L'auteur : Coureur du 34
La course : L'Hivernatrail - 35 km
Date : 14/12/2014
Lieu : St Come Et Maruejols (Gard)
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Distance : 35km
Objectif : Pas d'objectif
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Voilà, cet Hivernatrail version 35 kms 1000D+ est mon dernier trail de l'année 2014. J'y arrive sans objectif particulier, si ce n'est prendre du plaisir en découvrant cette nouvelle course. Comme dit précédemment, je suis un peu inquiet de mon manque de préparation lié au mauvais temps des semaines passées, à un travail très prenant et à mon manque de fraîcheur psychologique et motivation.
En tout cas, les conditions météo sont quasi idéales, 12 degrés et ciel couvert, un léger vent pour nous rafraîchir. Et malgré les nuages noirs sur nos têtes, aucune goutte ne tombera du ciel, non, mais le fléau viendra quand même de la pluie, comme nous allons le réaliser rapidement!
Je pars en t-shirt et cuissard courts pour ne pas reproduire l'erreur du trail Larzac-Dourbie où j'avais eu chaud, avec le camelback au taquet (limite suffisant pour la distance de 35 kms) et un seul gel. Mon buff ne me servira qu'à m'éponger le visage.
Nous sommes environ 400 au départ, et le chauffeur de salle met bien l'ambiance. C'est sous l'air d'Hells Bells d'AC/DC que nous nous lançons à 9h50 dans les rues de St Côme et Maruéjols.
Contrairement aux autres compte-rendus, je ne vais pas décrire la course dans sa chronologie mais sa globalité.
Pourquoi? Parce que finalement, cet Hivernatrail peut se résumer en une interminable montagne russe sur des monotraces serpentant en sous-bois le plus souvent.
En fait, à part quelques centaines de mètres de DFCI, on court toujours en sous-bois sur des sentes plus ou moins étroites qui tournent et qui tournent encore: il faut souvent faire attention aux branches et mon petit gabarit sert bien dans ces conditions. C'est très sympa et vraiment dans l'esprit trail mais ces virages m'empêchent de trouver une foulée régulière. De même, si les bosses et les descentes ne sont pas trop violentes ni longues (rien à voir avec le marathon de l'Hortus ou Larzac Dourbie par exemple avec des vrais murs et des montées de plusieurs kms et gros pourcentages), ça n'arrête jamais! Ainsi, impossible de vraiment récupérer et de retrouver une course facile pour se refaire la cerise.
Tout l'Hivernatrail est une succession non stop de montées-descentes sur des monotracesoù il faut se méfier constamment des pièges, racines, cailloux saillants et... passages boueux.
Parlons-en de la boue: le tracé traverse de nombreux rus et chemins argileux que les pluies récentes et le passage des coureurs précédents (notamment ceux du 17kms) ont transformé en champs de boue. C'est Verdun et ses tranchées. Il y a des secteurs avec 50 mètres de flaques de boue incontournables. A un endroit, j'ai eu de la boue jusqu'aux genoux et j'ai failli perdre une chaussure dans la vase!!! Un truc de malade... Sur une 10aine de secteurs, il a fallu courir carrément dans la fange en évitant la chute et en se remplissant les chaussures d'eau et de terre: l'enfer. J'ai vu plusieurs de coureurs se ramasser et moi-même, j'ai glissé plein de fois, recueillant un 10/10 en note de patinage artistique par un coureur mort de rire derrière moi.
D'ailleurs, en rentrant à ma voiture, j'ai carrément jeté mes chaussettes trop "pourries" (hé le cadeau surprise aux participants était justement une paire de chaussettes de running cette année). Et à la maison, j'ai laissé tremper mes chaussures qui ont dégorgé des litres de sable et de vase.
Dommage car le parcours est vraiment dans l'esprit trail avec 95% de monotraces, énormément de sous-bois, des passages en crête, traversées de ruisseaux, etc. Mais ce jour-là, c'était vraiment caca. Quand il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir. Et quand il y a trop de boue, non plus! Au début, on hésite, on tâtonne et on cherche une échappatoire ou un détour dans les buissons puis après un n-ième passage boueux, une fois que l'on en a partout, on est résigné et on se lance direct dans la mare sans état d'âme, comme un sanglier dans sa souille. Les chasseurs ont parfois de l'humour car ils ont nommé certains sous-bois par des noms rigolos tels que "Durango" ou "Balnéo".
Ceci dit, pour être honnête, ce n'est pas toute cette boue qui m'a flingué même si c'était pénible. Je suis parti assez tranquille et ai senti rapidement que je manquais d'entraînement de côte et de puissance: dans chaque bosse, je souffrais et avais du mal à relancer. Donc j'ai géré toute la course à mon rythme un peu en dessous mais rien à faire, à partir du 21ème, j'ai commencé à coincer. Jusque dans les derniers kms, il y a eu des bosses (aaah la toute dernière, qu'est-ce que je l'ai maudite) et rien à faire, j'étais dans le dur.
La bonne nouvelle du jour, c'est que je n'ai pas eu de crampes à l'Hivernatrail, yeeees, seulement des alertes au mollet dans les 2 derniers kms mais qui ne m'ont pas empêché d'accélérer sur le final. Je termine donc cet Hivernatrail en 4h17 et 155ème / 374 arrivants, je m'en contenterai. Pas de douleur a posteriori, rien, juste un jour sans au niveau sensations.
Bref, c'est un très beau trail dans l'esprit, bien plus beau que le trail des Sangliers à mon opinion par exemple, avec tous ses monotraces, ses sous-bois, quelques passages vraiment magnifiques (crêtes, capitelles, canyons, fontaines...). Les organisateurs (merci à eux, le balisage était juste parfait et nous avons eu droit à un ravitaillement supplémentaire bienvenu) ne nous ont pas épargné les passages boueux pour conserver l'esprit trail intact et c'est tant mieux.
C'est aussi à mon avis plus dur que le trail des Sangliers car si le dénivelé n'est jamais trop raide, il m'a été impossible de récupérer ni de souffler et dérouler ma foulée de manière relâchée.
Montagnes russes et boue seront les images qui me resteront de cet Hivernatrail.
Ainsi s'achève mon année 2014 de trails !
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