L'auteur : NRT421
La course : La Solitaire des Templiers
Date : 23/10/2015
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 4659 vues
Distance : 72km
Matos : Saucony Xodus 4.0
Salomon SLab 12L (millésime 2012)
Frontale Ferei HL40
Objectif : Objectif majeur
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Fin octobre 2014, quelques jours après mon premier "ultra" je fais le bilan à froid de cet Endurance Trail des Templiers. La journée passée entre causses et gorges aura été un moment de pur bonheur exalté par la satisfaction du finisher. Mais comme il ne faudrait tout de même pas se laisser bassement aller à être juste heureux, je trouve une source de frustration dans la façon dont j'ai géré ma course : prudent jusqu'au somment de la côte de Carbassas, j'ai ensuite géré comme un entraînement dominical avec lâcher des chevaux dans les descentes. Ca n'a évidemment duré qu'un temps et la fin du parcours aura été un poil gratouillante au niveau jambesque avec bronca massive des quadri.
C'est donc décidé, en 2015 je repars sur l'Endurance Trail pour voir ce que je peux faire en gérant mieux la chose ! Ipso facto en décembre c'est cliqué fissa. J'initie même le fil [Templiers 2015] Pour un Endurance Trail "à la Cori" sur Kikourou où l'on accourt sans courroux (euh, c'est juste pour le plaisir de l'assonance allitérante car on s'engueule sur Kikourou comme sur tout site gaulois qui se respecte).
Sauf que ... quelques semaines après l'ouverture des inscriptions sur les courses des Templiers, je tombe par hasard sur l'annonce du lancement d'un nouveau format : la Solitaire des Templiers. Rognotudju ! ZE format de course comme je le rêve : le "off" officiel à assistance interdite, ravitaillement minimaliste, effectif réduit et découverte du parcours en direct live le jour de la course. Pile poil sur les thèmes que pour le fun je m'étais amusé à lancer sur le fil de l'Endurance Trail 2015 !!! Va p'têt' exiger un copyright sur le sujet moi ?!? En attendant, je clique instantanément pour m'inscrire. Vivement octobre.
Septembre, ça commence à s'agiter sur la toile. Un nouveau mur Facedebouc apparaît, dédié à la course. Complice des vicieux organisateurs, le site tease à donf. La liste des participants apparaît et les échanges débutent. Néophyte peu adepte de la fan-attitude j'identifie pourtant facilement dans les 61 participants plusieurs noms régulièrement relevés dans les classements et palmarès des revues spécialisées dont se repaissent les citadins frustrés de grand air (moâ kwaâââhhh). Une rapide Googlisation le confirme : le plateau est plus que relevé. J'ai un peu l'impression d'être un intrus, style Simplet en tong parachuté dans le couloir voisin d'Usain Bolt pour la finale olympique.
15 octobre, l'e-mail est là : ce sera dossard 6042. Les consignes sont confirmées : assistance strictement interdite, aucun ravitaillement, points d'eau uniquement dans la traversée des villages. Miam slurp ! Et pour le départ ? Ben surprise, vous saurez plus tard ...
Jeudi 22, dans le TGV. Je me cale et me lance pronto en sieste du matin. Je ne suis pas parvenu à sauvegarder ma semaine précédant l'épreuve. C'est intense au boulot et il a fallu caler un déplacement à l'étranger. Des nuits trop brèves et uniquement des heures d'avions pour tenter de rattraper le déficit qui s'accumule. Meuuuuuh, pas top.
Montpellier, tout le monde descend. Direction la gare routière et le bus pour Millau. Il y a foule pour y monter. On se croirait à un départ de conscrits : rares sont ceux qui n'arborent pas l'allure et l'uniforme du traileur en pèlerinage. Le bus affiche vite complet et quelques-uns feront le parcours en taxis alertés par le bus.
Plongée finale vers Millau. A droite le Pouncho qui se régale de voir arriver de tous les points cardinaux ses invités des trois jours à venir.
J'ai pris comme l'an dernier mes quartiers à l'Ibis du centre-ville. C'est moins trail attitude qu'une nuit dans un combi VW mais le V2 commence à apprécier la petite nuit bourgeoise avant de partir faire le kéké dans la verte. Le personnel est sympa, arrangeant aux petites manies du traileur ("mais oui vous pouvez ruiner mon micro-onde avec votre collation quinoa"). On est à 5 minutes pedibus de la gare routière, à 25 minutes du site des Templiers et si une petite séance de dérouille-patte chatouille la veille de l'épreuve, les berges du Tarn sont à quelques enjambées.
Jeudi ap-midi, récupération du dossard. Dans l'enveloppe un papier avec une petite énigme pour récupérer les info sur lieu et horaire du RV pour le départ de la Solitaire le lendemain. Après avoir récupéré les goodies sympathiques des participants (dont le traditionnel Buff et un coupe-vent Kalendji floqués Templiers ... et une cannette de la Templière), petite promenade à la recherche d'une ruine proche dans laquelle nous devons trouver les info recherchées. J’arrive devant l'objet de nos convoitises avec un autre concurrent que je retrouverai le lendemain sur la fin d'épreuve. Pour le lieu de RV, ce sera sans surprise départ en bus du site des Templiers. Horaire : 4h30. Merkiiii !
