L'auteur : André V
La course : BRM 1000 - Le 1000 du Sud
Date : 2/9/2015
Lieu : Carces (Var)
Affichage : 689 vues
Distance : 1000km
Objectif : Pas d'objectif
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Après quelques hésitations dues aux séquelles physiques de mon Paris-Brest-Paris, je décide finalement de tenter un 3ème Mille du Sud après celui de 2013 loupé (abandon après 540 km) et celui de 2014 réussi en 71h10’.
Rappelons qu’il s’agit d’un « Brevet des Randonneurs Mondiaux » à accomplir en 75 heures, sans fléchage et en autonomie totale et donc sans aucune forme d’assistance. Vous gérez votre ravitaillement et vos repas vous même. Pour le sommeil, vous dormez si vous le souhaitez, là ou vous le choisissez: hôtel, belle étoile, abribus, habitant...
L’organisateur, en l’occurrence Sophie MATTER du club Provence Randonneurs de Carcés (Var), fournit une « feuille de route » indiquant avec une grande précision toutes les localités et les routes de l’itinéraire. Vous devez en particulier passer par des « Points de contrôle ». Pour prouver votre passage, vous devez faire apposer le tampon d’un commerçant sur votre carnet de route. En l’absence de commerce ouvert (la nuit en particulier) vous pouvez soit prendre une photo de votre vélo devant le panneau d’entrée de la localité, soit expédier une carte postale depuis la poste de la localité-contrôle.
Après un bref séjour chez mon fils près d’Aix en Provence, je rejoins Carcés le mercredi matin pour un petit-déjeuner en commun avec les autres participants. C’est l’occasion de retrouvailles, d’échanges... Paris-Brest-Paris est encore dans les mémoires (et dans les cuisses, on le verra plus tard) car plus de la moitié des inscrits a fait le célébrissime 1200 bornes du 16 août.
Parmi les 41 partants (sur 48 inscrits), beaucoup de têtes connues car le Mille du Sud a ses aficionados. L’ambiance est étonnamment sereine; on ne sent pas vraiment de tension. On dirait un départ de rando cyclotouristique. Mais les sacs (de guidon, de selle, à dos) bourrés, les éclairages professionnels prouvent le contraire: nous partons bien pour plusieurs jours et plusieurs nuits de vélo.
Sophie MATTER partage le peloton en 2 vagues espacées de 10 mn. À 7h57, soit 14 jours 1 heure et 2 minutes après mon arrivée sur Paris-Brest-Paris, elle lâche les 20 premiers. J’en suis. La petite bande s ‘éparpille très vite. 2 ou 3 prennent la poudre d’escampette; les autres naviguent seuls ou en petits groupes, vite rejoints par les plus rapides de la 2ème vague.
Les 1ers kms me donnent l’occasion de discuter avec Marc D. Je l’avais accompagné sur les 400 premiers kms de la Ronde Aliénor d’Aquitaine en juillet 2014 avant que, pris par la fatigue et le sommeil, je le laisse filer avec ses 4 compagnons du jour. Sur ce Mille du Sud aussi, il terminera largement devant moi. Retrouvailles aussi avec Mathias, un jeune et solide allemand. En 2014 nous avions pédalé ensemble pendant plusieurs heures. Mathias découvrait alors la longue distance. Il avait aussi pour objectif de faire un détour par Barcelonette pour acheter du fromage chez un ami berger!!! Ceci explique peut-être pourquoi il termina hors délai cette année-là. Un an plus tard, avec moins de fromage et plus d’expérience, Mathias va réussir un excellent Mille du Sud en moins de 70 heures.
En cette première matinée, l’itinéraire nous dirige vers le Haut Var. Il faut donc monter. À la sortie de Salernes, ma feuille de route indique: 448 m de dénivelé sur 12 km soit une pente de 3,7%. Un groupe se forme. Dans le joli village de Tourtour, la pente s’accentue. Chacun se dépense et s’économise. Nous voici au sommet.
La prochaine difficulté nous mène au camp militaire de Canjuers. Un Allemand prend les devants. Je le suis. Dans la descente nous récupérons chacun un compatriote. Le quatuor reste groupé jusqu’à Comps sur Artuby. Sur la route vers le col de Clavel (1069 m), les 2 allemands s’arrêtent sans explication. Au col, c’est mon compagnon français qui fait une pause.
Me voici donc seul sur la route. Les sensations ne sont pas bonnes. Les faux-plats me ralentissent plus qu’il ne faudrait. Pas de doute: Paris-Brest(-Paris) n’est pas encore totalement digéré et les cuisses ne sont pas au rendez-vous.
J’aborde maintenant « la clue de Saint Auban ». Il s’agit d’une gorge profonde et spectaculaire creusée par le torrent dans la roche calcaire. Un régal pour le canyoning. La route elle, aménagée dans la roche, surplombe le torrent de plusieurs dizaines de mètres. Je suis là sur les hautes terres des Alpes Maritimes. Les village se succèdent, tous plus perchés les uns que les autres. Avant d’aborder la « clue du Riolan », mon allemand me rejoint. Je resterai collé à lui dans la clue. Encore plus profonde, encore plus spectaculaire que celle de St Auban.
