L'auteur : tlmk
La course : Goldsteig
Date : 24/10/2015
Lieu : Marktredwitz (Allemagne)
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Distance : 630km
Objectif : Terminer
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Was ist denn das ?
C’est d’abord une course dans un format original. ‘Non stop’. En fait 600 bornes sans stop ce n’est pas vraiment facile, on peut s’en douter et même affirmer que c’est pas pour l’espèce humaine. Il faudrait plus qualifier le format de course de ‘sans étapes imposées’.
Donc chacun court selon le rythme et la durée journalière de son choix. Le tout c’est de finir, … dans le meilleur temps possible, avec un cut off au bout de 400 km et une arrivée devant s’effectuer en moins de 8 jours (192 h).
L’objectif c’est d’abord de tenir bon lors du défilement des km, car le tracé est plutôt cassant. Le terrain est vallonné, avec des changements permanents de profil et de nature de sol. Peu de longs dénivelés en continu (500 / 600 m maxi.), mais de l’ordre de 19 000 m cumulés tout de même sur la totalité du parcours. Du mono trace roulant en forêt ou caillouteux en bord de rivière, de la route, de la piste forestière, des escaliers, un peu de rocher où l’on pose les mains, de longues, longues, pistes forestières. 8 jours d’une course finalement très variée. On y perd la notion du temps, des jours. Cela passe tout seul. Ou presque … Moins de la moitié des partants parviennent au bout (5/28 en 2014, 18/42 en 2015).
L’itinéraire a une belle ampleur. Il emprunte un chemin de randonnée (le Goldsteig) qui part du nord de la Bavière à Marktredwitz. Au bout de 142 km à Thanstein le chemin se sépare entre une branche Est un peu chahutée par un profil accidenté sautillant sur toutes les collines et sommets du secteur en longeant la frontière tchèque jusqu’à rejoindre l’Autriche. Quelques incursions sur ce territoire cousin puis direction Passau (413 km), belle ville germanique, avant de remonter plein nord par la branche Ouest du chemin direction Neuburg. Total 630 km environ, les experts du décompte GPS ne sont pas tous d’accord.
Pleins de sites internet décrivent le chemin, ses étapes, la Bavière et permettent de se faire une idée du découpage des journées à programmer. Car voilà l’essentiel : comment organiser ses étapes ? Il est toujours possible de se la jouer aventure. Ne rien planifier et voir sur le terrain, au fil des heures, où se restaurer, où dormir, etc. Why not, mais il faut être très fort dans sa tête. L’organisateur, Mickaël, propose des points de passage avec dropbags. Il y achemine les sacs laissés au départ vers : Herzogau 179 K, Seebachschleife 246 K, Phillippsreut 322 K, Passau 413 K, Sankt Englmar 517 K, et c’est l’occasion de pouvoir y bénéficier d’un repas et d’un coin dodo. Mais 5 stops sur la distance, faut être costaud. Et se caler sur ce découpage qui réserve en plus des tronçons très différents, nécessite quelques étapes très longues qui peuvent être destructrices.
Pour ma part, fort de 2 expériences de Mil’Kil (St Malo / Sète) en solo, j’ai choisi un découpage d’étapes avec Gasthaus (auberges) chaque soir. Le premier jour 24 octobre, départ 12 h donc une étape pas trop longue (60k), puis une série de distance de 75 à 90 bornes.
Vendredi 25 – NEUSTADT Hotel Grader + 49(0) 9602-94180 – 60 km
Samedi 26 – KULZ hotel Krämenhof + 49(0) 9676-325 – 80 km
Dimanche 27 – ECK Berggasthof + 49(0) 9945-1351 – 85 km
Lundi 28 – MAUTH Pension Säumerpfad + 49(0) 8557-1210 – 83 km
Mardi 29 – HAUZENBERG Hotel Stemplinger + 49(0) 8586-1216 – 75 km
Mercredi 30 – LALLING Hotel LallingerHof + 49(0) 9904-234 – 88 km
Jeudi 01 – PILSGRAMBERG Zûr schönen Aussicht + 49(0) 9964-9642 – 75 km
Vendredi 02 – arrivée à NEUNBURG – 92,5 km
Je privilégie la course en journée et le repos (7 à 8 h minimum). Objectif être frais sur chaque étape et courir. Cela permet une douche chaque jour, un bon diner, un repos top sous une couette bavaroise. Je réceptionne à mon point d’étape une colissimo expédié de France quelques jours avant. J’ai donc mon change de base et une nouvelle réserve de nourriture (compote, barres et Haribo) pour l’étape du lendemain. Mieux qu’au Club ! Le réveil à 4 ou 5 heures et la plongée dans la nuit sont un peu âpres mais cela diversifie bien la journée avec 1 ou 2 heures de trajet de nuit, les petites gelées de début de nuit qui font accélérer le rythme, et les aurores féériques au sein des bois.
