L'auteur : Khioube
La course : Trail de Faverges Icebreaker - Maratrail de la Sambuy
Date : 5/7/2015
Lieu : Faverges (Haute-Savoie)
Affichage : 3140 vues
Distance : 48km
Objectif : Terminer
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Je me livre à un "petit" récit, malgré la piètre performance à laquelle je me suis livré en ce chaud dimanche, à la fois parce que cela me servira de rappel et parce que ce fut une super journée en fin de compte...
Comme j'en ai désormais l'habitude, je me suis extrêmement mal préparé à cette course. Je pensais naïvement que ce serait un objectif majeur mais j'ai privilégié le travail et n'ai que très peu couru ces deux derniers mois (pour dire, je n'avais pas chaussé mes baskets depuis trois semaines avant la course). Lors de la Saintexpress et du LUT (35km), c'était passé quand-même, je me dis par conséquent qu'il n'y a pas de raison que je ne tienne pas le coup, même si je suis parfaitement conscient que le maratrail de Faverges, c'est une autre paire de manches, surtout dans ces conditions climatiques (je préfère nettement le froid et la pluie pour courir...).
Cette année, le trail de Faverges est une expérience collective, puisque j'ai convié trois amis avec qui je vais courir la Saintélyon en relais dans quelques mois. Clément et Charles sont sur le 29km, Tom est avec moi sur le maratrail.
Après une nuit bien plus fraîche qu'à Lyon (il fait presque frais lorsque Tom et moi prenons notre petit déj dans le jardin à 4h), Tom et moi prenons la route du départ. Petit réveil musculaire, la motivation est assez faible ce matin, comme si je pressentais que ce ne serait pas mon jour. Je renonce d'ailleurs d'emblée à mon projet initial, qui était de prendre de l'avance sur Tom dans la montée à l'abbaye (tant que le parcours est roulant), et décide de courir avec Tom qui, lui non plus, ne s'est pas beaucoup entraîné.
Les premières minutes sont tranquilles, la montée au château de Faverges se fait en marchant pour tout le peloton et c'est tant mieux. Ensuite nous pouvons dérouler jusqu'au Villaret, où nous attendent nos deux supportrices, avant de prendre les chemins vers l'abbaye. Le parcours n'est pas déplaisant, même si je le connais très bien. Nous sommes encouragés par les villageois, l'ambiance de la course est agréable, et nous rejoignons rapidement les sous-bois où nous sommes à l'abri des premiers rayons de soleil.
Nous sommes rejoints par Nico, un copain de Tom, et courons ensemble jusque l'abbaye où nous arrivons au bout d'1h10 de course, soit un peu plus que nous avions prévu. Petite collation, énième trempage de casquette dans la fontaine, et nous attaquons la première grosse difficulté de la journée, à savoir la montée vers le sommet de la Sambuy. C'est un long zig-zag dans la forêt, je me mets dans les pas d'un vaillant grand-père coureur, Tom et Nico sont juste derrière. Au début tout va bien, mais au bout de 500m de dénivelé je commence à peiner et laisse les gaillards passer devant. Tom m'encourage à passer "en mode tracteur", je lui réponds que je n'ai déjà plus d'essence. J'essaie de poursuivre à mon rythme, en me disant que j'arriverai à recoller plus tard. Je les ai toujours en vue lorsque nous arrivons au chalet des drisons, ils doivent avoir deux minutes d'avance sur moi. Pourtant cette montée est un coup au moral, je prends la pleine mesure de ma méforme physique et de mon incapacité à grimper lorsque le dénivelé est continu. Même la descente ne peut me redonner le sourire, parce que je me sens beaucoup moins à l'aise que d'habitude. Je maudits mes nouvelles chaussures (Asics Fuji Trainer), qui me font perdre de l'assurance, et regrette mes bonnes grosses Salomon XT Wings 3 avec lesquelles les descentes étaient toujours une vraie source de plaisir. Je continue péniblement vers le sommet de la station, où m'attendent mes parents, mon oncle et ma tante (la famille vit à Faverges, heureusement ils ne sont pas venus de loin pour m'encourager). Après une pause au chalet de la Bouchasse, et un dernier coup de collier, j'arrive au sommet de la station au bout de 3h30. J'apprends que Tom et Nico sont passés il y a 5/10 minutes. Pour moi, la décision est déjà prise, je vais jeter l'éponge. Je ne suis pas cuits, je n'ai pas particulièrement mal aux jambes, mais je connais suffisamment bien le parcours pour savoir que si je n'abandonne pas en bas de la Sambuy je repars pour 26km (je n'ai pas envie d'être irresponsable et de devoir être ramené en 4x4). La descente vers le bas de la station est extrêmement pénible, ce qui me rappelle immédiatement le récit de Caro74. J'avais été surpris par le jugement extrêmement négatif qu'elle faisait de cette portion. Il faut dire que la Sambuy, je la connais surtout skis aux pieds, et forcément la descente passe beaucoup mieux qu'en courant dans la caillasse. J'ai la confirmation que ces chaussures ne me conviennent pas du tout, je n'arrive pas à dérouler, je suis timoré là où je suis habituellement très à l'aise.