À la sortie, j’aperçois 100 m en contrebas un vieux pont. Il permet aux randonneurs pédestres de franchir le Riolan en cas de crue. Au printemps dernier, j’étais passé ici avec ma femme lors d’une rando pédestre Aiglun-Sigale et retour.
Parlons-en de Sigale. C’est notre premier point de contrôle. La feuille de route nous signale que le seul commerce est le bar-restaurant. Lors de ma randonnée de printemps, le patron avait refusé de nous servir un repas car « ma cuisine est en réparation » ! Aussi la veille avais-je commandé un sandwich par téléphone. Et, faute de provisions au restaurant, je fus le seul à pouvoir me ravitailler. Pas de problème cependant pour les autres puisque un bénévole était posté sur la place avec eau et bananes. Quant à moi, avec mon énorme sandwich que j’ai bien du mal avaler, je suis obligé de laisser partir la petite troupe reconstituée.
Je me lance donc seul vers la vallée du Var. Les petites bosses me demandent beaucoup d’efforts. Je commence sérieusement à douter: suis-je apte à faire 1000 km ?, en moins de 75 heures ?????? J’imagine des scénarios d’abandon. Les pieds commencent à gonfler et à chauffer. Arrivé à Gillette: pas de fontaine, pas d’eau mais, superbe, la vallée du Var 350 m en contrebas. 7 km de descente tout schuss et, en bas, je le sais pour en avoir profité sur l‘édition 2014, une belle et vraie fontaine. J’en profite longuement avec les 2 pieds dans l’eau.
St Martin du Var marque le début de la montée vers Levens (11 km à 4%). 2 cyclistes s’y ravitaillent. Ils me doublent dans la montée. Je reconnais Sébastien toujours aussi vaillant. Nouvelle trempette pour les pieds au Plan d’Arriou. Nous nous retrouvons à 2 pour grimper à Chateauneuf (5,5 km à 4,5%). La descente sur Contes impressionne mon collègue. Dans la vallée, Sébastien nous rejoint. Que s’est-il passé ? Marqué par la chaleur (37° à mon compteur sans doute abusif) Il a tout simplement pris une douche dans les vestiaires d’un stade !
La montée vers Peille s’annonce. Je ne me sens pas capable de suivre mes 3 compagnons. À La Grave, commence la vraie difficulté (12 km à 6%). Je monte laborieusement jusqu’à Peille où je retrouve le trio assis sur un banc. J’en fais autant en consommant une boisson et une tartelette. 2km de répit jusqu’au Col St Pancrace suivi d’un final à 7% sur 3,5 km pour atteindre le col de la Madone de Gorbio (926 m) . Là nous attend un contrôle secret. Il aurait en effet été facile de rejoindre Menton en évitant ce col (ce qu’a fait l’un des engagés, finalement disqualifié). Buvette, causette...
La descente sur Menton est superbe: la ville en bas, la Méditerranée au fond !!! Celui qui dit avoir tout vu, tout fait en vélo et qui n’a pas fait cette descente est un menteur. Il faut pourtant garder les yeux fixés sur le bitume qui, sur les 1ers kms, est en mauvais état. Une erreur de ma part: Gorbio à droite, Menton à gauche; je prends Menton, la feuille de route demande: Gorbio. Arrivé en ville, je m’en aperçois. Je dois donc l’avouer: je n’ai pas fais l’intégralité des Mille du Sud car j’ai grappillé 600 m dans l’affaire.
2ème contrôle officiel à Menton. Bar, tampon, boisson, coups de téléphone à la famille. Il est 19h30. À moi l’Italie
Tiens! Encore Sébastien. Il a prolongé l’arrêt à Peille et son GPS fait des siennes; nous franchirons donc la frontière ensemble. Faut penser à manger avant la nuit. J’ai repéré un Mac Do à Vintimille. Marc D est déjà attablé avec un Allemand. Je pense trouver des pâtes et être servi rapidement. Erreur: pas de pâtes et plus de 20 mn d’attente. C’était mon 1er Mac Do. Ce sera mon dernier .
Il fait nuit. Nous nous équipons avant de reprendre la route. Séb est visiblement plus rapide que moi et je lui propose de ne pas m’attendre. Avant de prendre le large, il devra s’arrêter 4 fois pour divers petits problèmes techniques.
Les 100 premiers kms italiens se font sur la SS1 (Strada Statale 1 ou Route Nationale 1), une des plus importante d’Italie. Autant dire qu’en cette soirée du 2 septembre, la circulation y est dense. Les stations balnéaires de la riviera ligure se succèdent sans intervalle entre elles. Voitures en mouvement ou stationnées, croisements, giratoires, feux tricolores... Il faut être très attentif.
À partir d’Ospedaletti, une piste cyclable a été créée sur une ancienne voie ferrée. 24 km de tranquillité: aménagement et bitume parfaits, pas de voitures, peu de piétons, peu de barrières/chicanes/STOP et des tunnels pour franchir les collines côtières. Presque la solitude par endroit. En face de moi cependant, une voiture tous feux éteints sur la piste; pris d’un pressentiment, je marque le STOP. Et sur la voiture, je vois: « carabinieri »...
