Récit de la course : Marathon des Sables 2016, par cricribi

L'auteur : cricribi

La course : Marathon des Sables

Date : 8/4/2016

Lieu : OUARZAZATE (Maroc)

Affichage : 1014 vues

Distance : 230km

Matos : sac raidlight 20L
chaussures hoka mafate speed
batons xenon camp
duvet cumulus line 200
matelas Nemo zor shot
frontale armytek

Objectif : Terminer

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31e marathon des sables

Récit du 31e marathon des sables du 08 avril 2016 au 18 avril 2016

 Introduction :

Cela fait 3 ans que j’ai commencé de courir. J’ai débuté la course à pieds en 2014 pour mes cinquante ans en m’inscrivant à l’UltraMarin du Morbihan pour 177 kilomètres.  Je l’ai réalisé en 38 heures et 42 minutes.  J’ai réitéré ce type d’épreuve quelques mois après par un Off avec mon club d’Ultramical 86 en faisant le trajet Angoulème Poitiers.  L’année suivante le Club décide de ralier La Rochelle  Poitiers en passant par Niort.  Entre temps, l’idée à germer en m’inscrivant au 31ème Marathon des sables en 2016.

Durant un an, j’ai entassé des comptes rendus, visionné des vidéos.  Puis j’achète le couteau multifonction pièce obligatoire.  Ce n’est qu’un petit élément dans tout le matériel mais ce sera l’élément déclencheur de mon adhésion à cette course.  C’est symbolique.

Cette préparation est très importante.  Cela me permet de me rendre compte que la tâche sera ardue. Que la partie n’est pas gagnée.  Mais que c’est exaltant de choisir son matériel surtout de ne pas se tromper dans tel ou tel modèle.  J’aime bien cette introduction.

Le but dans le choix du matériel, c’est le minimum de poids.  En effet, durant une semaine on va transporter tout notre matériel et toute notre alimentation.

Je parcours un site d’un concurrent qui se prépare à faire le 30e  marathon des sables en 2015. Il écrit des sujets sur toute sa préparation que ce soit administratif, matériel, hygiène, entrainement.  J’adore !  Je vais me baser sur presque la totalité de ses choix.

Voici le site : http://objectif-mds-2015.over-blog.com/

J’ai parcouru son site en long et en large et sur tous les côtés !!

Je me suis inscrit sur la page d’un groupe sur Facebook qui est dirigé par Guy Giaoui et foued BERAHOU qui sont les responsables d’une association « les Bledrunners ».

2 types formidables qui prennent de leurs temps pour aider, renseigner les futurs concurrents du MDS. Sur Facebook, j’ai pu m’inscrire dans un groupe qui s’est formé.  Nous ne nous connaissons pas mais notre point commun c’est le marathon des sables.  Il y a Sylvie, Stéphane, Didier, Philippe, Hayat, Odile et Chanh.  Tous des 4 coins de la France.

Cette préparation est super intéressante.  Par exemple le faite de faire du feu.  A l’armée, je prenais mon réchaud à gaz et hop avec le briquet je pouvais faire réchauffer un plat. Sauf que ce matériel est beaucoup trop lourd et impossible pour le marathon des sables.  On ne peut pas transporter du gaz dans les soutes d’un avion.  Donc plusieurs solutions existent dont l’un est de faire du feu avec des branches, brindilles que l’on trouvera le soir.  L’autre avec l’Esbit qui est un combustible solide sous forme de plaquette de 4g ou 14g que l’on utilisera pour faire bouillir de l’eau dans un récipient en titane.  Tout est calculé pour être au plus juste.

Comment s’habiller ? Combien de changes ? Qu’elle type de chaussure ? Vêtement chaud, froid ?

Comment se nourrir ? Quel type de nourriture ? Qu’elles sont les proportions ?

Comment puis-je me laver ? L’hygiène du linge ? Il n’y a pas de machine à laver !

Quel type de duvet dois-je emporter ? Dois-je prendre un matelas ?

Quel type de matériel dois-je prendre ?

Attention au poids ! Parce que tout ce que j’emmène je dois le transporter sur mon dos ou sur moi.

C’est pour cela que j’ai créé une feuille Excel qui recense tout ce que j’emmène par type de catégorie avec en face le poids.  J’ai aussi créé une feuille Excel qui détermine tous les repas d’une journée et de la semaine avec les calories et le poids.  Cette feuille je l’ai modifiée énormément de fois, tant sur le matériel que l’alimentation.

 

Jeudi 7 avril 2016 :

La boule au ventre, je décide de parti, feu patate, je dis au revoir aux collègues qui me souhaitent bonne chance.  Je vais en avoir besoin !

Je pars de mon travail à 18h pour rejoindre un parking non loin de la gare.  Je prends mes deux sacs et je pars à pieds à la gare.  Mon train est à 19h30.  J’ai largement le temps pour le prendre. Le train est à l’heure.  En chemin, j’appelle Cécile pour lui dire que tout va bien !, j’embrasse très fort les filles.  J’arrive à la gare Montparnasse à 22h.  Je sors de la gare pour chercher l’endroit où prendre les cars d’Air France pour le transit à l’aéroport d’Orly Sud.  Je croise 2  gars avec le sac du MDS.  Je ne dois pas être bien loin ! Tout près de la gare, je vois plusieurs cars Air France.  Le voici, je monte et dépose mes sacs à l’avant. Il fait déjà nuit.

J’arrive à l’aéroport d’Orly Sud.  Je descends. Les 2 personnes continuent à pieds en direction de l’hôtel Ibis.  Je n’avais pas pris cette option d’une part le prix de la nuitée était élevé et d’autre part  la nuit sera forcément très raccourcie.  En effet, il faut être à 4h pour l’enregistrement des billets d’avion.  Je me promène dans l’aéroport en essayant de croiser d’autres coureurs. Personne ! Bon tant pis !

Je vais au 1er étage en cherchant un endroit où je pourrais dormir un peu.  Quelques personnes sont assisses sur les sièges.  D’autres plus rusées sont derrières un escalier montant à  l’abri des regards. 23h je m’assoie en essayant de dormir  mais les sièges ont tous des accoudoirs pas question de s’allonger.   La lumière artificielle m’indispose.   Je m’assoupie de temps en temps mais le sommeil ne vient pas.  Quelques employés font l’entretien des locaux. Je vois aussi le personnel volant qui arrive.

 

 

Vendredi 8 avril 2016 :

 Je regarde ma montre 3h30.  Je me lève, reprend mes sacs et je descends au rez-de-chaussée. Plusieurs coureurs sont arrivés.  Tous discutent dans différents langues.   Je croise 2 gars, on discute et on prend un petit déjeuner ensemble.  Une personne demande si elle peut s’assoir avec nous.  Elle part en Grèce.  On lui résume notre séjour et tout de suite elle pense que l’on est fou. Mais non ! Mais non ! Tout est calculé !

