Récit de la course : La Bouillonnante - 29 km 2016, par eddievedder

L'auteur : eddievedder

La course : La Bouillonnante - 29 km

Date : 23/4/2016

Lieu : Bouillon(B) (Belgique)

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Distance : 29km

Objectif : Se dépenser

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les aventures de la Moulinsart Team à Bouillon

J’avais gardé un excellent souvenir de la Bouillonnante en 2013 avec le parcours du 18km que j’avais bouclé en 2h20. J’avais apprécié alors le parcours plutôt roulant, il y avait sur ce tracé un dénivelé positif d’environ 800m.

En 2015, j’ai couru le trail des poilus de Verdun – Bras sur Meuse (25km en 3h03 avec 850m de dénivelé).

Pour cette année, l’occasion se présente alors d’augmenter encore le dénivelé avec ce 29km pour 1200m de dénivelé, tout en retrouvant la sympathique organisation et l’environnement agréable de Bouillon.

J’emmène dans mes bagages mes deux valeureux compagnons de la Moulinsart Team avec qui j’ai couru le marathon du Beaujolais en 2014 avec les déguisements de circonstances…

La Moulinsart Team à Fleurie en 2014 a encore la force de sourire, mais plus pour longtemps...

 

Nous sommes au taquet pour les inscriptions le 14 février à 12h00 : les deux camarades sur le 13km et moi-même, donc sur le 29km. C’est ainsi que nous prévoyons un week-end « entre célibataires » le jour de la Saint Valentin !!! Bravo la Moulinsart Team !!!

J’avais démarré mon plan d’entraînement le 1er février (plan en 11 semaines mais que je fais en 12 semaines, me gardant une semaine de « bonus » récupération ou régénération en fonction de ma capacité à digérer ces kilomètres et ce dénivelé). J’ai fait toutes mes sorties longues sur la colline de Lorette d’Ablain Saint Nazaire à Servins en passant par Bouvignies Boyeffles et Aix Noulette, sur les parcours du trail bullygeois des poilus et celui de la Montagnarde d’Ablain (deux trails du bassin minier du Pas-de-Calais que je recommande vivement)

Nous louons un gîte de France à Lamecourt (Ardennes françaises) à 20 minutes de Bouillon. Il s’agit d’une vaste maison de caractère qui était il y a quelques dizaines d’année l’école du village.

Le départ est prévu vendredi 22 avril en début d’après-midi. Les affaires sont prêtes. Je prends mes la sportiva Ultra Raptor et mon sac Raidlight XP6 acheté exprès pour l’occasion qui me permet d’emmener à la fois de la boisson énergétique et de l’eau plate.

Le bière sans gluten est également prête !!! vivement l'arrivée

 

Après trois heures de route, nous arrivons au gite, nous nous installons et filons à Bouillon pour récupérer les dossards. Rien n’a changé du point de vue de l’organisation par rapport à 2013. Tout, roule, le retrait se fait en dix minutes. Je retire le dossard 1265 et m’élancerai avec la vague 1 à 9h15.

Nous flânons alors autour de la citadelle, l’arche d’arrivée siglée Salomon est déjà dressée. Nous nous projetons sur la course à venir. Les derniers mètres de chaque parcours se font avec la montée au château de Godefroy de Bouillon…le stress commence à venir…

La Moulinsart Team rit jaune... Ben ça monte quand même pas mal finalement...

 

Jamais nos femmes nous croiront quand elle verront les photos... sous l'arche d'arrivée, les derniers mètres de la course...

sous le regard de Godefroy de Bouillon...

Le départ a lieu dans la cour à droite, et les coureurs passent sur la passerelle et descende au bord de la Semois pour les premiers kilomètres de la course

 

Retour au gîte, préparation de la traditionnelle platée de spaghettis bolognaise (sauce « maison » s’il vous plaît), et à 23h c’est l’extinction des feux.

Ma nuit est courte : matelas trop mou, chauffage et radiateurs bruyants qui claquent quasiment toute la nuit…le réveil sonne à 6h20.

Deux heures pour la préparation : le petit déjeuner habituel, la préparation du sac, des ravitos, le choix de la tenue. Il pleut alors sur les Ardennes. Je choisis le cuissard, les manchons booster, un haut chaud mais un coupe-vent léger, ainsi que la casquette imperméable kalenji.

8h20, en route pour Bouillon avec les camarades qui prendront un départ libre entre 10h et 11h. Nous trouvons une place de stationnement très facilement au pied du tunnel qui passe sous la citadelle.