Au terminus (San Lorenzo del Mare), je prends le temps de lire un grand panneau qui m’informe que le contre-la-montre par équipe du dernier « Giro d’Italia » s’est disputé sur cette piste cyclable.
Après la ville d’Imperia, l’urbanisation se fait moins dense et la cote plus escarpée. Un peu comme dans le final de Milan-San Remo, il faut franchir des « Capo » (caps) avec de belles petites montées: Capo Berta (2,2 kms à 5,5 %), Capo Mimosa, Capo Mele... La nuit est devenue noire. C’est le moment qu’a choisi la lune, rousse, pour se lever à l’est. Le spectacle, déjà superbe, devient féerique.
Il est 23h30, sommeil et fatigue s’additionnent pour faire chuter le rythme. Et la douleur aux pieds toujours présente. Dans Alassio, un « Carrefour Market » ouvert 24h/24... Incroyable! À l’intérieur, caissier et clients discutent mais la porte est fermée. Je dois contourner le magasin pour entrer et je crois comprendre que çà ferme dans 15 minutes. J’ai le temps de prendre une bouteille d’eau, une boisson et 2 yaourts. À la sortie, caissier et clients discutent toujours mais le magasin semble à l’arrêt. Je devine sur une affichette que, pour des raisons x ou y, il n’y a pas d’encaissement entre 23h45 et 0h15. Je suis donc condamné à patienter 15 mn. Pire, le caissier me reprend mes 2 yaourts car il n’y a pas de code-barre dessus (sans doute avaient-ils été détachés d’un pack de 6 par un autre client). Je sors donc avec ma boisson déjà moitié avalée et ma bouteille d’eau avec laquelle je m’arrose copieusement les pieds.
Me revoici sur le vélo à pédaler sans conviction. Il est 0h45; je suis dans Albenga. Une enseigne « Bed and Breakfast » et un type qui y rentre sa voiture au garage. Je palabre avec lui, il rentre se renseigner et, finalement, c’est OK. Son compère m’accueille royalement (il est 1h du matin !!!). J’explique mon truc, mon départ à 4 h du matin. Comment faire pour loger puis récupérer mon vélo? etc.. Etc.. Ils m’arrangent tout, m’offre une bière... Viva Italia. Je me vautre sur le lit.
4h. Se réveiller, s’habiller, refaire les sacs, se forcer à manger un reste de « gateau énergétique », remplir les bidons, un brin de toilette...
À nouveau la SS1, vide, jusqu’à Pietra Ligure, terminus des 100 kms côtiers.
Il est 5h du matin. Un cycliste, maillot ACP (Audax Club Parisien) se ravitaille en eau à une fontaine. « Tout va bien ? », « Tout va bien ». C’est Luc C.
Il nous faut désormais tourner le dos à la Méditerranée pour traverser où plutôt visiter l’Apennin Ligure, une petite chaîne de montagne culminant à 1300 m , striée de vallées et de crêtes, habitée de villages et de petites villes. J’y avais recensé 5 « grosses » montées sans compter les multiples « coups de cul ». Je savais donc ce qui m’attendait contrairement à d’autres participants qui avaient sous estimé les difficultés de ce secteur.
Et çà commence fort par la montée du Colle Melogno par Tovo San Giacomo: 16 à km à 6%. Très vite 2 Italiens me dépassent. Dans les lacets en–dessous, une lumière; c’est Luc. J’ai trop chaud, j’enlève une épaisseur; Luc me rejoint puis me lâche. Plus loin 2 Allemands, arrêtés, semblent prêts à repartir (après un somme ?). Ils me doublent à leur tour. Que Carcès me semble loin! De temps à autre, un coup d’oeil en arrière: le soleil se lève sur la Méditerranée; je me promets d’y revenir en touriste.
En fait notre circuit bifurque à droite avant le Colle Melogno. C’est l’endroit choisi par Sophie pour une 2ème contrôle secret. J’y retrouve les 5 qui m’ont doublé plus 3 autres dont l’autre vendéen Philippe Tessier, toujours avec son large sourire. Il s’avoue cependant très fatigué et il n’a pas dormi.
Sophie est là avec Bernard et sa DS. Fixé sur le toit de la voiture, un caisson en bois aménagé en couchette. Une vraie « casa mobile » ! Bientôt Bernard en sort un peu endormi. Il fait une photo du groupe pour « immortaliser » la scène. Et c’est là que je lui réponds:
Café, discussions, café, état des forces, café... Il faut repartir. Je repars donc. Avant tout le monde; je ne suis peut-être pas aussi mort que çà. Effectivement, j’ai de meilleures sensations. La grosse bosse avant Mallare (1,4 km à 8%) est bien digérée. La montée suivante, vers Montenotte Superiore, ne fait que 7,5 km même pas à 5% mais en fait c’est une « vacherie » car constituée d’une succession de raidards séparées par des redescentes. Bon mais faut le faire donc je le fait.