Vendredi matin, réception de l'Ibis. Alors que je remets mes clés à la réception, équipé pour la course et lesté de mes bagages puisque je quitterai Millau le soir même, un bipède aux cheveux poivre et sel et à la mine avenante s'avance également. Il avise mon dossard et m'aborde gentiment d'un "On dirait qu'on est sur la même course". On échange alors quelques mots et comme je lui annonce que je me lance pédestrement vers le RV, il propose de m'auto-stopper. L'homme est aussi sympathique que la perspective de feignasser encore un peu : banco ! En route nous devisons tranquillement. Je le questionne un peu et découvre que mon interlocuteur tourne à une course par mois mais que bon il a quand même loupé la 6666, etc ...Comme anticipé, c'est du sérieux qui va œuvrer sur la Solitaire. Mes neurones s'alignant lentement en cette fin de nuit aveyronnaise, le visage me dit vaguement quelque chose, mais sans plus et je ne me creuse guère le ciboulot plus avant.
Nous déposons nos affaires à récupérer à l'arrivée devant la tente kiné qui sert également de consigne. Là mon pilote salue chaleureusement les charmantes bénévoles qui gèrent le dépôt des consignes qui lui répondent tout aussi cordialement. Puis nous nous dirigeons vers le bus déjà qui vient de se garer à proximité. A chaque groupe que nous croisons les saluts fusent. Visiblement l'homme est en terre de connaissance et je l'abandonne rapidement à ses échanges. Ce n'est que quelques minutes plus tard, juste avant d'embarquer que la fulgurance survient : mon chauffeur n'est autre que Thomas Saint Girons ! Il a dû bien s'amuser de mes questions d'innocent ! Que voulez-vous, j’ai pas acheté mon album Panini ITRA 2015 … Merci en tout cas pour la simplicité et la gentillesse matinale.
Départ du bus chargé de ses Solitaires. L'impression d'usurper une place dans une secte de trail hard core se confirme. Une bonne partie de l'assemblée paraît se connaître : embrassades et effusions. L'un d'entre nous est particulièrement accueilli : l'animateur du Facedebouc de la Solitaire, Bruno Poirier. Il faut dire que sa longue chevelure détonne au milieu de cette masse au poil ras. Un "yéti" fusera même mais est-ce pour la singularité capillaire ou pour sa pratique des altitudes népalaises ?
Le parcours vers la destination inconnue est l'occasion du brief. Dix-huit points de contrôle jalonneront le parcours qui est annoncé pour environ 63km. Une balise type Course Orientation (CO) marquera chaque point, accompagnée de sa pince qui nous permettra de marquer au choix, le carton portant les informations en cas d'urgence ou une des cartes A3 qui nous seront remises au moment même du départ, afin d'attester de notre passage par chaque point. Sur les cartes figurera un itinéraire garanti pratiquable et agrémenté sur le terrain de quelques repères là où carte et bon sens pourraient ne pas suffire à déterminer son chemin. Mais le balisage est annoncé minimal et libre à chacun d'improviser pour tenter "l'azimuth" selon la terminologie CO. Quelques conseils nous sont toutefois dispensés :
1) ne jouer l'azimuth que sur les Causses, pas dans les reliefs, histoire d'éviter de se mettre dans des situations scabreuses voire de risquer l'accident ;
2) rester attentif à la lecture de carte et au moindre doute ne pas hésiter à s'arrêter pour réfléchir posément au risque de s'offrir moultes km et force D+ supplémentaires si on tarde trop à réaliser son erreur (j'apprends qu'en CO cela s'appelle "vendanger", toute ressemblance avec le titre de mon récit n'étant pas fortuit ...) ;
3) et enfin en cas d'erreur, revenir sur ses pas plutôt que de tenter un "tout droit" vers la position estimée du chemin, démarche qui a des chances de déboucher sur une impasse à moins d'être doté de la capacité de traçage du sanglier, en supposant que l'estimée soit correcte.
Autant de conseils frappés au coin du bon sens que je me promets de respecter à la lettre car faudrait être bien c.. pour faire autrement ... ouais ... et bien estimé lecteur, tu vas pouvoir découvrir dans ce qui suit comment ton serviteur aura fait le c.. à répétition sur la splendide journée qui s'annonce !
Enfin notre point de départ se revèle : la grotte de Dargilan. Fini le bus, c'est désormais du pédi...bus qui nous attend (ok, elle est nulle). La grotte est ouverte à notre seule attention et nous y sommes accueillis par Gilles Bertrand himself accompagné de son staff et des propriétaires du lieu. Séquence émotion en entrée avec explication de la génèse de la Solitaire. Je ricane in petto car je sais qu'en fait on a piqué mes idées distillées dans le fil Kikourou évoqué supra ... en fait je ricane rien du tout, apprécie le moment et signe fièrement la banderole de cette 1ère édition. Après une visite recueillie de la grotte, on se retrouve enfin dans l'anti-chambre de sortie de celle-ci. Ca commence à piaffer sec mais on nous distribue les cartes tant attendues. Alors ce parcours ? Pour faire simple, c'est globalement tout droit, à quelques zig-zag près jusqu'à Millau. Si si.
