupe est à l'arrêt. Pas vraiment dans l'esprit tout ça.
Près de la fin de la descente, je tombe sur un groupeto de 50 coureurs, je reste derrière.
Arrivée à Mare à Joseph il fait déjà chaud, je refais les pleins et repars rapidement. Il fait une chaleur incroyable sur la route des cryptomérias en direction de Bras Sec, j'essaye de courir un peu quand même. La descente et la remontée dans le bras de Benjoin est une formalité, je croise Braziou à l'entrée de Cilaos, on échange quelques mots, ça fait plaisir de croiser des têtes connues puis je rejoins rapidement le stade.
Là j'avais prévu un stop rapide et comme d'habitude je me prends les pieds dans le tapis, arrêt beaucoup trop long. Douche glacée (j'avais peur qu'il y ai de l'eau chaude cette fois ci), changement de piles, Nok des pieds (ça commence à frotter de ce coté), changement de chaussures,...
Peu avant de quitter le stade, mon ami Mat arrive, il semble avoir retrouvé la banane dans la descente.
A la sortie je tombe sur le photographe bénévole Lela Larényon, je cherche un bar capable de me servir un double expresso, pas si facile à trouver dans Cilaos, il m'en indique un. Je trouve mais je perds quand même pas mal de temps, j'en profite pour prendre une dodo/double expresso.
Je pars vers Bras Rouge, il fait très chaud à Cilaos à ce moment là. J'essaye de reprendre ma séance de Pacman mais je cale un peu. Arrivé au pied du Taibit, je fais les pleins et c'est reparti, il fait chaud, il faut beaucoup d'eau. Arrivé chez le tizaneur, je m'arrête toujours, deux ascenseurs s'il vous plaît et c'est reparti. La nuit tombe peu avant la chapelle, là ma séance de pacman s'arrête, je suis très mauvais en descente pendant la nuit. L'île est sèche, les sentier sont recouverts de poussière de terre, avec la frontale, je vois tout en blanc, je ne vois pas bien les relief, « ça doit être mes yeux » :):)
A Marla, rien à signaler, il fait humide et froid comme toujours, les bénévoles sont sympas, je reste trop longtemps sur ce ravito, je mets une couche chaude. Beaucoup ont choisi de faire une halte sommeil ici, c'était sans doute un bon choix car il ne pleuvait pas. Perso je décide de continuer et de tenter le sommeil à la plaine des Merles ou en route.
A Cilaos j'ai embarqué dans mon sac un pac Biwy de 240gr, ça me permettrait d'être presque autonome si je trouve un endroit sec, plat et sans cailloux. Impossible à la Réunion ? et bien si, il y a la plaine au sable et un petit endroit sur le sentier Scout à coté de la ravine savon (celle où il y a un panneau « sentier interdit » avec une tête de mort et où il ne faut pas aller, et où plein de gens vont...) où le sol est plat, terreux et sans cailloux, un endroit improbable à la Réunion.
Dans la montée du col des bœufs, la pluie s'invite, au début c'est une farine légère, mais elle mouille, je décide de sortir un poncho ultra léger, j'avais aussi une veste que je trouve trop chaude pour les conditions. La pluie s'intensifie, elle ne nous quittera plus avant que nous soyons redescendu un peu dans Mafate pendant le sentier Scout. Plaine des Merles, la pluie est sérieuse, sur la crête entre Salazie et Mafate le vent souffle en tempête. Et là je le sentais mal pour la suite, mais en redescendant dans Mafate, la pluie cesse, le vent ne souffle plus, on l'entend souffler au-dessus de nous, les sentiers sont presque secs, c'est curieux ces micro-climats, il peut pleuvoir dans une ravine et pas dans la suivante.
Mais le sentier Scout la nuit, je n'aime pas, avec l'éclairage j'ai l'impression de ne voir que du blanc et je ne vois pas bien les reliefs. Je fais la descente comme une limace, parfois je prends la lampe à la main et là je vois mieux mais c'est pas pratique quand il faut s'aider des mains. Après quelques passages galères, j'arrive sur la portion roulante qui mène à la plaque, je reprends mon pacman, par contre dans la montée vers Ilet à Bourse, je sèche un peu, il est temps de se reposer. Rien n'est prévu à Ilet à Bourse, j'aurais pu me débrouiller mais je préfère continuer jusqu'à Grand Place.