La machine me donne mon heure de décollage, les étiquettes pour les bagages.  Nous passons ensuite à l’enregistrement des bagages.  Le passage se fait assez rapidement.  Nous allons ensuite en direction de la salle d’embarquement.  Beaucoup de personnes font la queue.  Au loin je vois une casquette avec le prénom de Guy.  Notre point de ralliement ! Entre temps je reçois un texto de Stéphane me demandant où je suis.  Je lui dis que je vais rejoindre Guy qui est juste devant moi.  Je me présente à Guy.  Il me parle du marathon des sables.  Une vraie bible. Stéphane ainsi que Sylvie et Philippe nous rejoignent.  Puis nous montons au 1er étage pour rejoindre la fouille.  Devant moi, il y a le français le plus âgé, Joseph de 83 ans.  Je lui ai dit que j’étais fier de le croiser.  Puis nous circulons dans des grands couloirs vides bordés de boutiques de luxes.  Nous nous arrêtons à un bar pour prendre de nouveau un petit déjeuner. Je ferais l’impasse en ayant déjà pris un.  Puis arrive le moment d’embarquer dans l’avion. Petit moment d’émotion.  On est accueillis par les stewards.  Je rejoins mon numéro de place près du hublot.  Super ! Je vais pouvoir voir le paysage même si à cette heure il fait nuit.

De part et d’autre, mon regard croise celui de Gloria que je suis sur Facebook;  Celui de Florence Klein qui a remporté au moins trois fois le marathon des sables et aussi des anonymes comme moi-même qui se demande où on a mis les pieds !

Nous décollons vers 6:20. Le pilote nous souhaite la bienvenue.  Nous volons en direction de l’atlantique pour longer ensuite la côte jusqu’en Espagne.  Nous traversons la méditerranée. On nous apporte un plateau avec le petit déjeuner.  Au loin je vois les montagnes de l’Atlas avec de la neige sur les sommets.  Les couleurs sont magnifiques.  Pas beaucoup d’arbres ni de végétation.  On passe du beige à l’ocre.  Quelques habitations avec le toit plat puis on voit une ville avec une piste.  C’est bon, on arrive.  Nous commençons notre approche sur Ouarzazate.  Nous sortons de l’avion directement sur le tarmac. Une chaleur nous entoure. Entre temps dans l’avion nous avions rangé les vestes dans le bagage de cabine.  Quelques personnes se prennent en photo devant le panneau annonçant l’aéroport d’Ouarzazate.  Le passage à la douane.  Je fais tamponner mon passeport et je passe dans une autre pièce pour récupérer mon bagage.  J’entends des cris de joie, des hourras.  Mon sac est sur le tapis je le prends.  Je sors aussi ma caméra du sac et l’a met en route pour sortir de l’aéroport.  Nous avons droit à une haie d’honneur avec en prime Patrick Bauer le boss qui accueille chaque participant.  C’est avec une grande émotion que je remercie Patrick de cet accueil.  Je dépose mon gros sac dans la soute du car et je monte dans le véhicule.  Il commence à faire bien chaud. Tous les passagers ont pris possession dans les cars.  Le convoi se met en route.   La climatisation est la bienvenue.  Nous partons en direction des dunes du Merzouga pour environ 7 heures.

Ça nous permet de voir le paysage et de traverser des bourgades.  Quel dommage de voir autant de sacs plastiques éparpillés autour des maisons.  Nous croisons de temps en temps des policiers.  Les paysages tranchent du vert au sable.  Au bout de 3 heures nous faisons une halte pipi.  Les garçons, d’un côté de la route, sont alignés comme pour un tir militaire !!! Les filles de l’autre côté.   La tribu remonte dans les cars.  Plus on s’enfonce dans le sud du pays, plus les paysages sont aussi magnifiques que pauvres par leurs diversités.  Au bout de 2 autres heures, nous nous posons le long de la route pour une pause casse-croute.  Il est quasi midi.  Chacun fait la queue où on lui remet un sac avec une belle orange et un morceau de pain plat du pays.  Dans le sac, nous avons un sachet de saucisson sec, des cacahuètes, une boite de salade niçoise, de la compote de pomme, une brique de jeu d’orange.  Un convoi de camion militaire passe le long des cars.  Ce sont nos anges gardiens.  En effet, nous serons à environ une quinzaine de kilomètres avec la frontière algérienne.  Il y a environ plus d’une quarantaine de nationalité.  Et avec les attentats dans le monde, les organisateurs prennent toutes les dispositions pour assurer la sécurité de la course.  En cours de route on nous remet un imprimé où l’on doit former un groupe pour les tentes avec seulement les personnes du car.  Il commence à avoir un peu de rébellion car nous avons déjà formé les groupes bien avant.  Les imprimés restent lettres mortes. Nous ne les remplirons pas.

Nous apercevons les dunes de Merzouga.  L’arrivée ne doit pas être bien loin.  Nous croisons de temps en temps différents véhicules de sport  comme des Dauphines.  Il y a beaucoup de camping-car.  Les cars coupent la route pour s’enfoncer dans les terres.  Il fait encore jour.  Sur tous les comptes rendu que j’ai lus il fait habituellement noir lorsque les coureurs prennent possession de leur tente.  Peut-être que les remarques ont été prises en compte car au vue de la fatigue avec tous les transports que nous avons pris pour arriver ici, il est quand même plus facile de s’installer lorsqu’il fait encore jour.  Nous faisons du tout terrain. Les cars trainent un grand nuage.  On aperçoit le camp avec au loin les tentes noires qui seront notre chambre.  Les dunes de Merzouga bordent le camp.  La surface du camp est impressionnante.  J’ai exactement cette photo dans ma tête lorsque j’ai visionné les vidéos sur le marathon des sables. Je ne rêve plus je suis dans la réalité.  C’est génial ! Les cars s’arrêtent.  Nous récupérons les bagages.  Nous reformons notre groupe avec Guy comme chef de groupe.  Nous donnons la feuille avec les noms des personnes qui composent la tente. On souhaite que les deux groupes soient à côté.  On nous donne les numéros 72 et 73.  Nous nous dirigeons avec nos sacs vers la tente.  Enfin, j’y suis.  Je me crois dans un film, je vais dormir sous une tente berbère.  J’ai tellement vu de vidéos sur le marathon des sables qu’il n’y a pas de surprise mais le faite d’être sur place apporte une sorte de réalité virtuelle.  Je jubile.  Stéphane est à ma droite.  Chanh à ma gauche suivi de Didier puis Hayat et Odile, Sylvie et enfin Philippe.  Nous garderons, sur toute la course, cet ordre.  Je me change.  Je m’habille en guerrier.  Je fais quelques pas autour de la tente.  Autour du camp sont décimés des guérites pour les toilettes et d’autres réservés à la gente féminine.  Ces toilettes ont la particularité de ne pas avoir de récepteur de déchets.  C’est à nous de mettre un sac autour de la lunette.  Puis lorsque la commission est faite, de mettre ce sac dans une grande poubelle. Ces déchets sont ensuite brûlés sur place.  Il y a aussi des policiers qui surveillent les alentours ainsi que les hélicoptères.

Deux hélicoptères sont positionnés à l’écart du camp dont un appartient à l’armée.  Cette année, pour la sécurité de la course, un hélicoptère de l’armée survolera les coureurs.

Confusion autour du décalage horaire : moins une heure, moins deux heures ? Finalement nous apprenons que nous sommes à l'heure universelle soit – 2 heures et non à l'heure marocaine.

Malgré l’heure, je suis en short, teeshirt manches courtes et je porte mes tongs.  Nous soulevons le tapis de sol pour nettoyer le sol en retirant les petits cailloux mais surtout en retirant les épines qui pourraient perforer nos matelas gonflables. Je mets ma veste en Tyvek car il fait frais voir un peu froid.   Après être installé, nous nous dirigeons vers les tentes pour prendre le diner.  La nuit est tombée mais le camp est bien balisé. Il y 3 files d’attente, le service est rapide. Les plats sont garnis de tajine, de couscous, c’est très copieux.  C’est l’occasion de faire des réserves ! Et en plus c’est très bon ! Nous nous installons autour d’une table ronde basse qui est disposée sur des tapis à même le sol.  Pas évident de manger de cette manière nous n’avons pas l’habitude.  On regarde autour de nous, on entend toutes les langues ! Génial !

