Récit de la course : Endurance Trail des Templiers 2015, par Spheniscus

L'auteur : Spheniscus

La course : Endurance Trail des Templiers

Date : 23/10/2015

Lieu : Millau (Aveyron)

Affichage : 4541 vues

Distance : 100km

Objectif : Terminer

1 commentaire

Partager :

Mon premier récit sur Kikourou !

 

Je viens de finir ce week end mon premier 100 km. Je n'avais pas prévu de courir cette course, mais le clan Poletti a changé la règle du jeu en mars et j'ai dû trouver une nouvelle course à 3 points après la Saintelyon, les Vosges et le Jura.
J'ai tout planifié pour cette dernière course : location de voiture, SNCF, hôtel et je demande à mon collègue s'il peut me remplacer le week-end des Templiers.
 
L'entrainement de ces derniers mois est moyen et les Crêtes Vosgiennes, où je mets 30 minutes de plus qu'en 2014 me minent le moral... Seul petit mieux : j'ai trouvé un partenaire d'entrainement avec qui je cours une fois par semaine et qui m'oblige à me sortir les doigts du c-l.
 
A J-7, la pression monte progressivement et même ma femme a la trouille que je ne rapporte pas ces maudits points !
 
Dans le TGV qui m'emmène à Montpellier, je demande à mon voisin qui porte une polaire s'il va aux Templiers et il me répond par l'affirmative. Au fil de la discussion, je me rends compte que l'on a déjà parlé ensemble en Avril lors des Vosgirunners. Tout comme moi, il va à la pêche aux points !
 
A chaque arrêt vers le Sud, le train se remplit de trailers : je suis dégoutté de me rendre compte qu'il n'y a que moi qui aie une bouée autour du ventre...
 
Arrivé à Millau : retrait des dossard, hôtel et pâtes froides à 22h et 3h00 du matin. Miam Miam !
 
Départ 4h15, je démarre très lentement. Cela bouchonne dans les premières montées/descentes. Je passe le premier ravito avec de la marge sur la barrière horaire. Toute la journée je vais essayer que ces satanées BH soient le plus loin possibles derrière moi ! 
 
Lors de ce début de course, je reconnais deux personnes : un coureur qui était aux vosgirunner qui porte des lunettes vert pomme et Sabzaina et son short rose : tous les traileurs en manquent de points se sont donnés RDV à Millau ! Je cours assez bien : je dépasse les "lunettes vert pommes" alors qu'il m'avait rapidement doublé à Niederbronn et je croise Sabzaina quelques fois.
 
Grâce à live trail, mes supporters suivent ma progression et m'encouragent par SMS.  
 
Globalement je monte mieux que les coureurs qui sont autour de moi. Par contre, dès qu'il y a un faux plat, ils me rattrapent. Heureusement que j'ai une botte secrète : je mange et bois plus vite que tout le monde ! Dans la vraie vie, cette capacité ne sert pas à grand chose, mais lors d'un ravitaillement : pouvoir boire un litre d'eau et manger deux poignées de pain d'épice et deux poignées de Comté en 30 secondes permet de doubler un paquet de concurrents ! 
 
En fin de matinée et au bout de 12 heures de course, j'ai deux coups de pompe : je m'arrête, bois et mange les Pom'pottes emportées dans le sac à dos. J'attends un peu et globalement cela repart. 
 
Oups, je n'ai pas encore parlé du cadre : l'esprit trail exige que l'on admire les paysages rencontrés au cours d'un trail avant de s’intéresser au côté sportif ! 
Les Templiers : C'est beau ! 
Blague à part, on emprunte de magnifiques chemins à flanc de falaises et il ne vaut mieux pas trébucher car les vautours veillent !
 
Juste avant le coucher du soleil, j'ai une embellie de forme et je me fais une descente de 500 mètres à fond. Je double comme une Porsche sur Autobahn ! Que c'est bon ! Je ne sais pas s'il faut faire durer ces moments de regain d'énergie le plus longtemps possible en modérant son allure ou s'il faut tout brûler rapidement pour se faire plaisir ? La montée suivante se passe assez bien et j'arrive à la pénultième barrière horaire. Je suis un peu énervé car ce n'est qu'un point d'eau, donc rien à manger... Heureusement qu'un traileur me propose le reste de ses chips.
 
J'écris mon petit SMS : "une montée + une descente et nous voilà Chamonix !"
C'est parti pour quelques centaines de mètres "dré dans l'pentu". Les jambes répondent bien. Je double, je double. Comme je n'ai pas de GPS/chronomètre et que mon ciboulot ne reçoit plus d'oxygène depuis quelques heures, je me perds dans les barrières horaires. Je commence à avoir la hantise de me faire éliminer à cinq km de l'arrivée ! Je demande à mes voisins combien de temps il nous reste : personne ne sait.
 
J’accélère et me rends compte que je peux encore courir. Que c'est bon. J'arrive en trombe au dernier ravitaillement (c'est à relativiser, car j'imagine que j'étais à 7km/h...). Il y a là, une vingtaine de coureurs, qui ne courent plus car ils sont assis ! Abandonnent-ils ou se reposent-ils ? Je ne prends pas le temps de savoir et je sors du ravito pour la dernière descente.
 
Je vois au loin le viaduc de Millau avec ses soudures faites dans l'usine de mon village !! Je fais attention à ne pas me faire une entorse et j'avance prudemment pour finir avant minuit.
Je lis/écris des SMS pour prévenir que je passe la ligne d'arrivée dans quelques minutes. Et zou c'est tout bon ! 
 
La nuit à l'hôtel est méritée. Je me réveille à 6 heures et fais une visite expresse de Sète. Mon frère me dit qu'il y a un beau point de vue au Mont St Clair. Et hop encore 100 mètres de D+. 
 
 
La prochaine étape sera l'UTMB ou la TDS !
 
Spheniscus
 
 

1 commentaire

Commentaire de elgringo25 posté le 26-10-2015 à 16:15:58

felicitation, tu auras merite tes points.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran