L'auteur : Alexis92
La course : Saintexpress
Date : 6/12/2015
Lieu : Ste Catherine (Rhône)
Affichage : 4163 vues
Distance : 44km
Matos : Cascadia Brooks 10
Petzl Nao
Sac Salomon
Objectif : Terminer
Partager : Tweet
Mon année 2015 devait se finir par une nouvelle expérience : passer la barre des 40km en trail. Après l'écotrail de Paris (30km, 2h30), le 30km de Samoens en juin (2200 D+, 4h43) et le 32km de Larrau dans les Pyrénées en août (2300D+, 5h47), il est donc temps de se préparer pour une course nocturne emblématique, la Saintexpress.
2 mois de préparation qui doivent me conduire d’après mon entraîneur à viser au mieux 4h30 (si top de ma forme et prépa sérieuse)… Et c’est dès le début que le néophyte que je suis va apprendre un certain nombre de règles…Attention à l’augmentation trop rapide du volume. Passer de 2 séances de run et une de natation à 4 + 1 de natation fut trop rapide.
Deux semaines avant le jour J, je me blesse. Après une séance de fractionnés long sur piste (2000, 3000, 2000, 1000), grosse douleur au niveau du tibia… Verdict du médecin, repos 2 semaines. OK donc pas de run avant la saintexpress !
Petit test quand même le jeudi précédent la saintexpress : peu concluant, la douleur revient au bout de 15 minutes. J’y vais, j’y vais pas ? Trop de sacrifices, tant pis j’y vais, l’objectif est de se faire plaisir !
On oublie les 4h30 (à mon avis irréalisable même en pleine forme) et on part sans pression. Discussion avec le kiné et le médecin : 5h serait déjà une bonne chose. Un taping sur le jambier, l’extenseur du gros orteil et on croise les doigts.
Arrivée donc à Lyon le samedi en début d’aprèm : peu de monde encore, l’occasion de flâner dans le village expo, de retirer le dossard sans file d’attente (et avec une connexion wifi stable, ce qui ne sera pas le cas pour certains à partir de 18h).
20h : Il est temps de se préparer et de se rendre aux navettes. Petite frayeur : j’ai perdu la puce qui doit être accrochée sur le sac… tant pis il y en a deux autres sur le dossard. Je dépose donc mon sac à la Halle Tony Garnier et là je découvre le gros bordel pour prendre les bus. Tout le monde attend, attend, et attend encore sans comprendre l’organisation pour prendre les navettes. Les bus qui passent à chaque fois devant nous sont déjà entièrement remplis. Je fais la rencontre d’Alain, un grenoblois qui comme moi, ne comprend rien à cette organisation. On décide de remonter jusqu’aux bus et par chance nous arrivons à monter rapidement dans un bus. Il est aux alentours de 21h30.
Arrivée à Sainte Catherine, on se met dans l’ambiance. La campagne est tout autour de nous et ça se sent : quelle délicate odeur de bouses, de fumiers... Ca pour le côté nature, c'est parfait (ça pique un peu le nez quand même einh !).
Les tentes chauffées sont agréables, on prépare les frontales, le matos… Bref on veut y aller. Le départ est finalement repoussé de 15 minutes (normal). L’hommage rendu aux victimes du 13 novembre est fort. Tout le monde allume sa frontale et applaudit (avec les gants c’est quand même pas facile).
23h15 : le départ est lancé. Avec Alain on décide de faire la course ensemble (c’est quand même plus sympa). Beaucoup de monde devant nous, il va donc falloir zigzaguer car les premiers singles risquent de poser problème. Et ça ne loupe pas… Les 4 premiers km sont très chargés et on s’arrête souvent… Ce faux rythme est un peu compliqué. Mais cela nous permet de profiter du ciel étoilé qui s’offre à nous (Difficile de voir les étoiles dans mon ciel parisien) et d’admirer le ballet des frontales (on vient aussi ici pour voir ça non ?)
5ème km : Je me prends les pieds dans un morceau de bois bien caché par les feuilles. Pas de casse, mais une petite gène sur le pied droit.
Jusqu’à Saint Genoux, la route est un peu chargé. J’ai mal au ventre ce qui m’empêche de bien respirer (comme des crampes d’estomac). Est-ce la faute de la soupe prise à Sainte Catherine ? Bref, pas trop envie de manger mais je me force et prend un gel au 10eme. Cool, la douleur est partie. Les jambes tournent bien, ça fait plaisir. Les taping semblent fonctionner. Les petites montées s’enchaînent sans trop de difficultés et les descentes me permettent de me faire plaisir et de m’engager dedans.
Ravitaillement de Saint Genoux (1h24, 654eme) : Petite pause de 2 min, le temps de prendre un morceau de banane et quelques carrés de chocolat. Alain est toujours là, on continue sur notre lancée.
