L'auteur : amdacil21
La course : Ultra Tour des 4 Massifs - 40 Series Chartreuse
Date : 20/8/2016
Lieu : St Nazaire Les Eymes (Isère)
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Distance : 42km
Matos : Chaussures : Salomon XA Pro
Sac : Salomon S-lab ADV
Bâtons télescopiques
Objectif : Terminer
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Bonjour à tous !
Après avoir lu des conseils et récits de course ici, il me semblait naturel d’enfin participer après mon premier trail de montagne : l’UT4M Chartreuse.
L’UT4M (Ultra Tour des 4 Massifs) est une course assez jeune (4e édition) de 170 km / 11 000 d+- qui passe par les 4 massifs entourant Grenoble : Vercors, Oisans, Belledonne et Chartreuse. Il est possible de faire la course en solo, en relais, avec un massif par jour ou un seul massif. Etant encore inexpérimenté dans ce genre d’aventure j’ai choisi de me cantonner à la Chartreuse, qui fait environ 42 km pour 2700 m de d+-. Départ à St Nazaire les Eymes dans la vallée du Grésivaudan, grosse montée jusqu’à Chamechaude en passant par le col de la Faita, longue descente jusqu’au Sappey, remontée jusqu’au fort du St Eynard, descente puis remontée sur le Rachais et une longue descente finale en passant par la Bastille. Tout un programme !
Pour la présentation, bientôt 24 ans, 1m73/64 kg affûté et faisant à la base principalement de l’escalade/VTT avec course à pied en complément pour les Raids multisports. J’ai fait mes études sur Grenoble et c’est là que j’ai fait mes premières expériences de trail/VTT avec le Raid INP notamment. Bossant désormais sur Paris j’ai dû abandonner le VTT et j’ai commencé la course à pied en remplacement. J’avais fait un semi en mai 2015 pour voir, c’était ma première compétition de CaP. Je suis donc plutôt nouveau dans cette discipline, même si je faisais des footings de temps en temps bien sûr. J’avais 16,5 de VMA environ en Janvier.
Niveau courses de l’année 2016 : 2*10 km (45min50s en janvier pour mon premier 10 km puis 44 min en Février), 2 semi (record en 1h38), 2 Raids à la journée, 1 sur deux jours (160 km/ 5000 d+ en quasi 2*10 heures), un trail Parisien (37 km / 700 d+ en 3h45), de l’alpinisme (Agneaux, Dôme des Ecrins et Mt Blanc par les Cosmiques-Goûter) et enfin un trek en Islande. J’ai donc pu mettre un peu de dénivelé pendant l’été (ma principale crainte du fait d’être à Paris), le fait de revenir régulièrement en région Grenobloise étant clairement un avantage sur le Parisien pure souche. Un nouveau test de VMA me donne 17,2.
Je n’avais pas trop d’idée du temps à viser sur genre d’épreuve, j’ai donc regardé les temps du tiers, moitié et deuxième tiers de classement et je me suis dit que je serai surement dans ces eaux là, ce qui donnait dans notre cas entre 7 et 8h. Je n’étais pas inquiet sur ma capacité à faire une épreuve de cette durée (j’avais fait sans problème de crampes/estomac des Raids et séances d’alpi en 10-12h) mais j’avais peur que mes genoux lâchent avec tout ce D- (j’avais eu des problèmes aux fascias lata comme beaucoup,). Ils étaient censés être comme neufs, y avaient plus qu’à tester.
Et maintenant rentrons dans le vif du sujet :
Vendredi :
Retour sur Grenoble, tram pour aller au Palais des Sports en traversant le parc principal de la ville. Petit moment de nostalgie en se rappelant les soirées passées ici à faire du lever de coude plutôt que des séances de fractionné. J’avais passé des concours de prépa à ce fameux Palais, brrr. Il n’y a pas trop de monde pour le retrait des dossards et il y a une conférence en cours à côté sur « Le stress engendré par la codification de l’entrainement » ainsi qu’un petit village d’exposants. Vérification du matériel et hop on repart avec le précieux sésame. On rentre à la maison, des pâtes, on regarde le profil et les temps calculés sur le site de l’UT4M pour faire un petit papier synthèse et zou au dodo.
Comme d’hab la nuit est courte et agitée, lever 5h40, départ à 06h00 pour être à St Nazaire les Eymes à 6h30. Je suis accueilli sur du Bob Marley, ptêt pour calmer les nerveux même si le pétard est surement mieux après qu’avant la course. Il y a déjà du monde dans le sas, je me prépare, fais quelques moulinets et hop on rentre avec tous ces barjos qui vont passer leur samedi à cavaler dans la montagne plutôt que de décuver, quelle drôle d’idée. Y a des gens en clubs, en groupe et d’autre tout seul. J’en fais parti, eh oui mes potes sont des tatas. Je suis jaloux de certaines paires de mollets, je me dis que le tir à l’arc ça m’irait ptêt mieux niveau morphologie. Il fait 20°C (à 6h30 !) et le ciel est couvert. Des orages sont annoncés, ils devaient arriver en soirée, puis dans l’après midi puis vers midi puis vers 11h … Bon on n’est pas en sucre et la gadoue c’est bon pour la peau il parait. J’appréhende un peu la descente de Chamechaude sous la flotte ceci dit. Je vois Aurélien Collet (leader des 4 massifs en 4 jours), il n’a pas l’air d’un superman, mais ça c’est avant qu’il ne torche le parcours en 04h40.
