L'auteur : gnouz
La course : Ultratour de Liège
Date : 18/10/2015
Lieu : Liège (Belgique)
Affichage : 458 vues
Distance : 67km
Objectif : Se défoncer
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Après une première sur 100 kms je voulais me faire une course de 50 kms sur l'automne et le trail de l'Orneau semblait parfait, oui, mais ils ont changé le format et ca ne fait plus que 30 kms. Donc j'ai du chercher, et je n'ai pas cherché longtemps, L'utra tour de liege allait se dérouler cette année (ca ne se court qu'une année sur 2) donc, banco.
Par contre clairement c'était un morceau un peu plus sérieux que ce que j'avais en tête : au final 66 kms et 1900 D+ ...
La préparation s'est effectuée avec pas mal de VTT cette fois et au final ca a bien fonctionné. Par contre j'etais dans un etat de forme moyen, j'ai été malade les 15 derniers jours et j'abordais cette course avec une certaine appréhension...
Arrivé à Liége la veille j'en ai profité pour assister à la pasta party et toper mes reserves de glycogène, avant de sombrer pour une courte nuit dans les bras de morphée.
Réveil au petit matin, la meteo annoncait du froid , j'hesite encore sur le matos. Au final je mets le nez dehors et il ne fait pas si froid. Néanmoins je pars en long:collant, t shirt de compression a manches courtes + t shirt manches longues. Je prends une veste de pluie, on ne sait jamais et un mini gilet sans manches , qui coupe le vent. (au final, bon choix avec 6° en moyenne).
Un sportdej et un rooibos plus tard je suis parti avec mon barda pour le site de départ. C'est bien animé dans la cafétaria Jupiler et les arches sont montées. petit briefing sur la piste de course ou est jugé le départ (et l'arrivée) et c'est parti, j'appuie fébrilement sur tous mes bazars electroniques (GPS,ipod et cardio frequence metre...) et ca part vite... je cours assez rapidement a allure marathon même , ca descend , on file sur les pavés. grosse ambiance dans le peloton , les gens ont la banane, ca fait plaisir.
Premiers kilomètres super roulants, il fait frais mais pas froid donc c'est agreable de courir. la longue file des coureurs s'étire peu à peu , les premiers sont partis comme des fusées, mois j'essaye de temporiser mais malgré tout en ville sur le macadam , c'est difficile de ne pas courir ... on quitte enfin les pavés pour attaquer la gadoue, c'est très bizarre de courir presque en foret a 2 pas de la ville et des zones industrielles qu'on vient juste de quitter...
Globalement j'avance bien et je passe le 10 eme kil en pile poil une heure après ce qui s'avérera le kilomètre le plus rapide de la course , couru en 4'56...'(une petite voix me susurre que je vais sans doute le payer...). je m'alimente correctement et ne néglige pas la boisson, ca passe et je continue à mon rythme. Globalement ces 10 kilomètres sont plus roulants, pas de grosse côte super longue, je cours et marche dans les montées. 17eme kil une bonne grosse montée, ca freine l'allure, ca redescend puis encore une nouvelle montée rude, je marche et commence à attendre ce premier ravito, pas glop. Enfin , le ravito après une grosse montée, je fais le minimum: remplissage des 2 gourdes je ne prends pas de coca, mais vide mes dechets dans la poubelle, ca fait ca en moins dans les poches.
Cette deuxieme partie est plus technique et moins roulante globalement , c'est un peu les montagnes russes sans arrêt , on monte, on descend... je vais du coup beaucoup moins vite à force de marcher en montée (feignasse...) , puis 3 kms super roulants, c'est le moment pour envoyer, je cours raisonnablement, me forçant à ne pas me carboniser, sachant que derrière il y a encore des bornes. Mais une bosse vient vite me remettre les idées en place. Passé le 30eme je me dis que j'irai bien me poser au deuxieme ravito pour une petite bière, je suis un peu fatigué on dirait...
A un moment, surprise je tombe sur plein de coureurs qui deboule de ma droite, je me dis que je me suis planté de route mais en fait c'est un jogging du coin...on se recroise a plusieurs reprises, j'essaye de rester super concentré sur le marquage , pour ne pas me fourvoyer... un dernier passage avec la troupe, je croise un prêtre qui me chambre , puis un coureur de l'autre course qui me balance un "plus que 40 bornes"...c'est ma journée ;o)
on finit avec une section en montée lente, c'est pas tres drole dans cette zone industrielle , vivement que ca se termine, bon ils l'ont planqué où ce ravito ??? (en mode hantise du ravito , j'ai loupé le ravito, panique à bord...) je finis mes gourdes et voici le ravito du 42eme kilo, cool.
Arrêt express , aide au top pour remplir les gourdes, je vide un coca et c'est reparti, pour une section en ville. là je pars tout seul et forcément je commence à être moyennement lucide, je loupe la bifurcation et continue tout seul comme un guedin a jardiner dans Herstal pendant 1 moment avant de rebrousser chemin, dégoûté... (1,2 d'apres google maps , donc 2,4 kms aller retour). ils ont du m'entendre beugler jusqu'à Namur...
