Récit de la course : Marathon de Metz 2012, par marathon-Yann

L'auteur : marathon-Yann

La course : Marathon de Metz

Date : 14/10/2012

Lieu : Metz (Moselle)

Affichage : 1234 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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L'enfant de Metz

 

Dès la ligne d’arrivée du Marathon de Paris franchie, je n’ai qu’une envie : revivre ces émotions. Les jours suivants, alors que j’ai encore du mal à descendre les escaliers, je passe des heures à chercher sur internet mon prochain marathon, jusqu’à ce que je découvre qu’il y en aura un à Metz en octobre. Metz, ma ville natale, où je suis resté jusqu’à mes 30 ans, où mes parents habitent encore : pas d’hésitation, s’il y a un marathon dans ma ville, il faut le courir ! Je m’inscris donc, et reprends début juillet mon entrainement marathon. Les premières séances ne sont pas faciles, mais plus la course approche, mieux je me sens. Si bien que l’objectif de 3h45 me semble raisonnable, si je n’éprouve pas la douleur musculaire qui m’avait ralenti au marathon de Paris.

Samedi 13 octobre. Il fait beau au village départ, il y a beaucoup d’animations pour les enfants, nous passons une belle après-midi. Je retrouve sur l’une des animations un ancien co-équipier du foot, avec qui je jouais il y a 15 ans, ce qui renforce l’impression d’être chez moi. Le soir, au cours du repas, nous nous organisons pour le lendemain. Je partirai seul, et donne rendez-vous à ma famille au km 34, vers 12h30 (je n’ai pas oublié qu’à Paris, il m’avait fallu 45 min pour atteindre la ligne de départ). Après une nuit agitée, je pars, pas en avance, et craint même d’être en retard quand il y a un bouchon à la sortie de l’autoroute. Heureusement, Metz n’est pas Paris, et le parking idéalement placé sous le village départ me permet d’être à l’heure sans stress inutile.

Quelques instants avant le départ (photo Yohan Brandt, trouvée sur le site de la course)

S’il faisait beau le samedi, il fait beaucoup plus frais ce dimanche (5°C  au départ). Heureusement il n’y a pas d’attente, en quelques minutes je franchis le départ. Le parcours fait une petite boucle dans Metz, nous passons devant des endroits que je connais très bien, avant de venir saluer le magnifique Centre Pompidou. Nous passons ensuite devant la piscine Lothaire, où j’ai appris à nager, avant de sortir de l’agglomération en logeant la Seille. Le meneur d’allure 3h45 que j'accompagne nous prévient : « attention, on va être dépassé par les coureurs du relais, il ne faut pas essayer de les suivre ». Sympa ce groupe, je crois comprendre qu’ils ont fait des entrainements ensemble. Un peu avant le Km 10, je prends quelques mètres d’avance, histoire d’être plus tranquille au ravitaillement. Je ne le sais pas encore : ces quelques mètres vont se transfomer en secondes, puis en minutes.

Un coureur prévient un copain : « on va accélérer dans la côte, pour casser le rythme ». Ah bon, il y a une côte ? Rien de méchant en fait. Encore 2 km et je sens que mon mollet commence à me tirer. Ce n’est pas possible, je ne vais pas avoir des crampes, pas si tôt ! Je me souviens de mes lectures et profite du ravitaillement suivant pour boire plus et manger des bananes. L’alerte passe.

Quelques photos du parcours ! (Yohan Brandt)

J’arrive comme ça jusqu’au semi, franchi en un peu plus d’1h46.Le parcours nous fait alterner passages dans des villages, où les spectateurs nous encouragent et chambrent les copains qu’ils reconnaissent, et passages en campagne, où seules les vaches ruminent sur notre folie. Certains coureurs sont accompagnés de cyclistes, ce n’est pas vraiment autorisé mais ce n’est pas gênant. Après le 30ème km, nous rentrons dans l’agglomération messine par Montigny, passons tout près de mon ancienne école, c’est une émotion forte. Je double un coureur qui marche, le pauvre n’est pas arrivé. Une spectatrice dit à mon passage « ah, enfin un qui sourit » Oui, je souris et suis heureux, malgré la fatigue bien présente. Je me rapproche du lieu de rendez-vous avec mes supporteurs. Hélas, Metz n’est pas Paris, j’ai bêtement oublié qu’un peloton de 1 100 coureurs mettrait moins de temps à s’ébrouer qu’un peloton de 40 000 : j’ai plus de 45 min d’avance sur le temps indiqué à mes supporteurs ! Je n’attends pas, bien sûr. Nous sommes maintenant dans Metz, dans des rues qui me sont particulièrement familières : près du stade Saint Symphorien, place de la République, nous passons au pied de la Cathédrale, devant la bibliothèque, devant le temple protestant, revenons vers la place de la République. Ces derniers kms au centre ville sont magnifiques, malgré le froid, la pluie et la dureté des pavés. Je sais que je vais arriver, en avance sur mon objectif. C’est finalement dans le temps imprévu de 3h35 que je franchis la ligne d’arrivée (17 minutes de gagnées sur mon premier marathon).

L'avantage avec la météo à Metz : on prends la douche pendant la course !

Je ne traine pas trop dans le village arrivée. J’y croise Joël Muller, l’ancien entraineur du FC Metz, je le regarde fixement mais n’ai pas la force de lui rappeler que je jouais au foot avec son fils y a 20 ans. Il me félicite, je ne sais pas s’il m’a reconnu. Je retrouve mon oncle et ma tante, venus encourager leur gendre Adrien, mais j’ai trop froid pour l’attendre. Enfin, je réalise que ma famille doit s’étonner de ne pas me voir passer au Km 34, je les appelle et les rassure : la messe est dite, je suis bien arrivé !

L'image que je retiendrai : celle que je n'ai pas vue pendant la course...


1 commentaire

Commentaire de Eric Kb posté le 22-04-2016 à 18:58:50

Bonne idée de regrouper tes récits sur kikourou. Merci pour le récit et ses jolies photos !

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