Comme annoncé, nous voilà dotés de cinq cartes plastifiées format A3 au standard IGN échelle 1/15.000 (1cm = 150m a-t-il été rappelé aux novices). Sur celles-ci apparaissent les points de contrôle ainsi qu'un tracé en bleu figurant le tracé garanti pratiquable. Après avoir rapidement manipulé ces cartes, je décide que le porte-cartes de randonnée qu'il avait été suggéré d'avoir sur nous allait rester dans mon sac. N'ayant pas de bâtons (ben en tant que membre de la ligue ABSLT - Anti-bâtons sur les trails, manquerait plus que ça, m'enfin) il me paraît bien plus simple de les garder à la main en permanence (pas les bâtons, les cartes, faudrait suivre un peu tudjiou).
A peine le temps de jeter un coup d'œil au tracé d'ensemble, de lancer quelques commentaires gourmands et toute la petite bande surgit hors du gouffre, avide de découvrir le menu du jour. Je pourrais vous la jouer Les Conquérants de Hérédia (pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de croiser ce poème, il y est question d’aventuriers partant découvrir le Nouveau Monde) mais ça nous égarerait un poil, et pour ce qui est de s’égarer, on a toute la journée pour cela ...
Bref, tous ces mois d'attente curieuse trouvent leur épilogue : la piste est à nous et il ne reste plus qu'à se régaler. Obligation d'autonomie oblige, je pars chargé du nécessaire pour une dizaine d'heures d'alimentation ainsi que de deux flasques de 500ml dopées à la poudre complétées de la poche à eau de mon sac rempli d'un peu plus d'un litre d'eau plate.
Il est 6h10 et la nuit est encore noire et fraîche sans être froide. L'échauffement : 240-250m de D- à flanc de Causse en rive gauche de la Jonte. Le chemin est bien tracé, large, la descente est régulière : le peloton s'étire tranquillement chacun pouvant dérouler à l'allure qui lui sied. En ce qui me concerne, après un ET 2014 mal géré et un TAR 2015 encore plus mal, je me le suis câblé en dur dans la "teuté" : hors de question de dépasser 74% de FCR avant la 1ère montée et sur celle-ci exclu de s'emballer au-delà de 80% de FCR. C'est bien la seule consigne de course que je respecterai sur cette journée !
Après quelques 2,5km nous parvenons en fond de vallée. Quart de tour à gauche, gauche, et c'est parti pour la 1ère grimpette. Elle nous mènera au point culminant du jour soit 953m. C'est d'entrée bien pentu pour remonter depuis 630m à flanc de Causse, la pente s'adoucissant ensuite à partir de la côte 900. Le peloton s'est déjà bien dispersé même si l'on n'est pas encore seuls. Les conversations se sont calmées et les coureurs sont concentrés sur leur rythme et leurs sensations. Parvenus sur le Causse une légère brise nous accueille. Idéales les conditions. Ca trottine agréablement à la lueur des frontales et déjà nous parvenons au pointage n°1. Un petit comité d'accueil nous attend, s'enquiert de notre forme et nous nous acquittons de notre 1er poinçonnage. Je découvre l'usage de la pince : fastoche.
Ceci fait, on descend en pente douce jusqu'au hameau de Pellalergues. De là, si l'on suit le tracé "validé", une épingle empruntant un bout de route nous amène sur le Ravin éponyme. Un chemin figure sur la carte coupant carrément l'épingle. Il est bien tentant ce chemin. Mais le bas est dans du vert et pour peu qu'il n'ait pas été fréquenté depuis quelque temps, on peut se retrouver à devoir tracer à la machette dans un terrain qui au vu des courbes de niveau est un peu pentu. Même si l'on devine les premières lueurs du jour, je suis encore en ambiance nuit, bien calé sur mes principes de courses : prudence, humilité et circonspection. Donc aucune hésitation, direction la version longue et bonne chance aux routiers et capitaines ivres d'un rêve héroïque et brutal (j'aime ce texte de Hérédia, désolé).
J'embouque le Ravin de Pellalergues alors que le jour se fait. J'en profite pour m'alimenter une 1ère fois en profitant du joli monotrace qui s'enfonce dans la forêt. Au terme du ravin on retrouve le fond de vallée de la Jonte. Je suis là devenu temporairement un Solitaire. Personne devant, personne derrière dès le 10ème kilomètre. Top, même si évidemment, paradoxe et incohérence vuoi voui voui, l'envie est bien là de fumer du trailer, sans se faire fumer soi-même : c'est quand même une course, non ;-) !
Passé le pointage n°2 où là personne ne nous attend, c'est reparti pour une ascension qui nous éloignant à nouveau de la Jonte nous remonte sur le Causse, destination Veyreau et son pointage n°3. Le jour est désormais bien établi mais nous sommes calés sous un plafond de stratus bas qui nous cachent l'azur. Dans les faubourgs de Veyeau les loups hurlent ... bon OK quelques chiens aboient, mais bon si on peut même plus créer une ambiance ... . Qui dit village dit point d'eau que nous sommes censés chasser afin d’assurer notre hydratation, aucun n’étant repéré sur notre carte. C'est donc l'œil aux aguets que je serpente entre les premières maisons.
