Récit de la course : Trail du Lac d'Annecy - Technica Maxi Race 2016, par redgtux

L'auteur : redgtux

La course : Trail du Lac d'Annecy - Technica Maxi Race

Date : 28/5/2016

Lieu : Annecy (Haute-Savoie)

Affichage : 3414 vues

Distance : 86km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Ma Maxi-Race 2016, essai transformé

Deuxième trail long de l’année 2016 (après l’Endu’Rance Trail des Corsaires), et première course montagne de l’année.

L’objectif cette année est de refaire cette course de 85km et 5500M de D+, après une édition 2015 bouclée en 14h27 à la 452è place. Le parcours n’a pas été beaucoup modifié pour l’année 2016 et devrait permettre une comparaison simple.

 

Ma préparation est globalement assez complète mais beaucoup moins planifiée que l’an dernier : je n’ai pas de plan précis, mais 4 séances spécifiques à caler dans ma semaine. Le problème c’est que j’ai beaucoup moins de temps que l’an dernier pour diverses raisons. Je n’ai pas pu intégrer, par exemple, de “WE Choc” dans ma préparation.

Par contre, j’intègre désormais des sorties vélo dans mes entraînements, et j’ai fait plus de compétitions “courte distance” que l’an dernier.

 

Côté équipement, je souhaite emporter le minimum syndical donc ce sera sans bâtons et sans compression. Côté chaussures, je n’ai pas réussi à trouver mon bonheur : mes sense ultra commencent à se faire vieilles (+ de 1300km), j’ai une paire de Xodus neuves que je trouve trop rigides à l’usage et une paire de fellraiser peu adaptées aux longues distances. Je prends les 3 paires avec moi, on verra au dernier moment pour choisir.

 

La semaine précédant la course n’est vraiment pas optimale : beaucoup de boulot, une dernière sortie qui me laisse une gêne à la cheville gauche (psychologique ou réelle ?), une pénurie d’essence qui se prolonge et une météo annoncée orageuse pour le jour de la course. Heureusement j’ai une équipe de choc qui est là pour m’aider : Manue et ses parents, pour qui ce sera la première expérience d’accompagnement en montagne.

Nous arrivons malgré tout à Annecy la veille de la course. Le dossard est récupéré sans problèmes, et nous passons quelques minutes à discuter sur le stand de l’Echappée Belle (mon objectif majeur de cette année).

Mais le timing est serré : la course démarre à 03:30 demain, je suis fatigué de ma semaine et du voyage et il faut encore préparer les affaires et se coucher pas trop tard, nous rentrons donc à notre appartement sans trop tarder.

Je prépare mon sac au mieux, et dans la précipitation j’oublie pas mal de choses (se couper les ongles par exemple, pour éviter de se faire mal en course…), mais nous prenons quand même le temps de faire un bon briefing avec Manue (temps de passage, check-list ravito…).

Après un bon repas préparé par sa maman, je vais me coucher… enfin disons plutôt somnoler compte-tenu des circonstances.

 

1:30, le réveil sonne mais je suis déjà debout comme tout le monde dans l’appartement. Finalement la météo est plutôt bonne : il semble même déjà faire très chaud ! Il n’y a plus de prévision d’orage c’est déjà ça…

Après un petit-déjeuner à base de Gatosport, c’est parti pour le départ. La voiture indique 18 degrés à 03:00 du matin ! Qu’est-ce que ça va donner quand il fera jour !

 

Je prends place à la fin du premier SAS. Le départ est donné à 03:30 avec un éclairage aux feux de Bengale et la musique du film “Requiem for a dream” (un peu bizarre comme choix musical je trouve pour un départ de course). Nous partons sur les bords du lac, encouragés par les fêtards qui terminent leur nuit (dont un qui nous demande de nous arrêter… c’est pas le moment). Il n’y a pas trop de bouchons, il faut dire que je suis parti assez vite et autour de la 150è place.

 

Après quelques km de plat, nous attaquons la première montée au Semnoz, soit 1200m de D+ sur 18km. Dans l’ensemble c’est peu pentu, je monte en alternant marche et course. Par contre, il y a plus de neige que l'an dernier, ainsi que quelques passages boueux.

Une fois arrivé au Semnoz, je retrouve mon équipe d’assistance le temps d’une photo.