Lavage des dents.  Nous allons nous coucher.  Notre première nuit sous la tente.  Je sors le matelas dit autogonflant ! Il faut quand même souffler pour qu’il soit gonflé ! Je dispose le duvet sur le matelas.  Je revête ma tenue de nuit.  Un maillot à manches longues et un short. Je m’engouffre dans le sac à viande en soie puis dans le duvet.  Chacun s’est installé, il est presque 22h.  On se dit bonne nuit ! Le vent souffle beaucoup.  Avec Stéphane, en pleine nuit, on se lève pour retirer un piquet en bois pour faire tomber un pan de la tente.

Samedi 9 avril 2016 :

Le lendemain matin on aura tous du sable sur les duvets.  J’avais laissé la capuche du sac à viande sur ma tête ce qui m’a protégé du sable.  On sent la fraicheur du matin.

Nous faisons un brin de toilette.  J’utilise un gant de lavage sans eau.  Vraiment bien, çà nettoie parfaitement tout le corps.  Nous allons au camion qui est au milieu du camp et chacun récupère 2 bouteilles d’eau.

Nous allons prendre notre petit déjeuner au même endroit qu’hier soir.  Les tables sont bien achalandées.  Il y en a pour tous les gouts.  Je prends du chocolat au lait, du pain marocain avec de la confiture.  Le matin est destiné à choisir ce que l’on va prendre pour la course. J’hésite à laisser la polaire dans le sac de course.  Je fais un essai de tout mettre dans le sac de course.  J’ai des difficultés à fermer la fermeture éclair.  C’est la matinée de contrôle technique et administrative.  Notre tente prête nous nous dirigeons au contrôle.  Nous serons les premiers !  Nous déposons avec regrets nos bagages qui sont aussitôt mis dans un camion. Nous retrouverons nos sacs dans les hôtels à notre retour.  Voilà ! Il nous reste plus que nos vêtements de course et notre sac blindé de nourriture et de matériel obligatoire.  Nous passons ensuite par des sas en pesant notre sac.  Le mien fait 8 kilogrammes sans l’eau.  On pose sur le sac la puce GPS qui sera toujours en état de marche durant la période.

Puis ensuite je passe le contrôle de santé en donnant mon électrocardiogramme.  On me remet un sachet de pastilles de sel.  Que je devrais prendre à raison d’une ou deux pastilles par litre d’eau.  On me donne les badges de pointage pour l’eau et divers choses … puis le badge de pointage à chaque check point.  Tout est OK je suis apte pour la course.

En fin de matinée, nous décidons d’aller sur les dunes pour nous rendre compte de la densité du sables mais surtout pour profiter des paysages qui sont si majestueux.  Les dunes sont à deux kilomètres du camp.  Certains coureurs s’entrainent avec leur sac en courant.  Nous apercevons des dromadaires qui pâturent quelques herbes décimées sur le sable.  Nous longeons une auberge isolée de tout part.  Un havre de paie.  On arrive sur les dunes.  Le sable est du telle couleur ! Superbe ! Le sol est ferme.  On pensait que l’on allait s’enfoncer mais pas du tout.  Il y a déjà du vent qui commence à nous fouetter les jambes et le visage. Nous rebroussons chemin pour aller déjeuner.  Surtout ne pas se laisser mourir de faim ! L’organisation et en train de préparer la structure gonflable pour le départ.

Les personnes qui forment mon groupe sont aussi des passionnées de trail et d’ultra trail. 2 personnes ont déjà réalisé cette épreuve.  Pour les 6 autres ce sera la première fois.  Le marathon des sables n’est pas une course comme l’UTMB ou le TOR DES GEANTS, c’est une aventure.  Je le prends comme cela un défi personnel pour me prouver que je peux le faire. Parce que courir dans le désert avec des températures avoisinant les 45-50 degrés n’est pas anodin.  Lorsque je dis courir je dirais plutôt marcher. Les deux tentes 72 et 73 se regroupent pour prendre l’apéritif.  Chacun a apporté un petit quelque chose.  Nous sommes dans le désert et prenons l’apéritif comme à la maison.  C’est géant !

Dans l’après-midi, Patrick BAUER invite tous les concurrents pour un briefing.  Nous nous rapprochons devant son land-rover pour écouter ses recommandations.  Il présente les favoris. Le responsable des Doctrotters est aussi sur le toit pour nous dire toutes les recommandations médicales sur la course et présenter la carte de pointage médicale.  Cette année pour la première fois il y a une équipe de sourd et muet et donc une traductrice en langue des signes retranscrira tous les briefings du directeur de course.  Je prépare mon sac de course pour le lendemain.  Je prends mon sachet de repas pour la journée de demain.  C’est-à-dire pour demain matin et toute la journée.  Tous les soirs je devrais faire cela. Je transpose dans la poche latérale ma nourriture de la journée à savoir de la viande séchée, des barres de céréales et des gels.  Nous préparons nos pieds en mettant des bandes collantes aux endroits sensibles. Puis nous nous mettons mutuellement des bandes sur les épaules pour les protéger du frottement du sac.

 

L’heure de prendre le dernier repas ensemble arrive. Les tentes 72 et 73 se rejoignent pour manger ensemble.  Nous trinquons au Coca Cola.  Nous apprécions ce dernier repas collectif. Demain matin nous serons en autosuffisance alimentaire.  Nous prenons la direction du dodo. Je trouve difficilement le sommeil car demain la course démarrera vraiment.  Mon cerveau gamberge puis je tombe dans les bras de Morphée.

Dimanche 10 avril 2016 :

Il est 5:30 du matin. Trois, quatre personnes de la tente se réveillent.  Je m’extirpe de mon duvet. Il fait frais.  Je prépare mon petit déjeuner qui sera quasi le même tout le long de la semaine. Je mets de l’eau dans mon quart.  Je découpe le fond d’une bouteille et je fais tomber la poudre de lait puis lorsque que l’eau est suffisamment chaude je délaye le tout.  Je mélange les céréales (grains de riz soufflé ou pétales de maïs) avec le lait.  Je mange cela avec deux pastilles de vitamines, deux pastilles de spiruline.  J’enfile ma tenue de course.  A 6:00 les hommes en bleu démontent les tentes.  Avec quelle rapidité ils effectuent la manœuvre c’est impressionnant ! Ça permet aux récalcitrants de se dépêcher de sortir de leur lit.  Certains anglais aiment bien leur petit lit douillet, ils avaient des matelas gonflables de quinze cm d’épaisseur qu’il remettait aux employés du camp.  Les coureurs remettaient toutes sortes d’affaires qu’ils ne voulaient plus aux personnes du camp.