Pour ce premier ravitaillement en liquide, les organisateurs nous l'ont joué easy. Le point d'eau (un robinet) et la balise se trouvent au même endroit. Je poinçonne et refait les pleins. Mais mais mais ... que vois-je ? Un groupe de coureurs qui se dessine au loin ?!? Ah mais, nom d'un petit bonhomme, assez de lézardage et hop en route Berthe.
C'est là qu'une incise s'impose, non pas pour vous raconter ma vie qui doit logiquement vous indifférer au plus haut point, mais pour illustrer une origine possible de bêtise sur ce genre d'exercice. Cette leçon valant bien un fromage, il va vous falloir subir la chose. Les hasards de la vie font que j'ai eu eu naguère une certaine familiarité avec la manipulation de cartes papiers diverses : aéro, nautiques, Etat-Major et tutti quanti. Du coup, comprenez-vous ma chère, les cartes et moi, c'est FRIZOU. Un coup d'œil à la carte, un relevé d'une paire d'amers au compas de relèvement, et l'affaire est dans le sac. Ouais ... sauf que récemment ma pratique s'est surtout faite à coup de cartes électroniques vectorielles qu'à coups de zoom je te lève toute incertitude et roule ma poule sans coup férir.
Et donc en avant pour la première cagade de la journée. Pressé de redémarrer, je ne regarde même pas la carte, me fie à l'image que je m’en suis faite en pénétrant dans le village, et coudes au corps, c'est reparti. Sauf que je fais cela avec juste une erreur de 180°. Ce n'est qu'après quelques 500m, sorti du village, que je remets le nez dans la carte. L'évidence est là, ce n'est pas vers Millau que je me dirige mais vers Avignon ! Demi-tour au frein à main et retour au village où pour le coup mon groupe de trailer est déjà reparti et un nouveau s'annonce.
Hou, il est énervé René. Comment peut-on être aussi benêt, je vous l'demande ? Connaissez-vous le double effet Kiss Cool, la deuxième lame Gilette ? Hé ben en course et plus généralement en situation d'action, la bêtise peut appeler la bêtise. Et j'illustre le propos : l'agacement engendré par la cagoulette du 180° créé les conditions parfaites pour enquiller la 2ème cagade en express ; reparti tel le pet sur la toile cirée, que je te reloupe un virage à droite même pas un km plus loin ! Heureusement, le sort pas coquin en l'espèce met dans mes six heures un groupe que je viens de doubler et qui me hèle pour me signaler mon erreur. Merci les gars d'être aussi sympas avec l'andouille du jour. Re-demi-tour frein à main et back on ze track. Je reste par contre bien discipliné sur mon allure. Le métier finira peut-être par rentrer ... un jour. En attendant, avec le jour levé, je n’en ai pas la pleine conscience mais ç’en est fait des prudence, humilité et circonspection. L’envie de fun et le nawak se sont installés pour de bon.
Nous passons le hameau de Villaret et atteignons assez rapidement la balise n°4 qui doit avoir pour fonction essentielle de nous assurer un magnifique point de vue sur la Jonte. Dans la montée en pente douce qui nous mène à Espaliés, les stratus matinaux achèvent de se dissoudre pour laisser la place à un ciel de belle journée automnale qui fait resplendir toute la palette des couleurs propres à cette saison. Pour le magnifier, une bande de rapaces nous survole en spiralant, profitant peut-être du déclenchement des premières ascendances du jour. Ca me paraît un peu tôt mais ces lascars sont capables de tirer parti du gradient de température généré par le dégagement d'un pet de mouche.
Après Espaliés on se retrouve avec des visages inconnus et de nombreuses rubalises : nous empruntons brièvement le parcours de l'Intégrale des Causses. La discussion s'engage avec l'un des coureurs intrigués de se retrouver soudainement avec des zouaves qui courent une carte à la main. Nous reprenons rapidement notre trace spécifique et le cheminement paisible sur le Causse devient une séance ludique de slalom descendant dans un monotrace que je soupçonne avoir été dégagé pour l'occasion. Plusieurs tracés s'entrecroisent et le monotrace ressemblant beaucoup aux chemins de lapins, il faut tenter de deviner celui qui nous intéresse. Des voix s'élèvent en contrebas : "oh, tu la trouves la balise cong !". C'est le point de contrôle n°5 qui fait sa précieuse et se fait désirer. Je réalise sans vergogne un "homing" sur cette source sonore et finis par rattraper un groupe que je trouve à l'arrêt. "Flûte" me présenté-je "j'espère que vous êtes pas paumés cause que je me suis guidé sur vos voix "avoué-je. Que nenni me rétorquent-ils, ils sont en fait à la balise, en train de poinçonner la chose. Youpi, une de plus dans la gamelle !
Nous repartons de concert dans une pente qui s'inverse : fin de la descente, c'est reparti pour du D+. Cinq minutes plus tard nous croisons deux bipèdes en sens inverse qui recherchent la coquine n°5. Nous les renseignons et poursuivons notre ascension pendant qu'eux doivent s'offrir un bout de dégringolade avant de repartir dans l'autre sens : nous pratiquons un sport de Shadocks !
On slalome alors à flanc de Causse Noir. Je rejoins un groupe qui chemine sous les ordres de celui que je vais instantanément surnommer en silence « l’expert ». Cartes et boussole à la main, il chemine d’un trot lent mais régulier, annonçant d’une voix sûre la direction à prendre à chaque point d’incertitude. Probablement un « orienteur » confirmé qui maîtrise son affaire et partage avec qui veut le suivre. C’est sympa et je me mets volontiers un moment à la remorque. J’en profite pour grignoter et profiter du paysage somptueux. Ravito achevé, j’accélère un poil, laissant le groupe aux mains de son « expert ».
Le point de contrôle n°6 est atteint sans histoire au pied du « Champignon Préhistorique », un de ces rochers géants aux formes évocatrices dont les Causses ont le secret. On bascule alors sur la descente vers Peyreleau. Initialement seul et prudent pour ne pas hypothéquer mes quadri de poulet et ma cheville gauche entorsophile, quelques coureurs me reprennent et m’offrent le prétexte à emballer la chose. La descente c’est quand même ben l’fun comme le disent nos cousins acadiens. Nous parvenons donc rapidement dans les faubourgs de Peyreleau. Mais le chemin repéré sur la carte nous laisse en marge du village et a priori pas l’ombre d’un point d’eau. Faut-il descendre dans le village pour assurer un ravitaillement en eau ? Pour le coup je l’ai joué prudente sur ce sujet : je me suis bien re-lesté en liquide à Veyreau. Il y a quelques rares choses avec lesquelles je ne joue pas : l’hydratation en est une. Un rapide inventaire comparé à la route restante jusqu’au prochain lieu où le point d’eau est assuré, La Roque, me confirme que ça doit le faire. Non pas qu’on nous ait annoncé un ravitaillement là plus qu’ailleurs mais au pire j’irai faire le parasite sur le point d’eau annoncé pour l’Endurance Trail, non mais.
En avant donc. Le tracé nous fait remonter une vallée en contrebas d’Alayrac. Je laisse filer assez rapidement mes compagnons de descente. Toujours attentif à mon cardio, je gère toujours sérieusement la conso de mon stock de glyco. Hors de question de me mettre dans le dur alors que je me régale et profite à fond de ce parcours. Le soleil s’élevant finit par entrer dans la vallée entraînant dans son ascension la température, justifiant la suppression d’une couche. C’est en solitaire que je remonterai cette section jusqu’à retrouver la D.29, ne dépassant qu’un de mes camarades du jour peu de temps avant.
La carte est claire, on ne doit emprunter la D.29 que sur environ 400m. Je repère bien un départ de chemin sur la gauche à la distance voulue mais là figure une rubalise et point de petite flèche spécifique à notre course. L’on nous a bien prévenu : nous croisons en quelques points de parcours d’autres épreuves, toutes repérées par des rubalises, mais nous ne devons pas nous intéresser à ce type de marques. Pour nous ce sont petites flèches, cairns, branchages. Bon ben c’est que ce doit être un peu plus loin. 300m de descente plus loin, il faut se rendre à l’évidence : à faire demi-tour et remonter. L’embranchement repéré était le bon. Grrrrr ! Je remets donc le nez dans la carte en jurant qu’on ne me la ferait plus.
Et c’est reparti dans un décor merveilleux sur un tracé ludique, varié, qui monte, qui descend qui zigue et qui zague. Pied majeur. Je me sens bien, je m’amuse et je me joue tranquille des quelques incertitudes qui suivent. Je rejoins un petit groupe dans lequel se trouve celle qui finira 1ère féminine. Ca avance paisiblement. Est-ce le sentiment de bien-être en cette fin de matinée, l’absence de bêtise depuis au moins 45 minutes, la présence féminine … bref, la veille se relâche … et donc la connerie suivante se rapproche.
Arrivés au niveau du Ravin de Combescure, presque à vue de Roques-Altès, notre piste en croise une autre. Je serai incapable de dire pourquoi je prends la branche à droite. Reparcourant la carte en écrivant ces lignes, la direction à prendre paraît d’une évidence totale. Un de mes compagnons du moment me demande si je suis sûr de mon coup. Heureusement je réponds que pas du tout, mais n’empêche que toute la petite troupe m’emboîte le pas. Nous voilà donc descendant à vive allure. Il me faudra cette fois près de 400m et environ 50m de D- pour réaliser mon erreur. Je le signale à ceux qui sont derrière moi. Par contre un coureur m’a dépassé et, déjà loin devant, n’entend pas mes appels. Arghh, pauvre de lui !
Nouveau demi-tour donc et à regrimper. Marre d’être une buse ! Je reprends ma route, m’hydrate et ôte l’avant-dernière couche : le soleil est maintenant au zénith. Le point de contrôle n°8 de Roque-Altès est emballé. La descente vers La Roque retrouve le parcours de l’ET 2014 à partir du pont à la côte 561. L’année dernière c’était la 1ère descente dans laquelle mes quadri avaient réellement commencé à se faire entendre massivement. Là, rien de tout ça, tutti va bene ma bonne dame. Après un cheminement dans le lit asséché d’un ruisseau, arrivée sans histoire au point de contrôle n°9 un peu avant La Roque.
Cool, une estafette est là, son arrière chargé de pack de bouteilles d’eau. Deux coureurs sont assis et demandent aux staffs comment prendre une navette de retour. Ca sent l’abandon. Pas glop. L’un d’entre eux me paraît être celui que je n’étais pas parvenu à prévenir de l’erreur de parcours. Il a dû arriver ici en loupant la balise de Roque-Altès. J’ai de la peine pour lui et ne peut m’empêcher de me sentir un peu coupable.
