L'auteur : lub001
La course : Endurance Trail des Templiers
Date : 23/10/2015
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 5514 vues
Distance : 100km
Matos : Salomon au pied
Objectif : Se dépenser
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Récit de cette magnifique journée dans les Causses
La saison du traileur débute dès la réception du trail book. C’est l’occasion de cocher les courses qui nous font rêver en espérant pourvoir les caler dans notre emploi du temps familial et professionnel. Ce Festival des Templiers s’est déclaré sur le tard, fin août pour être exact. Frustré de ne pas pouvoir courir sur les 100 miles du Sud de la France, du coup, m’est venue l’envie de me lancer un nouveau défi qui m’a tout naturellement amené sur l’un des trails les plus courus en France : les Templiers ! Enfin, plus exactement l’Endurance Trail des Templiers, la grande sœur par la distance avec 25 km de plus pour un total de 100 bornes et 4500 D+
Le profil est plutôt roulant à la lecture de nombreux témoignages mais la réalité est en trompe l’œil, car la succession des montées – descentes sera réellement traumatisante pour les muscles. La course traverse trois Causses : le Sauveterre, le Causse Noir et le Larzac. Trois gorges sont également au programme : celles du Tarn, de la Dourbie et de la Jonte. Je ne connais pas du tout la région. Je pars en croisade sur l’Endurance trail des Templiers en mode guerrier, seul et sans assistance. 1300 traileurs, avides surtout de découvertes et de dépassement de soi, sont, comme moi, prêts à surmonter les difficultés
Millau, pour le coup, se transforme, le temps d’un week-end, en capitale mondiale du trail. C’est l’occasion de se rendre compte de l’engouement des trails. Toutes les marques sont présentes. Les différents trails de l’hexagone ont monté un stand pour attirer eux aussi le plus grand nombre de participants. Cela sent un peu le sport business, mais qu’importe. Le plaisir de courir dans un environnement aussi exceptionnel justifie les moyens.
La fin d’après midi sera l’occasion d’emmagasiner du sommeil. Puis le corps et l’esprit s’éveillent et il est impossible de trouver un sommeil profond aussi proche du départ.
La température s’annonce douce avec une journée ensoleillée. Ce vendredi 23 octobre 2015, arrivé sur la ligne de départ vers 4H00, je m’imprégne de cette ambiance où les visages mêlent impatience, excitation et concentration. A cette heure très matinale, les corps encore endormis trépignent, alors que la musique d’ERA résonne dans la nuit. A 4H15, les feux de bengale illuminent la ligne de départ. Equipé d’un coupe vent qui me protègera du petit coup de frais vite problématique sur un ultra, c’est parti pour une très, très longue journée.
Millau – Rivière sur Tarn
Les premiers kilomètres se font sur le bitume, l’allure est bonne. Je n’allume pas tout de suite ma frontale pour économiser la batterie. J’ai déjà chaud, mon coupe vent est de trop. La côte de Carbassas, première ascension avec ses 500 D+, est une montée douce au début et qui va crescendo dans le pourcentage au fur à mesure de l’ascension. Il ne faut pas s’énerver, d’ailleurs c’est ce que tout le monde doit se dire car l’ambiance est sérieuse. Personne ne parle. La ville de Millau attire l’attention avec ses lumières nocturnes. Le viaduc signale sa présence par ses 7 points rouges en suspension dans la nuit.
Arrivé au sommet de la côte, nous basculons dans une descente agréable en sous-bois. Tout va bien, je remets mon coupe vent pour ne pas prendre froid. Le rythme est bon. Nous traversons 2 jolis petits villages à l’atmosphère moyenâgeuse, situés aux bords du Tarn.
18,2 km – 685 D+ ravitaillement n°1 en 2H12 – 375ème place.
Rivière sur Tarn – Mostuéjouls
Je prends 10 mn pour me ravitailler. J’en profite pour sortir mes bâtons. Je repars à bon train du ravito. Mais, à peine 2 km plus loin, ma frontale décide de se mettre en grève ! Horreur ! Pourtant, elle était chargée à bloc. Il reste encore pas mal de temps avant le lever du soleil, et me voilà en train de chercher dans mon sac et dans le noir ma batterie portative
Ca cogite dans ma tête. Est ce que la batterie va tenir ? Est ce que j’aurai encore de quoi m’éclairer ce soir ? Pendant ce temps, des garnisons de coureurs me dépassent. Le moral en prend un coup.
J’essaye de garder mon calme. Je repars avec ma loupiote à la main. Je vois un gars qui courre avec un néon sur le front. Je me cale derrière lui. Je le suis en surrégime, mais, à ce moment de la course, il est ma lumière. Aussi, je mets la mienne au minimum pour qu’elle charge le mieux possible.