Le stress monte encore d’un cran. Oh miracle, il ne pleut plus. Nous montons à la citadelle, je salue mes compagnons de la Moulinsart Team et pénètre dans la cours du château où a lieu le briefing et d’où sera donné le départ.

sourire crispé de circonstance...mais je suis heureux d'être là avec mes joyeux compagnons

 

en attendant le briefing et le coup de pistolet libérateur...la tension est palpable

Le briefing a lieu à l’heure et sur le mode humour : la traversée à gué de la Semois aura bien lieu, le niveau est haut (à la poitrine pour les coureurs de 1m80 dixit l’organisateur ça s’annonce donc compliqué pour les coureuses d’1m40…). Un merci aux coureurs qui portent leur bonnet de bain (encore de l’humour et référence au bonnet de course vert distribué à chaque coureur avec le dossard), présence d’Etienne VAN GASSE triple champion de Belgique de Trail (là, ça n’est plus de l’humour…) et pan c’est le départ…les deux premiers coups de pistolet ne fonctionnent pas (humour involontaire…)c’est le 3ème qui lance la course. Il est pile 9h15.


Je note la présence d'une joellette avec une jeune fille dedans, tractée par une équipe de gros bras courageux ! J'admire ces gars-là vu le parcours qui les attend! Chapeau à vous !!!

Les premiers kilomètres sont en descente, on rejoint sous les applaudissements du public la Semois et nous la longeons pendant près de 3 kilomètres sur une route goudronnée, puis sur des plaques de bétons et enfin sur un sentier de terre.

Alors arrive la première montée, assez raide, puis nous basculons de l’autre côté de la colline, en deux temps. La première heure de course est déjà faite : 7,2 km pour 206m de dénivelé positif.

La deuxième heure de course est elle aussi régulière : 14km tout pile et 464m de dénivelé effectués.

Pendant cette période je gère mon alimentation de manière métronomique : Isostar tous les 20 minutes, 1 gel et de l’eau à l’heure de course, une barre de céréales et de l’eau à la deuxième heure de course.

Avec l’entame de la 3ème heure de course arrive également les petites douleurs dans les mollets et dans les cuisses. Un sporténine et un gel à la caféine au citron à 2h30 de course. Je continue de suivre mon plan hydratation à base d’isostar tous les 20 minutes et d’eau plate toutes les heures.

Et voici les crêtes de Frahan qui se profilent : une succession de petits rochers à monter et descendre (parfois il faut mettre les mains) sur un petit kilomètre. Quelques chouettes points de vue, régulièrement sur le côté gauche, il est difficile de courir mais le chemin est très agréable tout de même.

 

l'entame des crêtes de Frahan

 

Puis c’est la descente vers le village de Frahan, une belle église que je photographie, ainsi qu’une maison en pierre fort jolie, puis c’est le ravitaillement au bord de la Semois au kilomètre 16. Les bénévoles sont très sympathiques, curieux, aux petits soins. Je bois un verre de coca, grignote quelques morceaux de fromage, chocolat et banane. Je déballe également ma poche à eau de mon sac car j’ai la désagréable impression d’avoir une fuite, j’ai le dos trempé. Résultat, fort heureusement pas de fuite, il ne s’agit que de transpiration…Je repars requinqué après 5 minutes d’arrêt, je traverse le pont sur la Semois et j’attaque un véritable mur, où on aperçoit au sommet de la colline le village de Rochehaut !!!

la petite église typique de Frahan 

Une jolie maison en pierres à Frahan

 

En bas de la route, la semois et le premier ravitaillement...avant le mur pour grimper, tout là haut à Rochehaut...

Oui, oui, c’est très haut, c’est la côte la plus raide du parcours mais que je grimpe à une allure régulière à défaut d’être rapide. Quelques concurrents avec des bâtons me dépassent.

Je bascule de l’autre côté. Dans la descente, j’en suis à 3h05 de course et j’ai fait un peu plus de 18km et 685m de dénivelé. La forme est plutôt bonne mais je pense toujours gestion et je suis encore plus à l’écoute de mes sensations pour terminer dans des conditions correctes.

J’attaque la 4ème heure de course. Il y a deux autres difficultés prévues en terme de dénivelé et le fameux passage des échelles (autre « légende » de la bouillonnante après les crêtes de Frahan). J’avoue redouter un peu ce passage, de ce que j’en ai lu ou entendu, et à la vue des panneaux qui annoncent en caractères rouges « déconseillé aux personnes impressionnables…etc.… ». Bon, il faut croire en toute modestie, que je ne suis pas impressionnable car je passe cette partie en toute décontraction : deux parties sont « aériennes » : la première peut être faite avec une corde ou avec une échelle en descente : je choisis placidement l’échelle, la seconde se fait en montée avec une autre échelle. C’est à ce moment-là que les « avions de chasse » de la vague 2 du 29km qui sont partis 1h15 après moi, déboulent en « m’enrhumant » littéralement. Leur technique en descente (et en montée) est impressionnante !!! Quand tu descends à fond de train, tu te dis « wouahou, je cartonne, ça va vite…jusqu’à ce qu’un de ces types de dépasse et tu as l’impression de ne plus avancer…Mais la plupart ont toujours un mot d’encouragement quand ils me dépassent !!! Merci les gars, c’est ça l’esprit trail !!!

