Récit de la course : Endurance Trail des Templiers 2015, par redgtux

L'auteur : redgtux

La course : Endurance Trail des Templiers

Date : 23/10/2015

Lieu : Millau (Aveyron)

Affichage : 4519 vues

Distance : 100km

Objectif : Terminer

9 commentaires

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Endurance Trail : deuxième ultra réussi

Après la CCC fin Août, je souhaitais trouver une course remplissant les critères suivants :

  • au minimum 2 mois après la CCC (pour avoir bien le temps de récupérer)

  • valant 3 points UTMB (pour avoir les 9 points requis pour tenter l’inscription en 2016)

L’Endurance Trail est le seul que j'ai trouvé à répondre à ces 2 critères. De plus, je connais déjà un peu le terrain pour avoir participé l’an dernier à une autre course du festival des Templiers : l’Intégrale des Causses (60km et 2800m de D+). La fin de cette course avait été difficile, notamment la dernière descente où je n’avais plus de jambes, mais j’avais trouvé le parcours magnifique.L'endurance trail me permettra de mesurer (ou pas) la progression sur un an.


Je suis donc de retour cette année, sur un parcours un peu plus long, mais aussi avec un peu plus d’expérience. Sur le papier, l’Endurance Trail ressemble à une CCC en plus facile (kilométrage identique, dénivelé plus faible, ravitaillements plus proches…). Ma compagne m’accompagne comme l’an dernier. Nous arrivons Jeudi en début d’après midi et récupérons le dossard et les (nombreux) cadeaux.

Ensuite direction l'hôtel, puis repas (un peu trop) copieux et dodo. La course démarre à 04:15 du matin et il faut éviter au maximum d’avoir une dette de sommeil avant le départ. Tant pis, on ne regardera pas “Retour vers le futur II” qui passe à la TV ce soir.

 

Vendredi, réveil à 03:00. Après un petit-déjeuner rapide, nous filons vers la ligne de départ. Aucun de nous 2 n’a bien dormi, ce qui n’est pas de bon augure. Au moins il ne fait pas trop froid dehors (~ 7 degrés). Arrivés au départ, après avoir dit au-revoir à ma fidèle supportrice, je me positionne en fin de peloton : l’objectif initial aujourd’hui n’est pas de “faire un temps” mais juste de terminer.

Je trouve l’espace de départ assez bien fait : il n’y a pas comme d’habitude un sas pour les coureurs et les accompagnants sur le côté. Ici, tout le monde est mélangé sur une place ce qui permet de rester ensemble jusqu’au dernier moment. Par contre, ce système crée un goulot d’étranglement pour les coureurs en fin de peloton...

 

Le départ est donné sur la musique d’Era et avec les “traditionnels” fumigènes rouges. Nous nous élançons d’abord sur une route goudronnée dont l’unique but doit être d’étaler le peloton. Bizarrement je n’éprouve pas le sentiment d’euphorie que j’ai normalement à chaque début de course, pour tout dire je manque même un peu de motivation. Pendant les 30 premiers kilomètres, l’idée d’abandonner va régulièrement venir me trotter dans la tête. Mais, pour abandonner il faut une bonne raison, et pour le moment il n’y en a pas : mon rythme est bon et même plus rapide que prévu.

Au bout de 3 km, nous quittons la route pour aborder la première montée, c’est là que je vois la première particularité de ce trail par rapport à la CCC : on peut courir (au moins en partie) dans les montées. Dans les Alpes c’est impensable (ou alors uniquement pour les meilleurs). Du coup, cela rend la course beaucoup plus rythmée car on passe beaucoup plus de temps à courir que d’habitude.


Après la première bosse, et un passage à côté du château de Peyrelade, nous arrivons au premier ravitaillement de Rivière sur Tarn au km 18. A ce moment là je suis à la 300è place et un peu en avance sur mon plan de marche, d’ailleurs ma femme n’a pas encore eu le temps d’arriver jusqu’ici en voiture, j’aurai des encouragements par téléphone. Heureusement car à ce moment là je n’ai toujours pas trop le moral.

 

La partie suivante nous emmène jusqu’à Mostuéjouls. Le sentier devient progressivement plus technique, beaucoup plus qu’à la CCC ce qui fait une autre différence notable. J’ai choisi cette fois-ci de ne pas emporter mes bâtons ce qui me permet d’avoir les mains libres, mais qui m'enlève une aide précieuse en montée. Pour le moment je ne regrette pas mon choix car ils m’auraient gêné sur ce type de parcours, en cas de besoin ma femme a les bâtons disponibles.