Dans le faux-plat après Pontinvrea, un cycliste local me double sans daigner me regarder. Je dois avouer que je prendrai du plaisir à le redoubler sans le regarder dans la belle descente vers Sassello !
Sassello, c’est notre 3ème point de contrôle. La petite ville est bien dotée en commerces, ouverts puisqu’il est 10h du matin. Je vise un bar avec à proximité un « Carrefour Express » et un « Torte e Dolci ». Je m’installe, explique mes souhaits (grand café et tampon) à une serveuse compréhensive et qui, en plus, parle français. Un tour au Carrefour Express mais sans bananes (vendues vertes, par 6 sous plastique) compensées par 2 pêches et un grand yaourt (enfin!) à la myrtille. Un tour au « Torte e Dolci ». Un vieux monsieur habillé d’une blouse très « épicier des années 1950 » veut absolument me détailler la recette de 2 gâteaux sur lesquels je lorgne. Je fais semblant de comprendre pour ne pas perdre de temps. Retour au bar « Gina ». Luc m’a rejoint. L’arrêt s’éternise un peu mais c’est pour une bonne cause: reprendre souffle et forces.
La suite est une longue descente peu marquée mais descente quand même sur une belle route. Attention cependant avant la station-service TOTAL (c’est ma feuille de route qui le dit) à ne pas manquer la route à gauche sans indications.
Cette route conduit à Montechiaro d’Acqui. Sur 6 km elle fait 5,5 % de moyenne mais la partie centrale est à 8/9 %. Dans les lacets, je vois Luc en dessous. Et j’arrive en haut avant lui; c’est bon signe pour moi. La montée se termine par une jolie route de crête. Brève et rapide descente dans la vallée.
Et tout de suite c’est reparti. Haut devant moi en levant les yeux: Denice et sa tour-clocher. C’est le 2ème gros morceau de cette journée, 13 km de montée jusqu’à Roccaverano avec un pourcentage moyen de 4,2%. Fontaine à Denice et comme les orteils se plaignent, arrêt « bain de pieds ». Arrivée à l’altitude 600, la route suit une longue crête jusqu’à Roccaverano. Il faut donc regarder devant soi bien sûr mais aussi à droite et à gauche. Content d’être là !
Et bonne surprise à Roccaverano avec un 3ème contrôle secret avec ravito, boisson et des nouvelles de ceux qui sont déjà passés. La descente est rapide sur une belle route aux larges virages, dans un paysage agricole mêlant champs, prairies et vignobles. Encore un peu de route facile et c’est la montée vers Castino: 6 km à 7% avec un passage à 10% au moins dans le village. Petite route ensuite. Je fais une pause avant de redescendre sur une route tellement étroite que je suis persuadé m’être trompé. Quand j’atteint Bosia, comme indiqué sur mon topo, je suis soulagé.
Après Vesime, nous entrons dans le « Pais dřa nisořa », « le pays de la noisette », comme indiqué en langue locale sur le panneau d’entrée de Cravanzana. Partout les agriculteurs s’affairent à broyer sous les plantations, sans doute pour préparer la récolte. Me voici maintenant au pied de la dernière grosse difficulté. Là haut, le village de Cerretto Langhe mais, avant d’y être, 4 km à plus de 8%.
À l’entrée de Roddino, c’est Sylvain H (je l’apprendrai plus tard) qui dort sur une table de pique-nique. Pour moi, j’avais repéré en face le cimetière avec, probablement, de l’eau. J’y monte, j’y entre; le robinet est bien là. Mes pieds en profite copieusement.
Longue descente ensuite vers la plaine et plus précisément, Monchiero. Je prends la SS661 à droite comme indiqué sur mon topo. Mais pas d’indication pour Narzole, ma prochaine destination. Je fais demi-tour, explore une autre route, sors mes cartes d’Italie (j’embarque toujours des cartes assemblées sur ordinateur au cas où...). Hésitations inutiles, temps perdu, j’étais bien sur la bonne route. Dernière bosse et nous (j’ai rattrapé quelqu’un, Luc C?) voici à Narzole. 500 km de fait et, devant moi, 40 km de plaine jusqu’à l’Agnel.
Oui mais... La route n’est pas toujours bonne et même carrément infecte par endroit. Avant Fossano, c’est presque du Paris-Roubaix. Les fesses n’en peuvent plus et voici à ma droite une sorte de salon de thé. Je consomme et j’en profite pour passer aux toilettes. Pas simple les toilettes pour un cycliste... Une vraie gymnastique et dans l’ordre SVP: enlever le casque, enlever les lunettes, enlever le gilet de sécurité, enlever le maillot sans faire tomber le contenu des poches... Et où poser le maillot ? J’avise le lavabo et j’y place mon maillot. Erreur: c’est un capteur optique qui déclenche l’arrivée d’eau... Le maillot se retrouve partiellement trempé.
Je roule maintenant vers le pied du col d’Agnel. La route n’est pas large, il est 18h, la circulation est intense dans les 2 sens. Je fixe la bande blanche latérale et je m’y tiens bien qu’elle soit fissurée de partout. Les voitures me doublent vite en me frôlant. Vivement la tranquillité de la nuit ! Un trou plus important et mon sac de selle tombe au sol. Heureusement les voitures l’évitent.
Piasco marque le départ de la montée vers l’Agnel. Ce col routier est, derrière l’Iseran, le 2ème plus haut des Alpes franco-italiennes. Il met en relation le Piémont coté italien avec le Queyras sur le versant français. La montée complète fait 58 km pour un gain d’altitude d’environ 2250 m. Les 38 premiers kms se déroulent paisiblement le long de la rivière Varaïta avec une faible pente moyenne de 2,2 %. Après Casteldelfino, la route se redresse jusqu’à Chianale et la pente s’accentue à presque 5%. Les 10 derniers kms enfin sont à 9,5% avec en particulier 2 kms à 12% au départ.
Je souhaite rejoindre Sampeyre, lieu du 4ème contrôle officiel, pour y manger et dormir un peu. Je téléphone à la famille et à un hôtel; pas de problème, il y a de la place. Pendant ce temps, 2 brevetistes italiens sont passés. Je les rejoins, bavarde un peu avec eux (ils vont manger eux aussi à Sampeyre) puis je pars seul sur les premières pentes. À proximité de Sampeyre, je rattrape Sylvain H. Il a envie de dormir lui aussi. Nous avançons ensemble à l’hôtel qui nous reçoit et nous loge comme des rois, là encore avec de bons arrangements pour repartir en pleine nuit.
Mais, avant de dormir il faut manger. La pizzeria n’est pas loin. Nous y retrouvons les 2 italiens plus un allemand (le « trio de Sampeyre ») qui repartent de nuit à l’assaut de l’Agnel.
De retour à l’hôtel, je me couche (vers 23h) avec un réveil programmé pour 1h30. Il sonnera bien à l’heure prévue mais je me rendors. Je ne me lèverai donc qu’à 2h20 pour un départ à 3h. J’ai, à ce moment-là, un retard de 3h30 sur l’heure limite donné sur la feuille de route officielle. Je me suis mis en tête des temps maxi: 1h pour les 10 km jusqu’à Casteldelfino, ensuite 1h30 pour les 10 km jusqu’à Chianale et enfin 2h pour les 10 derniers km à 9,5%. Vaut mieux prévoir large pour ne pas perdre le moral.
Planning largement respecté puisque j’atteint Chianale en 2h10. Chianale je connais (un peu) pour y avoir dormi il y a longtemps lors d’une randonnée pédestre dans la région. Partis le matin du refuge de Maurin dans la Haute Ubaye, nous avions traversé un troupeau de chèvres et l’une des bêtes avait décidé de nous suivre. Impossible de s’en débarrasser. Nous demandions aux randonneurs venant en face nous de tout faire pour l’attirer mais, telle la chèvre de Mr Seguin, seule la haute montagne semblait la motiver. Après avoir franchi la frontière au col (pédestre) du Longet, nous sommes donc redescendu sur Chianale avec la chèvre...
Devant moi, les 2 kms à 12%. J’avais toujours prévu de les monter à pied, ce que je fais jusqu’aux « Granges del Rio ». Je reprends ensuite le vélo non sans faire de temps à autre quelques centaines de mètres à pied.
Il est 7h. Après 4h d’effort, je suis au col. 2744 m. 0°. Panorama superbe. En face de moi, le Grand Pic de Rochebrune (3325 m) et la crête qui sépare le Queyras du Briançonnais avec une barre de nuages à mi-hauteur. À sa gauche on devine l’Izoard. À ma droite le « Pain de Sucre », 3208 m, 2 fois grimpé par le passé.... Le Queyras ! Le royaume de la randonnée pédestre; j’y ai séjourné pas moins de 8 fois, toujours pour marcher, parfois pour faire du VTT.
Je m’allonge un peu sur la route pour soulager le dos. J’enfile une épaisseur de plus et j’attaque la descente. Descente assez facile, route plutôt correcte donc descente rapide donc froid intense. 20 km à plus de 40 de moyenne. Le froid saisit tout le corps. Penser à bien serrer les mains sur le guidon, penser à anticiper les virages en lacet, les trous, les ralentisseurs dans les villages. Au refuge d’Agnel, tout le monde dort ce qui n’est pas le cas du boulanger de Molines. Pas d’arrêt cependant car je veux faire toute la descente jusqu’à Ville Vieille.
Je passe devant la « demoiselle coiffée » qui refuse de me saluer . J’en fais autant et je garde mon casque!
Arrivé à Ville vieille, il me faut pas moins d’une demi-heure pour me réchauffer. J’en profite pour manger à la boulangerie et boire au bar avant de poursuivre la descente vers Guillestre, moins pentue donc moins froide bien que les gorges du Guil soient encore dans l’ombre.
Au Guil et à Guillestre, succède la Durance. Le soleil commence à monter, je me débarrasse des vêtements chauds pour rentrer dans Embrun et faire apposer un tampon sur ma feuille de route dans un bar qui en a vu passer d’autres depuis ce matin. Je suis presque dans les délais.