Samedi :
Top départ à 07h00, la ptite musique épique qui va bien et on se croit au départ de l’UTMB, youhouuuh. Montée de quelques km assez douce sur la route pour rejoindre le départ des sentiers, je suis étonné de voir des gens marcher dès le début. Pour ceux qui ont déjà 3 massifs dans les pattes je peux me comprendre mais je me dis que les autres ne sont pas arrivés. En fait je pense que certaines personnes ont choisies de faire le parcours en mode randonnée car les barrières horaires étaient quasiment inexistantes vu que les coureurs du 160 n’étaient en général pas encore passés ici. Je trottine, en me fiant au cardio pour ne pas partir trop vite.. Je ne dépasse pas 80% de FCM et je remonte tranquillou histoire de ne pas me faire avoir par les bouchons quand les singles commenceront.
On arrive assez vite dans la forêt et bim grosse montée, on commence pour de vrai. J’ai les bâtons et dans ce genre de montée qui glisse un peu je trouve ça très bien. Je suis vraiment bien (75-80%) sur la montée au rythme imposé par le peloton, c’est dur de doubler sur ce type de chemins donc je prend mon mal en patience et je me dis que ça évitera de finir cramé trop tôt en étant tout feu tout flamme. 40 minutes après le départ on prend la flotte, merci les prévisions. L’épais feuillage protège pas mal mais ça rafraîchit quand même. Vers 1 heure de course ça commence à s’étirer un peu, j’en profite pour remonter progressivement, je suis bien niveau jambes et souffle, en avant Simone. On arrive sur un premier petit sommet, ça se dégage et on prend bien la flotte. Descente sur le col de la Faita dans les alpages, ça glisse un peu sur une descente herbeuse assez courte. Je vois des gens galérer à retenir donc je lâche les jambes en essayant de pas me foutre par terre, pic à 13,5 km/h, exploit jamais répété. Suit une portion de faux plat montant/descendant dans la gadoue, je relance jusqu’à arrivée sur un autre raidillon, qui mènera finalement sur le Habert de Chamechaude, premier ravito. Les bénévoles sont aux ptits oignons, je mange des tucs/jambon de pays pour le salé et je termine par de la pastèque (bonne idée !). Je refais un bidon de sucré pour le sac et je refuse à contre cœur le shot de Chartreuse … Bonne surprise je suis en avance sur le temps intermédiaire des 7h de 9 minutes et je me sens bien, même si trempé. Le compétiteur se réveille et je me fixe donc de terminer en 7h. Je mets la musique pour la suite et en route.
Séance de traversées plus ou moins plates en forêt puis bim montée à Chamechaude. La descente à des portions communes avec la montée, je n’apprécie pas énormément vu que c’est un poil dangereux de se faire frôler par les bourrins du top 100 sur terrain glissant. La portion en haut n’est pas commune heureusement. La ça grimpe bien, il commence à faire froid et la vue est bouchée … Je galère à mettre ma veste en marchant, je rajoute la casquette et je commence à doubler à mon rythme vu que ça va un poil trop doucement devant. On voit les gens tout en haut, je me mets dans ma bulle et hop on pointe sous le sommet. S’en suit la descente, qui va se révéler assez technique et très casse gueule sur le début (gros cailloux glissant et portions de boue). Je ne peux pas doubler sur la première portion puis dès que j’ai un espace je pars devant. Les bâtons me sauvent la vie, je suis assez à l’aise et je remonte bien. On attaque ensuite une longue descente jusqu’au Sappey, je déroule et je grapille des places. Les genoux tiennent bien, le cœur va bien (au dessus de 80% maintenant) et même si je sens les quadris qui chauffent je me dis que je gagne pas mal de temps à envoyer un peu en descente.
J’arrive à un ravito en intérieur (j’imagine qu’il était censé être dehors à la base) avec 6 minutes d’avance sur les 7h. C’est galère car bondé, je grignote ces bons vieux Tucs et ce qui me passe sous la main, je remplis un bidon de sucré et le camel d’eau plate. Je perdrai mon avance dans les bouchons, dommage. Repartir sous la pluie avec un petit escalier fait un ptit choc … Direction le fort St Eynard, qui après une portion de piste en trottinant annonce un bon raidillon en forêt avec 300-400 m de d+, je rejoins un groupe pour la montée. La fraîcheur du début n’est plus là mais je reste quand même globalement bien. Je gère bien l’hydratation depuis le début, y a pas de raisons que ça n’aille pas non mais. On arrive finalement au fort, qui offre une vue très impressionnante sur Grenoble, qui est loiiiiin en bas.