La recharge en eau étant faite, c’est reparti. Plutôt que de redoubler d’attention en méditant sur mes erreurs et sur le coup du sort qui vient de frapper un de nos camarades de course, je parviens aux premières maisons de La Roque en contemplant ce village blotti en bord de Dourbie que j’aime beaucoup. Je me remémore avec plaisir mes deux passages précédents en 2013 pour l’Intégrale et 2014 pour l’ET. Souvenirs, souvenirs. Déjà je dépasse le pont sur la Dourbie et vois les dernières maisons qui longent la Départementale. Que dit la carte ? Elle dit gros nigaud qu’il fallait tourner à droite AVANT de rentrer dans le village ! Bravo le Bozzo !
Bon où qu’il est le tracé ? A droite, plus haut. Et comment qu’elles sont les lignes de côtes ? Serrées. Donc c’est ? Pentu. Et comment qu’elle est la végétation pour tracer direct ? Ben d’abord éparses puis denses. Et le chemin à retrouver, tu le vois ? Ah ben non. Donc il faut revenir sur ses pas, c’est bien ça ? Ah ben oui … ben non. Faisant fi du bon sens et des conseils prodigués, je décide instantanément de tracer direct. Je pourrais mettre ça sur le compte de la la pure inconséquence. Mais en fait c’est du vice : la vérité c’est que cette épisode me frustre mais m’amuse aussi beaucoup. Je me retrouve de très nombreuses années en arrière lorsque je vadrouillais des journées entières dans la garrigue languedocienne. Allez, carpe diem et prout, à grimper donc. Ca se finit en franchissements de murets de pierres sèches et frayage de chemin à l’arrache dans une végétation touffue et griffante. J’y gagne des éraflures … et y perd mes lunettes de soleil. Bien fait le clown ! La plaisanterie m’aura quand même pris plus de dix minutes passées à allure de limace.
On va alors passer un moment à serpenter à flanc de Causse en rive droite de la Dourbie en passant sous le Chaos de Montpellier-le vieux. La trace est étroite et le bord gauche pas toujours franc. Avec ma cheville gauche qui ne demande qu’à se vriller, je trottine plus que je ne cours. A ce rythme monotone et malgré la splendeur du décor, la dette de sommeil accumulée depuis une semaine vient réclamer son dû. Le corps va bien mais le sommeil me gagne de plus en plus jusqu’à ce que devienne obsédante l’envie de m’allonger dans les graminées pour m’offrir une sieste au soleil. A tel point que je ne me souviens que vaguement du passage à la balise n°10. De la 11 je me souviens mieux car ensuite on emprunte un lit de ruisseau asséché enchâssé dans la végétation qui forme tunnel. C’est une sacrée section que nous ont trouvé les organisateurs. C’est beau et frais. Mais on n’aurait pas rigolé si la journée avait été violemment pluvieuse : j’imagine assez facilement que notre chemin ait pu devenir rapidement torrent. On aurait fait du canyoning façon saumons. En attendant on quitte ce lit pour embrayer sur un chemin de biquette qui monte assez sèchement pour atteindre la balise n°12 au fond du Ravin du Valat Nègre. On retrouve alors un cheminement à flanc de Causse, certes splendide car nous sommes désormais dominés par les falaises souvent en surplomb, mais de nouveau propice à une allure régulière. Et du coup l’envie de dormir me retombe dessus de façon redoublée. Sur cette section les souvenirs sont de nouveau vagues jusqu’à retrouver le Causse et la section plus plate qui mène au point de contrôle n°14 à Longuiers.
On retrouve là la possibilité de se ravitailler en eau auprès d’une petite équipe de bénévoles adorables, parents et enfant réunis. L’analyse de la carte incite à refaire un plein complet car il n’y a plus l’ombre d’un passage en zone habitée avant Millau.
Alors que je m’apprête à repartir, l’un des bénévoles me rapporte qu’en tête de course un des coureurs a feinté en allant chercher un chemin complètement hors tracé pour éviter une longue descente accidentée vers le point n°15. La carte laisse deviner deux options, l’une qui paraît tomber directement sur le point de contrôle sauf qu’il manque deux cm de tracé de chemin en un lieu où les lignes de côtes sont TRES rapprochées, l’autre dont la qualité d’impression de la carte ne permet pas de s’assurer qu’il n’y ait pas une sérieuse remontée en sens inverse à faire pour revenir sur le point 15. Comme je n’en suis plus à une connerie prête, qu’en fait tout ceci m’amuse et que je ne suis pas opposé à tenter un coup de poker pour me refaire du temps perdu précédemment, je signe sans beaucoup d’hésitation : yolo !
Tant qu’à y être je prends l’option « y manque 2 cm de chemin ». Et effectivement, là où le tracé s’achève sur la carte … ben y a vraiment plus de chemin tracé. Encore une fois l’envie de fun et le plaisir du crapahut prennent le pas sur toute rationnalité car il est évident qu’aucun coureur n’est passé par là où je m’apprête à pénétrer. Je cherche à deviner les passages de lapins, dévale de petits rochers en vérifiant tout de même que si nécessaire je saurais les remonter et progresse le plus souvent courbé tel le bonobo.