Finalement, après être passé au pied du château de Peyrelade construit sur un éperon rocheux et magnifiquement éclairé, nous arrivons à la deuxième difficulté de la matinée : la montée du Causse de Sauveterre. L’image est superbe avec, au loin, des frontales qui serpentent en cette fin de nuit.
Une montée sèche de 300 D+ remet tout le monde d’accord. Heureusement, dans le 1/2 heure qu’il va me falloir pour monter, le jour fait timidement son apparition. Une deuxième course commence. Je retrouve un peu de sérénité.
Du coup, dès la première descente en vue, je passe en mode « fight ». Je dévale et double des coureurs trop prudents à mon goût. Je pense le payer plus tard, mais qu’importe. Il me faut de la vitesse pour évacuer ma frustration de cette dernière heure. Le chemin est très agréable et le meilleur est à venir. La descente jusqu’à Mostuéjouls est superbe, rapide, technique et splendide en terme de paysage. Les arbres ont revêtu leurs couleurs d’automne. Que c’est beau !
34,4 km – 731 D+ ravitaillement n°2 en 4H41 – 418ème place
Mostuejouls – Le Rozier
Le château de Mostuéjouls se dresse fièrement sur le haut du village. Tous les bénévoles sympathiques nous encouragent. Le ravitaillement est sommaire, juste le temps d’avaler quelques bananes et deux trois autres bricoles. J’évite le Roquefort qui à mon avis ne doit pas vraiment être compatible avec la pratique du sport en compétition. Je repars un peu à l’aveuglette. J’ai oublié mon plan de route avec le profil de la course, Les kilomètres sont mes seuls repaires. Encore une erreur qui me fait dépenser de l’énergie bêtement.
C’est reparti, pour une belle montée, longue et régulière qui nous amène dans un décor de rochers dolomites impressionnants. La file indienne continue, le rythme est correct, ce qui évite de trop piocher dans le capital de base. Que fait-on une fois arrivé au sommet ? On redescend !!! Nous dévalons un sentier qui plonge dans les gorges du Tarn, à flan de falaise, en direction du village du Rozier. C’est magnifique. La commune est au confluent des Gorges du Tarn et de la Jonte. Nous sommes désormais dans le département de la Lozère. C’est une carte postale. Le soleil a fait son apparition.
43,7 km – 1892 D+ ravitaillement n°3 en 6H31 – 464ème place
Le Rozier – Saint André de Vézine
L’endroit est idyllique. Le ravito un peu moins. Je peste car il n’y a pas de solide qui m’intéresse. Pas de jambon, juste des morceaux de fromages et quelques pains de mie avec ce qui me semble être de la « Vache qui Rit », à moins que cela ne soit un fromage local que l’organisation souhaite faire découvrir aux coureurs. Malheureusement, je ne suis pas venu pour faire du tourisme gastronomique.
J’en profite néanmoins pour faire un bon break. Je change de haut, préférant un tee-shirt plus adapté aux températures annoncées.
Avant d’arriver au Rozier, j’ai ramassé sur le parcours un plan de route tombé sur le chemin. J’ai l’impression d’avoir trouvé une boussole. Le gars qui l’a fait tomber devait être ingénieur en ultra-trail. Il a fait un tableau avec tous les temps de passage, les temps d’arrêts, les dénivelés, les distances entre chaque points. Une feuille A4 plastifiée. Ce plan de vol du commandant doit m’amener à finir cet ultra en 15H, si je suis scrupuleusement ses consignes. D’ailleurs, je constate que selon ses infos, je suis presque dans les temps. Je devrais être reparti depuis seulement 4 minutes.
Quelques petits textos pour rassurer mes proches et c’est le moment de se lancer à l’assaut des prochaines réjouissances. Les bénévoles nous préviennent que le prochain ravitaillement solide se fera à Saint André, à plus de 20 km de là.
La suite du parcours sera sans aucun doute mon moment préféré. Nous allons surplomber, après une belle petite côte, les gorges de la Jonte. De longues falaises calcaires profondes taillées par la Jonte en contrebas offrent des points de vue spectaculaires avec un panorama à couper le souffle. Le panel de couleurs est remarquable. La température est douce et mon corps répond parfaitement. Je suis dans un temps fort.
La descente va vite me faire revenir les pieds sur terre car, voilà près de 8H que je crapahute, alternant marche et course. Heureusement que le paysage est remarquable car la fatigue commence à se faire ressentir. Je m’alimente peu et je n’en ressens pas le besoin… encore une erreur ! Je vais le payer un peu plus tard. Après un arrêt à un point d’eau, nous attaquons la 5ème côte avec une montée raide qui doit nous emmener en haut du Causse Noir.
