L'auteur : Coureur du 34
La course : Trail de Bouzigues - 24 km
Date : 26/3/2016
Lieu : Bouzigues (Hérault)
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Distance : 24km
Objectif : Pas d'objectif
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C'est le 26 mars et le Trail de Bouzigues avec 24 kms s’inscrit idéalement dans le plan d’entraînement me préparant au Trail des Terrasses du Lodévois, version longue, qui aura lieu mi-avril.
Je pars confiant, tellement confiant que je décide à 10 minutes du départ de partir sans camelback malgré la chaleur. Il faut dire qu’il y a 4 ravitaillements pour 23 kms, cela semble suffisant. Le parcours est bien différent de l’édition 2012 que j’avais courue, il est plus technique et sauvage. Néanmoins, cela reste encore un trail « relativement » facile.
Parti assez vite, je m’accroche après quelques kms à un groupe de coureurs que je ne vais plus lâcher. La première féminine est juste derrière moi, c’est dire si je suis plus rapide que d’habitude. Je me sens bien et je gère pour ne pas exploser.
Une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de faire dans l’économie narrative pour sauter directement au climax du trail. Alors voilà: après la mi-course (km 12) et avoir franchi le point le plus élevé du parcours, je profite d’une descente pour dépasser mon lièvre de circonstance. Deux coureurs cependant me rattrapent et dictent la cadence : je me dis que c’est un bon wagon et je décide d’embarquer avec eux. Ca va vite, je peine mais je tiens le coup en fixant des yeux leurs foulées.
Et puis, c’est la boulette, on se plante, erreur d'aiguillage, ce sont des choses qui arrivent, on le réalise après quelques centaines de mètres. Trop occupé à me calquer sur leur allure, j’ai totalement négligé de contrôler le balisage. Mais la méga-boulette, c’est qu’au lieu de demi-tourner immédiatement, on se dit qu’on va automatiquement recroiser plus loin le parcours et se remettre sur les bons rails. Quel fourvoiement, quel manque de lucidité…
Désemparé comme un footballeur devant un sudoku, nous tournons sur les chemins qui s’ouvrent devant nous à la recherche du balisage. En réalité, nous nous éloignons du trail, nous lui tournons le dos.
Finalement, je suis lâché par mes compagnons d’infortune dans ces sentes de perdition, avant d’apercevoir au loin, si loin, des coureurs, tout en haut. Alors à vue, je cours les rejoindre. Bilan de ces errements : 2.6 kms en plus au compteur pour 14 minutes.
Je réintègre donc la course à la traîne dans le peloton. Bordel, je ferai mieux de me mettre à la zumba, aucun risque de se perdre. Au guichet de la banque du moral, je suis à découvert, l’envie me prend même d’abandonner, bref, on frôle l’accident industriel, c’est un de ces moments à fort potentiel pathétique.
Et puis je me dis que quand on aime, on ne compte pas, et comme Jésus, il ne faut jamais baisser les bras (c’est de l’humour, je précise, noir certes). Alors je repars, je me maudis intérieurement, je commence à doubler, j’oublie la montre, j’accélère ma foulée, nourri que je suis par le limon de ma frustration, et ainsi, je ne fais que ça, doubler et doubler encore avec la rage jusqu’à la ligne d’arrivée qui je franchis en 2h20 et des poussières, moitié content de ma bonne forme du jour, moitié dégoûté par cette erreur qui m’empêche de mieux figurer au classement.
C’est comme ça, et comme disait la tortue, rien ne sert de courir…
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