La course est maintenant plus fluide, on est moins nombreux. Et c’est là que je me rends compte d’une grosse erreur de ma part : j’ai mal paramétré ma Petzl Nao. Et j’ai pourtant bien vérifié avant. Le mode « intelligent » n’est pas activé. Je ne peux donc l’utiliser qu’en mode constant. Le premier mode est avec un faisceau large donc pas assez lumineux et l’autre mode avec un faisceau étroit me permet de voir, mais sur un périmètre très petit. Bref, ça s’annone moyen cette affaire.
Alain est parti un peu devant moi et je le rattrape finalement au 20eme km. Il est pas bien, très nauséeux. Je continue ma course en espérant qu’il me rattrape à Soucieux.
Arrivée à Soucieux (2h35, 645ème) 3 min de pause à Soucieux, je mange un peu, boit et c’est reparti. Cette troisième portion va être un pur régal : assez plat, quelques petites relances en montées et parfois de belles descentes… Les jambes commencent néanmoins à se faire plus lourdes (au bout de 4h de course, un peu normal…).
27eme km : une pierre qui dépasse, une belle chute avant comme au judo et bim ! Une bonne crampe au mollet droit. Merci au traileur qui s’est arrêté 30 secondes et qui m’a aidé à la faire partir ! Je reprends mon rythme et la douleur de la crampe disparait. Malgré les taping, les douleurs font progressivement leurs apparitions. Il reste 17km, faut que ça tienne
Arrivée à Chaponost (3h49, 550ème) : Alain ne m’a toujours pas rejoint. Je décide de ne pas m’arrêter plus de 3 min. Juste le temps de manger un morceau de banane et de fromage et de remplir ma poche d’eau. 200m après le ravito, un constat s’impose : les 10 derniers kms vont être un calvaire. Je me mets en mode robot : je sors ma musique et je m’isole. Objectif : ne pas penser aux douleurs de la jambe droite et ne JAMAIS s’arrêter. Le peu de visibilité avec ma lampe rend les choses encore plus compliquées. AU MENTAL !!!!!
Je ne sais pas combien de fois j’ai regardé ma montre, mais les kms étaient longs, TRES longs… La montée de l’aqueduc fut vraiment compliquée impossible de relancer. Mais ça me rassurait de voir que j’étais pas le seul à être dans le dur à ce moment-là. Quoique j’ai vu de sacrés lapins entrain de courir, genre ça fait 10 bornes que je cours normalement…
42ème km : Descente des marches assez rapidement finalement (je me suis même étonnée moi-même). Le passage sur les quais étaient pas vraiment nécessaires je pense. Plus que 2km allez ! Les jambes ont encore du jus, j’accélère un peu, mais suis à la limite. La douleur est bien présente, je serre les dents. Les cuisses sont sur le point de cramper, mais il reste 2 bornes ! Vous allez quand même pas me lâcher ici !
Arrivée finalement dans la halle Tony Garnier en 5h14 à la 560ème place : Aucun regret car j’ai tout donné. Les 10 derniers kms ont été vraiment compliqués mais c’est ce qui fait la beauté de notre sport. Profitez de chaque instant et dépasser ses limites. Je sors de cette course carbonisé mais content d’y être parvenu alors que 3 jours plus tôt je n’étais pas sûr de faire le déplacement.
Ce fut une course vraiment magique ! Des ballets de lumières incroyables, des bénévoles supers sympas, des chemins vraiment agréables pour la course.
Ma course se termine donc ici… Ah non il m’a fallu encore 20 min de plus pour retrouver mon sac qui n’était pas rangé à sa place… Ca c’est la partie la moins agréable de la course ;) Mais la douche rattrape tout après.
J'apprendrai plus tard qu'Alain a dû abandonner à Chaponost... Bonne récup Alain, la prochaine sera la bonne !
CONCLUSION : N’hésitez pas à participer à cet évènement. Alors oui, ce fut ma première STL donc je ne peux comparer avec les années précédentes. Beaucoup disent que c’est moins bien et je peux le comprendre. Mais cette course il faut la vivre comme un moment convivial, de partage avec la nature (franchement, courir sous un ciel étoilé comme celui qu’on a eu, c’est un pur régal). Bref, ne pas se prendre pas la tête et profiter de chaque instant.
Merci à tous celles et ceux qui auront lu jusqu’au bout. C’est mon 1er CR, donc je me suis fait plaisir.
Prochain gros objectif : la Maxi race au mois de mai (42km, 2700 D+… va falloir travailler le foncier)
See u !
3 commentaires
Commentaire de laureduvercors posté le 09-12-2015 à 10:26:35
Bravo pour ta course bien gérée malgré la blessure de dernière minute, tu as su en profiter, c'est l'essentiel ! Dis donc a 1 minute près on arrivait au coude à coude :-p
Commentaire de Edo posté le 09-12-2015 à 19:44:57
Je m associe au bravo précèdent
Commentaire de Alexis92 posté le 10-12-2015 à 09:22:55
Merci beaucoup ! Laure on a du se croiser à un moment ou un autre ;) La prochaine course ce sera sans blessure lol !
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.