A 6:30 nous devons allez chercher nos bouteilles qui sont au nombre de un ou deux en fonction de la durée du premier check point.  Aujourd’hui nous aurons droit à deux bouteilles. Je remplis mes bouteilles de sacs qui sont chacun de 750ml.  Et comme le premier check point est à plus de quinze kilomètres je rajoute 600ml dans ma bouteille de réserve qui sera dans ma poche dorsale du sac.  Nous faisons une photo de la tente 73 puis des deux tentes réunies pour l’occasion.  Ce sont des moments inoubliables.  Avant de commencer de courir nous allons tous nous rassembler pour former le nombre 31.  Un hélicoptère nous survole en nous filmant.  Retour à la réalité, nous débutons nous marche en direction de l’arche de départ où nous attends Patrick.  A chaque début de course Patrick Bauer énumère les noms de personnes qui ont leur anniversaire.  Et bien sur la chanson qui va bien avec.  Puis le directeur de la course fait un briefing de la journée de course en indiquant le nombre de check point, les difficultés.  Cette étape fait 34 kilomètres avec 2 check point au 15e kilomètre et l’autre au 26e kilomètre.  L’étape comporte près de 80 pourcents de dunes.

Il est 9:00.  On y est ! Je suis sous l’arche du départ ! Ils lancent la chanson d’AC/DC - Highway to Hell.  Nous y sommes ! Beaucoup d’émotion à ce moment-là.  On se congratule, se souhaite bonne chance et que l‘on va y arriver.  Un moment euphorique.

Le compte à rebours a débuté, trois deux un partez ! Les deux cents premiers prennent leurs envols quant à nous, nous débutons notre marche.  Le sol est ferme et poussiéreux.  On est pris en photos de tous les côtés, nous sommes des stars.  Dans un bruit assourdissant, l’hélicoptère passe et repasse au-dessus de nous.  On lève les bras au moment où il passe au cas où on serait reconnu pour plus tard.  Les élites sont déjà arrivées sur la dune de Merzouga.  C’est gigantesque, je n’ai pas de mots pour dire mon émotion.  Je maintien un bon rythme.  Je double même en marchant quelques concurrents.  Il y a déjà du vent mais on ne s’en offusque pas.  Les paysages sont tellement beaux.  Nous sommes sur les dunes.  Nous sommes dans le désert.  Je me crois dans un film comme Lawrence d’Arabie.  Nous sommes tous en rang d’oignons.  Pas question de doubler sous peine de s’enfoncer sur les côtés.  Le vent souffle très fort.  Il fouette les jambes et le visage.  Il réussit à s’infiltrer jusque dans les narines.  Plusieurs concurrents saigneront du nez.  J’ai bien fait d’avoir pris une bouteille de réserve car arrivant au premier check point je n’avais presque plus d’eau.  On passera toujours dans le même couloir pour prendre l’eau.  On nous appelle par nos prénoms qui sont annotés sur les dossards.  Ça fait plaisir.  Je me réapprovisionne rapidement en eau, je mange une barre de céréales et c’est reparti.  Les paysages changent.  Nous traversons un lit de rivière asséchée.  Puis je profite de la traversée de la cité minière de M’Fiss, encore partiellement habitée pour me reposer sous une habitation abandonnée.  Je ne serais pas le seul.  Des concurrents font, en effet, la même chose que moi.  Le paysage  est de la couleur de la rouille.  Nous arrivons au deuxième check point.  Mon sac à dos me fait mal au niveau des bretelles.  Le poids du sac est assez conséquent.  Mon chemin croise celui de Patrick Bauer.  Je lui dis mes sentiments positifs et mon admiration sur les paysages. Il est très ouvert et d’une gentillesse à l’égard des concurrents.  Je poursuis mon périple toujours en filmant de temps en temps.  Nous retombons sur des dunes.  Il reste moins de dix kilomètres pour arriver au bivouac.  J’ai du sable dans les yeux, je commence à fatiguer et à souffrir de marcher dans le sable.  Je vois Marie la fille de Guy qui me double.  Puis Guy me rejoins au moment où l’on voit l’arche d’arrivée et le camp qui se dessine au loin.  La distance ne parait trop loin. Mais attention dans le désert, les distances sont erronées avec notre vue.  En effet, j’ai toujours dans ma ligne de mire l’arche. Je marche, marche et cette arche qui n’arrive pas.  En effet après des heures, j’y arrive. Soulagement, relâchement.  J’ai fait la première étape. J’entends le bip de pointage.  Je fais des gros bisous devant la caméra qui filme en direct les arrivées des coureurs afin que les proches puissent nous voir.  J’espère toujours lorsque je passe devant la caméra d’être aperçu.  Puis on nous propose un thé bien sucré.  Je me délecte de cette boisson qui passe par tous les sens de mon palais. Et enfin on me donne 3  bouteilles d’eau pour me ravitailler jusqu’à demain matin.  Maintenant je retourne à la tente 73. L’emplacement de la tente ne change absolument pas.  Cela permet de la retrouver rapidement.  Rapidement est juste un mot car dans la réalité et en fonction de l’état des pieds, le chemin est semé d’embuches.  Je retrouve les copains et  je leurs dis « Yes !  Première étape faite ».  Il est presque 18:00 lorsque j’arrive.  Il fait encore jour mais pour plus très longtemps.  J’ai mis 9:05 pour faire cette étape.  Je compte les personnes sous la tente.  Il en manque une.  Stéphane me dit que Didier a été récupéré par l’hélicoptère.  Avec la tempête de sables, il s’est retrouvé tout seul et s’est perdu dans les dunes plus de signalisation pour indiquer la route.  Les organisateurs sont intervenus pour le récupérer car il allait se perdre.  Didier n’aura fait qu’un bout du marathon des sables.  Il va être pris en charge par l’organisation.  On le reverra le soir pour dormir quand même avec nous.  L’ambiance n’est pas terrible.  On lui a pris toute son alimentation afin de ne pas favoriser des concurrents.  Je trouve à ma place, plusieurs feuilles, ce sont des mails que les personnes nous envoient.  Je me pose et les lit c’est réconfortant de voir que des personnes pensent à nous.  Çà fait hyper plaisir.  Je relirai plusieurs fois ces messages les soirs suivants.

Je retire mes chaussures, chaussettes.  J’ai deux petites ampoules.  Pas grave ! Je prends un gant de toilette ainsi que mes affaires de change.  Je vais au large du camp à quelques mètres. Je serais sous les yeux d’un policier ainsi que d’autres concurrents.  Au fur et à mesure que les jours passent nous n’avons presque plus de pudeur.  Que ce soit les garçons ou les filles chacun vaguent à leurs besoins naturels sous les yeux des autres qui n’en ont cure.  Puis je retourne à la tente, je prépare mon sac de repas numéroté  « jour 2 ».  Je complète les poches du sac à dos. Je me fais chauffer de l’eau avec l’esbit.  Je me prépare une purée jambon.  J’ai des difficultés à tout avaler.  C’est trop sec.  Trop dense.  Un potage aurait très bien fait l’affaire.  Je prends ensuite une compote de pomme lyophilisée.  A la fin du repas, je suis bourru.  Je me couche vers les 21 heures.  Le sommeil arrive très vite avec des images de dunes par milliers.

Lundi 11 avril 2016 :

Je me lève avec un peu de difficulté. Le corps commence à subir les efforts qui ont été fournis. La barbe se fait plus touffue. Je saute dans mes affaires de courses. Je me prépare un petit déjeuner qui sera toujours le même au fil des jours. A 6 :00 Les marocains commencent à démonter les toiles de tente. Pas le temps de trainer ! Didier part dès 6 :00 rejoindre l’organisation. Il emmène avec lui tout son matériel il est rapatrié sur Ouarzazate. Nous allons ensuite au milieu du camp chercher notre ration d’eau. Je remplie mes gourdes et surtout je bois en prenant 2 pastilles de sel car il commence à faire chaud.