Je finis par atteindre une sorte de plateforme gazonnée coincée entre deux immenses massifs rocheux. Comme je m’approche de ce qui paraît être la fin de la plateforme, un grand bruit d’ailes agitées se fait entendre accompagné d’un cri de protestation qui laisse deviner que c’est pas un piaf chétif que je viens de déranger. J’espère jusqu’au dernier moment que malgré la vision qui s’offre à moi, un chemin apparaîtra magiquement qui quoique pentu m’amènerait sain et sauf pile poil sur la balise n°15. Sauf que la vision en question c’est un parterre d’arbres qui prolonge la plateforme, mais quelques vingt ou trente mètres plus bas. Et pas de miracle, le chemin merveilleux c’est voilou. Il faut d’ailleurs que je cesse d’avancer sur cette plateforme à chercher ce qui ne peut exister car sinon je vais finir par me faire peur pour pas cher. Le coup de poker est loupé et c’est tout. Je me suis bien amusé, eh bien la fête est finie, il faut rebrousser chemin. Et hors de question d’en vouloir au bénévole et à ses indications. J’ai pris mes responsabilités et puis c’est tout.
Je finis par retrouver un vrai chemin après avoir de nouveau passé plus de trente minutes à allure d’escargot hors trajectoire. C’en est fini de mes espoirs de faire un résultat potable sur cette course. Il ne reste plus qu’à profiter du reste du parcours après avoir fait un bout de chemin à contre-sens pour retrouver la balise n°15 puisque le « raccourci » m’a fait rejoindre le tracé recommandé au-delà de celle-ci.
En chemin, je sauverai tout de même la mise à un de mes camarades qui après avoir passé la 16 pensait être en route vers la 17 alors que dans le meilleur des cas il aurait retrouvé la 14. Lecteur, si tu t’y perds, c’est normal, mais sache que ce jour-là il y en avait d’autres qui pataugeaient.
Je parviens à la balise 16 alors que la lumière commence à décliner. Nouvelle erreur d’inattention qui me fait perdre une dizaine de minutes. Revenant sur mes pas, je retrouve à la balise 16 celui avec qui j’avais trouvé la veille l’indice pour le départ. Il paraît un peu désespéré car lui a bien vu la flèche (très évidente, il suffisait de regarder au-dessus de la balise …) mais malgré ses efforts, la direction indiquée ne lui semble offrir qu’un cul-de-sac. Je le devance et trouve le dégagement sur la droite. La montée dans une faille de falaise se fait en partie par échelles et mains courantes. Malgré le dépit de m’imaginer logiquement dans les profondeurs du classement, je m’amuse toujours et bénit les organisateurs de nous avoir tracé un tel parcours. Nous retrouvons le plateau du Causse Noir un peu en amont du Monna.
Le reste du parcours est toujours aussi ludique même s’il est désormais sans piège. Avec la nuit qui tombe, mon envie de dormir disparaît, va comprendre. Couches remises, buff et frontale de nouveau sur la tête, je suis en pleine forme, les jambes tournent tranquilles et même la dernière descente vers le Tarn et les approches de Millau se fait sans grincement de quadri.
Ca y est, le portique d’arrivée est là, déjà. Je m’offre le plaisir d’une fin à bonne allure. Terme de la parenthèse offerte par cette merveilleuse journée.
Question classement c’est pas la joie. Mais hormis cette intense envie de dormir qui m’a un peu gâché une partie de l’après-midi, pour le reste ça n’aura été que du bonheur. Même mes bourdes à répétition sont finalement occultées par le plaisir permanent vécu de part la variété et la beauté du parcours proposé ; elles m’auront même procuré quelques moment de vrai régal et de franche rigolade.
Thierry Breuil a fait 65km et 3500m. Pour bibi ce sera presque 73km, 3510mD+ et 4150mD- (à l’alti barométrique).
En un mot comme en cent, cette épreuve aura dépassé mes attentes. C’est désormais ma référence en termes de concept. Outre la qualité du parcours, c’est de mon point de vue un sans-faute sur l’équilibre entre démerdez-vous avec la carte et la dispense des quelques signaux terrain absolument nécessaires pour lever le doute. Les trois points d’eau étaient ce qu’il fallait. Et la météo fut en prime idéale.
Merci donc à Gilles Bertrand et son équipe de nous avoir proposé cette épreuve. Et chapeau d’avoir pris le risque de larguer 60 zouaves dans cette nature merveilleuse. J'ai maintenant ma plaque Finisher de la 1ère édition de la Solitaire à contempler ... en attendant la prochaine ?
12 commentaires
Commentaire de stphane posté le 11-11-2015 à 11:51:40
Merci pour ce SUPERBE récit, cette Solitaire des Templiers est vraiment quelque chose qui fait très envi, même si je ne me vois pas seul avec ma carte pour me diriger dans ces sublimes paysages... Il me faudrait trouver un partenaire pour me guider ou m'épauler. Car niveau orientation je suis au niveau 0 de cet exercice de style.
Bravo pour ta course !