Cette montée va être terrible. Une hypoglycémie en règle. La tête tourne. Plus de jus. Finalement, j’implose en milieu de pente. Obligé de m’assoir pour reprendre mes esprits. Je m’alimente et je bois pour faire passer ce KO technique. Plus de 5 mn à rester sur mon rocher à voir passer les coureurs. Un gars qui n’en menait pas large non plus m’encourage. Il a raison. Nous sommes dans le dur, mais ça va passer, le ravitaillement n’étant plus très loin. Mais que c’est difficile de remettre la machine en marche !
Finalement, une fois la côte passée, ça se passe plutôt pas mal. Je reprends une allure correcte pour arriver au ravito. L’ambiance est belle. Les spectateurs nous applaudissent et les enfants sont contents de taper dans nos mains.
63,4 km – 3012 D+ ravitaillement n°4 en 10H31 – 535ème place
Saint André de Vézine – Pierrefiche
Enfin, le ravitaillement s’étoffe ! La soupe est de sortie. J’en avale 2 gobelets avec plaisir, pour autant, toujours pas plus de solide. Il manque à mon goût des féculents. Une belle assiette de pâte hante mon esprit. Malheureusement, ce ne sera pas pour maintenant. J’en profite pour m’assoir sur un banc et souffler un peu. Le gars à coté de moi est perclus de crampes. Sa charmante assistante habillée d’un magnifique décolleté aussi profond que les gorges de la Jonte s’occupe de lui masser ses guiboles. Au 63 km, ça réveille mes sens endormis. Néanmoins, je préfère repartir plutôt que d’imaginer les bienfaits réconfortants du massage d’à coté.
La descente sera superbe. J’aime quand l’effort devient automatique. Je cours, me retrouvant seul pour la première fois depuis le départ de la course. Le charmant village de la Roque Sainte Marguerite niché aux confins de cette vallée de la Dourbie s’offre à nous. L’occasion de remplir les gourdes avant la remontée sur le versant opposé. Le souvenir de la dernière ascension est encore frais. J’opte pour une montée plus calme afin d’éviter à nouveau l’implosion.
Finalement, j’avale la pente sur un bon rythme régulier, derrière 3 autres coureurs. Une fois au sommet, la vue s’ouvre sur un paysage typiquement caussenards avec de grands espaces tondus et vallonnés, signe que nous débouchons sur le Larzac.
74,1 km – 3352 D+ ravitaillement n°5 en 12H38 – 512ème place
Pierrefiche – Massebiau
Toujours le même rituel. Je rentre dans la salle, me dirige vers la soupe et me pose sur une chaise. Las, j’écoute ce qui se dit autour de moi. La fatigue marque la plupart des visages qui m’entourent. La suite des hostilités passera par la montée du Cade qui, aux dires de chacun, est un sacré morceau. Mais, il reste encore 15 km avant d’y arriver.
Je n’ouvre même plus le plan de vol du commandant. Je ne suis plus dans les temps. J’ai abandonné l’idée de finir en 16H. Pourtant, il ne me reste que 25 km à accomplir, ce qui n’est pas énorme. Mais, à cet instant, la fatigue pèse sur les organismes. De plus, la nuit va faire son apparition et il va falloir sortir ma frontale d’ici peu. Je l’ai laissée charger dans mon sac toute l’après midi. Normalement, ça devrait le faire, mais elle s’est vidée en 2H ce matin et le traumatisme est encore présent.
La journée tire sur sa fin. Nous sommes sur les crêtes en surplomb des gorges de la Dourbie, sur des parcours aériens avec au loin des vautours qui jouent avec les courants aériens.
Je me colle sur l’allure du coureur placé devant moi. Il trottine bien et on avance à trois sur ses monotraces, en rang serré, tel un train de montagne avec sa locomotive et ses deux wagons.
Les paysages sont fantastiques. Au détour d’un sentier, apparait au loin le majestueux viaduc de Millau qui signe le panorama de ses traits élancés. Finalement, il se sera fait discret aujourd’hui, préférant laisser la vedette aux gorges, aux rivières et aux petits villages de ces Causses sauvages.
Je suis enfin sorti de ma bulle. Je discute avec ma locomotive. Il s’appelle Eric et vient de la région parisienne. Il a quelques courses en terres chamoniardes à son actif et plusieurs Templiers au compteur. Un gars sérieux. Il sera mon compagnon de course jusqu’à l’arrivée. En plus d’être rapide, il est équipé. Mon problème de frontal est résolu grâce à lui. Prévoyant, il me prête une des siennes. Me voilà plus serein pour la fin du parcours. Je vais économiser la mienne pour la toute dernière partie.
La nuit tombe et avec elle la température. Les kilomètres se font sentir. La remontée puis la descente sur Massebiau sont interminables. J’ai l’idée qu’on nous fait faire des boucles et des détours pour rallonger des kilomètres, l’impression d’assister à un film où le sentiment dominant est que l’histoire est belle mais avec quelques longueurs.