Mais, finie la Durance, finie la vallée; il faut se taper la montée vers Puysanières (8km à 4,6%). Ici le tracé est celui du contre-la-montre du Tour 2013, étape qui avait vu la chute puis l’abandon de Jean Christophe Peraud. Je monte à mon rythme que je trouve pas mal. À l’école de Villard, les enfants m’observent avec étonnement pendant que je trempe mes 2 pieds dans le bassin de la fontaine. Le secteur suivant, route pas très bonne avec un profil de « montagne russe », est assez usant.
Mais voilà un contrôle secret. J’y fais jonction avec le « trio de Sampeyre » qui repart. Pressé de les rejoindre, j’abrège le ravitaillement. Je reviens rapidement sur eux. Un petit mot (les 2 italiens parlent bien le français) et je les doublent. Devant moi, un 4ème larron. « Cyclo Club Mézois »; c’est Eric G. avec qui j’avais parlé au départ. Je descends sans retenue vers Chorges. Encore un cycliste avec de gros bagages: j’apprendrai plus tard qu’il s’agit de Hugh Kimball, citoyen de Seatle USA, doyen de ce Mille du Sud (68 ans) et qui sort, lui aussi, de Paris-Brest-Paris. Sur la belle portion de N84, j’ai retrouvé des allures de presque TGV. Hugh s’accroche jusqu’à La Batie Neuve.
Mais il me faut manger. Quelques courses à la supérette, un mini pique-nique et tout le monde est repassé devant moi.
La suite c’est le fameux col de Manse. Souvenez-vous de Lance Amstrong (le cycliste sans bagage mais chargé) traversant une prairie pour éviter Beloki tombé dans un virage. Dans la montée, je reprends le « trio de Sampeyre ». Au passage, je salue bien bas le « Chapeau de Napoléon ».
La descente nous ramène sur la RN 85 en direction de Grenoble. Je retrouve Eric G. puis Hugh Kimball arrêtés (ravitaillement ?) et je fonce à 30-35 km/h sur une large et belle Nationale au profil descendant. Le moral revient. J’envisage à nouveau de terminer dans les délais.
Au Pont de La Guingette, finies les réjouissances. Il faut prendre une petite route bien moins avantageuse. Après franchissement du Drac au « Pont du Loup », la route s’élève et me laisse deviner, à travers les arbres de la forêt, le bleu Lac du Sautet créé par un barrage sur Le Drac.
C’est à Ambel, au Nord de cette boucle Nord du Mille du Sud, que Sophie a placé le 6ème contrôle officiel. Mais ici, pas de commerces, et je dois répondre à la question suivante: « Quelle est l’inscription gravée sur le panneau de bois à l’entrée du village». J’y lis « Ambel, village natal de Saint Eldrade. Je ne raconterai pas ici la vie de ce Saint car tout le monde la connaît par coeur. Disons qu’il pourrait très bien faire un « Saint Patron du Mille du Sud » puisque Wikipedia nous apprend qu’il était « particulièrement soucieux de venir en aide aux pèlerins, en grand danger sur les chemins».
Pour gagner du temps, je mémorise l’heure de passage et la phrase en me disant que je noterai tout cela au prochain contrôle.
Je file maintenant vers le col du Festre. Au pied du col, un cycliste est à l’arrêt. Mais c’est Sébastien ! Quel plaisir de le revoir. Il s’affaire sur son vélo car il ne peut plus utiliser les 3 plus grands pignons. Il terminera donc sans !!!
Le col du Festre (12 km à 4,3 %) n’a rien d’un monstre. Il est régulièrement placé sur le Mille du Sud. Au sommet en effet, la « Maison du Col du Festre », sympathique patronne et sympathique établissement où l’on trouve ravitaillement et même couchage (gratuit) dans une yourte. Ce col, malgré ses pentes faibles, je l’ai monté très difficilement lors des éditions 2013 et 2014, usé par l’effort. Rien de tel cette année, j’ai pu garder un bon tempo jusqu’en haut, terminant presque frais. Comment expliquer çà ? Je pense que, les cuisses et les mollets étant moins forts que d’habitude, les articulations (genoux, hanches) ont moins souffert et sont donc encore opérationnelles.
À la Maison du Col du Festre, je retrouve Sylvain H., qui avait passé la nuit (la nuit ?) dans le même hôtel que moi à Sampeyre. Il me dit être reparti à 1h du matin. J’ai donc mis 2h de moins que lui pour être là. Encourageant, non ? Il est attablé (avec un allemand). J’en fais autant et je n’y vais pas de main morte: bière, assiette de charcuterie ET omelette du randonneur. Sébastien arrive. Comme il a dégusté les mêmes montées que moi, il dégustera les mêmes plats que moi.
On discute, tout le monde convient qu’on a de bonnes chances de finir dans les délais. Je mets en garde cependant car le final n’est pas si facile que ça.