Cette fois ci le départ est donné à 8:30. Les gens ne peuvent plus trop trainer. Patrick Bauer est déjà sur le toit de son Land avec deux personnes. Une qui traduit en anglais et l’autre en langue des signes. Cette deuxième étape nous emmène dans l’oued MOUNGARF. Elle représente 41,3 kilomètres avec 3 check point. Le premier à 11,5 kilomètres, le deuxième à 26 kilomètres et le troisième à 34,5 kilomètres. Ils lancent la chanson d’AC/DC - Highway to Hell. C’est partie pour cette deuxième étape. Non pas sur les chapeaux de route mais a un bon pas quand même ! Il y a toujours le poids du sac qui pèse sur mes épaules.

Cette étape permet d’avoir différents terrains dont des dunettes, de l’herbe à chameaux. Je passe le premier check point. On me remet 1 bouteille d’eau. Je prends des pastilles de sel afin de ne pas être d’hydraté. Nous longeons le vieux village de Taouz. En face de moi, il y un concurrent avec des prothèses aux jambes. C’est un ancien militaire anglais qui a sauté sur une mine en Afghanistan. Il a fait le pari de réaliser le marathon des sables malgré le handicap et la difficulté du terrain. Il y a aussi cet espagnol avec son fils qui a un cancer et qui a très peu de mois à vivre. Cette course c’est aussi un combat sur la vie. Ce n’est pas une course ordinaire. Il fait très chaud. Le thermomètre atteint 45 degrés. Je dis bonjour aux enfants qui nous regardent. Ce n’est plus que la terre battu. Le terrain est facile. Avant d’atteindre le deuxième check point nous ne débutons par des dunettes. Le check point 3 est atteint. Je me permets une pause sous la tente berbère mise à disposition. On passe par une petite oasis avec des enfants qui nous demandent de l’argent. Nous débutons la montée du  jebel El Abeth. C’est sablonneux, la montée est relativement facile pour peu que l’on mette nos pas dans ceux des autres, un peu comme un escalier.  Puis on passe par une petite gorge qui nous permet d’avoir un peu d’ombre. Je découvre le bivouac au loin. Enfin, je suis sous l’arche. Bip, un passage devant la caméra avec des bisous virtuels. J’ai mis 9:40 pour faire 41,3 kilomètres. J’ai mieux marché qu’hier. Il faut dire que le terrain était plus facile et surtout moins de vent. Petit moment de plaisir en dégustant un verre de thé bien chaud et sucré. On me remet 3 bouteilles d’eau qui servira à réhydrater l’homme, les plats lyophilisés, se laver. L’arrivée est toujours un moment magique. Il manque Stéphane. Je demande aux autres ce qui s’est passé. Stéphane a eu un problème de déshydratation. Il est à l’infirmerie mais rien de grave. Mais ce  qui est important il est toujours dans la course. Je regarde l’état de mes pieds. Je commence à avoir mal. Pendant la course je ne préoccupe pas des bobos du corps. Je suis beaucoup plus concentré sur mon avancé. Philippe a préparé un feu pour ce soir. On profite du feu pour chauffer nos gamelles. L’ambiance est magique. Je revis ! Je retire mes chaussures. Je passe ensuite à la toilette. Tout le monde se couche assez rapidement.

 

Mardi 12 avril 2016 :

On se lève à 6:00 en même temps que le soleil qui rase le sol. Que c’est beau ! Les marocains ne sont pas encore à notre tente. On est plus à l’aise avec les horaires. On gère mieux la situation. C’est devenu comme une routine. On se change, on fait chauffer l’eau pour le petit déjeuner. Je me lave les dents. Je vais chercher l’eau comme tous les jours. La personne me pointe en me donnant les bouteilles d’eau et toujours un petit mot sympathique. Le démarrage vers l’arche est difficile. Les pieds sont douloureux. Comme si je marchais sur des œufs. Ce n’est que les premiers mètres douloureux ensuite je ne ressens rien. L’excitation de la course fait que ma concentration se reporte sur autre chose.

Départ à 8:30. Patrick est sur le toit de son véhicule. Il énumère les noms des coureurs qui ont leur anniversaire aujourd’hui avec la petite chanson qui va bien ! Il indique le nombre d’abandon de la veille. L’étape fait 37,5 kilomètres avec le premier check point au 11ème kilomètre puis le 2ème check point au 23,5ème kilomètre et enfin le 3ème check point à 5 kilomètres de l’arrivée au 32,5ème  kilomètre. Cette étape est plus sablonneuse que la deuxième. Ils lancent la chanson d’AC/DC - Highway to Hell. Trois deux un c’est partie !

Nous nous élançons sur la piste. Les hélicoptères font de la rase motte au-dessus de nos têtes. C’est grandiose ! C’est l’étape avant la longue. Beaucoup de dunettes et d’herbes à chameaux jusqu’au premier check point. On sort du sables après 4 kilomètres pour gravir le du jebel Foum Al Opath. C’est une montée qui se fait sur de la pierre. Arrivé au sommet je me retourne pour voir toute la montée. Des coureurs sont là aussi pour se reposer. Je continue ma progression en descendant la dune par le sable. Je suis confiant. Je prends du plaisir. La montée n’a pas été trop exténuante. La descente est très facile en faisant quand même attention de ne pas se fouler une cheville dans le sable. On passe ensuite dans des dunes et on chemine en dominant sur la dune pendant quelques centaines de mètres. Le vent souffle toujours autant.

Je vois le deuxième check point au dernier moment caché entre deux dunes. Nous traversons encore des dunes puis on atterrit sur un terrain caillouteux. J’arrive au troisième check point. Sachant qu’il reste 5 kilomètres avant d’atteindre le bivouac, c’est bon signe. On longe les ruines de Ba Hallou. Je vois l’arche. Content d’être arrivé. J’ai les pieds en marmelade. Bip ! Un petit coucou devant la caméra et bien sûr ma boisson préférée du moment. J’aurais mis 9H37'. Je prends mes bouteilles d’eau et direction la tente 73. « Yes ! Troisième étape ». Toutes les personnes de la tente 73 sont encore là. Mais là je n’ai pas d’autre choix que d’aller à l’infirmerie. Clopin clopan en tong et avec une bouteille d’eau qui est obligatoire sous peine de pénalité ! J’ai aussi ma carte de pointage médical. Je passe d’abord par une tente où on me valide l’autorisation d’aller voir un podologue. Je vais voir une personne qui me remet un ticket numéroté comme à la sécu. Il me dit que mon tour est dans deux heures. Je dois d’abord laver mes pieds avec de la bétadine. Puis je vais sous une tente qui est juste à côté pour patienter. Il y a beaucoup de vent. Le sable est toujours présent. Je profite de ce moment pour somnoler. C’est mon tour. Enfin ! On me dit de m’allonger sur le dos et de poser la jambe sur un tabouret. Nous sommes tous dans cette position. C’est un médecin urgentiste qui me soignera. Elle ne comprend pas que nos pieds soient dans un tel état et ne comprend la raison de cette souffrance volontaire. Je ne resterai pas loin de 2 heures. Je reviens à la tente il fait nuit, malgré les bâtons lumineux posés au sol, j’ai des difficultés pour retrouver mon numéro de tente. Pas facile de marcher avec des tongs  dont les pieds ont des pansements à tous les orteils!! Ils sont tous en train de dormir. J’essaye de ne pas faire trop de bruit. Je prépare mon sac pour demain en prenant ma poche numéroté 3 pour la nourriture et transfère dans mes poches latérales. Je me fais chauffer un peu d’eau pour mon plat lyophilisé. Je n’ai pas trop faim. Je ne mangerai pas la compote de pomme. Je m’écarte du camp pour me laver le corps et le visage. Pas facile lorsque nuit !  Je me change. Je remets quelques pierre que la bâche afin que le vent ne s’engouffre sous la tente.   Je me couche vers les 22 heures.

