L'auteur : marathon-Yann
La course : Marathon de Paris
Date : 12/4/2015
Lieu : Paris 16 (Paris)
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Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Euphorique et en pleine forme après les 50km de l’Ecotrail, je regarde avec jalousie toutes les vidéos vantant le marathon de Paris, en me disant que ma prochaine course, à Sénart, est bien lointaine. Je m’étais promis de ne jamais courir deux fois le même marathon, mais elle est bien tentante, cette course. Pas un jour sans qu’un copain ne poste sur Facebook son entrainement du jour, sans un dessin humoristique, sans qu’il ne paraisse un article sur ce marathon !
De toute façon, pas de regret à avoir, j’ai couru l'Ecotrail il y a 3 semaines et je cours à Sénart le 1er mai, et ça fait longtemps que tous les dossards sont vendus. Tellement longtemps que certains coureurs commencent à revendre leur dossard... Oui, mais ce n’est pas très raisonnable quand même… Mais si je trouvais un dossard pas cher, je pourrais sans remords faire la course juste pour le plaisir, sans me sentir obligé de faire un temps. Oui, mais cette année, il ne faut pas se tromper, l’objectif c’est Millau ! Mais justement, tester sa capacité à enchainer les courses pour Millau, c’est pas une mauvaise idée... Tiens, quelqu’un propose de donner son dossard sur le forum kikourou ? C’est une blague ? Non, il a l’air sérieux, et me donne rendez-vous au village de retrait des dossards. Allons-y !
C’est donc le vendredi que je rencontre Mathieu, dont la gentillesse n’a d’égale que le palmarès (impressionnant). Sans rien me demander, il me donne son dossard préférentiel pour le marathon de Paris, et c’est seulement à ce moment-là que je réalise que moins de 48h plus tard, je vais courir mon deuxième marathon de Paris !
Une course abordée en toute humilité
Dimanche, 6h45. Je retrouve par hasard un copain sur le quai du RER, il va courir son premier marathon qu’il souhaite boucler en moins de 4h (objectif qu’il atteindra). Nous parlons course à pied pendant le voyage, notre RER puis le métro sont de plus en plus remplis de coureurs qui échangent, plaisantent, s'enduisaent les pieds de crème : c'est le plus grand vestiaire du monde. Je pensais avoir compté large, mais le temps de sortir du métro, de poser mes affaires à la consigne et de rejoindre mon sas, je n’ai finalement que peu d’attente. Convaincu par l’ambiance du Village Expo, j’ai décidé de me mettre dans le sas 3h30 et de courir sérieusement ce marathon, quitte à souffrir – ou annuler – Sénart 2 semaines plus tard.
Le temps est parfait pour courir. Lorsque le départ est donné, après peu d’attente donc, les Champs Elysées larges et en pente nous invitent à nous élancer le cœur léger. Je retrouve le décor - magnifique – qui m’avait tant impressionné lors de mon premier marathon, ici même en 2012 : la place de la Concorde, la rue de Rivoli, la place de la Bastille…
Les sensations sont bonnes, je suis régulièrement sous les 5 min/kilomètre, et je suis assez lucide pour bien regarder autour de moi. Quel régal, ce public ! J’ai toujours beaucoup d’affection pour les enfants qui guettent leur papa ou leur maman avec une pancarte personnalisée, de plaisir à écouter pour les orchestres, si nombreux le long du parcours, d’admiration pour les pompiers qui ont déployé la grande échelle sous laquelle nous passons, de respect pour les bénévoles qui nous distribuent boissons et règlent la circulation. C’est amusant de voir le public qui se déplace pour suivre les coureurs, on peut retrouver trois ou quatre fois les mêmes supporteurs à différents points du parcours.
Je regarde mes compagnons de course. Il y a vraiment de tout ! Un monsieur ventru que j’imagine égaré sur la route, qui marche en soufflant au km 5, et que je redoublerai – toujours marchant, toujours essoufflé - au km 25 (il a forcément trouvé un raccourci !) ; des sportifs qui me doublent, d’autres que je double ; au km 28 je suis dépassé par un coureur tout nu, un streaker pourtant des messages de soutien au Rwanda qui provoque l'effarement du public. Je n’arrive pas à le rattraper pour voir comment il a accroché son dossard mais c’est amusant de rester pas très loin derrière lui et de guetter les réactions du public.
Et que d’animations ! Que de couleurs ! C’est vraiment une kermesse, entre les animations musicales sous les tunnels, les orchestres, le mur du 30eme kilomètre - en fausse briques heureusement !, le public bruyant qui nous porte en reprenant le « I will survive » joué par un groupe près de la Tour Eiffel, vraiment pas le temps de s’ennuyer !
Je continue sur une base régulière : km10 en 47’40, semi en 1h40, 30km en 2h23… J’étais parti sans objectif très précis, je me fixe alors le challenge de finir en moins de temps qu’à Cheverny, un an avant (3h24). La gestion des 12 derniers kilomètres se déroule bien, même si je ralenti un peu, à aucun moment je ne m’effondre, et en 3h23 je réalise mon second meilleur temps sur la distance !
A l’arrivée, toujours la même ambiance de kermesse. Je récupère un beau maillot et une belle médaille, à boire et à manger, mon sac… Un monsieur se change au beau milieu de l’avenue Foch, c’est décidément la journée des streakers ! Je récupère tranquillement, vraiment heureux de ma course et de cette course si vivante. Je reçois l’après-midi un SMS de félicitation de Mathieu, qui m’avait donné son dossard, message simple qui me va droit au cœur. Et je me dis que c’était stupide de ne pas vouloir faire deux fois la même course !
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