Il faut penser à noter, sur le carnet de route, la phrase d’Ambel: « village natal de Saint ??? ». Ma mémoire est elle aussi fatiquée: Aulade ? Edade ? Sébastien, lui, a pris une photo sur son ail-faune (je ne suis pas sûr de l’orthographe). Il me sauve de la disqualification !!!
Repas terminé, c’est Eric G. qui se pointe. Sylvain H., qui le connaît, décide de l’attendre. Avec Seb, il feront route ensemble jusqu’à l’arrivée.
Les 245 derniers kms commencent par une longue et rapide descente vers Veynes. Idéal pour me relancer mais pas idéal pour me réchauffer en cette fin d’après-midi déjà fraîche. Veynes passé, on entame une traversée du « Parc naturel Régional des Baronnies Provençales ». Région attachante, un peu délaissée par le tourisme. Sur les petites routes, il faudra être attentif à la navigation et éviter les erreurs de parcours. Le contrôle secret situé sur ces routes est là pour nous le rappeler. J’en profite pour déguster le raisin bio de la bénévole de service. Des nouvelles aussi des autres engagés: le premier (un allemand) est déjà arrivé à Carcès alors qu’il me reste 210 km !
Direction Orpierre maintenant. La route, qui remonte la vallée du Céans, est orientée vers le Sud-Ouest et le vent de Nord-Est forcit. La vitesse chute, le moral aussi. À Orpierre, je suis devant la supérette à 19h14; elle ferme à 19h15 et... elle est déjà fermée. Il me reste le restaurant-créperie dont le patron préfère visiblement causer avec les copains plutôt que de s’occuper d’un cyclo mal rasé. Çà traîne pour me faire servir mes 2 pauvres crêpes. Sylvain H. arrive demandant lui aussi « quelque chose à grignoter ». On préfère l’envoyer au bar d’à côté, pas plus empressé de travailler apparemment...
Je réfléchis à ma tactique pour finir dans les délais: il est 20h, il me reste donc 4+11=15h pour parcourir les 185 km restants avec quand même 2 cols et pas mal de bosses. Mais je n’ai pas dormi depuis 3h ce matin. Belle occasion pour expérimenter le sommeil en plein air. J’avise une prairie; je m’écarte de la route pour éviter d’être repéré; je m’allonge sur ma couverture de survie et je mets le réveil à 22h.
Terrain en pente: je glisse sur ma couverture de survie. Le sommeil ne vient pas. À 21h, c’est décidé, je me lève. La nuit est là. Un cycliste éclairé passe sur la route; un des nôtres sans doute. Le temps de tout ramasser et je me lance derrière lui. À l’entrée de Laborel, il est là arrêté sur le bord de la route. « Problème ? ». « No, i just need to sleep », « Non, j’ai seulement besoin de dormir ». C’est Hugh, mon américain de Seatle, qui semble toujours dans les temps.
Laborel marque le début du Col Saint Jean (4,8 km à 7%). L’odeur de lavande récoltée est omniprésente. Bien que lessivé, je monte correctement. Une vraie descente suivie d’une belle route me conduisent à Séderon, dernier contrôle officiel. Il est 23h12. Pas de commerce ouvert. Dans ce cas, c’est photo du vélo devant le panneau d’entrée de la localité. Mon vieux téléphone n’a pas de flash. J’éclaire le panneau « Séderon » avec ma frontale mais le vélo est à peine visible !
Je mange ce que je peux encore avaler, je bois et je remonte sur le vélo pour me taper le dernier « vrai col »: le Col du Négron.
On y grimpe en 2 temps: d’abord 4,8 km à un gentil 3,5% jusqu’au Col de La Pigière puis 3,5 km à un méchant 8% jusqu’au Négron. Devant moi, une puis 2 puis finalement 3 petites lumières rouges. Qu’est que çà fait du bien ! D’autant plus que je m’en rapproche. À l’attaque du Négron, jonction avec... Mais oui c’est Sylvain H. et Eric G. qui m’ont dépassé pendant mon petit somme. Un peu plus haut, je récupère Sébastien. Nous arrivons ensemble au sommet. Séb. me propose d’attendre les 2 autres. Mais (je sais, c’est pas sympa) je préfère continuer. En vélo, je suis assez individualiste. Non pas que je me sente plus fort; je crains plutôt, en cas de défaillance de ma part, de devenir un boulet. Je préfère donc rouler tant qu’il y a du jus.
Et l’occasion est belle de rouler dans cette nuit noire: la descente est rapide mais sans danger, la route est belle et sans piège. Les 11 kms jusqu’à Revest du Bion sont avalés goulûment.
De Revest (altitude: 920 m) à Forcalquier (altitude: 500 m), le profil reste majoritairement descendant mais les quelques remontées me rappellent que j’ai 900 km dans les jambes ! La nuit est très belle mais froide et l’envie de sommeil revient. Petit doute à la sortie de Forcalquier. Je fais demi-tour pour remonter au rond-point. Mais non, j’étais bien sur la bonne route. En tout, seulement 2 petites erreurs de parcours sur ces 1000 kms qui m’auront coûté tout au plus 3 kms supplémentaires.