Vers 08:00 le jour se lève sur les Causses :

Nous descendons vers le ravitaillement de Mostuéjouls au km 34. Ce coup-ci ma femme est là, même si je dois l’attendre un peu…

 

Je continue ensuite vers le Rozier en faisant une petite boucle pour admirer, entre autres, un rocher champignon :

Le ciel, qui jusque là était couvert, passe au grand bleu… Je retrouve ma femme au Rozier (km 44), mais j’ai encore perdu des places au classement. Après un arrêt express, c’est reparti pour la partie la plus belle mais aussi une des plus technique de la course.

Les montées et descentes s'enchaînent sur des sentiers pleins de cailloux, j’aime beaucoup ce type de parcours et vais en profiter pour doubler pas mal de coureurs. Beaucoup semblent en effet être partis trop vite et accusent le coup. D’autres ne semblent pas à l’aise sur ce type de terrain. Enfin, ce type de terrain ne favorise pas les coureurs en groupe car chaque obstacle crée des files d'attente. Je dévale la dernière descente vers le Truel dans les cailloux. Malgré mes chaussures légères peu adaptées à ce type de terrain, j’ai repris 40 places lorsque j’arrive au Truel. Le moral est revenu, en bonne partie grâce aux SMS d’encouragements reçus...

 

Au Truel (km 52), je refais le plein d’eau car l’étape qui arrive est assez longue. Depuis le départ, je ne prends que 1 litre d’eau maximum, soit moins que pendant la CCC. Globalement mon sac est beaucoup plus léger car je laisse à mon assistance tout le matériel non indispensable, ce qui est permis par le règlement de la course. Il faut dire aussi qu’il y a très peu de matériel obligatoire.

 

L’étape suivante, vers Saint André de Vezine, est effectivement assez longue. Nous traversons puis longeons la Jonte, puis montons et traversons le cirque de Madasse.

Il faut presque 2 heures pour rejoindre St André de Vezine, pour seulement 11km. La mi-course est passée et pour le moment il n’y a rien de particulier à signaler. Tout va bien au niveau physique comme au niveau mental et l'absence des bâtons n’est pas trop pénalisante. La seule grosse différence par rapport à la CCC pour le moment c’est que je mange beaucoup plus : 1 prise alimentaire par heure à peu près. A Saint André, je retrouve ma femme qui m’a préparé de quoi refaire le plein. Ce ravitaillement est géré de manière exemplaire : je passe un coup de fil un peu avant d’arriver pour lui dire de quoi j’ai besoin. Au ravitaillement nous marchons ensemble avant et après le temps de récupérer tout l’équipement nécessaire, un bisou et c’est reparti.

 

L’étape suivante m’emmène à Pierrefiche. Il s’agit d’une longue descente en balcon suivie d’une courte mais rude montée. Je continue sur ma lancée à doubler des coureurs. A Pierrefiche, au km 74 je suis à la 224è place soit encore 20 places de gagnées depuis le dernier ravitaillement. Par contre, pas d’assistante en vue… Tant pis nous nous verrons au point suivant.

 

En repartant de Pierrefiche, je suis à peu près sûr de finir. Pour le moment j’ai toujours 1 heure d’avance sur mon plan de marche, mais l’étape à venir n’est pas simple : c’est une des plus belles de la course mais il faut gérer une succession de montées et de descentes sur un terrain assez technique. Heureusement des panoramas comme celui-ci motivent à continuer :

On aperçoit même le viaduc de Millau au fond, signe que la fin approche petit à petit.

Il va me falloir près de 3 heures pour atteindre le dernier point d’eau à Massebiau au km 92. Pendant cette portion j’ai encore doublé pas mal de coureurs (certains semblent payer un départ trop rapide ? Ou alors ils sont moins bêtes que moi et profitent du moment). Nous rattrapons même certains concurrents de l’Intégrale des Causses, partis à 07:00 de Mostuéjouls. A Massebiau, c’est avec une certaine émotion que je retrouve ma femme pour la dernière fois avant l’arrivée.