Mercredi 13 avril 2016 :

Le départ est donné à 7:30. Nous n’avons pas trop le temps de nous disperser. Chacun fait ses affaires. C’est la longue. L’étape fait 84 kilomètres avec un temps maximum de 35 heures avec 7 check point. Petite particularité de cette épreuve les 200 premiers partiront 1 heures 30 après nous. Ce qui nous permettra de les voir évoluer sur le parcours. Ils lancent la chanson d’AC/DC - Highway to Hell. Trois deux un c’est partie !

Pour la première fois, on passe à côté d’une petite réserve d’eau. Puis arrive le premier check point. Dès que l’on arrive, on voit tout de suite ce qui nous attend ! Le jebel El Otfal.

On aura deux possibilités pour le gravir soit par une gorge rocheuse mais les coureurs sont à la queue leu leu soit par la dune. Je prendrais la deuxième option. Je suis pour prendre du plaisir je prends la dune. Surtout ne pas l’attaquer de front mais de biais. Je recherche les pas des précédents coureurs. Je commence ma montée. Il fait chaud, le sable est moue et se déplace à chaque pas. La pente est très pentue. Mais ce qui me rassure c’est que j’avance alors lorsque je regarde sur le côté droit je vois toujours une file qui n’avance pas. C’est motivant ! C’est marrant, je revois cette image de coureurs entrain de gravir une dune sauf que là je suis acteur. Je suis dans le film j’y suis ! Malgré la difficulté, je jubile. Je croise des personnages formidables comme Didier non voyant accompagné d’isabelle. Didier est un habitué du marathon des sables. La vue au sommet est magnifique. Maintenant il faut descendre par un début de sable. On continue dans un lit d’oued rocheux. La descente est technique. Nous arrivons sur un terrain plat et c’est à ce moment que l’on croise les élites qui filent à près de 10 kilomètres à l’heure. C’est impressionnant de les voir évoluer ! À chaque passage on les encourage.  C’est vraiment deux courses à part. On suit sur 3 kilomètres des dunes. On passe dans une oasis. Je vois de l’herbe en plein désert. J’ai failli m’arrêter à l’auberge prendre un verre !  Non !! Je m’arrête un peu à l’ombre car il fait très chaud. J’arrive au deuxième check point. Je me ravitaille en eau et je prends un gel avec des morceaux de viande séchée. Nous traversons divers paysages dont une petite montée sablonneuse avec une descente technique sur 100 mètres. J’arrive au troisième check point. Passé ce check point le temps horaire est plus large. Je passe un peu plus de temps pour me reposer. La nuit tombe assez rapidement. Je mets en place ma frontale et commence ma marche dans les dunes jusqu’au check point 4. Arrivé j’enfile tout de suite ma veste en tyvek. Je grelotte. J’ai de la fièvre. Je vais à la tente de l’infirmerie. J’ai 39,5 degré. Je suis déshydraté. Elle met de la poudre dans une bouteille que je dois boire entièrement. Elle revient me voir. Car dans le protocole il faut que je sois aspergé d’eau pour faire descendre la température. Je retire ma veste et elle m’asperge sur toute la tête. Je frissonne. Au bout de 2 heures, la température est revenue à la normal. Je repars aussitôt. Dans la nuit, je croise des petites souris blanches, des lézards et pas mal de scarabées. Le chemin est monotone toujours de la dune, c’est interminable. 

 

 

Jeudi 14 avril 2016 :

J’arrive au cinquième check point. Une bonne surprise nous attend. Des transats sont disposés avec un bar comme sur une plage et une musique d’ambiance. Stéphane est déjà arrivé. Il se repose sur un transat. Je prends un verre de thé. Succulent ! je passe deux heures à somnoler aux côtés de Stéphane. J’avais enfilé ma veste car l’air est frais. Heureusement que Stéphane est là pour me rebooster car on voit tout de suite ce qui nous arrive. Une montée abrupte. Je mettrai plusieurs heures pour la montée très technique. Nous déambulons dans une vallée sablonneuse. Nous entrons dans une gorge. Le soleil commence à pointer. C’est magnifique ! Ce rouge est d’une beauté splendide ! J’ai encore ma veste sur le dos. Je prends des photos. Trop beau ! J’arrive au sixième check point. On va alterner des dunes et du terrain caillouteux. Au milieu de la matinée, j’aperçois le septième check point. Je me repose dans une tente. Car de ce check point on discerne très bien l’arche d’arrivée. En sachant qu’il reste 10 kilomètres, çà devrait être facile. Eh bien non ! Car marcher en voyant sans arrêt cette arche, c’est démoralisant ! On n’en voit pas le bout. Et en plus il fait chaud. Guy me double. Heureusement, j’arrive à m’accrocher à ses basques. Je pense à  mes filles et surtout à Audrey. J’espère qu’elle n’est pas partie à l’hôpital. Audrey fait de l’anorexie. Et ses derniers temps, nous avions peur qu’elle ne s’effondre par le manque de force. Et sur toute la distance, j’ai pensé à elle. Enfin je traverse l’arche. Bip ! J’ai mis 28 heures et 47 minutes. Le verre de thé sera salutaire. On me donne un pack de 6 bouteilles. En effet, en arrivant à midi, pour tenir toute la fin de journée, il me donne toute cette eau. Philippe qui passait par là se propose de prendre le pack. Je lui dois une fière chandelle car je ne sais pas comment j’aurais pu les transporter. J’ai souffert des pieds. J’arrive à la tente, tout le monde est déjà là. Comme toujours j’arrive le dernier. Et encore un jour de fait. Je suis hyper content mais très diminué physiquement. J’ai des difficultés à retirer mes chaussures. Les pansements sont pleins de sable. Je ne mange pas, je file directement à l’infirmerie. J’y resterais 4 heures entre l’attente et le passage avec le médecin. J’ai fait un début d’infection sur chaque pied. Ils prennent des photos de mes pieds pour le suivi médical. Il me prescrit des antibiotiques. Le médecin est formidable d’avoir pris autant de temps avec moi. Je n’ai pas souffert. Les pieds ont été très abimés. Les guêtres que j’avais, laissaient passer trop le sable. Ce n’est pas du sable c’est de la farine. Il est d’une telle finesse ! Alors que j’étais allongé sur le dos on nous annonce l’arrivée imminente d’un camion avec du Coca Cola. Snif ! Snif ! Je reviens de l’infirmerie le soir et je n’aurais pas pu me reposer comme j’avais programmé en faisant du lavage de linge et prenant une douche en mangeant un peu plus. J’ai les pieds emmaillotés, chaque orteil est enveloppé de blanc !

Dans mon sac à chaussure qui me sert aussi à transporter les bouteilles d’eau après la fin des étapes, je lave mon boxer et mes gants. Il y en avait besoin ! Ensuite je vais à l’extérieur du camp et je me lave de fond en comble !