Je pensais faire un arrêt “éclair” à ce ravitaillement mais mon ventre en décide autrement au moment de repartir : je cherche des toilettes mais il n’y en a que 2 et ils sont à l’autre bout du ravito… comment perdre 10/15 minutes bêtement.

Je repars plus léger du Semnoz vers le col de la Cochette. Nous descendons d’abord vers un point d’eau avant de remonter au col. Quelques crampes apparaissent dans la descente, mais je corrige le tir. Après la mi-course je n'aurai plus aucune crampe.

Je mange bien et très régulièrement, idem pour la boisson sauf un petit écart au début (ce qui, avec le manque de sommeil, doit expliquer les crampes). Je monte au col de la Cochette en papotant avec un trailer du coin plus expérimenté que moi. Ca grimpe fort par moments, ici pas question de courir !

 

Arrivé au col, je prends un peu de temps pour admirer le paysage (et les nuages qui arrivent sur le Semnoz) pendant que mon compagnon part devant. Physiquement ça va mais j'ai sommeil, c'est assez étrange (enfin c’est plutôt normal au vu de la nuit passée) je n’ai jamais ressenti cela.

Dans la descente, mon pied gauche rencontre un caillou. Plus de peur que de mal, mais je pense que je vais encore avoir un ongle noir... Le pire c'est que j'avais corrigé le problème suite à la même mésaventure l'an dernier...

 

Peu avant Doussard, il y a quelques km de bitume, je me force à courir, car l'an dernier j'avais marché cette portion peu motivante. Je re-double mon compagnon. L'arrivée à Doussard sous les encouragements de Manue et ses parents me redonne un peu le moral mais dès l'arrêt au ravito j'ai de nouveau envie de dormir voire d'arrêter (c'est souvent difficile la mi-course, surtout que pas mal de coureurs arrêtent là).

Je me décide à faire une micro-sieste de 10 minutes puis d'envisager ensuite de repartir ou pas... Je n'ai jamais fait ça en course, ce sera une nouvelle expérience.

 

Au bout de 9 minutes, je suis réveillé par la sonnerie de mon téléphone : c'est Manue qui m'appelle, elle s'inquiete de ne pas me voir ressortir du ravito. C'est décidé, je continue. Cette "micro-sieste" m'a remis d'aplomb. Par contre je ne suis plus dans les temps pour terminer en moins de 14h00... Tant pis, on va essayer de sauver les meubles.

Je regarde mon téléphone qui contient quelques SMS de motivation, entre ça et les encouragements de mon équipe d'assistance du jour, le moral est regonflé à bloc pour continuer.

Je repars toujours sans bâtons (plus pour une question de principe qu'autre chose) et sans changer de chaussures (ce qui au final sera une erreur).

 

Après avoir répondu aux messages d’encouragement, je repars en courant vers le col de la Forclaz, une longue montée qui serpente en forêt. Dans la montée, je suis doublé par des fusées de la course en relais, mais assez peu par des coureurs de la maxi-race.

 

Arrivé au col, je retrouve mon équipe d'assistance en train de manger. Le temps de papoter un peu et d'enlever un caillou de ma chaussure et c'est reparti... jusqu'au ravitaillement en eau 2km plus loin.

J'entends pas mal parler d'abandons dans les radios des bénévoles (il va y en avoir pas mal pendant la course, plus de 400). La chaleur devient étouffante, le soleil tape. Je n'ai pas de casquette mais j'utilise mon Buff mouillé pour éviter l'insolation. Je me passe également les jambes à l'eau froide dès que je peux.

 

Nous poursuivons par la montée au chalet de l'Aulps, sous les encouragements du public. C'est une très belle portion qui se passe très bien. D'une manière générale, toute la montée jusqu'au pas de l'Aulps se passe bien, je mène (pour une fois !) un petit groupe de coureurs jusqu'en haut.

Le sommet est régulièrement couvert par des nuages, par chance il n'y en a pas lorsque nous arrivons en haut. La vue est magnifique. Du coup je fais un truc que je ne fais jamais : une pause de quelques minutes juste pour contempler le paysage.

La suite est une longue descente jusqu'à un ravitaillement en eau. Le début de la descente est agréable : peu de pente et quelques névés à passer. J'arrive à courir sans problème et double quelques coureurs.