 

Il ne reste que 8km jusqu’à l’arrivée, mais tout n’est pas joué pour autant car la montée restante est une des plus raides du parcours. Quand à la dernière descente vers Millau, elle est très pentue et il faudra la faire de nuit.

J’attaque la montée vers le Cade tranquillement, toujours en doublant des coureurs pour la plupart à l’arrêt. La nuit tombe progressivement. Le dernier ravitaillement au Cade est dans une ancienne ferme, l’ambiance est sympa et le cadre magnifique. En regardant ma montre, je vois que je peux terminer en moins de 16:00 si je me dépêche un peu. Je fais donc un passage éclair au ravitaillement et repars pour la dernière portion vers Millau. On commence par une montée en pente douce vers un site d’envol pour parapentes, avec une jolie vue sur Millau de nuit. Il me reste pas mal d’énergie et je cours quasi en permanence, même dans les montées. Puis c’est la dernière descente : une succession de raides lacets. L’absence des bâtons me permet d’utiliser mes mains pour m’agripper aux arbres en dévalant la pente, c’est beaucoup plus marrant que l’an dernier. Puis, après une légère montée pour passer dans la Grotte du Hibou, c’est la descente finale sur Millau et le passage sous l’arche d’arrivée : 165è en 15:50 !


Après récupération du cadeau finisher, j’ai droit à un vrai repas chaud. Puis, c’est parti pour une bonne douche dont j’ai bien besoin. Étrangement le rythme est moins élevé une fois la course terminée et c’est ma femme qui doit m’attendre…

9 commentaires

Commentaire de bubulle posté le 02-01-2016 à 23:15:28

Jolie surprise que de découvrir deux kikoureurs fort connus (en tout cas dans mes environs) sur ta deuxième photo..:-)

Commentaire de redgtux posté le 02-01-2016 à 23:26:37

Comme quoi le monde est petit ;)

Commentaire de BK974 posté le 05-01-2016 à 15:22:53

Salut, Merci pour ce récit qui rappelle de très bons souvenirs. Pour l'annecdote, je suis le coureur qui arrive quelques secondes avant toi (164ème)... Il faudrait prévoir des signes visibles de reconnaissance pour identifier les kikourous. Nous aurions pu faire na dernière descente ensemble si j'avais su que nous étions en si bonne compagnie.
Au plaisir.
Benoit, de Lille.

Commentaire de redgtux posté le 06-01-2016 à 00:12:34

J'ai vu sur la boutique qu'il y avait des casquettes et autres stickers, il va falloir que je pense à m'équiper...
On aura peut-être l'occasion de se croiser en 2016 qui sait, il faut juste que je m'améliore de quelques secondes ;-)

Commentaire de BK974 posté le 09-01-2016 à 14:33:18

Salut, Bien vu pour la boutique. J'ignorais que ce site si complet et sympathique vendait qque chose. Je vais m'acheter un signe de reconnaissance.
En 2016, je prévois Les Poilus dans le 62, La Vallée des Lacs à Gérardmer,l'UTMB ou l'UT4M et s'il me reste des forces l'Endurance Trail à nouvean pour tenter un top 100.
Et pour toi, quels sont les projets 2016 ?

Commentaire de redgtux posté le 10-01-2016 à 18:14:33

Pour ma part en 2016, il y a de prévu pour le moment l'endurance trail des corsaires, puis la maxi-race (pour comparer avec cette année), la montagn'hard et peut-être l'UTMB. Tout dépendra du tirage au sort, qui laisse peu de chances cette année :-( Sinon, à la place de l'UTMB je verrai bien l'UT4M ou l'Echappée Belle.
Et si il me reste un peu de motivation, je retournerai peut-être aux Templiers ;)

Commentaire de BK974 posté le 13-01-2016 à 11:24:48

Reclaé au tirage au sort UTMB. Je m'inscris ce jour à l'UT4M. A+.

Commentaire de redgtux posté le 13-02-2016 à 20:08:57

Pareil, j'ai été recalé à l'UTMB. Après une longue hésitation ce sera l'Echappée Belle pour moi. @+ (aux Templiers ?)

Commentaire de BK974 posté le 13-02-2016 à 21:12:19

Peut-être à l'Endurance trail, si le coach veut bien. Il craint que ce soit la course de trop en 2016 (Pas du diable, Vallée des lacs, stage UTMB et UT4M. Nous verrons bien. Gros morceau aussi l'Echappée belle !:) a+

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