L’itinéraire franchit La Durance à La Brillanne. J’y suis vers 3 h du matin. Des voies humaines dans ce bourg éclairé. Impossible de savoir d’où elles viennent. En face, un bruit de fontaine: « Eau non potable ». Je suis mort et devant moi, un monument aux Morts avec une jolie pelouse. C’est donc pour moi! Je m’y allonge et je m’y endors. Combien de temps, 20mn ? 25 mn? Le réveil est spontané et les impressions sont bonnes.
Je traverse Oraison et, sans me faire prier, j’attaque la montée vers le plateau de Valensole (5 km à 5% suivi de 1,7 km à 4%). J’avais prévenu: méfiez-vous du final. Route toute rapiécée mais, vu ma vitesse de montée, la gène est limitée. En haut, le village de Valensole se fait attendre et le doute s’installe. Je persiste sur la route; les premières lumières du village seront un soulagement...
L’étape suivante me parait très longue et je suis content d’apercevoir le village de Riez au-dessus de moi.
Nous sommes maintenant dans le « Parc Naturel Régional des Gorges du Verdon » trop peu délaissé par le tourisme. Le Mille du Sud descend franchir le barrage de Sainte Croix pour remonter à Baudinard sur Verdon (Baudinard « au-dessus » le Verdon conviendrait mieux). Je sais que c’est la dernière difficulté (4 km à 3,5 %); Là-haut, je pourrai crier victoire (pas trop fort pour ne pas réveiller le village). J’ai l’impression de bien monter mais çà dure, çà dure et c’est dur, c’est dur...
Arrivé en haut, le sommeil me gagne à nouveau. Je me décide pour un 2ème mini-somme dans le bosquet à droite.
Réveil spontané à 7h15; il me reste 35 km très largement en descente. C’est dans la poche. J’imagine même d’un copieux petit-déjeuner à Montmeyan. La descente, fraîche et sur un bitume à très gros grain, me tient éveillé et je me ravise: non, non, tu tiendras le coup jusqu’à Carcès.
Je me concentre alors sur les 2 ou 3 changements de route à ne pas louper et, à 8h39, c’est avec un moral d’acier que je me lance dans l’ultime difficulté: dans Carcès, l’Allée des Roses présente une pente de 5% sur... 170 m.
À 8h40, tout est fini. Sophie m’accueille et me félicite. 18 cyclistes m’ont précédé. Certains sont encore là et m’applaudissent. Les bénévoles s’affairent pour me servir bière, charcuterie, fromage... Quel plaisir de manger tout en se racontant les péripéties du brevet.
Je décide d’attendre moi aussi les suivants. Ils seront 5 derrière moi à arriver dans les délais: le trio du Festre (Sylvain, Eric et Sébastien) suivi, vers 10h, de Hugh particulièrement applaudi pour sa perf. à 68 ans. Entre temps est arrivé Fridtjof HARWARDT. Vous l’avez deviné, il n’est pas Français mais Allemand. Mais surtout, il est l’auteur d’un vrai exploit puisqu’il a fait son Mille du Sud en vélo mono-vitesse. Je n’essaierai JAMAIS.
Sébastien est lui aussi chaudement félicité. La présence de ce « jeunot » (il a 27 ans) parmi nous « les vieux » non seulement fait baisser la moyenne d’âge mais nous rajeunit tous. Son état d’esprit et ses capacités sont aussi à souligner.
1000 fois pendant ce Mille, j’abuse, 10 fois pendant ce Mille je me suis dit: « c’est le dernier » mais dès l’arrivée j’avais changé d’avis !
Parlons un peu du circuit: bien que l’intense circulation automobile ait rendu pénible la côte italienne et la traversée de la plaine autour de Fossano, l’ensemble avait belle allure avec les nouveautés que constituaient la partie italienne et le col d’Agnel. Sophie y avait travaillé longtemps et avait choisi les bons compromis. Et, comme d’habitude, tout à été fait pour nous aider à réussir ce 2ème pari (après Paris-Best-Paris !)
Mon temps est comparable à celui de l’an dernier: 50h20 sur le vélo contre 50h10 sur l’édition 2014 où j’avais fait 4 km de moins et aussi 500 m de dénivelé en moins. Au temps total, 1h30 en plus. Ce sont donc les arrêts qui ont été plus longs. Il faut dire que ma gestion des repas/ravitaillements et du sommeil est loin d’être optimisée ! Finalement je peux dire que j’ai terminé fatigué mais moins que sur Paris-Brest-Paris et surtout moins « démoli » au niveau des articulations que sur les 2 éditions précédentes. Encore 4 ou 5 ans et je terminerai frais comme un gardon !
2 commentaires
Commentaire de philkikou posté le 29-09-2015 à 12:10:48
En voilà un récit qui m'a l'air haletant et détaillé : de quoi occupé les longues soirées d'hiver au coin du feu... et de l'ordi ;-)
Commentaire de oc12 posté le 30-09-2015 à 10:56:22
Une belle aventure qui me donne des idées et que je vais aussi proposer à lire au fiston!!!
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