Et c’est la dernière heure de course. Je me suis ravitaillé toujours aussi régulièrement. Le physique suit, le mental est au taquet. Jamais, je ne me suis dit « mais qu’est-ce que je fais là ? » où « vivement la fin, je n’en peux plus ». Je gère tronçon après tronçon. J’ai emporté avec moi une petite carte du parcours plastifié, pour savoir où j’en suis et qu’est ce qui m’attend. Je le conseille fortement ça permet de gérer son effort physique et mental.

Peu après 4h de course avec un peu plus de 23km (avec 925m de dénivelé environ), j’arrive au second ravitaillement à proximité du village de Botassart. J’y passe 5 minutes pour me refaire une petite santé. Deux pâtes de fruits, je remplis mes gourdes d’eau. C’est un réflexe car il ne me reste qu’un peu plus de 6 km…je discute et remercie les bénévoles toujours souriants. Bravo à eux tous ils sont supers.

en quittant le second ravitaillement

En redescendant, je surplombe le site dit du Tombeau du Géant, 3ème légende « Bouillonnante » de ce parcours. Et les fameux gués qui s’annoncent…

le tombeau du Géant, un des plus beaux points de vue du parcours...je prépare mon maillot de bain...

Cette année, j’y aurais droit (en 2013, ils avaient été annulés pour des raisons de sécurité…). J’amorce la descente vers la Semois.

Au premier gué, il faut descendre dans la rivière en prenant appui sur un tronc couché. L’eau arrive au genou. On s’accroche à une corde tendue sur environ 40m de traversée (à vue de nez). Il y a des rochers glissants au fond de l’eau. L’eau arrive à mi fesse alors…les sensations sont…fraîches…Je manque de me casser la figure à plusieurs reprises. J’ai par sécurité remonté mon I phone dans la poche du haut de mon sac…bien m’en a pris…pour la dernière partie de cette traversée, on doit lâcher la corde et sur les conseils des gars de l’organisation « tirer » à gauche pour éviter une zone de courant…et je rejoins le rivage sans dommage.

premier passage à gué...

Sur la course de 13km, l’un de mes chers compagnons de la Moulinsart team a, lui, joyeusement pris un bain intégral sur cette traversée de la Semois. Nous attendons les photos avec impatience !!!

La reprise de course n’est pas désagréable avec une sensation d’anesthésie sur les jambes. Il y a alors une partie d’environ 1km avant une nouvelle traversée de la Semois, sans corde avec un niveau plus bas (de l’eau jusqu’aux genoux…). Je discute avec un gars qui me dépasse lors de cette traversée. Le type est lui aligné sur le 72km et a pris le départ à 5h du matin…Il tient une forme éblouissante !!! Je ne le reverrai que sous la tente d’arrivée pour lui taper amicalement sur l’épaule…Il a dû entrer dans les 30 premiers sur le trail long.

Après cette seconde traversée, il reste environ 4km avec deux passages assez raides en montée. Puis c’est la descente finale vers Bouillon dont on découvre la citadelle qu’au tout dernier moment à la sortie de la Forêt…ça en est terminé, les compagnons de la Moulinsart team m’encourage sur le Pont de la Semois, et je remonte en courant à la citadelle pour entrer dans la tente où est jugée l’arrivée.

Je fais au final 5h05. Je suis certes un peu déçu de mon temps. Je comptais à la base faire entre 4h et 4h30 (sans avoir jamais fait de trail avec autant de dénivelé)…mais bon, c’est juste une question d’amour propre…ça n’aurait finalement foncièrement rien changé que je termine 20 minutes plus tôt ou 20 minutes plus tard…Et il faut également compter le temps perdu pour les deux traversées de gués (10 à 15 minutes ?).

En revanche, j’ai pris beaucoup de plaisir, j’ai bien géré mon effort tant sur le plan de la gestion du physique que du mental (contrairement au Marathon du Beaujolais où les 12 derniers kilomètres avaient été très durs sur ce plan-là). Je n’ai eu ni fringale, ni crampes, ni douleurs tendineuses ou ligamentaires. Quelques jours plus tard, je n’ai que les habituelles courbatures dans les quadriceps et les épaules. J’ai à nouveau « faim ». Je suis déjà à la recherche d’une nouvelle étape, une nouvelle marche à franchir pour 2017. Je poursuis donc ma progression…

Les compères de la Moulinsart Team ont cartonné :

Tintin qui n’a pratiquement plus le temps de s’entrainer, qui aime courir (et non pas marcher dans les montées…) qui n’aime pas l’eau (mais qui a pris un bain intégral dans la Semois…) a mis 1h31 pour faire les 13 km et se classe 31è sur 500 s’il vous plaît !!!

Quant au professeur Tournesol, avec son genou qui grince, sa paire d’Asics de route, qui a passé le week-end à se demander si la cuvée de Bouillon était meilleure que la Queue de Charrue ou la Leffe…(en les goûtant allègrement bien entendu…) a fait 1h46 et se classe à une très honnête 121è place !

Très bon bilan pour ce week-end que nous concluons au gîte par une partie de pétanque endiablée et une succulente tartiflette…

 

 

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