L'auteur : olneos
La course : Ultra Champsaur - 60 km
Date : 3/7/2016
Lieu : Ancelle (Hautes-Alpes)
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Distance : 60km
Objectif : Terminer
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Tout d’abord les paysages sont à couper le souffle, l’année dernière j’avais fait le 30 km avec un départ sur le pont de Savines le lac, j’avais été époustouflé par le cadre et je m’étais promis de faire le plus long afin d’en profiter encore plus.
L’ultrachampsaur c’est 55 km et environ 3600 de dénivelé, à mon niveau c’est la course avec le plus gros dénivelé jusqu’à ce jour (tout ça en prévision de l’Echappée belle de fin août qui sera encore pire ou mieux selon ce que l’on pense).
Le départ est prévu à Pont du Fossé et l’arrivée à Ancelle : pour aller à Pont du Fossé nous prenons donc des navettes à 5 heures du matin d’Ancelle : je me suis donc levé à 3h45 un dimanche matin (youpi !!).
A Pont du Fossé nous attendons dans une salle le départ fixé à 6 heures. Quinze minutes avant nous rentrons dans le sas de départ : j’en profite pour taper la discute avec un autre coureur à peu près de mon âge et originaire de la région Marseillaise (je ne sais pas encore que je le reverrai plus loin sur la course).
Je n’ai pas d’objectif, je pense juste pouvoir terminer entre 10 et 11 heures si ça va (et ça va pas trop aller …) mais pour moi c’est plutôt une « ballade » qu’une course : je prends le temps de m’arrêter et de filmer, profiter des paysages (et de reprendre mon souffle dès que j'en aurai besoin, ce qui sera le cas).
Le départ est donné : je prends mon petit rythme pépère car après 1 kilomètre on entame une montée de 5.7 km avec plus de 800 m de dénivelé.
Un petit bouchon se forme au début de la côte, j’en profite pour regarder derrière moi (tiens il n’y a pas grand monde) : aujourd’hui j’ai bien l’impression que je vais viser un top 30 par la fin.
Je tape la discute avec une traileuse qui m’explique qu’elle a été blessée pendant un long moment et qu’elle faisait des podiums : un peu comme pas moi.
La première montée et la descente se passent plutôt bien. J’arrive au premier ravitaillement situé au 11eme km en 1h45 : la traileuse qui était avec moi en début de côte m’a largué dans la montée.
D’habitude je tape la discute et je prends mon temps pour manger (lors de ma dernière course j’avais calculé que j’étais resté bien 30 minutes sur les ravitaillements) : je pense que je dois être dans le top 10 dans ce domaine et je m’améliore au fil des courses pour rester de plus en plus de temps.
Là pris d’une fuite de cerveau je bois juste un chouia et je picore puis je reprends ma route : je n’ai pas dû rester plus de deux minutes sur le ravito : GRAVE ERREUR !!!
La deuxième montée fait près de 9 km pour un dénivelé de près de 1200 mètres. Dès le début je sens que j’aurais dû rester un peu plus à manger … la traileuse me double de nouveau car je l’avais doublé lors de mon rapide ravito ; je suis à l’agonie et j’ai une furieuse (première) envie d’abandonner …
Je serre les dents et j’arrive tant bien que mal à finir l’ascension et à redescendre vers le 2eme ravitaillement : j’ai fait les 12 km de cette portion en 2h50 (j’en suis à 4h35).
Je prends ma longue pause sur ce ravitaillement et je ne sais pas encore que le fait de piocher dans mes réserves lors de la première ascension ne me permettra pas de continuer sereinement mais plutôt de continuer à ramer inexorablement.
Je me sens quand même bien juste après avoir mangé, ça me donne un peu des ailes (de moineau et pas pour une durée bien longue) mais dans la foulée on entame une nouvelle montée de 7 km avec près de 1100 m de dénivelé).
Comme sur la précédente ascension j’agonise (façon de parler) , je veux(une deuxième fois) abandonner, j’ai aussi mal à la tête (par la suite je mettrai les lunettes de soleil et ça passera comme par magie).
J’arrive à dépasser le coureur avec qui j’ai parlé dans le sas de départ : il me dit qu’il va certainement abandonner lors du prochain ravitaillement (je ne lui dis pas que j'y ai pensé moi aussi, on va pas s'enfoncer mutuellement) : je le dépasse puis un peu plus loin il me dépasse et c’est moi qui me dit que je vais arrêter (une troisième fois).
Et sortant de nulle part un vétéran 4 me dépasse !!! Il monte à son rythme tout en parlant, il me largue inexorablement (chapeau !! pas pour le fait de me larguer mais pour ce qu’il fait à son âge).
J’arrive au sommet (j’ai mis 2h35 pour faire les 7 km !! et j’en suis à 8 heures de course) : je dis à un bénévole qu’au prochain ravitaillement j’arrêterai (la quatrième fois) Il me dit que le plus dur est fait, qu’il ne reste plus qu’une seule grosse côte (gentil bénévole).
J’entame la longue descente et je me sens un peu mieux : j’ai décidé de manger à des fréquences plus rapprochées et ça va de mieux en mieux et puis en trail on se sent toujours très bien en descente, moyen sur le plat et pas bien en montée !
Je double le vétéran 4 (ça me rajeunit de quelques années)
J’arrive au pied de la dernière difficulté (39 K 8h50 de course) : la montée « n’est plus que de » 3 km et 400 mètres ; je me sens de mieux en mieux (bizarre qu’au fur et à mesure ça aille mieux ça aurait dû être l’inverse).
Je monte à mon rythme, j’arrive au dernier sommet en 10 heures (42 kilomètres : youpi j’ai fait un marathon !!)
J’entame la descente et je commence à doubler certains coureurs (euh pas beaucoup quand même) : en général je double en descente et je garde ma position en montée, aujourd’hui c’était je me fais dépasser en montée mais j’arrive à doubler dans les descentes (enfin seulement les deux dernières).
Je dépasse le coureur qui voulait abandonner (en fin de compte il n’abandonnera pas : à croire que c’était la journée de ceux qui voulaient abandonner mais qui ne le font pas où qui pense qui le feront) : il me dit qu’il s’est redoré la pilule au 40eme km (un peu comme moi en fait).
Dans la descente j’entends quelqu’un derrière moi : un coureur me suit et on effectue la descente en duo (il m’explique qu’il a des problèmes d’adducteurs) : nous faisons les 11 derniers kilomètres en 1h30 pour arriver à finir la course en 11h40 avec une moyenne phénoménale de 4.7 km heure sur l’ensemble de la course (le gagnant a fait du 8.7 km) !!!
Cela donne une photo mémorable lors de l’arrivée: j’ai l’air tout petit à côté de mon compagnon de descente (je ne vais pas vous donner le lien pour cette photo où je suis ridicule :-)
Conclusion :
* une superbe course avec des paysages magnifiques et des bénévoles aux petits soins pour nous.
* Je dois me goinfrer à chaque ravitaillement sous peine d'explosion très rapide et questionnement incessant (abandon or not abandon ?)
* J'ai pas vu de marmottes et rien que pour ça je le referai l'année prochaine (à moins qu'on me traîne sur la restonica ...)
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