Philippe a préparé un feu. On pose nos gamelles sur les braises. L’eau bouillonne rapidement. On passera une petite soirée sympa. Demain c’est la journée marathon. Il faut encore tenir. C’est la der des ders. La journée a été relativement reposante même si… Je dors rapidement.

 

Vendredi 15 avril 2016 :

Réveil à 5:30, toujours le rituel, on s’habille, mange. A 6:00 les hommes en bleu sont déjà à pied d’œuvre pour les tentes. J’ai un problème. Je ne peux plus mettre mes petits pieds dans mes chaussures. Philippe a eu la bonne idée d’enlever les semelles de propreté. Ok, mais ce ne passe pas encore. Il élargie la chaussure et je passe en forçant. Ouille ouille !! Le départ est avancé à 7:00. Il ne faut pas trop trainer.

Maintenant, nous allons à l’arche de départ. Patrick Bauer accueille les coureurs en énonçant les anniversaires du jour et en indiquant le nombre d’abandon de la veille. Cette étape fait 42,2 kilomètres avec 3 check point. Le premier à 13,5 kilomètres, le deuxième à 24,2 kilomètres et le troisième à 34,2 kilomètres. C’est l’étape marathon. C’est la dernière étape chronométrée. Des commissaires de courses passent dans les rangs pour indiquer de faire attention à la disposition du dossard sous peine de pénalité. Ils lancent la chanson d’AC/DC - Highway to Hell. Trois deux un c’est partie ! Je ressens mes pieds. Plus j’avance moins j’ai mal.

On s’élance tous sur la piste en empruntant sur 3 kilomètres des dunes puis du terrain plat en direction du check point 1. Que je passe allégrement. On passe ensuite dans des dunes. Le check point numéro 2 se trouve dans les dunes. Je croise le médecin qui m’a soigné les pieds. Je lui dis que ses soins sont tip top, qu’elle est mon sauveur. Je l’aurais quasi embrassé tellement j’étais content ! J’avance en doublant Didier et Isabelle et j’arrive au check point numéro 3. Je voudrais que les huit derniers durent le plus longtemps possible. Le soleil est sur le point de se coucher, les couleurs sont splendides. L’atmosphère est reposante. Je suis envouté par ces paysages. J’adore !

Je vois l’arche d’arrivée sur plusieurs kilomètres. J’avance bien malgré les pieds ! Bip ! J’ai mis 10:30 pour un total de 67:41. Bien sûr que le temps que j’ai mis n’est sensationnel. Que je ne suis pas dans le peloton de tête ni même dans celui du milieu mais plutôt dans le peloton de queue. Qu’importe, mon but était d’arriver au bout de l’aventure. Je l’ai fait, je suis très fier de moi et c’est ce qui compte. Des gens applaudissent, je les salue et les remercie. Une chanteuse est sur scène à côté de l’arrivée. Pas beaucoup de monde en face. La soirée s’annonce festive. Un gros gros bisous en face de la caméra. Je suis très émue. Oui, je l’ai fait. Je savais que je pouvais le faire. J’en étais convaincu. Un petit verre de thé pour réchauffer le corps. Et je prends les 3 bouteilles que je mets dans mon sac à chaussures. J’arrive à la tente. Beaucoup de remerciement de toute part. Je craque, trop d’émotion. Nous allons passer notre dernière soirée ensemble. Dernière nuit sous la tente berbère. Les conditions ne sont pas si exceptionnelles que l’on dit. Ce qui manque le plus c’est de prendre une douche régulièrement. Mais le reste on s’y fait. Ce soir sur le camp, c’est la fête. Patrick Bauer va présenter les vainqueurs du 31ème marathon  des sables. On ne participera pas à la fête, les corps sont trop fatigués. Mais une bonne nouvelle circule dans le camp depuis le milieu de la journée, non par une petite brune, mais une canette rouge. On a encore droit a du Coca Cola. Je vais savourer  cette boisson. Je préfère rester sur mon matelas dans mon duvet. Vous ne pouvez pas baisser un peu le son ? Y’en a qui essaye de dormir !!!

Samedi 16 avril 2016 :

Le réveil sonne bizarrement ce matin. C’est le dernier. La dernière journée dans le désert. J’essaye de mettre mes chaussures non sans mal. Je vais chercher les dernières bouteilles sur le camp et ce matin on va aussi chercher notre maillot bleu turquoise à l’effigie de l’UNICEF. Je me change. On entend des klaxons, ce sont les bénévoles qui font le tour du camp sous les applaudissements et les remerciements de tous les coureurs. Moment chaleureux. Les toiles de tente sont restées sur place. Il y a encore beaucoup de vent comme au premier jour. Nous sommes tous de la même couleur. Je vais sur la ligne de départ  tout doucement. Il faut que la machine chauffe ! L’ambiance n’est pas la même que les autres jours. Comment dire ? Ce n’est pas la joie, ce n’est pas la tristesse.  On a hâte de retrouver nos proches. Mais on a aussi envie de rester ici car cette aventure est formidable. Elle respire l’authenticité, la solidarité. Les familles et sponsors de quelques candidats sont arrivés sur le camp. Ils sont de chaque côté de l’espace départ. Cà leur permet de voir, relativement, les conditions de course.  Tous ceux de la tente 73 se congratulent.

Patrick Bauer énonce pour la dernière fois les recommandations sur l’étape. C’est une étape de 17 kilomètres avec 1 check point. Et nous entendrons pour la dernière fois la chanson d’AC/DC - Highway to Hell. Trois deux un c’est partie ! Je ne dirais pas que je pars sur les chapeaux de route mais je me sens bien. Bien dans mon corps bien dans ma tête. Je suis reposé. Et j’entends encore une fois ce musicien jouer de la flute de pan. (J’apprendrais beaucoup plus tard que c’est Jean Michel Touron un super ultra trailer) Et puis j’arrive à avoir un bon rythme. Je suis lancé. J’arrive au 1er check point qui sera donc le premier et le dernier. Moment nostalgie. Je mange pour la dernière fois le reste de viande séchée qu’il me reste. C’est super bon. Les familles sont aussi sur le check point pour encourager leurs proches. Un kilomètre avant l’arrivée, les tentes 72 et 73 se regroupent pour arriver ensemble. Super moment, super émotion. On l’a fait.

Nous devrons faire la queue leu leu pour que Patrick Bauer nous remette la médaille. Chacun de nous se félicite. Les larmes ne sont pas loin. C’est mon tour et je remercie Patrick de fond du cœur de cette course folle mais tellement forte en émotion et en solidarité. Il me passe la médaille autour du cou. Aussitôt les cars sont prêts à réceptionner les coureurs. Quelques-uns donnent le reste d’affaire aux marocains. Je monte dans le car, je retire mes chaussures. Les chaussettes n’ont pas supporté le séjour elles sont trouées de toute part. Et hop dans la poubelle. La climatisation fonctionne à merveille ! Cela évite de respirer les mauvaises odeurs ! Nous nous rendons à Ouarzazate pour un trajet d’environ six heures entrecoupé de pause pipi. Et voilà l’aventure dans le désert est terminée mais dans notre tête elle est toujours présente. On nous remet un sachet repas comme au premier jour. Je mange le tout comme un goinfre. On sera déposé à notre hôtel. Les bagages sont déjà sur place. Un grand bravo à l’organisation.