Arrivé en bas, je retrouve les deux supportrices, je rends mon dossard, bois un coup et redescends.
Le reste de la journée est animé, puisque nous ne voulons rater l'arrivée de personne. Nous voyons Clément franchir la ligne d'arrivée au bout de 3h40 environ, il a lâché Charles pour ne pas passer trop de temps dans la montagne (ITT imminent oblige). Charles arrivée 50 minutes plus tard, lessivé (et me maudissant de l'avoir convaincu de prendre un dossard). Finalement, il ne reste plus que Tom en course. Vu sa préparation tronquée, ses pépins physiques (problèmes gastriques pendant la Saintexpress, abandon pour crampes sur le LUT 35km quelques mois plus tôt) et les conditions météo, finir serait un vrai exploit pour lui. Nous n'avons aucune nouvelle, nous en déduisons donc qu'il a franchi les barrières horaires et qu'il doit toujours être en course. Toute la bande est en bas à 15h30, conscients que le chronomètre s'arrête officiellement à 16h. Les derniers concurrents passent un à un, les minutes défilent très lentement, le stress nous envahit... Enfin, à 15h54, Tom et Nico surgissent, ils ont l'air plutôt bien, c'est l'explosion de joie dans l'équipe, je suis plus heureux que si c'était moi qui avais franchi la ligne !
Cette belle journée se termine autour d'un bon verre, Tom et Nico nous expliquent qu'ils en ont bavé à des moments différents du parcours et qu'ils n'auraient pas pu finir l'un sans l'autre. C'est l'une des leçons que je retiendrai de ce weekend à Faverges : finalement, le trail est un sport beaucoup plus collectif qu'on ne le croit. J'en avais déjà conscience, j'en ai une nouvelle preuve.
L'autre leçon, c'est évidemment que seul le travail paie et que je n'arriverai à rien si je n'y mets pas les moyens. Certes, j'ai couru 23km et 1650+, cela fait une belle sortie longue, mais ce n'était pas l'objectif du jour. Il va falloir se remettre au boulot rapidement, il y a d'autres objectifs à atteindre dans les prochains mois et ce sentiment de faiblesse n'est pas agréable...
6 commentaires
Commentaire de snail69 posté le 08-07-2015 à 22:25:32
Ah dommage, on n'était vraiment pas loin lorsque tu attendais votre pote. Abandon également mais moi, j'avais envie de descendre en 4x4 ;-)
Commentaire de Khioube posté le 09-07-2015 à 23:14:37
T'as eu bien raison, c'était plus fun ! Dommage, ils ne faisaient pas de rapatriement en parapente... :)
Commentaire de Arclusaz posté le 08-07-2015 à 23:33:56
une belle journée d'amitié c'est l'essentiel ! et tu es jeune, tu te disperses un peu dans quelques années tu seras plus concentré sur tes objectifs : et avec tes facilités, un maratrail de ce type, même avec la forte chaleur, sera une formalité.
C'est vrai que la descente des pistes de ski n'est pas top, c'est la grosse faiblesse du parcours mais le reste, quand même c'est bo, c'est bau-ges !
Commentaire de Khioube posté le 09-07-2015 à 23:16:19
Merci Laurent ! Oui, je me disperse, mais là je vais repartir de plus belle, j'ai une barre de 3h30 à chasser à Run in Lyon et mes copains et moi avons un relais Saintélyon à gagner... (ou pas, au moins je ferai de mon mieux pour l'équipe !) Bon été !
Commentaire de Arclusaz posté le 09-07-2015 à 23:28:25
je précise : le "tu te disperses" n'était pas une critique, tu as bien raison de le faire !!!!!! mais, avec l'âge, on a moins de temps (les enfants, toussa toussa...) donc on se concentre plus sur quelques trucs qu'on priorise et finalement, c'est surprenant, mais on a souvent plus de temps pour courir que quand on est jeune ! profite de ta jeunesse, il parait que ça ne dure pas.....
Commentaire de Khioube posté le 10-07-2015 à 12:22:23
Ne t'inquiète pas, je ne l'avais pas pris comme une critique. C'est un fait, j'ai été très pris par des activités diverses pour m'entraîner régulièrement (dans quelque sport que ce soit). Mais ma $*%£& thèse étant à peu près finie, je vais pouvoir m'y remettre !
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