Par hasard je tombe sur quelqu'un qui a un bon rythme que j'arrive à suivre et nous faisons ensemble le chemin vers Grand Place. Je repère un coin sur la bâche, je m'y installe avec mon Biwy et je dors une heure dix. Pas sûr du temps car mon téléphone a pris l'eau et ne fonctionne plus, donc je compte sur la précision aléatoire du gardien des lieux. Je refais les pleins de mes trois bouteilles, je sais que le prochain point d'eau potable est à Roche Plate (j'avais des pastilles Micropur mais elles sont restées à l'hôtel, sinon il y aurait de l'eau à la rivière des galets). Je pique par sécurité une bouteille sur la table. Me voilà en mode chameau (2,5L).
Il fait encore nuit, mais les première lueurs apparaissent quand je commence la montée vers le début de la Roche Ancrée. J'arrive au sommet, le soleil n'est pas encore levé, je me débarrasse de la couche chaude, je range la frontale et j'entame avec prudence cette descente que je déteste tant. C'est raide, c'est sec et glissant avec cette terre qui roule sous les chaussures, le passage (court) dans le lit d'un ruisseau est toujours aussi pète couille, mais j'arrive en bas sans dommage. Bien entendu au poste de secours ils n'ont pas de quoi refaire les niveaux en eau, ça a été dit et répété, il n'y a rien à dire là dessus... dans le temps il y avait de l'eau... :)
J'entame immédiatement la montée du Darcele qui doit nous amener à Roche Plate. J'en avais un souvenir infini, mais cette année, non, une grande montée, une descente, une très grande montée et on commence à avoir une vue sur Roche Plate même s'il faut encore contourner le quart de Mafate, ça motive. Arrivé à Roche Plate, je tombe sur l'ami Jean-Mi, je l'avais vu à la remise des dossards, au départ, mais depuis il était largement devant. J'ai l'impression qu'il accuse un peu le coup.
Je fais les pleins et je pars dans la montée vers la Brèche, je regarde le paysage et je vois que les nuages commencent à débouler de l'Est, c'est comme une cascade de nuages qui coule par dessus bord Martin (à coté du col des Boeufs), j'ai souvent vu ce phénomène à la Réunion, les nuages coulent par dessus le bord jusqu'à remplir le cirque, on peut aussi le voir parfois à Cilaos, c'est assez impressionnant, j'ai toujours trouvé ce spectacle fabuleux (la photo n'est pas de moi, trouvé sur le net)
J'ai fait une prière pour que les dieux des nuages viennent remplir le cirque de Mafate pour occulter ce soleil qui tape à 90 degrés sur la falaise du Maido. Le dieux ne m'ont pas écouté mais un petit nuage est quand même venu ternir l'éclat du soleil pendant au moins les trois quart de mon ascension. Merci, c'était presque miraculeux :)
Arrivé en haut, direction Tête dur, j'y retrouve Jean-Mi qui était là depuis une demi-heure à manger, papoter et boire. Il décide de se reposer. Perso je me ravitaille et je pars dans la descente avec un rythme tipa tipa. Ce passage le long du rempart de Mafate est superbe, pour moi c'est sans doute un des plus beaux endroits de l'île. Je me fais doubler par un petit groupe qui a un bon rythme, je me colle à leurs basques et on continue comme ça jusqu'à presque Sans Soucis. A quelques km de l'étape j'ai un genoux qui commence à grincer coté droit, puis la cheville coté gauche, je décide donc de revenir au mode tipa tipa, je perd du temps, c'est pas grave, l'objectif est de terminer.
En arrivant à Sans Soucis, je recroise encore Braziou, merci l'ami c'était sympa. Il fait une chaleur accablante, je l'estime à 40 degrés, mais avec l'effort je peux me tromper.
Je prends une douche glacée en plein air, excellent !! le confort imaginé par l'organisation est quand même très sommaire, moi ça m'a bien fait rigoler, j'aime bien les trucs root's, mais quand même... hahaha
Je mange un peu de Carry Boucanné Poulet … c'était excellent
Je décide de dormir en attendant que la chaleur tombe un peu. Je sais qu'en faisant ça, je passerais la Kala de nuit, et ça change pas mal de chose, mais il faisait vraiment trop chaud pour moi à ce moment là.
Au réveil une heure plus tard, je reprend un peu de boucanné (trop bon, mais bien trop gras, mais comme on va éliminer, ça va), puis direction Dos d'âne. Le début du parcours n'est vraiment pas très sexy, ça commence par une descente dans un terrain jonché de détritus, on arrive rapidement à la rivière des galets que nous longeons sur une longue portion pour rejoindre une espèce de passage à gué, le bloc sont assez mal fichus et je mets un pied dans l'eau, me voilà avec un pied mouillé et pas de chaussette de rechange, là les ampoules ne manqueront pas d'arriver, je m'arrête pour re-NOK-er les pieds. Nous revenons dans la civilisation et là nous prenons le sentier du bord, c'est un sentier de village, jonché de détritus, de bouteilles vides, c'est pas très fun. Puis on monte en longeant les champs de cannes, c'est vrais que ça fait aussi partie des paysages de la Réunion, un poste de contrôle inopiné en haut de la montée, la nuit est tombée, nous partons en direction de la descente Kala, ça devient très vite « sport » il faut s'accrocher dans les branches pour passer de rocher en rocher, pour la partie finale de cette section, ils ont installé des cordes bien utiles, sur le coup, j'avoue ne pas bien comprendre pourquoi nous passons par un truc comme celui là.