Je retrouve enfin mon chemin et repars plutot faché à l'assaut d'une nouvelle série de côtes en ayant perdu quelques précieuses places (et 15 minutes...). J'ai un bon coup de bambou, un peu comme sur l'ecotrail de bruxelles, tiens d'ailleurs juste après les 42emes d'ailleurs, un passage à vide, je marche , je bois et je mange : gel, pate de fruit, j'essaye de preparer la suite.
Au milieu de nulle part je m'inquiète sur mon stock d'eau , je n'ai plus qu'une gourde pas pleine et il reste dans les 10 kilomètres avant le prochain ravito...je demande a un mec sur le bord de la route qui m'encourage a combien on est du ravito , il me dit qu'il ne sait pas mais me propose un coca ! Sympa mais je refuse. Quelques dizaines de mètres plus loin j'entends des pas précipités le même mec revient avec une bouteille d'eau me demandant si je veux un refill car il y a encore 10 bornes! Incroyable j'etais mort de rire , merci pour ce soutien en tous cas ca m'a fait chaud au cœur. (et non je n'ai pas fait de ravito sauvage non autorisé!).
La suite justement c'est pas trop brillant , je commence à être bien carbonisé . Je retrouve 2 mecs que j'avais dépassé il y a quelques temps mais qui sont repassés devant après mon erreur d'aiguillage. On grimpe des escaliers , chouette panorama, mais on redescend bien vite et ils m'annoncent le truc sympa du jour : la montagne de buren: 374 marches a descendre, j'entends déjà mes quadriceps crier pitié...
Petit virage a gauche, on débouche en haut de l'escalier et direct on voit la difficulté puisque la pente fait dans les 30%...je descends régulièrement mais sans forcer de peur de déclencher une potentielle crampe (je n'ai plus a boire et pour le coup j'ai presque soif…), ca passe tranquillement, arrivé en bas je relance , virage a droite et là , les rues , les pavés , les trottoirs de nouveau puis une bonne grosse côte où je marche...
Passage dans un joli parc, puis une cote herbeuse, un mec est en piteux etat , faché avec son estomac, mais il va serrer les dents et repartir quelques minutes plus tard (je l'ai vu finir en courant, bravo) .
Encore une fameuse côte que je franchis en marchant , accueilli par un retentissant "allez marcassou!!!" provenant d'un petit groupe de personnes en marge du ravito, qui me donne instantanément le sourire. Je file au stand de ravito, on me remplit mon bidon avec de l'aquarius orange (merci madame!) , je vide direct 2 cocas , je suis assoiffé et je rajoute un peu d'eau pour diluer le dernier gel coup de fouet. Je décline la soupe , mon estomac me semble peu enclin à cette nourriture a cet instant.
Je repars en me traînant pour une petite descente herbeuse, retour sur la rue. La suite est une succession de montées descentes, le temps passe et je me fais dépasser par 3 personnes que j'avais croisées au ravito, pas de bile je continue. Je m'accroche tant bien que mal pour finir sous les 8 heures, ce qui semble encore réalisable à ce stade, moyennant le fait de courir et de marcher le moins possible. Je serre les dents et ca passe, j'envoie et les kilomètres défilent, lentement certes mais plus vite qu'en marchant.
Le boulevard Kleyer enfin, c'est monotone, long et je reste super vigilant pour ne pas louper une bifurcation impromptue.
Pas de souci ca passe , je traverse un jardin public, puis un virage a droite, je traverse la chaussée , ca y est je vais arriver au tennis club, une petite rampe (la meme qu'au depart) et me voila sur la piste , je ne pense plus , j'allonge la pas et me precipite vers l'arche. 7h59 et 55 secondes , c'était vraiment juste!
Comble du bonheur , ma famille rapplique quelques minutes plus tard, fiston est très intéressé par le buffet et s'arroge un de mes sandwiches et fifille me chipe le dernier tiers de celui que je mâchonnais péniblement… ils ont faim dirait on!
Le t shirt de finisher est en fait un gilet sans manches blanc à col orange, ca change, c'est plutôt sympa.
Glop:
Moins glop
Si c'est à refaire :
Batons ou pas batons ? Le deniv' est quand meme present mais les occasions pour utiliser pleinement les batons ne sont pas si nombreuses car il ya pas mal de chemins etroits ou ca gênerait immanquablement les autres concurrents et il y a aussi pas mal de route (donc moyennement efficace) et des escaliers … a voir mais dans certaines sections ca pourrait clairement aider.
Entrainement: j'aurai peut etre pu inclure des montées / descentes d'escaliers … mais le VTT me semble un excellent moyen de progresser avec une dimension fun en plus.
Pacing: encore une fois je suis parti trop vite mais les sections rapides des 20 premiers kilometres incitent a courir a bonne allure. Maintenant, c'est assez difficile d'imaginer si vraiment cela allait influer la fin de course … la fatigue est de toute manière présente et je cours moins vite…
La bande son de la course:
Une chanson en tête tout du long : Gun de Chvrches .
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