Longue descente en courant pour arriver sur le Col de Vence, je rattrape là encore pas mal de personnes. 4 minutes de retard sur les 7h, alors que j’ai fait une bonne descente je trouve ; je pense que je me suis fait endormir par le rythme dans la montée, dommage.
Ravito express ou je pars en marchant avec mon butin, on arrive vite sur la dernière montée pour aller au Rachais. Les 7h sont jouables mais il ne faut pas traîner, je mets le turbo dans la montée et j’arrive à la descente plus vite que prévu (on ne passe pas par le sommet en fait). La une trèèèèès longue descente pour aller à la Bastille, pas très roulante (je me souviens de l’avoir fait en VTT, ça semble beaucoup plus impressionnant à pied), je me mets une vautre sur un caillou vicieux, m’en fout les os ça repousse. Je passe devant un bloc qui m’avait coûté un cadre de vélo à l’époque, je dépose une fleur sur cette stèle improvisée et j’arrive enfin à la Bastille. Les quadriceps couinent mais les genoux tiennent le choc. Pas le temps de souffler, la descente continue. Heureusement c’est plus roulant mais y a trop de lacets à mon goût. Je rattrape quelques personnes mais un petit rigolo me talonne à 20 m depuis le moment. Une maligne coupe tous les lacets avec les escaliers, pas très fair play ...
J’arrive en bas en conservant mon avance, plus que 2 km ! Je connais bien cette enchaînement Bastille/Grenoble avec les Raids et les footings du dimanche, mais là c’est dur. On arrive sur les quais et on rentre dans le centre ville, plus qu’1 km à la place Notre Dame. Les bénévoles ont toujours un mot gentil et quelques badauds regarde d’un air curieux, ça doit faire bizarre de voir débouler un mec trempé et boueux, au sprint à … 8 km/h. Mon rival me double, je lui lâche un bien joué – t’es allé la chercher ta place. Je ne peux pas suivre le rythme et je suis dans le dur de manière officielle, les jambes ne répondent plus et j’ai l’impression d’être un escargot asthmatique. C’est jouable pour les 7h, mais il ne faut pas marcher. Je serre les dents et j’arrive enfin sur la passerelle qui fait arriver au parc Paul Mistral, j’utilise les bâtons pour franchir ces 5 mètres de dénivelés de trop et je suis dans le parc. On voit vite les barrières et l’arche, raaaah bordel on y arrive. Les gens encouragent, c’est cool et je passe la ligne en 6h58. Je suis éclaté mais super content, j’ai réussi à aller chercher ce chrono en reprenant 6 minutes sur la portion de descente !
Je rejoins mes parents, je suis une loque et je prends un peu de temps pour manger et me remettre de mes émotions. On prend ce sac finisher bien mérité et je vais me décrasser aux douches, sans serviette – boulet. Retour maison, croziflette-bière et sieste bien méritée, ça y est je suis finisher.
***
Débrief de course :
Bonne orga, balisage excellent. Très très content d'avoir les bâtons. Mon portable n'aura pas apprécié la séance de piscine ...
La montre GPS n'aura tenue que 5h, ça fait court et c'est dommage pour la fin. Pensez à désactiver la pause automatique, dans les montées raides c'est assez chiant d'avoir la montre qui bip car elle se met en pause, vous considérant à l'arrêt alors que vous crachez vos poumons dans ce mur de boue à 30% ...^^ Le tableau avec les temps intermédiaires prévisionnels était une bonne idée, sauf que de ne pas le plastifier c'est balot quand il pleut. Et hop une purée dans la poche.
Dommage pour le ravito en intérieur au Sappey mais j’imagine que c’est lié à la météo. Cette dernière ne nous aura pas trop épargné, dommage pour les paysages. Mais au moins on aura évité la canicule.
Les bénévoles sont des crèmes, merci à eux !
Plutôt content de ma gestion de course, j’ai su me brider au début (surement trop au final), ce qui m’a permis de finir la course à une bonne allure (hormis la portion dans Grenoble …), j’ai choisi de me mettre dans le rouge à la fin, et c’est bien différent de subir un coup de mou. Plutôt surpris du rythme, on pouvait bien relancer sur les plats et courir dans la majorité des descentes, ça reste assez rapide. 7h ça passe assez vite et après coup ça ne me semble pas si inatteignable comme distance/dénivelé. Avant j’avais des sueurs froides rien qu’à lire le parcours mais si la prépa a été correcte et qu’on fait attention à ne pas partir trop vite c’est un objectif certes costaud, mais atteignable. Autrement dit n’hésitez pas à franchir le cap, c’est une belle aventure !
J'attendais cette course pour valider un passage aux distance supérieures, les genoux ont été impecs et j'étais bien toute la course donc c'est feu vert. Ça sera donc marathon de Paris début avril (en moins de 03h30 si possible), et les deux objectifs de trail seront la 6000D fin juillet (65/3500) et les Templiers fin octobre (75/3500). Surement un demi IronMan histoire de teste aussi. Yapluka !
PS : Pas moyen de mettre les photos en vignette dans le texte !
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