Commentaire de NRT421 posté le 11-11-2015 à 12:43:37
Merci pour ton commentaire stphane. Ca peut effectivement être une bonne idée d'envisager de faire ce genre d'épreuve en binôme. Ceci dit, il ne faut pas se faire une montagne de la navigation avec une carte. C'est surtout une histoire de discipline et de concentration (le contraire de ce que j'ai fait ;-) ), puis d'expérience (comprendre apprentissage par la bourde). Je suis sûr que Google doit pouvoir dénicher des sites qui introduisent à la chose. Et on pourrait imaginer un fil Kikourou pour accompagner l'apprentissage. Bref, si cette course te fait envie (et il y a de quoi) ben ... yakafaukon !
Commentaire de Goofy posté le 11-11-2015 à 15:10:24
J'ai bien rigolé en lisant ton récit, ça fait envie ce concept sans trop de monde, mais la gestion de la carte pas glop pour moi. En randonnée encore ca va, mais en course ...félicitations en tout cas
Commentaire de NRT421 posté le 11-11-2015 à 21:41:52
Merci Goofy. Fais la prochaine randonnée en courant, si ça se trouve tu en concluras que ça peut le faire ;-).
Commentaire de poucet posté le 11-11-2015 à 20:28:30
Vraiment sympa ton récit. BRAVO.
Je ne suis pas fan du jardinage et je préfère nettement quand la trace est limpide, mais faut reconnaître que le concept de cette Solitaire est original.Chapeau à l'organisation d'avoir tenté le coup ...
Par contre je trouve un peu bizarre la communication exclusive via face de bouc, de mon point de vue pas du tout en phase avec le caractère intimiste de l'épreuve ...
Commentaire de NRT421 posté le 11-11-2015 à 21:48:58
Merci poucet. Ouaip effectivement, pour les organisateurs il y avait un pari. Mais comme ils nous l'ont dit pendant le brief, la course ayant lieu le vendredi, ils avaient ensuite deux jours pour récupérer tout le monde :-))
Quant à Facedebouc, je ne suis pas un fan de ce canal en général. Mais en l'espèce il y avait un côté amusant à voir ce qui pouvait être glané là sachant que par principe de toute façon on ne nous donnerait en pâture que de la bouse. Des info sérieuses y ont également été glissées mais elles étaient au moins également disponibles sur le Facedebouc des Templiers. Et in fine on a eu tout ce qui fallait par mail.
Commentaire de poucet posté le 12-11-2015 à 20:29:50
Bah facedebouc "Solitaire" ou facedebouc "Templiers" ou facedebouc "tout court", pour moi c'est kif-kif ... C'est de la bouse et je m'efforce de ne pas mettre le pied dedans.
Sinon, j'ai vu que tu étais de la ligue ABSLT ... là je prendrais bien une carte !!!
D'accord avec Cricridamour pour la taille de la police .... un poil plus gros ce serait nickel chrome.
@+
Commentaire de NRT421 posté le 13-11-2015 à 15:44:00
ABSLT : bienvenu !
Police : noté et corrigé
Commentaire de Cricridamour195 posté le 12-11-2015 à 10:07:00
Ouch ! Quel récit, quelle course !
La lecture de carte, c’est mon dada, mais les courses d’orientations « traditionnelles » ne m’inspirent pas, trop courtes, trop intensives à fond à fond à fond, le tout sans paysage car au fond des bois. Alors sur un format trail, dans tel environnement, cela me semble intéressant au plus haut point. Ce concept me parle.
Pour ton récit : Je suis fan de ta prose, quasi un bon mot par paragraphe, du second degré et de l’humour, des tournures de phrases bien torchées, quelques néologismes bien trouvés : j’ai adoré ! Avec une police d’écriture un peu plus grande pour aérer (ouais, chuis vieux…) et l’ajout de quelques images pour agrémenter le tout, ton compte rendu serait monté à l’aise sur mon podium personnel des récits kikouriesques. BRAVO !
Merci pour le partage.
Commentaire de NRT421 posté le 13-11-2015 à 15:54:07
Waooow, trop sympa ton commentaire. J'en rougis. Mais ça fait bien du plaisir partout, merci !
Pour la police, comme répondu à poucet, c'est corrigé. J'espère que cela est mieux désormais.
Photos : j'ai un peu honte. La remarque m'en a déjà été faite. Et j'apprécie moi également les récits agrémentés de quelques photos qui rajoutent à l'appréhension de la course narrée. Mais 1) je suis un photographe pathétique et 2) je pars souvent avec de bonnes intentions et puis ... chemin faisant ça me gonfle de sortir le stupidphone, en principe bien enfoui dans le sac pour le protéger des chocs car sa vocation première est de pouvoir servir en cas d'urgence. Mon frère m'ayant récemment offert une GoPro, je l'ai sortie une fois sur un off. C'était début septembre et le rush est encore à traiter ... Mais peut-être me convaincrais-je un jour de la prendre en course ?
Commentaire de IronTitof posté le 03-12-2015 à 08:37:55
Merci pour ton récit qui m'a permit de replonger dans cette aventure magique et solitaire. Vivre cette première fut un vrai privilège :-)
Commentaire de NRT421 posté le 04-12-2015 à 13:32:49
Merci à toi pour ton commentaire IronTitof. On a été gâtés, c'est sûr !
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