J’aime bien aussi arriver à la fin de l’étape avant la nuit. Hormis pour 2 étapes (Mauth et Lalling) cela a toujours été possible. En général je double des confrères en journée, et ils me dépassent tard le soir ou tôt le matin quand je me prélasse en Gasthaus. L’avantage de cette stratégie de course est que si l’on parvient à avoir le rythme en journée, la phase journalière de repos permet de bien se reconstituer moralement et physiquement. Le corps se repose. On dispose de temps et de bonnes conditions pour soigner d’éventuelles ampoules naissantes. A mon sens on réduit le risque de blessures qui est la cause essentielle d’abandon sur ce type d’épreuve.
La Bavière regorge de chemins. Un truc inouï. Tellement d’itinéraires dans tous les sens qu’est développée une multitude de balisages. Celui de la Goldsteig est en jaune, pas la meilleure couleur visible de loin. Parfois les marques sont très denses, parfois il y a quelques vides. En tout cas le recours au GPS est obligatoire et mieux vaut savoir s’en servir efficacement. Le terrain et le manque de lucidité après quelques heures de courses permettent de s’offrir quelques instants de jardinage en forêt. On peste de perdre du temps et de l’énergie et bizarrement l’angoisse est là de repartir en arrière une fois revenu sur la trace. En recharge électrique mieux vaut avoir une batterie de rechange, car la longueur des étapes épuisera le compagnon de route électronique. Il y quelques récits cocasses associés. Un coureur perdu parvenu dans une ferme à l’écart. Appel de la police bavaroise par l’habitant qui ne peut pas croire ou plutôt comprendre le coureur épuisé, japonais de surcroit et qui ne parle pas un mot d’allemand et bien mal l’anglais. Un autre qui ayant fait la course l’année dernière se dirige de mémoire vers un point d’hébergement, fermé cet année et 15 km à l’écart du tracé 2015. Un troisième qui à Thanstein s’enfile 50 km par la piste de l’ouest et non celle de l’Est.
La Bavière est le paradis des buveurs de bière. Pendant que la fête de la bière se tient à Munich, on peut fêter cela durant toute la course. ‘Alkohol frei’ possible dans toutes les Gasthaus. Les gâteaux dans les Bäkereien (boulangeries) de village laissent pantois, faut oser pour son estomac. A Lalling l’aubergiste qui avait pour mission de ravitailler les coureurs remettait avec fierté deux hamburgers avec escalopes de porc pannées inside. Si vous avez un régime alimentaire course, il faut s’organiser. Mes petits collissimos m’ont bien aidé.
Entre coureurs venus de pas mal de coin du monde l’ambiance est sympa et à l’entraide. Hormis les extra-terrestres de tête de course, les rencontres successives sont tout de même fréquentes. Le suivi live GPS permet au coach resté dans l’hexagone, de suivre, d’encourager, et même de corriger une fausse route en forêt…
L’organisateur Mickaël est totalement investi dans la réussite de la course et dans le soutien aux coureurs. C’est certainement lui qui dort le moins pendant les 8 jours. Un grand merci à lui pour son idée de course, son dévouement et son humour (British).
Plus d’impressions sur : http://goldsteig.blogspot.com/
Egalement le site de course: http://www.goldsteig-ultrarace.de/
Et comme je vous ai cité la MilKIL dont Jean-benoît JAOUEN (TransGaule) est le brillant organisateur, le blog: http://milkil-tlmk.blogspot.com/
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