Nous arrivons sur une longue portion route avec un ravitaillement, je pensais en avoir fini avec la Kala, et bien non ça reprend de plus belle un peu plus loin...
Nous rejoignons enfin le chemin qui mène à la Possession, c'est long et on n'en voit pas le bout.
Arrivé à la Possession je refais les pleins et je discute un moment avec un Luxembourgeois déjà vu sur la Transpy et au TOR 2015.
Je décide de faire une micro-sieste de 20 minutes. Après le réveil, je glande encore un peu sur les tables de ravito, et je me décide enfin à aller vers ce chemin des Anglais qui a une si funeste réputation. J'en ai fait une reconnaissance quelques jours avant.
Là j'y vais à reculons, il y a parfois des zones qu'il ne faut pas reconnaître. Je démarre la montée, et rapidement j'arrive à rattraper un groupe de quatre traileurs, ils avançaient très lentement, je décide de mettre le turbo, pour moi ce chemin des Anglais a été un moment d'euphorie sur cette course, malgré ma pause excessive à la Possession, j'ai repris 55 places entre la Possession et la Grande Chaloupe, je doublais tout le temps, finalement j'ai adoré cette portion.
J'ai appliqué la technique suivante : j'éclairais les dalles en lumière rasante, la frontale à la main, bras tendu en bas (donc un éclairage comme le fait un phare de voiture) et là tous les reliefs sont mis en évidence. Bien entendu je prenais la rangée de dalles la moins pourrie, en général c'est celle du milieux mais pas toujours. Globalement j'éclairais quatre ou cinq dalles devant moi et je laissais le cerveau faire le reste, je ne regardais pas où il me faisait poser les pieds. Bien entendu quand le terrain devenait plus chaotique comme un passage de ravine, je reprenais les commandes.
Dans la descente vers la Grande Chaloupe c'est plus difficile car il n'y a aucune régularité, on dirait que des bombes ont pété dans le chemin, mais en cherchant un peu on peut quand même trouver certaines suites régulières sur des sections importantes de la descente et là le « cerveau automatique » peut faire le boulot, c'est donc pas aussi difficile qu'on le dit. La reconnaissance que j'avais faite avant a du aider aussi un peu (mais pas sûr), a mon avis cette section se fait mieux de nuit que de jour.
Arrivé à la Grande Chaloupe j'étais complètement crevé mais content de ce que je venais de faire.
Je prend une pause significative avant d'attaquer la deuxième partie vers St Bernard.
Au début j'ai du mal à retrouver mon rythme de pacman, je me fais doubler par deux Lyonnais qui avaient un bon rythme, je me colle dans leur sillage jusqu'au début du sentier qui mène au Colorado. Ce sentier n'est pas en très bon état et mériterait quelques travaux pour limiter les effets de l'érosion, c'est de la terre rouge avec peu de caillasses, donc très sujet à l'érosion par la pluie.
Sur le chemin en plateau qui mène au Colorado je titube un peu, je dors en marchant, la fatigue est là. Au ravitaillement je décide de faire une micro-sieste de 15min (je ne suis pas un quart d'heure près), un lit est dispo, parfait. Au réveil, la température est pas mal tombée, du moins c'est mon impression, je mets des manchettes et un buff et c'est parti pour la descente. Je la fais avec un groupe de locaux, ils ont un bon rythme, ça permet de papoter et de passer le temps. Rapidement on aperçois le stade de la Redoute, mais en fait il et encore loin.
Dans le temps, ce sentier du Colorado faisait râler, il était jonché de détritus et était vraiment merdique sur certains passages. En quinze ans il a eu quelques aménagements, il a été nettoyé, il a gagné en patine avec les nombreux passages du GRR, Bourbon et Mascareignes, c'est presque un beau sentier maintenant. Nous arrivons « rapidement » à la citerne qui annonce une fin proche, puis la canalisation, un dernier passage un peu caillouteux et c'est le dessous du pont Vinh San, encore 500mètres que je fais en courant et c'est la ligne d'arrivée
Je passe la ligne en 54h55, toujours avec la même émotion.
PS : Ce qui m'inquiète pour cette course, c'est l'évolution du parcours avec le temps.
Je suis retourné à la Redoute, Dimanche en début d'après midi, le doyen de la course arrivait (sur le Trail de Bourbon, 80 ans, il avait fait plusieurs GRR dans les années 90 et 2000), le speaker lui a demandé en live ce qu'il pensait de la course, il a répondu spontanément « c'est de la merde », ils ont tout de suite coupé la sono et mis de la musique. Il a sans doute réagit sous le coup de l'émotion et de la fatigue, peut être que aujourd'hui il ne dirait plus la même chose.
Si on m'avait posé la même question la veille dans le sentier Kala, j'aurais sans doute répondu la même chose. A l'arrivée je n'aurais sans doute pas dit ça comme ça.
Le Grand Raid a évolué avec le temps, il y a eu plusieurs versions de cette course. Personnellement, j'adore l'île de la Réunion et j'y suis allé 15 fois (essentiellement pour mes vacances) et chaque fois j'en ai profité pour faire la course.
Autant la descente du Maido à Sans Soucis est bien (sauf sur le dernier km), autant la quasi boucle « Sans Soucis – La Possession » est sans intérêt pour moi. On part sur un sentier jonché de détritus, éclats de verre, plastique, bref une décharge, on monte dans des champs de cannes à sucre, puis suit la descente du sentier Kala qui est "ultra merdique" où il n'y a rien à voir. Il y a toujours eu des passages techniques, mais là il y en a beaucoup, mais apparemment ça répond à une demande.
Bref c'était mieux avant
Malgré ce que je dit là, je pense que le Grand Raid est une belle course (mais elle pourrait être encore mieux). Un bon nettoyage des sentiers autour de Sans-Soucis et de la Kala ne ferait pas de mal. Il y a quelques années, Thierry Chambry avait lancé une initiative comme celle-là (nettoyage des sentiers de la Possession) ne serait-ce que pour l'image de la Réunion.
Celui qui fait le Grand Raid pour la première fois, le trouvera forcément bien, il y a (enfin il reste) de nombreux passages somptueux, le publique Réunionais est formidable, ils ont toujours autant de ferveur pour leur course.
Pour ceux qui ont connu les anciennes versions de la course, la pilule est un peu plus amère, la course a été amputée de deux passages essentiels : Le volcan et les hauts de la zone nord
La région du volcan est superbe, c'est vraiment dommage, et là c'est plus une histoire d'ego que de droits de passage.
Les hauts dans la zone nord de l'îles sont superbes (les crêtes au-dessus de Dos d'âne, la vue sur le Cimendef, la vue sur la crête de la Marianne, roche verre bouteille, la plaine d'Affouche, la plaine des Chicots, la Roche écrite, Cap noir, Piton Fougère, Piton Batard qui porte bien son nom...) autant de lieux mythiques que le Grand Raid a visité un jour.
La direction de course a évoqué plusieurs fois le retour possible d'un passage au volcan en réhabilitant quelques vieux sentiers oubliés. Wait and see, je reviendrais évidemment.
5 commentaires
Commentaire de Bacchus posté le 26-10-2016 à 16:43:30
Petite vidéo sur l'arrivée des derniers
http://www.dailymotion.com/video/x4z60ol_grr2016-les-derniers_sport
Commentaire de Lharmonica posté le 27-10-2016 à 08:19:08
Je n'ai pas autant fréquenté La Réunion que toi mais pour l'avoir fait en 2009 et 2012 je constate effectivement que certains points magnifiques ne sont plus empruntés par la course: Crêtes de Dos d'ane, piton Batard, plaine d'Affouches et ses crapauds je crois....
Bravo en tout cas pour ton raid tout en gestion
Commentaire de Françoise 84 posté le 27-10-2016 à 15:38:40
Merci pour ce récit: malgré les imperfections, on aime y retourner sur cette course!!! Récupère bien maintenant! Bises!
Commentaire de tidgi posté le 28-10-2016 à 07:07:03
Bravo à toi.
Ravi de t'avoir rencontré au resto, merci pour l'initiative.
A bientôt
Commentaire de Bakorix posté le 31-10-2016 à 23:07:14
Bravo pour cette belle performance.
j'ai terminé le grand raid 2012 avec la chance d'avoir pu le préparer sur place où je vivais.
Je suis un peu de ton avis sur l’intérêt moyen de la remontée sans soucis- sentier kala et la saleté du lieu (périphérie de la Possession). Un petit nettoyage citoyen rendra certainement le passage superbe.
Bonne récupération et peut être à bientôt.
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