L'auteur : cabalex
La course : Trail de Faverges Icebreaker - Trail des Sources du Lac
Date : 5/7/2015
Lieu : Faverges (Haute-Savoie)
Affichage : 2850 vues
Distance : 29km
Objectif : Objectif majeur
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La chaleur caniculaire n'a pas eu raison ce 5 juillet de ma volonté de boucler le trail de Faverges (Haute-Savoie), dans la cadre du Trail Tour National. En terminant les 29 km (1500 D+/1500D-) en 3h24' à la 101ème place sur près de 600 engagés, la qualification est assurée pour le championnat de France de trail court fin septembre au Mont-Dore dans le Massif Central. Une vraie course à la soif, la performance, c'était de rester debout dans un décor magnifique, avec au sommet le Lac d'Annecy comme panorama.
TERRITOIRES PRESERVES ET ETRES AUTHENTIQUES
Fallait-il y aller ou pas ? Les prévisions météo annoncent 36°C en Haute-Savoie pour ce week-end et le trail de Faverges est l’unique possibilité de me qualifier aux championnats de France de la discipline. Mardi, je contacte les organisateurs de la course pour leur demander d’avancer l’heure de départ (8h au lieu de 9h par exemple). Malgré mon insistance, la réponse est négative liée à des contraintes d’organisation. Dès lors, l’objectif sera la prudence, terminer la course dans les meilleures dispositions. Le week-end dernier, même un champion comme François D’Haëne a pris un coup de chaud lors de la Western States, un ultra trail mythique dans la chaleur torride de Californie. Crampée de la tête aux pieds, il avait trouvé une solution comique et admirable, marcher en arrière dans quelques descentes. L’être humain a des ressources insoupçonnées, il suffit de les utiliser à bon escient. Heureusement, j’arrive dans de bonnes dispositions. Arrivé la veille avec Laurence et Lucile, nous logeons chez notre hôte, Gylda, esprit bohème, qui a vécu plusieurs vies et nous a mijoté des mets délicieux. Sa maison, une ancienne ferme, se trouve à Arnand, près de Doussard, au bout du lac d’Annecy ; un village avec son four à pain, son lavoir public et son eau de source venue des montagnes. Le trail permet de découvrir des territoires préservés et des êtres authentiques.
PANORAMA GRANDIOSE
Au matin de la course, dans le décor bucolique et rustique du Parc Naturel Régional des Bauges, le maître mot des organisateurs, c’est de s’hydrater très régulièrement. Des points d’eau supplémentaires sont prévus et nous sommes en semi-autonomie, double porte bidon pour ma part. Aujourd’hui, pas question de jouer le mariole, devant il y a quelques un(e)s des meilleur(e)s français(es) du trail. Objectif terminer et assurer la qualification aux championnats de France, ce serait la première. Dès le départ à 9h, je sens que les jambes sont lourdes, qu’il faut déployer davantage d’énergie avec la température déjà élevée. Après la traversée du château de Faverges, le peloton s’engage dans les premières monotraces moitié au soleil, moitié à l’ombre, l’impact de la chaleur sur la vitesse en montée se fait déjà nettement sentir. Je m’hydrate quasiment toutes les 5-10 minutes, en m’aspergeant d’eau par moment pour refroidir le corps, casquette vissée à la tête. J’alterne course et marche car la montée est irrégulière et longue, près de 14km et 1500 m de dénivelé positif ! Cela fait onze ans que je n’ai pas couru un trail de montagne. Ce trail est une répétition des France de trail au Puy de Sancy fin septembre. Malgré la chaleur, le parcours serpente de plus en plus en forêt sur des sentiers étroits et aériens, ce qui exige lucidité et vigilance. Je fais un peu le yoyo dans le groupe de coureurs car je fais très attention à bien me ravitailler. Quelques portions roulantes permettent de relancer l’allure lente de la première heure mais aujourd’hui, le chrono m’importe peu. Il faut gérer aussi l’altitude. Passé la forêt, nous escaladons un sentier rocailleux qui nous mènera vers les alpages. Premier panorama grandiose sur les sommets environnants. Et puis, au Pas de l’Ours (km 14) à 1600m d'altitude, le coureur est saisi par la vue panoramique du lac d’Annecy. La traversée des alpages est un jardin de fleurs en ce début d’été. C’est ensuite une succession de descentes caillouteuses et montées sèches qui cassent le rythme et les fibres. Je subis un peu les éléments mais l’essentiel est ailleurs. Quelle chance d’évoluer dans un tel décor naturel !
De belles descentes se succèdent à partir du km19 où je retrouve toute mon agilité et ma vitesse. Je me relaie avec une fille qui galope comme un pur- sang, je dois m’employer pour suivre le rythme effréné dans les parties roulantes sur des chemins forestiers. Elle prendra plus loin la poudre d’escampette. Si l’altitude nous avait préservé de la canicule, la chaleur dans « le toboggan » qui nous mène sur Faverges est de plus en plus étouffante. Je rattrape plusieurs coureurs pas frais du tout et en bas, on rentre dans Faverges. Deux bornes de bitume où j’ai toutes les peines du monde à tenir un petit 12 à l’heure. On croise quelques passants qui doivent nous prendre pour des inconscients. Il est 12h 20 passé quand je rentre dans le Parc Simon Berger, j’essaie de finir dignement avec une foulée plus aérienne. Passé la ligne, il me faudra un quart d’heure d’hydratation continu pour reprendre mes esprits. La qualification aux France de trail est en poche, c’était mon objectif de la saison. C’est une belle étape de franchi. Je suis heureux de partager ce moment avec Laurence et Lucile. Reste qu’il faudra élever le niveau fin septembre avec un parcours typé montagne encore plus exigeant (34km et 2000m D+), avec l’ascension du Puy de Sancy, sommet du Massif Central. L’essentiel, ce n’est pas de participer mais de terminer ce que l’on a commencé.
1 commentaire
Commentaire de esther50 posté le 07-07-2015 à 17:42:15
BRAVO et super recit mais le trail de Sancy est de 34km et 2400D+ voilà bonne continuation!
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