La nuit est responsable de ce sentiment doublé par l’arrêt de ma montre après seulement 15H30 de marche (arghh, je ne suis pas vernis avec les batteries aujourd’hui). Je perds mes repères, mais en ai-je eus durant cette longue journée ?
La descente s’achève par l’arrivée sur Massebiau avec le mur noir de la montée du Cade qui se dresse fièrement devant nous. Une dizaine de frontale gravitent en son antre.
91,1 km – 3889 D+ ravitaillement n°6 en 16H23 – 526ème place
Massebiau – Le Cade
L’ambiance est bonne. Nous traversons la route et nous nous orientons vers le ravito liquide. Et là, sans prévenir, je reconnais des amis vauclusiens au milieu des personnes qui bordent la route. Quel plaisir ! Je les appelle de loin et il semble que le plaisir soit partagé. En fait, ils sont venus pour m’encourager. En voilà une bonne idée car mon moral a flanché dans la dernière descente. Eux, ils seront au départ des Templiers, dimanche. Cela me touche. Je suis regonflé à bloc. Je rigole avec eux sur mes galères de la journée. Je leur présente la locomotive Eric qui va me treuiller jusqu’en haut du mur. Après quelques photos et des échanges de sourires, nous repartons.
La montée nous prendra 1H. Nous dépassons des gars en voie de disparition, à l’arrêt sur le bord du chemin. La montée fait des dégâts dans les rangs. Le souffle est court. Malgré tout, nous montons sur un bon rythme.
« Animo ! » comme dirait nos amis ibères.
L’arrivée au Cade sera un vrai soulagement, c’est le dernier ravitaillement avant l’arrivée.
94,4 km – 4348 D+ ravitaillement n°7 en 17H28 – 500ème place
Le Cade – Millau
Il nous reste techniquement 6 km. Nous avalons 2 bols de soupe. La sortie du ravitaillement sera terrible. Nous sommes glacés, les muscles se sont méchamment refroidis. Notre démarche de manchots sur la banquise en témoigne. Une longue partie en sous bois, dans un faux plat descendant, va nous faire du bien mais hélas, nous n’avançons plus très vite.
Eric marque le pas. Il faut s’accrocher. Je me retourne souvent pour voir s’il suit. De toute façon, il est impensable de ne pas terminer ensemble. Il m’a tiré dans les montées, je vais prendre le relais pour finir au mieux. Je n’en peux plus de cette course. Je veux que ça se termine et vite. La douche chaude coule déjà dans ma tête.
La dernière descente sera « droit dans le pentu ». J’apprécie d’avoir mes bâtons qui me donnent plus d’assurance et plus de confort après autant de kilomètres. Mon binôme a les genoux qui grincent. Il faut arriver en un seul morceau, nous sommes si prêts du but. Un passage obligé par la magnifique grotte du hibou et c’est les dernières pentes. Nous entendons le speaker en contrebas. La fin est proche.
Un malheureux coureur aura vu sa course se terminer à moins d’un kilomètre de l’arrivée. Un mauvais appui et ses espoirs de rallier l’arrivée disparaissent. Une petite parole amicale et enfin, les lumières de l’arrivée nous accueillent.
Juste le temps de réaliser et nous passons la ligne d’arrivée sous le porche en bois siglé des Templiers.
100,4 km – 4408 D+ Je finis en 18H49 à la 506ème place.
Epilogue
Après plus de 10 jours de récupération, il ne me reste que des belles images de cet ultra. Les paysages sont incroyables. Le parcours parfaitement balisé oscille entre parties techniques, roulantes et aériennes. L’ambiance est là, moins bruyante qu’en Espagne, mais dans un contexte plus authentique et plus sauvage.
Quelques détails seront à corriger pour mon prochain trail pour éviter de gaspiller de l’énergie mais, globalement, je suis satisfait de ma course.
D’un autre coté, la réputation des Templiers génère des points négatifs. En premier lieu, le parcours jonché de gels et de papiers. C’est tout simplement impensable que tous ces déchets soient tombés par inadvertance. Ensuite, pas assez de ravitaillements pour un 100 kilomètres. Bien sûr, et c’est mon vécu, il manquait du solide à ingurgiter pour terminer l’aventure en meilleure forme.
Néanmoins, l’Endurance Trail des Templiers recèle un pouvoir attractif indéniable. Il n’est pas impossible que mes baskets foulent à nouveau, dans quelques années, les chemins de ce parcours magnifique.
Sylvain dossard N° 4082
1 commentaire
Commentaire de trailaulongcours posté le 17-12-2015 à 14:03:26
Sympa ton récit. J'y étais, j'ai vécu un peu la même aventure que toi. Merci d'avoir partagé!
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