Je sors du car et me dirige tant bien que mal à l’accueil de l’hôtel.  On passe d’abord dans une cour avec une fontaine au milieu. On me remet la carte d’accès de la chambre. Je retrouve Didier. On discute un bon moment, il me dit qu’il a fait le touriste toute la semaine avec une personne. Je suis content pour lui. Je rejoins ma chambre.  La première chose que j’ai faite c’est d’aller dans la salle de bain pour me débarrasser de mes pansements. Il me faudra une bonne demi-heure, plié en deux dans la baignoire en aspergeant les pieds d’eau. Je n’ai pas souffert mais la vue des plaies est assez impressionnante. Je passerai une bonne heure à me laver. Et quel bonheur d’avoir des vêtements propres. Je mets mes affaires de course dans une poche poubelle. Je m’allonge sur le lit en attendant l’heure du diner. Allez c’est l’heure, je me dirige dans la salle du restaurant. Je retrouve Laurent, Didier. Nous avons à disposition toutes sortes de plats. C’est la première fois depuis une semaine que je vois autant de nourriture. Je me fais plaisir mais attention à mon estomac. Nous mangeons juste à côté de la piscine. Marco Olmo et son équipe mangent pas loin de nous. Je ne vais pas trop tarder à aller me coucher car la fatigue arrive très vite. Dans la chambre, je suis obligé malgré la chaleur de fermer la fenêtre car la fête en ville, de la musique jusqu’à minuit.

 

Dimanche 17 avril 2016 :

Je serais finalement seul dans ma chambre. Peut-être que le colocataire avait abandonné sur une étape et est repartie aussitôt en France…

Je prends ma douche et je vais prendre mon petit-déjeuner. Un buffet bien fourni nous accueille. Ça me change des céréales quotidiennes. Je rejoins Didier qui est déjà au bord de la piscine en train de manger. Il fait un temps magnifique et je prends mon petit-déjeuner. Sympa ! C’est un moment très agréable Nous sommes sur une terrasse qui  domine la ville; On voit très bien  les limites de la ville sur le désert. Après le repas, nous allons à l’hôtel IBIS  pour faire nos empiètes et surtout récupérer mon maillot finisher. Le magasin n’est pas encore ouvert nous patientons un peu. Notre tour arrive j’achète un maillot du Marathon Des Sables et je récupère le fameux maillot Finisher à la taille que j’ai indiqué au moment de l’inscription. Ne pas se tromper au moment de la validation. Il est légèrement plus petit que ma taille mais tant pis c’est un maillot fétiche. Je l’ai gagné à la sueur de mon front !

On retrouve le reste de l’équipe de la tente 73. On part vadrouiller dans le centre-ville. On s’était donné rendez-vous avec la tente 72 pour déjeuner à une terrasse d’un restaurant réputé. On visite le souk d’Ouarzazate. La viande mélangée aux poulets vivants, les odeurs nauséabondes, à voir !

Je retire de l’espèce à un distributeur. Puis on se dirige au restaurant. On reste à l’intérieur et chacun commande soit un couscous soit un tajine. La cuisine est excellente.  On restera un bon moment.

L’après-midi on fait des achats de souvenirs et on visite la ville. En soirée, on se retrouve, tous ceux de la tente 72 et 73, à l’hôtel. Certains piqueront une tête dans la piscine d’autres se relaxeront à l’ombre. On  déjeune tous ensembles. Le buffet est toujours bien garni. On passera une agréable soirée. Le soir je retourne avec 3 autres personnes se promener dans le souk et faire les derniers achats. Je retourne à ma chambre et ce soir la dernière nuit au Maroc.

Lundi 18 avril 2016 :

Moment nostalgique lorsque le lendemain nous reprenons le car pour nous rendre à l’aéroport et prenons l’avion pour atterrir quelques heures plus tard sur le sol français. Bien sûr la température est très différente d’où nous venons, le contraste est saisissant. Je me retrouve dans les embouteillages parisiens avec les odeurs des véhicules, le bruit des klaxons. Puis le train qui n’arrive pas nous aurons droit à un train à étage où chacun doit trouver une place. Un collègue du MDS aura droit à un accueil triomphant à la gare de Poitiers, je longerais la haie d’honneur. J’aurais droit avec mon collègue poitevin à un article dans le journal local. Le rythme de la vie citadine reprend vite son cours. Cette période d’une semaine est une bouffée d’oxygène, un grand moment qui restera gravé dans ma mémoire. Ce récit est écrit 5 mois après. Je me suis basé sur le site web de l’organisation, sur les roches des vidéos qui j’ai prise et surtout sur ma mémoire, mes émotions mon ressentis.

Merci Patrick BAUER pour cette fabuleuse course ou plutôt aventure. Merci pour votre gentillesse et votre simplicité.

Conclusion :

S’il fallait refaire la course ? Sur le moment non, 2 mois après non. Mais en écrivant ce récit en visionnant le film que j’ai fait, peut-être que oui. Cette course me hante !

Il fallait effectivement prendre des chaussures avec des semelles épaisses car les épines qui étaient enfoncées dans la semelle étaient assez longues (2, 3 cm). Je ne reprendrais pas des Hoka car le mesh est trop aéré et laisse passer trop le sable.

Les guêtres, je prendrai plutôt la marque Raidlight. Celle que j’avais la maille était trop aérée.

Le duvet avec le sac à viande : très bien. Le sac à viande a permis de préserver l’hygiène du duvet et surtout m’a protégé du sable qui s’engouffre la nuit dans la tente. Le matelas super facile à mettre en place et à ranger. Ne prenait pas trop de place dans le sac. Stéphane qui logeait à côté de moi a eu le matelas percé quasi le premier jour. Pas de chance ! Donc, oui faire attention avec ce type de matelas.

Le sac à dos un raidlight de 20 l. Au niveau du volume suffisant mais si le premier jour j’ai eu quelques difficultés à tout loger. La mousse de protection des bretelles est trop légère. J’ai eu vite mal aux épaules dû au poids du sac. J’ai pas mal souffert durant quasi toute l’épreuve aux trapèzes.

Au sujet des vêtements que ce soit le maillot manches courtes raidlight, excellent il sèche très vite.

Prendre des manches longues car le soleil tape. Et on prend rapidement des coups de soleil malgré la crème solaire.

La crème solaire est un élément obligatoire mais avec le sable ce n’est pas top sur le visage.

Pour l’alimentation, j’avais prévu une collation d’arrivée avec le repas du soir. Sauf que j’arrivais à chaque fois aux alentours de 19 heures. J’attaquais direct le diner. J’avais prévu un repas lyophilisé en purée ou en pâte.  Ça ne passe pas, j’aurais dû prendre de la soupe en sachet. J’ai beaucoup apprécié la viande séchée. Car au bout de quelques jours je ne supportais plus le sucré. Avec le soleil l’eau que vous transportez devient tiède. Si en plus vous mettez de la poudre dedans je ne vous raconte pas le gout !! Mais comme on est obligé de boire, donc…

Surtout avant de commencer la course, même si vous n’avez pas soif, boire un demi voire un litre d’eau.

1 commentaire

Commentaire de arnauddetroyes posté le 02-10-2016 à 00:41:43

Merci pour Ton partage et Bravo d etre finisher du mds .
J espere pouvoir dans quelques mois raconter la meme chose,pour le moment c est encore plein de questions qui se bousculent.

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