Le problème c'est qu'on enchaîne avec une longue piste de 4x4 très pentue où il m'est impossible de courir à cause de mon pied gauche douloureux (à cause de sa rencontre avec une pierre avant Doussard). Du coup je perd pas mal de temps et c'est mauvais pour le moral. Peu avant l’arrivée au ravitaillement liquide, je fais un petit point par téléphone avec Manue.

 

La portion suivante, vers Menthon St Bernard est constituée de 3 petites bosses et d'une descente, elle se passe bien car je peux courir presque tout le temps.

 

Arrivé à Menthon, je retrouve mon assistance. Je prend le temps de bien manger (soupe et pâtes froides) et de faire soigner mon pied gauche chez le podologue. Je croise de nouveau mon compagnon de début de course, ainsi que le coureur du stand de l'Echappée Belle croisé lors de la remise des dossards. Je pensais également faire une sieste mais finalement je préfère repartir sans attendre.

 

L’an dernier, cette dernière portion jusqu’à l’arrivée avait été très difficile. Cette année je connais déjà le parcours, c'est plus facile de trouver les portions pour courir et je sais à quoi m’attendre. Après quelques km de faux-plat, les choses sérieuses commencent avec une montée au col des Contrebandiers qui serpente en forêt, et avec des pentes de montée parfois impressionnantes. Je monte à mon rythme, mais sans trop me faire doubler (sauf toujours par les fusées de la course en relais).

Arrivé au col, la montée se poursuit vers le mont Baron. Je sais à quoi m'attendre et la succession de bosses ne m'inquiète pas, pas plus que les quelques passages techniques où il faut mettre les mains. Après quelques photos il est temps de repartir pour la dernière descente. Nouvel appel de Manue au Mont, je lui annonce une arrivée dans 1 heure en pensant avoir de la marge...

Je débute la descente lorsque retentit un coup de tonnerre. Ouf, au moins j'ai passé la dernière bosse donc maintenant, quelle que soit la météo, je finirai sur le parcours "normal".

 

A ce moment, je pense encore pouvoir terminer en moins de 15h00 mais le début de la descente va vite calmer mes ardeurs : je manque de tomber en glissant sur des cailloux. Je dois donc descendre lentement et ne ferai que les derniers lacets en courant.

 

Une fois arrivé sur les bords du lac, il ne reste qu’un km jusqu’à l’arrivée et pas question d’y aller en marchant ! Il y a pas mal de public dont mon équipe d'assistance qui aura parfaitement rempli son rôle jusqu'à l'arrivée (sauf pour la photo d'arrivée).

 

Bilan : un temps moins bon que l'an dernier (mais qui s'explique par des erreurs dans la préparation et la gestion d’avant-course) mais surprise, un meilleur classement que l'an dernier (311è). Soit la course était plus difficile (33% d’abandon cette année contre 22% l’an dernier), soit il y avait moins de "bons" coureurs...

 

Après une trempette dans le lac, je rejoins mon équipe d'assistance qui, comme l'an dernier, ne peut pas accéder à la zone des coureurs. Nous cédons à la tentation d'une bière sur le village (pas très bon pour la récupération mais tellement bon pour le moral).

 

Bilan :

Rien n'est gagné d'avance, même et surtout si on a déjà fini la course l’année précédente.

Le sommeil avant-course n'est vraiment pas simple à gérer (stress, trajet, boulot...)

 

Un grand merci à Manue et ses parents pour l’assistance, et pour tous les encouragements reçus.


Prochaine course : la Montagn'Hard dans 1 mois, le mois de Juin sera donc principalement un mois de repos (avec quelques entraînements quand même…)

2 commentaires

Commentaire de JuCB posté le 02-06-2016 à 22:18:42

Vous avez vécu une journée de fou : pluie le matin, grosse chaleur l'après-midi.
Paradoxalement, ton récit est hyper serein (connaissance de la course, de l'effort).
Tu ne vas peut-être pas plus vite mais tu finis dans un état bien meilleur !!!
Au plaisir de te croiser bientôt
Ju

Commentaire de redgtux posté le 03-06-2016 à 13:58:22

On devrait se croiser cette année, nos agendas de course sont identiques ;-) : Montagn'Hard et Echappée Belle

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